30 juillet 2013

Le Voyage à Nantes est-il en train de rater la saison 2013 ?

Demain, Le Voyage à Nantes 2013 aura parcouru la moitié de son espace-temps. Pour l’instant, les touristes ne semblent pas se bousculer au portillon. « En fin de saison les statistiques produites par Le Voyage à Nantes devraient rassurer les commerçants nantais – ou pas », écrivait Jean-Pascal Hamida l’autre jour sur le site web de Presse Océan. « Il sera temps alors de mettre lesdits chiffres en face des chiffres d’affaires réalisés pendant l’été ». Cette blague au second degré sur les chiffres officiels a peut-être paru trop insolente : les deux phrases n'ont pas été reprises dans l’édition papier du journal !

Le communiqué de victoire publié par les services de Jean Blaise à la fin de la saison 2012 était clairement exagéré. Comme on l’a dit, si les montants de la taxe de séjour révèlent une petite hausse de la fréquentation hôtelière (pas de quoi justifier les 16 millions d’euros investis, cependant), des chiffres tout aussi objectifs comme la fréquentation des bureaux d’accueil de Nantes Tourisme ou celle du musée et des expositions du château des Ducs de Bretagne sont en recul.

Ce genre de bluff est courant dans le monde économique. On enjolive ses résultats dans l'espoir d'amorcer un mouvement. C’est le principe de l’effet de levier : le succès appelle un succès plus grand encore. Le pieux mensonge est pardonné le jour où la réalité rejoint la fiction. Mais il ne faut pas se planter. Si le succès se dérobe, les exagérations deviennent des rodomontades. L’effet de levier se transforme en effet de casse-noix. Les résultats ultérieurs paraissent d’autant plus décevants que les résultats précédents avaient été magnifiés.

C’est le sort qui menace Le Voyage à Nantes 2013. Bien entendu, on ne va pas dresser un bilan à mi-chemin. Mais voici un signe objectif plutôt inquiétant : à en croire les statistiques de GoogleTrends, Le Voyage à Nantes suscite moins d’intérêt chez les internautes en 2013 qu’en 2012.

Consultations sur "voyage à Nantes" selon Google Trends au 29 juillet 2013
Dans les statistiques de Google Trends, le nombre 100 correspond au maximum de recherches effectuées sur l'expression "voyage à Nantes" à l'aide de Google Recherche. On voit que ce pic a été atteint au cours de la semaine du 10 au 16 juin 2012, c’est-à-dire au lancement du Voyage à Nantes 2012. Le taux d’intérêt est très vite retombé, mais il se situait encore à 36 à la fin de l’opération, pour la semaine du 12 au 18 août 2012. En 2013, à ce jour, il n’a jamais dépassé 30. De plus, les consultations proviennent presque exclusivement de Nantes ; celles provenant d'ailleurs sont trop peu nombreuses pour être signalées.

Sauf miracle aoûtien, il semble donc que Le Voyage à Nantes, loin d’amorcer la pompe en 2012, a plutôt épuisé ses munitions. Chargée de "faire de Nantes une métropole touristique internationale", la structure dirigée par Jean Blaise n'a probablement pas choisi la bonne voie.
Extrait du site web de Nantes Métropole, 30 juillet 2013

26 juillet 2013

Gare de Nantes (2) : petit train, gros doutes

Il ne reste que quelques heures pour participer à la « concertation préalable » sur le projet d’aménagement de la gare SNCF de Nantes : la procédure s’achève ce soir. En deux mois, elle n’a pas mobilisé les foules*. Et ça se comprend, tant le projet est minimaliste.

Comme la plupart des grands projets de Jean-Marc Ayrault, celui-ci semble allier rigidité dans la décision, flou dans le concept et lenteur dans l’exécution. Doter Nantes d’une gare digne d’elle, on en parle depuis au moins vingt ans. Parmi les 200 propositions de Jean-Marc Ayrault pour sa campagne municipale de 2008, la n° 9 était ainsi libellée :  « Faire de la gare de Nantes une grande gare moderne capable d’accueillir 20 millions de passagers en 2020 ». Début 2012, enfin, les parties concernées (ville, département, région, RFF…) ont budgeté 1,7 million d’euros pour mettre au point le projet soumis à la concertation préalable. De quoi se payer pas mal d’idées.

