17 mai 2013

Demain on voyagera gratis

Nantes Tourisme, alias Le Voyage à Nantes, vient de publier un beau dossier de presse en l’honneur de la saison 2013. Sa couverture s’orne de la citation suivante : « Le voyage pour moi ce n’est pas arriver, c’est partir. C’est la saveur de la journée qui s’ouvre, c’est l’imprévu de la prochaine escale, c’est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c’est demain, éternellement demain. »

Le choix est contestable. Le Voyage à Nantes, on l’espère, ce n’est ni arriver, ni partir. C’est venir dans la cité des ducs de Bretagne. Et si possible y passer un peu de temps. Ce texte en faveur d’une errance jamais assouvie est l’inverse d’une politique touristique !

On espère qu'il a été choisi par un stagiaire et n’a pas été relu par Jean Blaise et son équipe de pros. Ce qui expliquerait aussi pourquoi il est signé… Roman Dorgelès ! La culture à Nantes, c’est demain, éternellement demain.

5 commentaires:

  1. Merci Sven! Je suis scandalisé de la signature en croix linguiste de bois du ( Roman- Roland) Les Croix de bois, Albin Michel, 1919 (Prix Fémina-Vie Heureuse, 1919). C'est à l'image de l'affiche du voyage sans Nantes:

    Les barbiers de cette villes dans une barquette chevaline.

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  2. Roland Dorgelès, un amiénois. Décidément Amiens croise souvent les notoriétés nantaises revendiquées.

    Après avoir voulu nous faire croire que Jules Verne appréciait sa ville de naissance, voilà que l'on convoque Dorgelès.

    "Il faut que cette inepte ville de Nantes ne soit en partie habitée que par des crétins, des vachers, des albinos" Jules Verne

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  3. Bah ! quand on polémique en signant Sven Jelure, on peut imaginer que Jules Verne s'est défoulé dans un accès de rogne. Je me dis que cette phrase unique n'exprime pas tout le fond de sa pensée -- d'ailleurs, il s'est gardé de préciser dans quelle catégorie il se classait lui-même. En tout cas, elle m'agace moins que la prétendue louange d'André Breton (vous savez, "la seule ville où j'ai l'impression qu'il puisse m'arriver quelque chose qui en vaut la peine"), fumeuse et mal bâtie, mais qu'on lit un peu partout. Allez, une petite couche de polémique supplémentaire : en fin de compte, une critique de Jules Verne me semble plus élogieuse qu'un compliment d'André Breton.

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  4. En 1939, Louis Poirier fait la rencontre d’André Breton à Nantes. Rencontre décisive pour celui qui recevra en 1966 une carte postée de Bretagne par André Breton, rappelant : « Nantes où nous sommes tout à la fois ensemble et séparément. » Le destinataire devenu l'écrivain que l'on connait sous le nom de Julien Gracq savait ce qu'il devait à cette rencontre nantaise. Si "La forme d'une ville" ne doit rien à Verne Jules, "La Méforme" doit tout à Jelure Sven.

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  5. Leblanchet, je ne sais pas trop si votre remarque est un compliment ou une vacherie habilement tournée, mais je ne suis pas d'accord avec vous. "La Forme d'une ville" doit quelque chose à Verne Jules, puisqu'il y est cité plusieurs fois. Et "La Méforme d'une ville" doit bien moins à Jelure Sven qu'à ses nombreux pourvoyeurs de bourdes, cuistreries et autres déclarations incongrues !

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