Vite : Les touristes commencent à débarquer ! Tout
doit être prêt pour les accueillir ! Il reste tout de même de petits
détails de signalisation à régler. On a déjà parlé ici de ces panneaux
indicateurs pour piétons qui indiquent les distances en temps et non en mètres,
comme si tout le monde marchait du même pas.
Restait au moins un panneau libellé en mètres, place des
Petits murs. Il indiquait les toilettes les plus proches. On s’en était moqué ici. Ça ne lui a pas porté chance : le panneau a disparu. Puis la potence. Ne reste que le poteau.
Plus de panneau, plus de moquerie. Mais il y a des solutions
de rechange. En voici une gentille. Ce panneau planté cours Saint-Pierre, près
du chevet de la cathédrale, prétend guider le passant vers le musée « des
beaux-arts », à « 3 min » de là, ignorant apparemment que Nantes a décidé
de rebaptiser l'établissement musée « d’art » tout court. Et que la réouverture du
musée n’est pas pour demain. Pas grave : comme le panneau pointe vers le
Sud, droit vers la seconde ligne de ponts, le piéton discipliné – et donc égaré du côté de la Cité des congrès
– n’aura pas l’occasion de s’en apercevoir.
_______________
Addendum du 2 juillet :
Un commentateur manifestement contrarié affirme que "sur le cours St-Pierre, derrière la cathédrale, il y a ensuite un mât qui indique de tourner à gauche pour rejoindre la rue Clémenceau par les marches. Visiblement, ce mât a échappé à votre vigilance". Caramba, encore raté : le mât en question est celui montré ci-dessus ; on voit d'ailleurs la cathédrale en arrière-plan. Et il ne dirige pas du tout vers la rue Clemenceau. Pour que les choses soient claires, voici une vue du même panneau indicateur prise sous un autre angle : il pointe bel et bien vers la tour LU !
Nantes et déconnantes : Comment la capitale historique de la Bretagne est en train de gâcher ses meilleurs atouts. Un regard non conformiste - voire franchement satirique - sur Nantes en ce début du 21ème siècle. Reproduction autorisée sous réserve de citation de la source, avec lien actif vers l'URL, pour chaque article cité.
29 juin 2015
27 juin 2015
L’impact économique de Royal de luxe : un calcul à la louche (géante, la louche)
On croyait que la déambulation des géants de Royal de Luxe,
du 6 au 8 juin 2014, avait pour objectif de réjouir le public et de faire
parler de Nantes. La ville de Nantes a néanmoins voulu en mesurer l’impact
économique et social. Bizarrement, elle n’a communiqué sur le résultat que
cette semaine, plus d’un an après l’événement. A-t-il fallu tant de palabres
pour aboutir à ces quelques chiffres ? Ou bien a-t-on choisi une période
où les gens avaient d’autres chats à fouetter, pour éviter des questions
gênantes ? De fait, le communiqué de la ville n’a guère été repris par la
presse.
En voici les chiffres clés :
Royal de Luxe aurait donc rapporté en définitive les 3 millions qui sans lui n’auraient pas été dépensés à Nantes. Trois millions, c’est à peu près ce que Royal de Luxe a coûté à Nantes en 2013-2014. Il faut y ajouter les frais liés au spectacle (sécurité, signalisation, gestion de la circulation, dépose de câbles électriques, communication, etc.). Au bas mot 1 million d’euros. Plus les pertes de chiffre d’affaires subies ces jours-là par les activités devenues impraticables, des transports publics aux déménagements. Inévitablement, sur le strict plan économique, le spectacle de Royal de Luxe a été très négatif pour la ville. Or celle-ci n’en dit rien. Apparemment, on n’a pas tenté de calculer les dépenses et manques à gagner occasionnés par le spectacle, alors que c’est le B-A BA des études d’impact.
Mesurer l’impact d’un événement touristique est une entreprise extrêmement compliquée. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les prescriptions méthodologiques établies par la direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS). Quoique plus pragmatique, une étude australienne confirme la difficulté de la chose. Ici, la ville n’a pas effectué l’étude elle-même : elle l’a confiée à une microentreprise rennaise, GECE.
Celle-ci dit s’être référée aux méthodes de la DGCIS. Elle avait déjà étudié le public de festivals payants comme Les Vieilles charrues, mais un événement ouvert et gratuit est autrement plus délicat à appréhender – a fortiori s’il est étalé sur plusieurs jours et attire un demi-million de spectateurs (selon les organisateurs). Quelle qu’ait pu être la bonne volonté de GECE, le résultat n’est pas crédible. Le Voyage à Nantes, qui sait ce qu’est un bilan trafiqué, se sent désormais un peu moins seul.