Où donc l’argent est-il passé ? Que sont devenues les intentions grandioses évoquées naguère (et dont on peut retrouver la trace sur l’indispensable forum architectural PSS) ? Le projet ne prévoit finalement que la construction d’une mezzanine transversale au-dessus des voies et d’une extension de la gare nord au détriment de son parking courte durée. En fait de « grande gare moderne », on a un rafistolage pour temps de crise.

Et ce n’est pas le pire. Car le projet n'est pas limité à la gare proprement dite. Il comprend un deuxième volet indispensable : l’aménagement des abords de la gare. Vu la situation actuelle, il y a de quoi faire. Or voici à quoi se borne le « projet » soumis à concertation pour le côté nord de la gare : « un parvis dédié aux modes doux et au transport collectif devrait être créé entre la gare et le jardin des Plantes. Cette nouvelle liaison piétonne, confortable, lisible et sûre, se poursuivra jusqu’à la station Busway Duchesse Anne-Château, se raccordant ainsi à la promenade nantaise existante. » Un point c'est tout. L'intention est belle – qui irait critiquer le doux, le collectif, le confortable, etc. ? ‑ mais quid des aménagements spécifiques, quid de la réalisation pratique ?

Implicitement, le projet suppose de renvoyer sur la rue Stanislas Baudry toute la circulation du boulevard de Stalingrad, du cours John Kennedy et de l’allée des généraux Patton et Wood. À défaut d'autres précisions, cela paraît carrément loufoque. Si loufoque qu’on note le conditionnel : « un parvis […] devrait être créé » Ce volet-là du projet n’a pas dû peser bien lourd dans les 1,7 million d’euros de frais d’études ! Pourtant, le protocole conclu en janvier 2012 entre les différents protagonistes spécifiait que les études couvriraient, entre autres, l’« organisation spatiale du parvis nord » et la « réorganisation des plans de circulation et des espaces publics de voirie adjacents ». On dirait que Nantes Métropole, chargée de ce volet du projet, a été incapable de le mener à bien en temps utile.

Résultat : ce qui est soumis à « concertation » n’est pas un vrai projet mais une vague conjecture, assortie d'un croquis qu'on croirait dessiné sur un coin de nappe en papier, présentée quand même au public pour pouvoir respecter les délais annoncés (dont seuls les mauvais esprits penseront qu'ils ont un lien avec les élections municipales de 2014). Ce n’est pas sans conséquence : la procédure de concertation préalable étant imposée par l’article L.300-2 du code de l’urbanisme, le côté « pas fini » du projet menace sa légalité.
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* Quelques contributions très argumentées ont néamoins été déposées, en particulier par l'ACIPA.

24 juillet 2013

Le Voyage à Nantes Follows the Leaders

Il paraît qu’il a fallu trois mois à Isaac Cordal et à cinq collaborateurs pour fabriquer les 2.500 figurines en ciment moulé exposées à Nantes – soit moins d’une figurine par heure de travail à raison de 35 heures par semaine : le Nouvel esclavage n’est pas un autoportrait*.

Le résultat ? C’est affaire de goût, mais Isaac Cordal a au moins une vision du monde, une cohérence esthétique et une maîtrise de sa technique. Le Voyage à Nantes a dans le passé qualifié d’« œuvre d’art » tout et n’importe quoi. Pour une fois, ce n’est pas là-dessus qu’on le chicanera.

On s’en doute, c’est sur autre chose.

Le Voyage à Nantes n’est pas destiné à distraire les Nantais. Son principal objectif, conformément au contrat de délégation de service public par lequel Nantes Métropole lui a confié sa politique touristique, est de « renforcer Nantes comme destination touristique de niveau international ».

