27 juin 2013

Avis de grand(s) frais sur Le Voyage à Nantes

Le Voyage à Nantes est installé rue Crucy dans des locaux qui appartinrent à LU. Ils ont été entièrement rénovés en 1990 pour devenir un immeuble de bureaux. Et complètement transformés il y a deux ans afin d’accueillir l’équipe de Jean Blaise. Pour des occupants aussi prestigieux, il fallait un cadre branché. Les bureaux ont donc été réaménagés en open space.

VAN froid rue Crucy
« L'ensemble des transformations et ajouts portent la marque d'un traitement esthétique particulier marquant une troisième "strate architecturale" », assure doctement le cabinet d’architectes Block, chargé du projet. Deux ailes de bureaux situées sous des « chapelles » métalliques encadrent un « atrium » commun. La partie en fronton du bâtiment a été ouverte sur l’ensemble. C’est beau, c’est chic, ça a coûté presque un million d’euros. Et c’est glacial.

Résultat : le VAN a froid. Il vient de publier un appel d’offres pour une rénovation de sa chaufferie et l’« amélioration de la température de ses espaces ». Mais comme il se chauffe volontiers à la langue de bois, année Green Capital oblige, il présente l’opération comme… la poursuite de la rénovation de 2011 !

Cela dit, ça coûtera sûrement moins cher que la prochaine réhabilitation de la façade ouest des Nefs, victime depuis 2007 de « défauts de mise en œuvre » et de « sous dimensionnement ayant conduit à l’apparition de sinistres ».

26 juin 2013

La Folle Journée : je SEM moi non plus

Quand on parle de La Folle Journée à Nantes, le ton hagiographique est de rigueur. Le rapport sur la SEM La Folle Journée publié ce matin par la Chambre régionale des comptes fera donc grincer quelques dents.

Rien de très grave il est vrai. Sur le plan financier, principale préoccupation de la Chambre, la situation de la structure organisatrice de La Folle Journée est « satisfaisante sur la période examinée » (2007-2011). Les recettes tarifaires sont « en augmentation significative » et les partenariats avec des entreprises privées progressent aussi. Les subventions des collectivités publiques représentent le tiers des charges totales, ce qui est « considéré comme très faible dans le secteur culturel » (4,5 euros par place, quand même). âgé et aisé dans l’ensemble, le public se renouvelle peu mais provient d’un « bassin géographique d’attraction […] bien plus large que pour les autres structures culturelles nantaises ».  Même si la SEM les surévalue quelque peu, les effets de la manifestation sont positifs : « il apparaît que l’investissement initial de la ville (la subvention de 1 M€) génère des retombées économiques de court, moyen et long terme assez substantielles ».

Néanmoins, les détails qui clochent ne manquent pas. La Chambre signale des « imprécisions et absences d’information » dans la collaboration de la SEM avec la Cité des congrès et le CREA. Par exemple, la SEM n’a jamais remis en concurrence ses marchés avec la Cité des congrès en invoquant l’article 35 du code des marchés publics… qui ne lui est pas applicable ! La comptabilité de la SEM est assurée par la Cité, situation « doublement problématique » puisque « le prestataire comptable de la SEM est en même temps son principal fournisseur » et que les prestations de comptabilité n’entrent pas dans l’objet social de la Cité ! Quand au CREA de René Martin, dont la Chambre salue le rayonnement et le rôle capital, il « demeure formellement un fournisseur de la SEM » mais ses prestations ne sont jamais détaillées ; sa facture globale a bondi d’un tiers d’un seul coup sans la moindre justification (au demeurant, elle ne semble pas délirante : 120.000 euros HT par an, à quoi il faut quand même ajouter des invitations et avantages tarifaires équivalant à près de 45.000 euros en 2011).

La Chambre s’étonne aussi du nombre de billets exonérés : 15 % en moyenne, l’équivalent de 20.181 billets en 2011, sans que la SEM sache très bien à qui ils bénéficient finalement. Ils représentent un manque à gagner important puisqu’ils concernent le plus souvent les concerts les plus chers, dont le public comprend 16 à 20 % d’invités !

