27 juin 2012

Rue de la Chute : (5) la mine est d'or mais le temps c'est de l'argent

Rue de la Chute est un cadeau des contribuables aux spectateurs, on l’a vu hier. Cela ne signifie pas que le spectacle ne coûte rien aux à ces derniers. L’accès de la « salle » étant réservé aux 1.300 premiers arrivants, de longues files d’attente se forment autour du château longtemps avant l’ouverture des portes.

Selon un comptage rapide, 1.800 candidats battaient hier la semelle rue des États une heure avant le spectacle. Entre ceux qui étaient là depuis longtemps, ceux qui avaient déjà renoncé, ceux qui n’étaient pas encore arrivés, on supposera que 2.500 personnes au total ont fait la queue pendant en moyenne une heure et demie. Et qu’il en aura été grosso modo de même pour les quatorze représentations. Bilan humain : 2.500 x 1,5 x 14 = 52.500 heures perdues à faire la queue !

Soit, à raison de 35 heures par semaine et de 47 semaines par an, presque trente-deux années d’un honnête labeur. Ça n’a l’air de rien, mais au tarif du Smic 2012 (9,22 euros brut de l’heure), ces 52.500 heures représentent 484.050 euros. Sans compter le pretium doloris de tous ceux qui auront fait la queue sans pouvoir accéder à la cour du château.

13 commentaires:

  1. C'est comme les soldes!

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  2. Houla ! La comparaison ne va pas faire plaisir à Jean-Luc Courcoult.

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  3. Oui mais ces 2500 personnes ne peuvent pas toutes être considérées comme actives, puisqu'il y a également parmi les spectateurs de jeunes enfants, des étudiants, des retraités, des sans emplois, etc... Ces personnes ne produisent donc pas de richesse, donc le bilan financier est à pondérer...

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  4. C'est juste ! Cependant, le temps de queue n'est jamais pris (peut-on espérer) sur le temps de travail mais sur le temps de loisir : est-il plus frustrant de battre la semelle pour un travailleur que pour un enfant ou un retraité ? Je ne prétends pas avoir fait oeuvre scientifique avec ce petit calcul, c'est juste une illustration. D'ailleurs, il y a peut-être des gens qui aiment faire la queue, auquel cas le bilan financier du spectacle serait amélioré et non aggravé !

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  5. dialogue des indégivrables de Xavier Gorce
    - ça, alors! tu es là, toi? Depuis quand tu t'intéresses à l'Art?
    - Je me suis toujours intéressé à toutes les files d'attente.

    La gratuité à un prix que vous avez calculé 60,44 euros par personne.

    Combien paierait pour voir ce divertissement? Au Puy du Fou, le public nombreux paie. Mais chut!

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  6. Avant la chute du communisme, les Russes avaient toujours en poche un sac en plastique ("paket") où ils pourraient mettre d'éventuels achats. S'ils apercevaient une queue, ils s'y joignaient aussitôt puis s'inquiétaient ensuite de son motif. Je pense que les queues, comme les défilés et processions, ont des vertus magnétiques, elles attirent les gens. Evidemment, si l'on apprenait qu'i faut payer 60,44 euros au bout, il y auraitmoins de monde... Je pense en effet que Le Puy du Fou est une bonne référence (quoique pas politiquement correcte), car il fonctionne dans l'autre sens : le public paie et le producteur subventionne les collectivités locales.

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  7. Et vous calculez aussi le temps passer à faire la queue au super marché, dans la salle d'attente de votre dentiste ou sur le trône ? Vous faîtes bien de nous parler du communisme et de ses files d'attente puisque vous nous livrez une belle leçon de productivisme en tout cas mon cher Stakhanov...

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  8. Mais oui, MM. Auchan, Casino et autre Carrefour savent que le temps de queue est un "coût" non monétaire pour le client. On dirait que ça vous étonne. Vous ne faites jamais les courses ?
    Bien entendu, la vraie leçon de mon post n'est pas là. Je voulais faire remarquer que le choix d'une "petite jauge", 1.300 spectateurs par séance, rompant avec les habituels spectacles de rue de Royal de Luxe (mais peut-être nécessaire à la mise au point d'un spectacle commercialisé dans d'autres villes), aboutit à limiter drastiquement le nombre de bénéficiaires d'un spectacle payé par la collectivité. Un choix qui me paraît totalement inadapté dans le cadre d'une opération comme Le Voyage à Nantes.

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  9. Billy Micklehurst1 juillet 2012 à 21:57

    Heureusement que vous êtes là pour donner des conseils entre les jeux bretonnants/réacs et elmer food beat! Sven Jelure ce n'est clairement pas Jules Verne, mais son inverse, pas un pet d'imagination,, plus proche de Huxley et de son "meilleur des mondes"... Si Nantes vous déplait tant, on vous conseille Orange ou Marignane, vous y serez à l'aise question culture populaire...

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  10. A voir l'amertume de votre ton, on dirait que j'ai touché juste !

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  11. @ Billy Micklehurst

    La culture doit pouvoir toucher et représenter toutes les classes de la société et pas juste les BOBOs …
    Chacune de cette différentes classes a sa culture qui n'est pas forcément la notre, mais elle tout autant le droit à être présente que celle pour les bobos …

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  12. C'est vrai que Royal de Luxe c'est vraiment tellement bobo!

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  13. Nous avons droit à la cavalcade de Billy Micklehurst. Avec un argument qui sent bon Orange et Marignane : Nantes, tu l'aimes ou tu la quittes...

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