03 septembre 2013

Ce serpent dont Jean Blaise préfère ne pas savoir le prix

Combien a coûté le Serpent d’océan installé par Huang Yong Ping à Saint-Brévin pour Estuaire 2012 ? « J’en sais rien et je m’en fous complètement », répondait naguère Jean Blaise à Alice Bordage, de la radio Prun’.

La réponse est venue de plus haut. Elle intéressera le contribuable local moins désinvolte que le patron du Voyage à Nantes à l’égard des finances publiques. Le site Europe en France, géré par la Datar en liaison avec plusieurs ministères et les institutions européennes, publie la liste des projets cofinancés par l’Union européenne. Il révèle le coût officiel du serpent : 694.955 euros. Quarante années de SMIC.

Est-ce cher ou pas ? Sa bienheureuse ignorance évite à Jean Blaise de se poser la question. Il faut quand même rappeler que ce serpent spectaculaire fabriqué en Chine n’est pas vraiment une œuvre originale. Son frère aîné a été exposé dans une galerie de New York, tandis que son frère cadet est visible dans un musée australien.

À gros serpent, gros argent ? Cela n’augure rien de bon pour le mètre-ruban et le banc géants créés respectivement par Lilian Bourgeat et Claude Ponti pour Le Voyage à Nantes 2013.

9 commentaires:

  1. "Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? À qui destinez-vous l’appareil qui vous suit ?", s'écria Oreste, exténué, parvenu aux portes de la nécroprole nantaise.
    Bien contente d'avoir quitté cette ville pour une autre, soit dit en passant. La dernière oeuvre "d'art" en date de la place du Bouffay, toujours pour le Voyage à Nantes, par exemple, m'a laissée tout à fait pantoise : même les décors d'un jeu vidéo apocalyptique, c'est plus beau, et en plus, il n'y avait pas une seule femme parmi les leaders en plastique, bref, c'était hideux et patriarcal, un désastre total.
    Encore plus moche en réalité que sur cette photo :
    http://www.nantes.fr/home/actualites/ville-de-nantes/actualites-vdn-culture/voyage-a-nantes/follow-the-leaders.html
    En plus, ça occupe presque tout l'espace de la place et ça empêche les gens de se rencontrer. Bref, vulgairement, je dirais : WTF.

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  2. *nécropole ! nécropole, pas nécroprole, huhu !

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  3. Que d'inepties, de jugements de café du commerce,de populisme. L'art dès qu'il entre dans la période contemporaine reste un éternel sujet de polémiques pour les effrayés de la vie, les incultes et les paresseux qui n'apprécient que ce qui entre dans le champ étriqué de leur compréhension.
    La valeur d'une oeuvre s'estime selon quels critères comptables?

    Les partisans du moindre effort, de la paresse intellectuelle qui condamne ce qui interroge leurs vies actuelles trouveront toujours des oreilles complices et des lieux pour vilipender ce qu'ils refusent de regarder avec curiosité.
    Les exemples ne manquent pas pour prouver qu'aucune époque ne choisit pour l'avenir. Heureusement l'histoire trie sur la durée, négligeant les avis, si on peut parler d'avis, des innocents.