En voici les chiffres clés :
- le spectacle a été vu par 125.550 familles, dont 32 % résidant hors de la métropole
- les dépenses totales des spectateurs s’élèvent à près de 8,3 millions d’euros
- sur ces 8,3 millions d’euros, plus de 3 millions n’auraient pas été dépensés à Nantes sans le spectacle
- la dépense moyenne est de 124 euros par famille.
Royal de Luxe aurait donc rapporté en définitive les 3 millions qui sans lui n’auraient pas été dépensés à Nantes. Trois millions, c’est à peu près ce que Royal de Luxe a coûté à Nantes en 2013-2014. Il faut y ajouter les frais liés au spectacle (sécurité, signalisation, gestion de la circulation, dépose de câbles électriques, communication, etc.). Au bas mot 1 million d’euros. Plus les pertes de chiffre d’affaires subies ces jours-là par les activités devenues impraticables, des transports publics aux déménagements. Inévitablement, sur le strict plan économique, le spectacle de Royal de Luxe a été très négatif pour la ville. Or celle-ci n’en dit rien. Apparemment, on n’a pas tenté de calculer les dépenses et manques à gagner occasionnés par le spectacle, alors que c’est le B-A BA des études d’impact.
Mesurer l’impact d’un événement touristique est une entreprise extrêmement compliquée. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les prescriptions méthodologiques établies par la direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS). Quoique plus pragmatique, une étude australienne confirme la difficulté de la chose. Ici, la ville n’a pas effectué l’étude elle-même : elle l’a confiée à une microentreprise rennaise, GECE.
Celle-ci dit s’être référée aux méthodes de la DGCIS. Elle avait déjà étudié le public de festivals payants comme Les Vieilles charrues, mais un événement ouvert et gratuit est autrement plus délicat à appréhender – a fortiori s’il est étalé sur plusieurs jours et attire un demi-million de spectateurs (selon les organisateurs). Quelle qu’ait pu être la bonne volonté de GECE, le résultat n’est pas crédible. Le Voyage à Nantes, qui sait ce qu’est un bilan trafiqué, se sent désormais un peu moins seul.
25 juin 2015
Le Voyage à Nantes 2015/Le Bricolage à Nantes V 4.0
Le Voyage à Nantes 2015, c’est parti. Du moins, c’est en
train de partir, cahin-caha, en ordre dispersé et dans tous les sens, avant
même l’inauguration officielle du 3 juillet. Jean Blaise en vantait voici quelques
jours la « diversité ». Un vocable
politiquement correct pour dire la même chose que ci-dessus : ça part dans
tous les sens. De l’art tricoteur au jardin des plantes, de l’art empileur
place du Bouffay, de l’art carreleur au cours Cambronne…
La ligne verte s’allonge sans mener plus loin pour autant. Le Voyage à Nantes donne même l’impression de tourner en rond. Il montre des choses nouvelles, mais c’est toujours un peu la même chose malgré tout – encore du bizarre, de moins en moins de surprise. Est-ce la créativité qui s’épuise, ou la capacité d’étonnement ?
« Une ville
à nouveau renversée par l’art », écrit Johanna Rolland dans son
éditorial du dernier Nantes Passion. À nouveau ? Je dirais plutôt
« de nouveau » : la routine s’installe. Ce qui est créé par Jean
Blaise ne tient jamais bien longtemps. Même les Allumées, le seul vrai succès
de sa longue carrière, au début des années 1990, n’ont compté que six éditions
– et la dernière n’a même pas eu lieu.
On l’avait dit dès le premier jour, le nom Voyage à Nantes était un mauvais présage. Qui partira en retraite le premier, le VAN ou Jean Blaise ? Les paris sont ouverts.
La ligne verte s’allonge sans mener plus loin pour autant. Le Voyage à Nantes donne même l’impression de tourner en rond. Il montre des choses nouvelles, mais c’est toujours un peu la même chose malgré tout – encore du bizarre, de moins en moins de surprise. Est-ce la créativité qui s’épuise, ou la capacité d’étonnement ?
