06 mai 2017

Nantes Métropole prête à mobiliser les Nantais si le budget de l’Arbre aux hérons dérape

« L’Arbre aux hérons peut être notre Philharmonie à nous », assure André Sobczak, vice-président de Nantes Métropole, en voyage à Hambourg. On se frotte les yeux. Il a vraiment dit ça ? En tout cas, c’est écrit noir sur blanc dans un article d’Éric Cabanas (Presse Océan du 6 mai 2017) sur la copieuse délégation nantaise partie étudier la responsabilité sociétale des entreprises dans le grand port d’Allemagne du Nord.
L’Elbphilarmonie de Hambourg,
photo de Specialpaul disponible sur Wikimedia Commons

Inaugurée à grand tapage au mois de janvier, l’Elbphilharmonie, alias Elphi, est la nouvelle salle de concert de Hambourg. À première vue, elle n’a pas grand chose en commun avec le projet de l’Arbre aux hérons. Cet ensemble immobilier n’est pas caché dans un trou à l’écart du centre-ville mais se dresse les pieds dans l’eau au beau milieu du port de Hambourg, à la pointe d’un quartier classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il comprend évidemment des salles de concert ‑ jusqu’à 2.100 places pour la plus grande, soit 130 de plus que le Grand Auditorium de la Cité des congrès de Nantes mais 300 de moins que l’auditorium Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris). Et aussi des logements, un hôtel et des boutiques, le tout haut de gamme bien entendu.

Rien à voir avec l’Arbre aux hérons, donc. Alors, pourquoi comparer ? Le vice-président de Nantes Métropole montre le bout du nez : la Philharmonie de Hambourg illustre « la capacité de tous les acteurs du territoire à se mobiliser face à la multiplication par huit du coût des travaux ». Et même par dix, en réalité : pour un budget initial de 77 millions d’euros, Elphi a coûté en définitive 789 millions d’euros ! Accessoirement, les travaux ont aussi duré près de dix années au lieu des trois prévues. Si tel est le résultat de la mobilisation de tous les acteurs du territoire, ils auraient mieux fait de s’abstenir.

On rappelle que l’Arbre aux hérons devrait en principe coûter 35 millions d’euros, soit un peu moins de la moitié du budget initial de l’Elbphilharmonie. Un dérapage identique mènerait la facture finale au-delà de 358 millions d’euros. Pas grave, il suffirait de mobiliser les acteurs du territoire nantais, n’est-ce pas ? Heureusement, l’expérience du Carrousel des mondes marins incite à l’optimisme : pour 6,4 millions d’euros prévus, il n’avait finalement coûté « que » 10 millions (+ 56 %).

8 commentaires:

  1. Si on comprend bien l'arbre aux hérons va être un trou sans fond à vouloir le comparer à la salle de concert d'Hambourg et bien entendu , on "mobilisera" ceux qui paieront encore la taxe d'habitation.
    Mais comment des gens soi-disant responsables peuvent-ils proférer de telles inepties ? Des politiques qui pleuraient très fort il y a peu parce que les crédits d'état alloués aux collectivités locales avaient diminué...
    Il y a certainement d'autres chose à faire avec l'argent des contribuables, pardon, des mobilisés.

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  2. Jobarde Rollande12 mai 2017 à 13:29

    Nantes n'a pas comme Amiens deux figures politiques de poids : Jules Verne et Emmanuel Macron. Elle a Jean-Marc Ayrault dont les postures gouvernementales ont dégradé l'image locale et Johanna Rolland, née à Nantes qui se défend d'être une apparatchik, mais dont la terne mandature nécessiterait une vision qui ne se soit pas la poursuite des projets engagés. Quant à Jules Verne, il n'a pas choisi son lieu de naissance, il est victime de la récupération de sa célébrité, alors qu'il a consacré sa vie politique à Amiens.
    Nantes veut jouer dans la cour des grands métropoles, alors elle joue entre l'attraction foraine et le parc d'attraction, pensant que cette double attraction l'imposera parmi les destinations favorites des Tour operators.

    Johanna Rolland gère la métropole sous le signe de la baisse budgétaire alors que dans le même temps elle gaspille ressources publiques et privés dans une aventure qui appartient aux Machines.



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  3. A propos de Jules Verne, je ne vous suis pas. Nantes n'est pas seulement son lieu de naissance mais le cadre de sa formation humaine et intellectuelle -- et puis Chantenay et Brains aussi. Il n'a quitté Nantes pour Paris qu'une fois adulte, alors qu'il avait déjà commencé à écrire. Puis il a vécu à Paris plus d'une vingtaine d'années. Il ne s'est installé à Amiens que la quarantaine passée, à la demande de sa femme, alors qu'il était déjà célèbre. Il s'en est souvent échappé pour des voyages et des croisières au long cours et ne s'est sédentarisé qu'une fois handicapé par une blessure. Alors seulement, à l'âge de 60 ans, répondant aux sollicitations locales, il a commencé une vie politique comme conseiller municipal. Donc non, pas de concurrence possible entre Nantes et Amiens : Jules Verne est bien nantais ! Même s'il a gardé une dent contre Nantes à la suite de râteaux à répétition sur le plan sentimental.

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    1. @Sven,

      La méforme partirait-elle en vrille ? J'ai bien cru lire un commentaire de presse pipole. De plus, votre évocation de déceptions amoureuses de Ji Vé, avec pour seul décor notre bonne vieille ville, me semble incorrecte.

      Certes il y avait sa cousine à Nantes, mais il y eu un mariage parisien raté et une maîtresse mystérieusement disparue à Amiens...

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  4. j'ai eu l'impression que vous aviez refait le sketch de coluche sur les journalistes. A partir de 2 extraits de texte, en faire un grand article. C'est fort, mais bon là c'est quand même un peu creux. Vous avez fait Science-Po, c'est sûr : on y apprend à disserter sur tout et n'importe quoi. Sacré Sven va ! Vous nous avez habitué à mieux !

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  5. Tous les sujets n'ont pas la même puissance, c'est clair. Qu'un personnage très secondaire de Nantes Métropole profère une grosse bêtise n'est ni une grande nouveauté, ni un grand désastre.
    Cependant, cette bêtise a un côté très révélateur des dérives mentales de nos édiles : pour ce monsieur, le dérapage énorme d'un budget public (x 10, quand même !) n'est pas un problème, c'est même une cause de félicité puisqu'il a provoqué une "mobilisation". Si les finances nantaises sont gérées dans cet état d'esprit, on comprend l'envolée de nos impôts locaux !
    Deuxième grosse bêtise : avoir comparé cette réalisation avec l'Arbre aux hérons, ainsi présenté sous les plus mauvais auspices. Moi, bien sûr, ça me fait rigoler, je suis bien convaincu que l'Arbre aux hérons n'est pas une bonne idée. Mais l'avouer aussi naïvement n'est pas bien malin. Je serais à la place de Johanna Rolland, j'aurais immédiatement démis ce vice-président de ses fonctions.

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  6. Je n'ai pas tenu la chandelle, mais d'après ses biographes, Caroline n'a pas été le seul béguin de Jules Verne à Nantes. Il y a eu aussi Laurence Janmar, Herminie Arnault de La Grossetière et je ne sais qui encore. Une maîtresse mystérieusement disparue à Amiens ? Là, vous en dites trop ou pas assez ! Des noms, des noms !

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  7. Sa mort daterait de 1886, n'ai malheureusement pas de nom à vous donner. Dans l'état actuel des recherches, désignons-la sous le pseudo Lilly Mystérieuse...

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