La Chambre critique encore au passage une pratique qui semble fréquente à Nantes. « La ville prend en charge la diffusion sur le réseau public d’affichage de 167 affiches animées », relève-t-elle. « Mais cette action n’est ni refacturée à la société ni valorisée, ce qui nuit à la bonne connaissance des coûts de la manifestation. »

À propos de coût, un peu indiscrètement, la Chambre révèle en creux celui de la directrice de la SEM. En 2010, la rémunération des personnels de la SEM La Folle Journée a fait un bond de 80 %. Celui-ci est dû, note le rapport, « à la fin de la mise à disposition, à compter du 1er janvier 2010, de la directrice générale par la Cité des Congrès et à son intégration dans les effectifs de la SEM, et donc au versement de sa rémunération ». Comme un tableau donne les montants globaux, il n’est pas difficile d’évaluer le salaire honorable de Michèle Guillossou…

Les lecteurs du rapport de la Chambre ne manqueront pas de parcourir aussi la réponse qu’y fait Jacques Auxiette. Le président de région tient à souligner « le rôle moteur qu’occupe la Folle Journée de Nantes dans la vie culturelle métropolitaine dont elle est sans doute l’événement culturel le plus important ». Et vlan ! pour Le Voyage à Nantes. Jean Blaise appréciera.

La région dispose d’un représentant au conseil d’administration de la SEM. Il se signale par un absentéisme massif. Il « a même été absent durant deux années consécutives », dénonce impitoyablement la Chambre régionale des comptes. La région reconnaît peut-être à La Folle Journée un « rôle moteur », mais elle-même ne se soucie guère de tenir le volant.

22 juin 2013

Grrrand succès du Voyage à Nantes (11) : mais Nantes Tourisme ne l’a pas vu passer

La taxe de séjour, on l’a dit ici l’autre jour, a donné un chiffre objectif sur la vraie fréquentation du Voyage à Nantes. Elle montre une petite progression du nombre de visiteurs.

C’est fort heureux, car un autre indicateur objectif, connu depuis belle lurette mais qu’on s’est gardé d’afficher jusqu’à présent, était beaucoup moins optimiste. Si l’on en croit les statistiques mises en ligne par Nantes Métropole, les bureaux de Nantes Tourisme ont vu passer 113.442 visiteurs l’an dernier. Ils en avaient accueilli 121.066 en 2011, année sans Estuaire ni Voyage à Nantes. D’une année sur l’autre, la chute est supérieure à 6 % !

21 juin 2013

Le Mémorial mieux protégé que les libertés

En juillet dernier, on l’a relaté ici, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage s’est enfin décidé à avertir ses visiteurs qu’ils étaient filmés par des caméras de vidéosurveillance – pardon, de vidéoprotection, comme on dit aujourd’hui. Hélas, les petits panneaux posés dans le bunker de l’ascenseur et à l’une des entrées de la galerie ne sont pas conformes à la réglementation. En particulier, ils devraient être placés aux accès du site vidéoprotégé, c’est-à-dire en périphérie de l’esplanade.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) est chargée de veiller au respect de la loi sur la vidéoprotection. Elle a effectué 173 contrôles l’an dernier, nous apprend son dernier rapport annuel. Ses limiers ont fait une descente à Nantes. Mais ils étaient un peu trop à l’Ouest : ils ont inspecté le musée Jules Verne, pas le Mémorial !

19 juin 2013

Les Machines de l’île ont égaré 29.558 visiteurs

Les Machines de l’île vont célébrer leur deux millionième visiteur samedi prochain. Le hasard fait bien les choses. C’est une grande chance que l’événement tombe pilpoil un samedi et pas un bête jour de semaine ! On parie que, par-dessus le marché, le visiteur objectivement désigné par les chiffres sera une jeune étrangère ?

Cette annonce faite six jours à l’avance laisse néanmoins perplexe. D’abord parce qu’un événement météo pourrait modifier en plus ou en moins la fréquentation de la semaine. Mais surtout parce qu’elle est commercialement aléatoire.

L'éléphant mange-t-il
les petits enfants ?
Certaines prédictions sont « auto-réalisatrices » : elles se réalisent parce qu’on les a émises. Pierre Orefice compte certainement sur cet effet : son annonce va attirer davantage de visiteurs, ce qui permettra de franchir le cap des 2 millions.

Sauf que, certaines fois, c’est l’inverse qui se passe : les prédictions deviennent « auto-infirmatrices ». Que les Nantais se disent : bon, puisque le grand jour est samedi, n’allons pas aux Machines mercredi, et le deux millionième visiteur pourrait bien être remis à plus tard !

On a plus d’une fois signalé dans ce blog la faible fiabilité des chiffres épisodiquement indiqués par Pierre Orefice. Cette affaire du deux millionième visiteur est l’occasion de signaler une nouvelle bizarrerie.

