Le texte ci-dessous reprend un commentaire apporté au billet "Fini la culture, la nature c'est maintenant". Merci à son auteur, VertCocu, pour sa mise en perspective de la vocation « verte » de Nantes.
Il ne faut pas blâmer Johanna Rolland des manquements de
Jean-Marc Ayrault.
Même du haut de mon adolescence, à la fin du siècle
dernier, je remarquais que Nantes accordait au « vert » une place
plus importante qu'ailleurs. Particulièrement en comparaison de ses « sœurs »
Rennes et Bordeaux – et même de sa « cousine » Angers, qui a pourtant
récupéré tout ce qui tourne autour de l'horticulture officielle au détriment de
Nantes. Et triche avec son Lac de Maine.
Par « vert », j'entends un tilleul isolé et
des carrés d'herbes de ci, de là. Pas forcément les parcs et squares, même si
dans ces catégories, Nantes est tout à fait remarquable également.
Depuis, la municipalité est vigilante sur la question,
sans malheureusement être innovante. Elle avait pris beaucoup trop de retard et
n'est sauvée que par sa géographie de cours d'eau. Mais on peut tout de même
regretter que, dans le sillage du tramway, même si l'écologie n'était pas
forcémenten ligne de mire, Nantes ne soit pas devenue, toute proportion gardée,
l'équivalent de Copenhague. Ou à défaut Strasbourg.
Elle a préféré se prendre pour Bilbao. Ce qui est
d'autant plus imbécile que Jean-Marc Ayrault avait pourtant été mandaté par le
Parti socialiste pour accompagner la disparition du caractère industriel de
Nantes. Prendre le contre-pied en reincorporant du "naturel" n'était
pas inimaginable dans les années 90.
À la décharge du Maugeois, Nantes est aussi la ville qui a comblé ses cours d'eau. Sous la pression de sa soi-disante élite, appâtée, comme tout bon chien de Pavlov, par la manne financière de l'Etat pour les travaux. On aura connu une quasi-répétition autour d'un aéroport.
Mais comme il est systématiquement impossible de dédouaner le professeur d'allemand (là encore, illusion d'une autre époque, déjà dans les années 80, les Allemands ne juraient que par l'anglais et délaissaient le français), on se souvient que dans les années 90, il y avait encore possibilité de décombler quelque peu. Volonté et idées citoyennes ne manquaient pas. L'argent sans doute. Mais on pourrait être curieux de savoir combien cela aurait réellement coûté au regard de l'argent jeté par les fenêtres dans le culturel qui, comme le disait un Nantais fameux « est à la Culture ce que le naturel est à la Nature, une pâle copie ».
Tenez. Apparemment, le dernier Royal de luxe, proposé dans ce qui ressemble à une certaine indifférence sorti d'une campagne d'affichage, ne ferait pas l'unanimité d'après la presse locale. (Lu aux devantures des tabacs.) Les temps changent. Comme toujours. Mais bien tard.
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