N’allez pas vous méprendre au vu de leur costume gris, de leur air sinistre et de leur posture rigide : les bonshommes en ciment moulé d’Isaac Cordal ne sont pas inspirés d’un modèle local. On les a déjà vus à örebro en juin, à Anderlecht en janvier, à Malaga en décembre, à Riga en novembre, à Bruxelles en octobre, à Vienne en septembre, et auparavant à Barcelone, Zagreb, De Panne, La Corogne, Ostende, Pontevedra, Milan, Berlin, Londres ou Amsterdam…

En quoi le fait d’être la quinzième ou vingtième ville à exposer un concept déjà présenté un peu partout en Europe depuis trois ou quatre ans pourrait-il renforcer Nantes comme « destination touristique de niveau international » ? C’est vraiment Follow the Leaders : Nantes vient derrière beaucoup d’autres. (Tiens, au fait, même ce titre-là n’est pas original, c’était déjà celui d’une installation de Cordal à Bruxelles.)

Cela rappelle le cas du canard gonflable d’Estuaire 2007. Depuis lors, Florentijn Hofman vend ses canards à des plans d’eau du monde entier. Ils amusent les populations locales, mais leur attractivité internationale doit désormais être proche de zéro. Avec le canard jaune, Jean Blaise avait au moins l’excuse d’essuyer les plâtres. Avec les bonshommes gris, le ciment est sec depuis longtemps. Le Voyage à Nantes a vraiment un problème de stratégie.
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* Avec 10.400 salariés, Lego a produit 400 millions de minifigures en 2012, sans parler des briques et de tout le reste.

23 juillet 2013

Toulouse sera-t-elle plus regardante que Nantes envers La Machine ?

Toulouse Métropole a voté fin juin en faveur de la création à Montaudran d’un espace confié par convention à La Machine, l’association de François Delarozière, également chargée de créer un géant, Le Minotaure, qui déambulera dans la ville. Comme on l’a signalé ici et , certains Toulousains renâclent. Instruits peut-être par l’expérience nantaise.

Jean-Luc Moudenc, ancien maire de Toulouse, vient d’adresser à son successeur, Pierre Cohen, un recours gracieux à l’encontre de la délibération. Il critique :
  1. L’absence de mise en concurrence : l’activité développée sur le site de Montaudran relevant du service public, la procédure de gré à gré suivie pour confier le site à l’association La Machine « ne […] semble pas conforme aux exigences légales ».
  2. Des imprécisions multiples dans la convention : sa durée n’est pas fixée, ni le montant de la redevance, ce qui met la collectivité « dans la pire des situations pour négocier ultérieurement ».
  3. Des imprécisions sur la propriété du Minotaure : sa propriété ne sera transférée à la collectivité que « le cas échéant ».
  4. Une confusion autour du propriétaire du Minotaure : la communauté urbaine a décidé que le Minotaure lui appartiendrait, mais elle a signé une convention stipulant qu’il resterait propriété de La Machine et se trouve dans une situation contractuelle non sécurisée.
  5. Des imprécisions sur les droits d’auteur de M. Delarozière : la communauté a prévu de verser des droits d’auteur « mais le montant des droits ne sera précisé que plus tard », ce qui empêche le conseil communautaire de savoir à quoi il s’engage.
  6. Le principe même des droit d’auteur : même si la collectivité devient propriétaire du Minotaure, « l’association et M. Delarozière continuent à en bénéficier et à pouvoir en tirer profit », ce qui conduit à s’interroger sur l’utilité d’une indemnisation par droits d’auteur.
  7. Des imprécisions sur le coût du Minotaure : l’association La Machine ne prend en charge que 5 % du coût affiché, or ce sont des frais généraux « qu’elle aurait eu à supporter en tout état de cause, même si elle ne construisait pas le Minotaure ».
  8. Des imprécisions sur les 200 œuvres exposées à Toulouse Montaudran : la convention signée avec La Machine ne comporte aucune obligation d’exposition et les élus « ne disposent d’aucune information sur ces fameuses 200 œuvres ».
Ce dernier point ne peut laisser les Nantais indifférents. Jean-Luc Moudenc réclame en effet des informations sur chacune des œuvres, leur propriétaire, leur financement et leur « actuel lieu de présentation ou de stockage ». Cela paraît sage.