L’an dernier, les Machines de l’île visaient les 500.000 visiteurs (ou plus exactement 500.000 billets vendus, soit quelque chose comme 350.000 visiteurs dont certains visitent plus d’une attraction). Mission accomplie, ont-elles proclamé, avec 505.244 visiteurs. Fort bien. Mais si l’on consulte les statistiques d’indicateur d’activité des grands équipements récemment mises en ligne par Nantes Métropole, on constate une chose étrange. Le nombre de visiteurs des Machines de l’île indiqué par le Voyage à Nantes pour 2012 n’est que de 475.686 ! 

Près de trente mille visiteurs manquent donc à l'appel ! Des Machines de l'île ou de Nantes Métropole, qui affiche des chiffres faux ? Corrélativement, notre 2 millionnième sera-t-il bien le 2 millionnième ou un simple instrument de relations publiques ?

15 juin 2013

Grrrand succès du Voyage à Nantes (10) : des vrais chiffres aux vraies explications

L’indicateur le plus important du degré de réussite du Voyage à Nantes 2012, c’est-à-dire le montant des taxes de séjour, est désormais connu. Au vu de ces « vrais chiffres » de fréquentation touristique, Jean Blaise affirme* que « les résultats [du Voyage à Nantes 2012] sont extrêmement positifs ». Sans les vrais chiffres, il disait d’ailleurs la même chose.

Le nombre de nuitées dans les hôtels et autres types de résidences payantes a progressé, dit-il, de 8,5 % d’une année sur l’autre. Le dossier de presse établi par Le Voyage à Nantes en octobre dernier assurait dans sa liste de « 15 chiffres clés de la période estivale » que la progression était de 9 %. Certes, 8,5 %, c’est moins que 9 %, mais n’allons pas chipoter sur cette marge d’erreur.

N’allons pas trop chipoter non plus sur la répartition des nuitées entre hôtels et autres types d’hébergement. La fréquentation des hôtels de Nantes a progressé de moins de 4 % pendant la période du VAN. Celle des campings, FJT et autres résidences sociales a progressé davantage. Il serait intéressant de savoir quelle était la proportion des « médiateurs » saisonniers du VAN parmi leurs hôtes ; là, c’est un peu le serpent qui se mord la queue, mais cet effet est probablement marginal.

Blaise, donc, annonce 8,5 %. Les chiffres de Nantes Métropole reproduits dans une infographie de Presse Océan racontent une autre histoire. Selon eux, au cours des trois mois concernés en tout ou partie par le Voyage à Nantes (juin, juillet, août 2012), le nombre de nuitées, tous hébergements marchands confondus, est passé de 583.853 en 2011 à 629.754 en 2012 (+ 45.901). L’augmentation n’est donc en réalité que de 7,86 % pour ces trois mois.

Le nombre de nuitées a d’ailleurs progressé tous les mois de l’année sauf en mai. Globalement, pour les neuf mois hors VAN, il a progressé de 4,93 %. Si l’on élimine cette tendance de fond, la progression spécifique des mois du VAN est inférieure à 3 %.

Or elle n’est pas due seulement au Voyage à Nantes. En particulier, le succès de la Loire à vélo ne se dément pas : la fréquentation de l’itinéraire a progressé de 10 % pendant la saison 2012. Quelque 170.000 cyclistes l’ont emprunté en Loire-Atlantique et en Maine et Loire pendant les mois de juin, juillet et août 2012. Si l’on extrapole les constats de l’étude sur l’impact économique de La Loire à vélo réalisée en 2010, ces touristes représentent plus de 1,2 million de nuitées en hébergement marchand dans les deux départements. Dix pour cent de progression, c’est 120.000 nuitées de plus. Et si un dixième seulement de ces nuitées supplémentaires avaient été passées à Nantes, elles représenteraient à elles seules plus d’un quart de l’augmentation enregistrée à Nantes pendant les trois mois du VAN.

En bonne logique, il faudrait aussi décompter les nuitées des touristes venus pour Estuaire 2012. En août 2009, Jean Blaise annonçait que sa biennale artistique avait attiré 720.000 visiteurs. Avec un budget du même ordre, Estuaire 2013 n’a pas pu faire moins, n’est-ce pas ? À supposer que seuls 6,4 % de ces touristes – un sur quinze – aient passé une nuit à Nantes dans les trois mois du VAN, ils suffiraient à eux seuls à expliquer en totalité l’augmentation du nombre de nuitées par rapport à 2011 pendant cette période !

