L’opération de com’ menée la semaine dernière par les hôteliers nantais ressemble assez à une condamnation implicite du Voyage à Nantes. On l’a bien vu lors de l’intéressant débat organisé par TéléNantes, qui réunissait, autour de Jean-Michel Nagat, Rachel Bocher, adjointe au maire chargée du tourisme, Frédéric Brenon, journaliste de 20 minutes, Gilles Cibert, président du Club hôtelier de Nantes et patron du La Pérouse, et Aurélie Péneau, du Voyage à Nantes.
Compte tenu de l’augmentation de l’offre hôtelière à Nantes, « il faut louer 110.000 chambres en plus l’année prochaine pour maintenir le taux d’occupation de 2011 », a souligné Gilles Cibert. La manifestation organisée l’été prochain par le Voyage à Nantes a pour objectif officiel d’attirer entre 20.000 et 40.000 visiteurs supplémentaires. Il en faudrait trois ou quatre fois plus ! D’ailleurs, rien ne dit qu’ils dormiront tous à l’hôtel : comme l’a signalé Frédéric Brenon, la Folle journée a battu ses records cette année, et pourtant les hôtels n’ont pas fait le plein.
Pourquoi les hôteliers manifestent-ils leur inquiétude aujourd’hui et non mi-décembre, quand Le Voyage à Nantes a annoncé ses objectifs au Conseil des acteurs du tourisme ? Sans doute se sont-ils dit que le VAN comptait en réalité faire mieux, qu'il avait délibérément fixé la barre très bas pour pouvoir crier victoire aisément. Car les chiffres mis sur la place publique, on l’a dit, ne tiennent pas la route. Ils signifient que la ville irait jusqu’à dépenser 8 euros chaque fois qu’un touriste en injecterait 10 dans l’économie locale. C’est évidemment absurde.
Mais vu le flou qui règne sur les projets et le peu d’intérêt des animations annoncées à ce jour, les objectifs minimalistes du VAN paraissent de plus en plus réalistes ! On comprend que les professionnels de l’hôtellerie s’alarment. Souligner aujourd’hui la modestie des chiffres pourrait bien être un moyen poli de dire à la municipalité : le VAN va dans le mur, bougez-vous un peu, et vite !
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