Qu’est-ce qui empêcherait Nantes, par exemple, de faire un pont d’or (ou un héron d’or) à François Delarozière pour qu’il laisse sur les bords de la Loire les machines construites dans les locaux aimablement mis à sa disposition par Nantes Métropole ? Ou pour obtenir une garde alternée avec Montaudran ? Tant que La Machine ne sera pas plus engagée envers Toulouse qu’elle ne l’est envers Nantes, revirements et surenchères resteront possibles.

20 juillet 2013

Lobbying pour NDDL (10) : l’ombre du Propagandaministerium

« L’action se passe dans les Pays de la Loire, c’est-à-dire nulle part »
Sven Jelure, d’après Alfred Jarry, Ubu roi
 
 Auxiette n’en loupe pas une. Toute offense au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes le fait réagir comme un taureau à qui on vient de piquer une banderille. Presse Océan a révélé au début de la semaine que la Région a refusé une subvention à un documentaire sur NDDL malgré l’avis favorable de son comité technique ad hoc. Le boss régional ne semble pas être féru de cinéma (le mot ne figure pas une seule fois dans son blog personnel). Pourtant, au lieu de faire profil bas, il s'est senti obligé de répliquer.

Le communiqué de la Région, dans lequel on croit reconnaître la patte épaisse de son président (il n’est même pas répertorié parmi les communiqués officiels de l’institution), explique : « chacun comprendra que le Conseil régional ne peut pas donner suite à cette demande de financement, quelle que soit la possible qualité artistique du film. Prétendre le contraire en se drapant derrière les principes de ‘liberté de création et d’expression’ relève de la plus totale démagogie. Il serait totalement incompris, et probablement critiqué et moqué à juste titre, de voir figurer au générique d’un tel film la traditionnelle mention ‘avec le soutien du Conseil régional des Pays de la Loire'. » Difficile de commettre plus de dégâts en si peu de mots.

Ce texte reconnaît sans ambiguïté que le film en cause a bien été retoqué pour raison politique ; corrélativement, il subordonne la liberté de création et d’expression au respect d’une ligne officielle. Il met en question l’existence du comité technique cinéma, audiovisuel et multimédia, composé pourtant de professionnels reconnus, dont l’avis compte pour du beurre. Et surtout, il jette le doute sur tous les films financés par la Région. Puisqu’un film « quelle que soit [sa] possible qualité artistique » ne peut être soutenu que s’il est dans la ligne, tous les films subventionnés avec l'argent des contribuables des Pays de la Loire deviennent suspects de servir une propagande.

À propos, parmi la soixantaine de films et documentaires financés par la Région l’an dernier, on trouve Burning Down, Burqua Boxer, Exercise of Life, From Boston, Lewis’ Backstage, Sail Me to the Moon, Salam Alikoum, Seamen’s Club, Sorry for the Blood, The Golden Boat, The Red Dolman et Time After Nantes. Jacques Auxiette est plus soucieux d’attaquer NDDL que de défendre la langue française.

Les précédents épisodes de Lobbying pour NDDL :
 

18 juillet 2013

Les Anneaux de la nuit noire

Yan Gauchard a soulevé un joli lièvre avant-hier dans Presse Océan en révélant que Le Voyage à Nantes ne respecte pas l’arrêté ministériel du 25 janvier 2013*, qui interdit désormais les éclairages superflus après 1 heure du matin. Les Anneaux de Buren, le Lunar Tree de la butte Sainte-Anne et De temps en temps sur l’immeuble d’Harmonie Atlantique, toutes installations gérées par le VAN, restent illégalement éclairés toute la nuit.

