01 mai 2017

32 tonnes de papier par an pour les magazines municipaux

Fini le temps où Jean-Marc Ayrault était condamné à six mois de prison avec sursis pour favoritisme : la propagande municipale d'aujourd'hui respecte la réglementation des marchés publics. Nantes et Nantes Métropole viennent de lancer un avis de marché portant sur l’« impression de la formule actuelle du magazine municipal de la Ville de Nantes « Nantes Passion » et du magazine métropolitain « Journal de Nantes Métropole » », selon l’intitulé du cahier des clauses techniques particulières.

Celui-ci précise dès son article 1 que « les deux collectivités exigent des papiers a minima issus de forêts gérées durablement et souhaite (sic) privilégier des process de fabrication (notamment en matière de gestion des déchets et de protection de l’environnement) intégrant une démarche de développement durable ». Louable préoccupation évidemment, mais ne serait-elle pas encore mieux satisfaite en mettant la pédale douce sur ces documents voués à finir dans les sacs-poubelles jaunes ? 

Car on ne lésine pas sur les quantités : pour Nantes Passion, 10 numéros de 40 pages par an, tirés à 189.000 exemplaires ; pour le Journal de Nantes Métropole, 5 numéros de 24 pages tirés à 340.000 exemplaires. Il y en a pour plus de 32 tonnes de papier…

Le prix global de la prestation, fixé au maximum à 1.760.000 HT, est réparti entre la Ville de Nantes à hauteur de 960 000 € HT et Nantes Métropole à hauteur de 800 000 € HT. Le prix à la page imputé à Nantes Métropole s’avère ainsi un tiers plus élevé que celui de Nantes. La ville abuserait-elle de la communauté urbaine ?

Le prestataire retenu ne devra procéder à l’impression des journaux qu’après avoir reçu un bon à tirer de la « Direction Générale à l'Information et à la Relation au Citoyen » (on ne lésine pas non plus sur les majuscules, contrairement aux usages typographiques français). Louable préoccupation, là encore. À condition de relire les textes futurs mieux que l’avis de marché, où l’on trouve ceci : « Nantes Métropole se réserve la possibilité de fournir à l’imprimeur un document détachable qui devra être encarté dans les 340 000 000 exemplaires du magazine métropolitain ».

Trois cent quarante millions d’exemplaires ? Pour le coup, ce sont des milliers de tonnes de papier qui vont y passer. 


9 commentaires:

  1. "Des réseaux d'acteurs qualifiés, un territoire favorable à la créativité, un esprit fondé sur l'enthousiasme d'entreprendre... Toutes ces forces contribuent au développement du numérique. Sociétés de services informatiques, télécoms, éditeurs de logiciels, starts-ups : 1420 entreprises participent au dynamisme de la net économie dans la région. Et malgré la conjoncture, le nombre d'emplois a augmenté de 10 % en 2013. Ces emplois soutiennent aussi bien la transition des entreprises traditionnelles vers le numérique que la création d'entreprises sur des secteurs innovants."

    Dixit le site de propagande municipale (z'en ont pas mare de raconter des craques), mais l'"information" ne passe toujours pas par des canaux dématérialisés dans la "Métropole French-Tech".

    Note spéciale non comprenant :
    - Métropole, bas latin metropolis, du grec mêtropolis, de mêtêr, mère, et polis, ville;
    - French, français mais vu outre channel, anglicisme exaspérant de ce côté-ci ;
    - Tech, accolé à "french", la French Tech est le nom collectif pour désigner l'ensemble des acteurs de l’écosystème des startups françaises en France ou à l’étranger. Sous cette appellation on trouve donc toutes les startups et les entrepreneurs, mais aussi des investisseurs, des ingénieurs, des designers, développeurs, associations, opérateurs publics,etc. qui œuvrent pour le développement des startups en général et plus particulièrement à l’international.

    Personnellement j'aurais volontiers associé "microcosme" plutôt que "écosystème" à acteurs, étant donné le taux de perte par rapport au taux de réussite et eu égard au nombre élevé de parasites qui gravitent autour pour valoriser les idées d'autrui quand ça fonctionne.

    Ne serait pas l'aveu d'un demi échec du numérique?

    Les publication citées ne peuvent même servir à emballer le poisson ou mettre les épluchures à cause de son format double A4, c'est trop petit. Et puis on est pas sûr que l'encre soit très bio même si les tonnes de papier vont être certifiées "green métropole", alors même pour la cabane au fond du jardin...

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  2. Affreux... Choquant... Profondément épouvantable... Gaspillage incroyable... Hélas, impossible d'arrêter tous ces "journaux" et soi-disant "magazines" qui sont complètement inutiles et vont droit à la poubelle... Déjà que la presse locale et ses journalistes sont là pour quasi-recopier la propagande municipale !!