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  4. @Leblanchet
    Je comprends mal ce besoin de défendre cette vision d'art contemporain subventionné. Le "subventionné" est essentiel.
    Ces oeuvres ne sont pas neutres dans leur essence artistique (comme Michelangelo vous pourrez me dire mais lui, on est sûr qu'il a survécu à ses commanditaires).
    Exemple: l'affiche du VDN13. Moi et toutes les personnes avec qui j'en ai parlé sont, au mieux, dubitatifs. Pour blaguer, on clôturait le sujet en ironisant en mode "non, mais l'important, c'est que ça interpelle, que ça interroge, que ça crée du lien par le débat blabla"...
    J'ai lu dans les gratuits que des restaurateurs/hôteliers critiquaient l'affiche.
    La réponse des officiels est la même que la caricature facile.
    Votre commentaire est une caricature facile de ceux qui critiquent l'art contemporain, et du coup, de ceux qui le défendent.
    Ce serpent là, dans l'absolu, je l'aime bien. Mais les propos de Blaise ne me le rende pas aimable. Ses postures "le fric, c'est pas la question", bah non, c'est pas le sien ou les "je suis entré en résistance" sans commentaires. Cet homme est un minimum intelligent, on ne peut pas tenir des propos aussi bassement idiot. De mon point de vue, c'est un manipulateur.
    C'est bien tout le problème d'Estuaire, de VDN et associés, c'est son utilisation politicommuniquante qui ne peut que polluer le regard sur les oeuvres. Surtout quand les premiers échos annoncent que le VDN n'a aucun impact en dehors de l'agglo.
    Manipulation. Les Nantais sont les seuls au courant du VDN mais pensent que cela donne une grande notoriété à la ville.
    Alors tant pis pour les artistes mais leurs valeurs est comptable. Elles sont présentés comme tel depuis des années. Le développement de la ville "par la culture", donné "une reconnaissance internationale".
    Ce sont les promoteurs eux-même de cet art en ville qui lui donne une valeur comptable mais refuse de rentrer dans des polémiques?
    De qui se moque-t-on?
    Les traits sont tellement grossiers qu'il y a ce collectif Virage à Nantes. Que depuis des années, le culturel municipal est de plus en plus remis en cause.
    Comme vous dites, le temps est seul juge. Mais au milieu de tout ce barnum hypocrite, comme Blaise qui, ce n'est pas nouveau, a son ego pour seul moteur, les critiques sont nécessaires.
    A l'annonce d'Estuaire, j'étais enthousiaste. Le parcours 2007 m'a fait déchanter. Je l'ai refait cette année malgré tout, pour voir le résultat fini. C'est plus étoffé, il y a beaucoup de réalisations que j'apprécie. Cependant, je n'ai ni enthousiasme, ni affection pour celles-ci. A cause du discours, des représentants dont ce blog cherche à dénoncer les incohérences.
    Les anneaux de Buren, je les trouve bien, esthétique. Mais je ne les aime pas. Parce que la marque "de Buren" prend l'ascendant sur l'objet (cette année, une affiche présentait un personnage avec un tshirt "I love Buren"). Parce que Blaise et toutes les conneries, justifications, branlettes que lui et son équipe ont pu sortir autour de ça, et du reste.
    Parce que trop de ses oeuvres trouvent une justification en suivant votre commentaire et qu'il n'est pas possible de dire "c'est moche" parce qu'on est con, popu, vulgaire. Ou qu'on ne ressent pas le besoin de se trouver une posture.

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  5. (suite)
    L'exemple de "follow the leaders"?
    Je n'ai pas besoin qu'un artiste vienne m'interpeler sur cette vision vraie mais banale, vue et revue depuis 40. Le salary-man et le béton? ya des décennies de mangas là-dessus, entre autres milliers de choses (des statues pérennes à Melbourne, j'en suis sûr, et d'autres du genre, je ne pourrais dire où précisément mais dans beaucoup d'autres villes). Je ne suis pas interpellé ou choqué ou étonné par sa réalisation ou son intégration dans l'espace.
    En fait, je m'en fous. Ou plutôt, je devrais mais j'ai du mal parce qu'une équipe de com' a fait en sorte que je les remarque. Et quand en plus, je me dis que cette oeuvre que je considère sans intérêt entre dans un plan en utilisant de l'argent public, alors j'ai envie de dire que c'est de la merde. Réaction? Certainement. Mais pas à cause de l'art. Mais à cause du politique.
    Et bien, moi tout ça, ça m'empêche de trouver quelques trucs jolis et la majorité, sans aucun intérêt. moins que pas mal de petits coins dans la ville, avec un banc, deux arbres ou autres mais pourtant bien plus jolis et intéressant mais sur lesquels personnes ne m'obligent à me pencher ou à apprécier parce que ce ne sont que de simples mobiliers urbains et pas de "l'art".
    Tout ça pour dire que l'on peut critiquer l'art contemporain pour d'autres raisons que celles que vous évoquez. Et puis, les amateurs d'art contemporain peuvent eux aussi être effrayés de ne pas aimer une oeuvre. Dépassés par leur inculture sur les écoles et mouvements historiques pour se réfugier dans des mouvements qui ne demandent pas d'initiations. Paresseux parce qu'avec l'oeuvre, on a le mode d'emploi sur tract, on a un enregistrement qui influence sa vision sur le bateau de la croisière etc.
    Un innocent.

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  6. Merci pour vos commentaires. Mon post ne portait pas sur le caractère artistique ou non du serpent, que personnellement je trouve assez saisissant. Mais son statut, son objectif touristique et son mode de financement en font aussi un équipement collectif. Et là, je prétends 1) que tout citoyen peut s'exprimer, 2) que le responsable public qui prétend ignorer le coût de ses choix est au mieux un hypocrite, au pire un écervelé.

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  7. Mètre ruban et banc qui n'ont rien d'original du point de vue de l'art puisqu'ils doivent tout au pop artiste Claes Oldenburg !

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  8. Mètre ruban et banc qui n'ont rien d'original du point de vue de l'art puisqu'ils doivent tout au pop artiste Claes Oldenburg !

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