Au mieux, comme le dit Yan Gauchard, le VAN s’est « emmêlé les pinceaux ». Au pire, il s’est délibérément assis sur la loi. Cette seconde hypothèse est d’autant plus plausible que le château, également géré par le VAN, éteint les lumières à l'heure dite. On s’étonne que l’équipe de Jean Blaise soit capable d’abaisser un interrupteur dans un cas et pas dans les autres. Ou alors, ses pinceaux sont vraiment très emmêlés.

Le préfet peut accorder des dérogations « lors d'événements exceptionnels à caractère local définis par arrêté préfectoral et dans les zones touristiques d'affluence exceptionnelle ou d'animation culturelle permanente mentionnées à l'article L. 3132-25 du code du travail », précise l'arrêté du 25 janvier. Silence des Anneaux : le VAN n'a même pas demandé une telle dérogation.

Elle ne réglerait d'ailleurs pas une question de fond, déjà soulevée ici : comment Nantes peut-elle revendiquer une exemplarité écologique tout en gaspillant l’électricité ? Or Le Voyage à Nantes n’est pas seul en cause. En vertu de l’article L583-3 du code de l’environnement, il appartient au maire de Nantes de faire respecter la loi. Y compris, s’il le faut, en coupant autoritairement le courant. L’année même ou Nantes est labellisée Green Capital européenne, son inaction fait désordre.
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* Arrêté signé par Delphine Batho : la ville du Premier ministre aurait-elle un compte à régler avec l’ancienne ministre de l’écologie ?

16 juillet 2013

Ils ont trop sniffé la ligne verte

Jean Blaise prétendait naguère faire de Nantes un « monument dispersé ». Cette expression pas très qualitative semble désormais bannie de la communication municipale. Mais la dispersion continue à faire des ravages.

Déjà, le fil vert du Voyage à Nantes se déclinait à travers la ville par petits bouts. Et voilà que se multiplient les fils verts en folie (ici, rue de l’Arche-sèche). De quoi égarer les éventuels touristes !

15 juillet 2013

Les vins bretons sont mal défendus

Merci à Presse Océan d’avoir reproduit ce matin ma réaction à son article du 11 juillet annonçant le déménagement vers Angers de l’antenne INAO (Institut national des appellations d’origine) du château de la Frémloire à Vertou. Mais il manquait la fin du texte. Le voici dans son entier :

Il fallait s'y attendre ! C'est une conséquence logique du ligérianisme technocratique. On considère les vignobles de la vallée de la Loire comme une seule entité ; il est donc normal de rechercher une position centrale.

A bien des égards les vins de Nantes sont radicalement différents des vins de Loire. Ils n'ont jamais rien eu à gagner à des démarches de type Interloire. Si on les prend comme des vins ligériens, on les marginalise, au sens propre : ils deviennent les vins de la marge, de la limite de zone, pas bien dans la norme.

Pareil avec le château de Nantes : si on le présentait comme un château de la Loire, ce serait un parent pauvre et lointain de Chambord. Sa force est qu'il est le château des Ducs de Bretagne. En se présentant comme ligériens et non comme bretons, les vins de Nantes se tirent une balle dans le pied de vigne.

En pleine réorganisation, l’INAO est pourtant très capable de maintenir des implantations spécifiques à de petits vignobles, comme ses antennes de Pau, Gaillac, Brignoles ou Bastia. Pour mémoire, la Corse produit dans les 300.000 hl : moins de la moitié du seul muscadet, sans même parler du gros-plant et des coteaux d'Ancenis. Le maintien d’un bureau à Angers est lui-même dû à l’activisme des Angevins, notamment de Christophe Béchu, car l’INAO avait d’abord prévu de centraliser à Tours toutes ses implantations de la vallée de la Loire.

La fermeture de l’antenne de Vertou donne une assez bonne idée de la clairvoyance et/ou de l’influence des élus de Loire-Atlantique. L’issue aurait sans doute été différente si nos vins avaient été défendus par une région Bretagne non amputée.