    Par pitié Mme Johanna Rolland : STOP ! S-T-O-P !! On n'en peut plus.

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  3. Toi aussi tu veux baigner dans l'ambiance, porteuse en ce moment à Nantes avant que le vent ne tourne, de la dynamisation et la valorisation de l’écosystème numérique, sans que cette métropole vachtement hiche tèche soit foutue de sortir des versions dématérialisées de ses contenus rédactionnel à forte teneur propagandiste?

    Enjoy!
    http://www.atlantic2.org/atlantic-2-0-devient-la-cantine/

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  4. Si vous avez collé sur votre boîte aux lettres " Stop Pub" vous ne recevrez jamais ces journaux de propagande que l'on finance à travers nos impôts. Et il y a une adjointe écolo à la mairie...

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  5. Je vous rejoins sur l'inutilité de Nantes Passion. Cependant,vous omettez les journaux de quartiers qui, eux, ne finissent pas toujours dans les poubelles jaune. Il y en a 5 et leurs comités de rédaction ne sont pas assujettis à la propagande de la Ville.

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  6. J'ai entres les mains un "Nantes-Nord" n°2.
    Serait-ce l'un de ces fameux "journaux de quartier"?

    Au bas de la dernière page, Equipe des quartiers Nord..., jusque là tout va bien.
    Mais juste en dessous "le journal de projet de Nantes Nord est édité par Nantes Métropole, directeur de la publication : Xavier Crouan, création et réalisation : doublemixte. Bon.

    Le contenu abonde de "dialogue citoyen" sous toutes ses formes et de bonnes et louables intentions à la manière des "grands débats" chers à Johanna Rolland (ainsi qu'au contribuable). Rien la liste des intervenants "du groupement en charge du projet" donne des sueurs froides sur le probable coût astronomique du bazar : (germe&JAM architecte 75011 Paris, Ville Ouverte urbaniste 93 Montreuil, Magéo, géomètre Lille, Rennes, Bordeaux et Caudex, Lyon Paris,paysagiste surement avec un nom pareil).

    Les propositions sont du genre "créer une "armature" verte de parcs et jardins qui mettent en lien les différents quartiers grace à des liaisons douces paysagères".

    On croirait du Nantes Pâmoison dans le texte. Ce genre d'aménagement bidon se nomme d'ordinaire "coulée verte" ou "trame verte" à Nantes les iles par exemple, dont "la concertation" a été animé par Traitclair, agence de conseils en communication et en concertation à Paris.

    Autre idée "...aménagement d'un grand espace public fédérateur. Les rez-de-chaussée transformés des tours pourraient accueillir commerces et services."

    Grandiose, après avoir délogé les dealers, penser à reconduire le modèle de ce qui ne fonctionne pas Place des Lauriers ou Intermarché de Malakoff.

    Un p'tit mot du père Bolo, papa de la monnaie conster'Nantes et adjoint du quartier :
    "Le cadre du projet ANRU permet d'avoir des subventions de l'Etat, mais juridiquement ce n'est pas simple : le terrain appartient à Nantes Métropole Habitat (nouvelle dénomination surement mijotée par des experts de la comm', rétribués à leur très très grand mérite) et les cellules commerciales sont privées.

    Bref, le dialogue citoyen est à peine commencé que ça sent déjà le sapin. Par contre, si quelque chose se fait, ça donnera probablement une nouvelle valeur résidentielle au secteur et donc un flux nouveau de clients.
    Ceci sera bien sûr validé par une étude de programmation économique à venir dont la parution dans les appels d'offres Métropolitains ne saurait tarder.

    C'est bien parti pour faire le même voyage vers la poubelle jaune.
    Pas de Stop Pub sur la boîte, par respect pour celles et ceux dont c'est le gagne pain.

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  7. Bonjour,
    Le journal de quartier de Nantes Nord s'appelle "Mosaïque". Le dernier numéro doit être le 87 ou le 88.
    Je n'ai jamais entendu parler du canard que vous mentionnez dans votre commentaire ;-)

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  8. Ca doit donc être encore quelques tonnes supplémentaires de propagande à destination de l’incinérateur.

    Il n'y avait peut être pas besoin d'une publication supplémentaire pour vanter les mérites de la "concertation pour rénovation urbaine de quartier" à grand renforts de poncifs érodés, intervenants extérieurs largement rétribués pour une prestation qui ressemble à du surgelé prémâché.

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  9. Pourquoi ne pas permettre aux citoyens de décider de les recevoir ou pas ( lors du règlement des impôts locaux par exemple ) en cas de refus enlever le coût surement très élevés ( conception ,impression , envoi ) de ces magazines que beaucoup considèrent inutiles aux contribuables concernés . Cela entraînerait une baisse d impôt et moin de pollution produit par la métropole .

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