Sur le plan de l'attractivité touristique, donc, le vrai bilan du Voyage à Nantes n'est probablement pas bien supérieur à l'épaisseur du trait.
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* Propos recueillis par Virginie Meillerais avec Yan Gauchard, Presse Océan du 14 juin 2013.

14 juin 2013

Delarozière en plein décollage

François Delarozière a le mérite de la franchise. Une partie des Toulousains refusent le projet d’installation d’un « conservatoire » de ses machines sur le site historique de l’Aéropostale à Montaudran. Dans un entretien publié hier matin par ladepeche.fr , il leur répond : « les gens de l’association pour la mémoire de Montaudran sont venus visiter nos ateliers à Nantes et ont vu la plupart des machines qui seront basées à Toulouse ».

En clair, pour habiller Toulouse, Delarozière s’apprête à déshabiller Nantes. Des machines financées en grande partie par les contribuable nantais seront délocalisées à Toulouse.

Depuis des années, Nantes s'est montrée
bonne fille avec La Machine, l'association
de François Delarozière
Delarozière agit au mieux de ses intérêts : Nantes a payé, il est venu à Nantes, Toulouse les allonge, il s’en va à Toulouse. On ne peut pas le lui reprocher : il désire donner le plus large impact à ses créations et il fait du business, pas du sentiment. On peut en revanche reprocher à Jean-Marc Ayrault de l’avoir abondamment financé sans obtenir la garantie que les machines resteraient à Nantes. Pour le dire sans détour, on s’est fait couillonner.

Un mot quand même contre Delarozière. « L’aéronautique et les aventures industrielles en général sont à la source de notre imaginaire […] et j’affirme qu’il y aura une vraie cohérence entre notre travail et l’histoire de Toulouse et de l’aviation », prétend-il. Le même, quand il est à Nantes, assure que son imaginaire provient… de Jules Verne ! Je suis Toulousain, voyez mes ailes, je suis Nantais, vive les lectorats* ! Il y a là plus qu’un soupçon de démagogie.
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* Libre adaptation de  « La chauve-souris et les deux belettes » de La Fontaine.

12 juin 2013

Le coup de pied de l’âne de Yannick Guin à Jean-Marc Ayrault

Yannick Guin a été nommé par Jean-Marc Ayrault conseiller scientifique auprès de Louis Gallois, Commissaire général à l’investissement. M. Gallois a été, entre autres, patron de la SNCF et d’EADS. On se demandait quels conseils et quelle science de l’investissement pouvait lui apporter un socialiste septuagénaire qui a fait carrière comme professeur d’histoire du droit et comme adjoint à la culture de la municipalité nantaise. L’occasion d’en savoir plus s’est présentée hier soir : Yannick Guin intervenait au CCO sur le thème « Comment réindustrialiser la France », à l’invitation du conseil de développement de Nantes Métropole.

« Je suis chargé de regarder et de prendre des notes, je ne suis pas dans l’opérationnel », a-t-il cependant précisé d’emblée. À défaut d’apporter beaucoup, l'œil de Matignon a beaucoup appris. Rien d’original à vrai dire : il a découvert que l'industrie française ne se porte pas bien, comme n’importe quel lecteur des Échos le sait depuis longtemps. Mais ce n’est déjà pas si mal, car il ne pratique ni la langue de bois, ni la méthode Coué.

La réindustrialisation, dit-il, suppose que « populairement, on ait une envie d’industrie ». Et pour cela, il faut mobiliser les entreprises et l'administration, bien sûr, mais aussi les intellectuels (dont certains, hélas, comme à Notre-Dame-des-Landes, ne sont pas pour la croissance), les enseignants (« tant qu’on ne fera pas des filières d’excellence, on n’y arrivera pas »), les médias (« Gallois est comme moi, il ne supporte plus ce pays qui se dénigre lui-même »), les artistes, etc. Vaste programme. On dirait qu’il faut rembobiner l’histoire de France jusqu’à Jean Jaurès, si ce n'est jusqu'à Colbert.

