On ne peut pas dire que le débat organisé hier au CCO ait répondu à la question qui lui servait de thème, posée à l’occasion de la parution d’un supplément spécial de L’Express : « Nantes peut-elle devenir une grande capitale touristique ? » Paul Billaudeau, directeur de Nantes Events Center, s’est prudemment limité à quelques phrases convenues sur le tourisme d’affaires. Marie-Laure Le Pommelec, opposante municipale, est trop bien élevée pour ferrailler en public à propos de choses qui fâchent. Quant à Isabelle Loirat, elle n’est carrément pas venue*.
Restait donc Jean Blaise. Pas trop chicané par Éric Warin et Morgan Broudic, animateurs du débat, qui ont posé de bonnes questions mais se sont aimablement contentés de ses réponses, il n’a pas livré grand chose de neuf sur Le Voyage à Nantes. Tout juste aura-t-on appris qu’il vise à attirer un public de CSP+ et négocie néanmoins avec Air France des allers-retours moyens courriers pour 100 euros : on peut être riche et économe. Une autre révélation cocasse concerne non pas Nantes mais Marseille. Si celle-ci a été désignée capitale européenne de la culture 2013, c’est parce qu’elle avait besoin de booster une offre culturelle qui ne contenait pas grand chose !
À la question rituelle : « Pourquoi faire Le Voyage à Nantes en 2012 alors que tant de chantiers ne sont pas achevés ? », Jean Blaise a répondu : « On ne va pas attendre 2014 pour avoir une politique du tourisme, il faut le faire vite ». Cruelle condamnation implicite d’une municipalité qui a quand même attendu plus de vingt ans.
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* On le regrette d'autant plus que, sur son blog, Isabelle Loirat fait une intéressante analyse des défauts de la politique municipale, en particulier de ses tentatives de débretonnisation forcée, à la lumière de sa propre expérience de guide touristique.
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