13 juillet 2013

Grrrand succès du Voyage à Nantes (12) : le naufrage de l’Austria

Les éléments objectifs pour apprécier le succès réel du Voyage à Nantes 2012 ne sont pas légion. Mais il y en a, et ils démentent radicalement les cocoricos officiels. On en trouve un nouvel exemple dans les rapports des délégataires de services publics présentés au dernier conseil municipal de Nantes : la fréquentation du musée du château des Ducs de Bretagne et de ses expositions temporaires.

Elle révèle un manque général d’attractivité sur lequel on reviendra. Pour l’heure, observons seulement la différence entre 2011 et 2012, dont on peut imaginer qu’elle mesure relativement bien l’effet du VAN.

En 2012, le nombre total d'entrées s'élève à 167.607, contre 161.318 en 2011 soit un gain de 6.289 entrées (+ 3,9 %). Ce n’est déjà pas brillant puisqu’il y a eu en 2012 deux expositions temporaires (Femmes au travail, du 11 février au 13 mai, et Austria, une tragédie dans l’Atlantique, du 15 juin au 11 novembre) contre une seule en 2011 (Nantais venus d’ailleurs).

Mais le pire est que cette petite augmentation du nombre d’entrées a été entièrement réalisée sur la période février-mai. Pour toute la période du Voyage à Nantes 2012, de juin à août 2012, le nombre d’entrées est en baisse ! L’exposition sur l’Austria, qui faisait partie du programme officiel du Voyage à Nantes, est un flop patent.

C’est un double désaveu pour Jean Blaise, à la fois patron du château en tant que directeur général de la SPL Le Voyage à Nantes et inventeur de l’opération promotionnelle du même nom. Qu’en a-t-il dit ? On s’en doute : rien du tout.

07 juillet 2013

Le Voyage à Nantes cherche des touristes baroudeurs

Est-ce une nouvelle installation bizarre du Voyage à Nantes, là, sur toute la profondeur du palais de justice, à quelques pas du mètre-ruban géant de Lilian Bourgeat ? Eh ! non, ce n’est qu’un périmètre de sécurité rendu nécessaire par la décrépitude du bâtiment de Jean Nouvel. Sur plus de cent mètres, des barrières métalliques protègent les piétons des rigueurs de la loi et des chutes de matériaux.

Un arrêté municipal interdit le trottoir dans les termes les plus alarmistes : « vu l’alerte émise par la société AREST ingénieurs Conseils sur la désolidarisation de certaines plaques de parement de la façade ouest du bâtiment du tribunal […] il convient de prendre des mesures conservatoires en vue de garantir la sécurité publique, menacée par l’état de la façade ouest du bâtiment susvisé, propriété de l’état ».

Quand le fil vert cède la place
au ruban rouge et blanc
Le Voyage à Nantes ne craint pas d’envoyer ses touristes, pourtant pas si nombreux, vers ce péril local : le palais de justice figure parmi les lieux de visite conseillés sur son site officiel. « L’architecture imposante du Palais de justice proposée par Jean Nouvel (2000) », y lit-on, « suggère par ses volumes, sa géométrie implacable, son jeu d’ombre et de lumière, la puissance et la force de la justice. » Et voilà que la  puissance et la force de la justice menacent de s’écraser sur le pavé de la rue Arthur III… Le Voyage à Nantes a le génie des commentaires à contretemps !

Ode au fil vert

 TF1 programme ce soir On a retrouvé la 7e compagnie. Pas de doute, c’est une promo subliminale pour Le Voyage à Nantes version 2013. La vie du VAN, on le sait, tient à un fil – un fil vert qui parcourt la ville. Or, la réplique culte du film de Robert Lamoureux est justement « le fil vert sur le bouton vert, le fil rouge sur le bouton rouge ». Le VAN, tous les vrais cinéphiles verts s’y retrouvent.