Comment réindustrialiser
le Jardin des Fonderies ?
On a gardé la chaudière,
mais on a planté des bananiers.
Yannick Guin aimerait « que Nantes devienne une place forte de l’imaginaire industriel » grâce à un établissement ad hoc installé sur l’île de Nantes. Cela montre que s’il a l’enthousiasme du néophyte, il a aussi de la suite dans les idées. Quand Nantes Métropole a fixé le sort du site des Chantiers, en 2004, Guin avait proposé avec le Conservatoire national des Arts & métiers un projet de « Nefs de l’industrie », à la fois musée des activités d’hier et vitrine de celles de demain. Jean-Marc Ayault l’avait écarté au profit des Machines de l'île : le loisir avait pris le pas sur l'industrie. Reste à espérer que le Premier ministre actuel sera plus clairvoyant que le maire de Nantes de l’époque.

10 juin 2013

Jean-Marc Ayrault, futur re-maire de Nantes ?

Le mur de Royal de Luxe vient d’être rafraîchi. Ce n’est pas du luxe. L’air ruiné du malheureux édifice était de plus en plus crédible. Poubelle en feu, graffitis et intempéries l’avaient salement amoché. Le voici derechef tout neuf, et tout aussi exposé au vandalisme.

En a-t-on profité pour l’actualiser ? A première vue, non. Quoique, à bien y regarder, un détail important a changé, et il fera jaser. Voici le portrait de Jean-Marc Ayrault avant :

Et le voici après :

Certes, le personnage a toujours l’air aussi renfrogné. Vu son parcours de Premier ministre, on peut comprendre ça. On note cependant que son écharpe tricolore a changé de sens. Faut-il y voir un message subliminal ? Les parlementaires placent le rouge de l’écharpe près du col. Ainsi David Bartex avait-il représenté le député-maire de Nantes à l’origine. Mais aujourd’hui, Jean-Marc Ayrault porte une écharpe de maire, le bleu côté col.

Il y aurait du retour à la mairie de Nantes dans l’air qu’on n’aurait pas fait autrement !

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur Estuaire ?

Le Serpent d’océan installé à Saint-Brévin par Huang Yong Ping pour Estuaire 2012 a un an. La dernière livraison du magazine Fragil nous apprend par la plume de Jérôme Romain que le reptile a déjà un petit frère. Le sculpteur sino-parisien est allé le reproduire quasi à l’identique en Australie dans un musée de Brisbane, la QAGOMA. Comme on l’avait signalé ici, il avait déjà eu un grand frère exposé, lui, à New York.


En guise de défense, David Moinard, le « programmateur » d’Estuaire interrogé par Fragil, fait observer que le « bateau mou » d’Erwin Wurm a lui aussi été reproduit ailleurs (en Autriche, semble-t-il). C’est vraiment une défense, ça ? Cela prouve surtout qu’Estuaire n’a pas eu la prévoyance, l’intelligence et/ou la force de conviction nécessaires pour obtenir des artistes une vraie exclusivité.

David Moinard aurait pu citer aussi le canard jaune géant d’Estuaire 2007. On a vu récemment que Florentijn Hofman multiplie les canards gonflables à travers le monde. Ils sont une attraction populaire, comme ces châteaux gonflables pour enfants qu’on met dans les kermesses (et qui s’avèrent autrement plus robustes). Estuaire 2007 s’est fait refiler comme une œuvre artistique ce qui n’était qu’un produit ludique même pas bien finalisé.

Il y a eu aussi chez Estuaire des installations vues deux fois comme les bateaux de Fabrice Hyber ou la maison de Courcoult, mais là, c’était juste du bafouillage. Dans un autre registre, l’œuvre exposée à Nantes par Anish Kapoor en 2007 n’était manifestement pas celle qu’il avait promise (voir la note de ce post surEstuaire 2007). Beaubourg a eu l’œuvre majeure, Nantes a eu le second choix.

Autant de détails ? Certes, mais finalement, est-ce autre chose que cela, Estuaire, un fatras de coûteux détails ?

05 juin 2013

Nantes, capitale verte : (7) métropolie pour être honnête

Nantes a-t-elle truandé la Commission européenne pour obtenir le prix Green Capital ? La question peut se poser. Le prix est destiné à une « ville ». La Commission précise même « excluding metropolitan areas, larger urban zones and conurbations » (hormis les aires métropolitaires, les zones urbaines élargies et les conurbations). Nantes pouvait postuler, pas Nantes Métropole.

Parmi la douzaine de villes candidates, la sélection des dossiers s’est faite sur l’examen de onze critères. Or sur plusieurs critères, comme la quantité d’espaces naturels et agricoles, les données présentées à la Commission ont été celles de Nantes Métropole ! La candidature de Nantes a été ouvertement portée par la communauté urbaine, dont le logo figurait sur les documents officiels.

L’intégrale de Nantes, capitale verte :