On aurait pu se dire que l’enseigne du monument était l’expression d’un choix délibéré. Eh ! bien non ! Présentant le mémorial sur son site, la communauté urbaine tergiverse encore. « Le Mémorial à l’abolition... » dit la légende de cette photo sur laquelle on lit pourtant « Mémorial de l’abolition... ».
Nantes et déconnantes : Comment la capitale historique de la Bretagne est en train de gâcher ses meilleurs atouts. Un regard non conformiste - voire franchement satirique - sur Nantes en ce début du 21ème siècle. Reproduction autorisée sous réserve de citation de la source, avec lien actif vers l'URL, pour chaque article cité.
02 mars 2012
Mémorial mal calé
On croyait qu’après avoir longtemps hésité entre « Mémorial à l’abolition de l'esclavage » et « Mémorial de l’abolition de l'esclavage » Nantes Métropole avait choisi la deuxième formule, même si elle superposait deux génitifs.
Le flou, toujours le flou... D’ailleurs, la page du site de Nantes Métropole en ligne au 1er mars est datée du... 22 mars 2012. Décidément, le Mémorial a aussi du mal à se situer dans le temps !
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La préposition à marque normalement l’appartenance après un verbe (cette maison est, appartient à notre ami). On l’emploie avec la même valeur devant un pronom, seule (un ami à nous) ou pour reprendre un possessif (c’est sa manière à lui). Mais on ne peut plus l’employer entre deux noms, comme on le faisait dans l’ancienne langue, sauf dans des locutions figées (une bête à Bon Dieu), par archaïsme ou dans un usage très familier. On dira : la voiture de Julie, les fleurs de ma mère.Académie française. Ajoutons l'exemple : Le mémorial de l'abolition de l'esclavage.
RépondreSupprimerL'Académie française dénombre pas moins de onze catégories d'emplois possibles de "à". L'appartenance n'est que l'une d'elles, et il est clair que le Mémorial n'appartient pas à l'abolition de l'esclavage ! Il ne s'agit pas non plus d'introduire une capacité ("la vache à lait"), un complément de lieu ("la vache est au pré") ou un moyen("la vache va au taureau"). Dans le cas du Mémorial, "à" marquerait une destination, une dédicace ou une consécration comme dans "monument aux morts", "hymne à la joie" ou "hommage à Jules Verne". Le "à" n'est donc pas seulement plus harmonieux que "de", il est aussi grammaticalement correct ! (Savant débat, n'est-ce pas ?)
RépondreSupprimerplus harmonieux, c'est certain. la solution la plus satisfaisante c'est incontestablement le "à". Mais comment le faire admettre quand les comparaisons avec des monuments similaires offrent des exemples comme "le mémorial de la Shoah"; "le mémorial de la résistance"; "le mémorial de la paix"; "le mémorial de la résistance"; "le mémorial des victimes de..."; "le mémorial des enfants dIzieux"; "le mémorial de l'Holocauste". Autant de justifications qui obligent Nantes à adopter la forme la plus usitée. Les arguments du débat me semblent relever moins de l'érudition grammaticale que du respect des conventions monumentales.
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