Un Voyage mal parti dès ses débuts |
On l’avait dit dès le premier jour, le nom Voyage à Nantes était un mauvais présage. Qui partira en retraite le premier, le VAN ou Jean Blaise ? Les paris sont ouverts.
19 juin 2015
Waterloo municipal au passage Pommeraye
Hier, c’était le 75ème anniversaire de l’appel du
18 juin. Une cérémonie a eu lieu comme chaque année devant la statue du général
de Gaulle fleurie d’abondance place du Pont-Morand. Mais un anniversaire, c’est
tous les ans. Hier, c’était aussi le deuxième centenaire de la bataille de
Waterloo, et là, c'est moins souvent. « Il faut pas louper ça », comme on dit chez
Carglass. Or la grande fiesta municipale d’hier n’avait pas lieu cours
Cambronne mais passage Pommeraye.
Comment ça, Waterloo est une défaite ? C’est faux, on l’a tous lu dans Les Misérables : « L’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, c’est Cambronne ». Ha ! Un général nantais couronné de lauriers par un écrivain à moitié nantais (Sophie Trébuchet, la mère de Victor Hugo, était nantaise), ça ne se néglige pas.
Et quand bien même Waterloo serait une défaite, qu’est ce que ça fait ? Une ville qui dépense tant d’argent, de soin, de temps et de salive pour rappeler qu’elle a pratiqué la traite négrière n’en est pas à ça près !
L’inauguration du passage Pommeraye rénové aurait bien pu être avancée ou reculée de quelques jours. Le passage n’aurait été ni plus ni moins fini la semaine prochaine que la semaine dernière. Il y a quelque chose de crapoteux dans le choix d’une date qui aurait dû être consacrée à une autre célébration.
Cambronne a été vengé. Comme un Waterloo morne plaine, les discours du passage Pommeraye ont été d’une platitude absolue. On n’y a rien entendu des envolées créatives espérées en un lieu si inspirant. Johanna Rolland a été spécialement insipide dans son tailleur-pantalon recyclé du Dîner en Blanc de Paris. Certes, le buffet était pourvu à profusion d’excellents zakouskis fournis en voisine par La Passagère. Mais on n’y trouvait pas un verre de muscadet. M… alors !
Comment ça, Waterloo est une défaite ? C’est faux, on l’a tous lu dans Les Misérables : « L’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, c’est Cambronne ». Ha ! Un général nantais couronné de lauriers par un écrivain à moitié nantais (Sophie Trébuchet, la mère de Victor Hugo, était nantaise), ça ne se néglige pas.
Et quand bien même Waterloo serait une défaite, qu’est ce que ça fait ? Une ville qui dépense tant d’argent, de soin, de temps et de salive pour rappeler qu’elle a pratiqué la traite négrière n’en est pas à ça près !
L’inauguration du passage Pommeraye rénové aurait bien pu être avancée ou reculée de quelques jours. Le passage n’aurait été ni plus ni moins fini la semaine prochaine que la semaine dernière. Il y a quelque chose de crapoteux dans le choix d’une date qui aurait dû être consacrée à une autre célébration.
Cambronne a été vengé. Comme un Waterloo morne plaine, les discours du passage Pommeraye ont été d’une platitude absolue. On n’y a rien entendu des envolées créatives espérées en un lieu si inspirant. Johanna Rolland a été spécialement insipide dans son tailleur-pantalon recyclé du Dîner en Blanc de Paris. Certes, le buffet était pourvu à profusion d’excellents zakouskis fournis en voisine par La Passagère. Mais on n’y trouvait pas un verre de muscadet. M… alors !
17 juin 2015
Le storytelling survit et ne se rend pas
Demain, 200ème anniversaire de la bataille de
Waterloo. On va rappeler le rôle héroïque qu’y a joué le général Pierre Cambronne :
le dernier carré de la garde impériale, les blessures gravissimes, les paroles célèbres...
Les paroles ou… le mot ?
Cambronne est mort à Nantes en 1842. La ville lui a élevé une statue. Sur son socle, elle a gravé la formule consacrée : « la garde meurt et ne se rend pas ». Convaincus que la phrase était en réalité de leur père et mari, disparu pendant la bataille, les héritiers du général comte Michel ont voulu prouver en justice qu'elle n'était pas de Cambronne. Et cela ne leur a pas été trop difficile : Cambronne lui-même répétait à qui voulait l’entendre qu’il n’avait rien dit de tel (mais que peut-être il avait dit quelque chose de plus bref...).
Cependant, Nantes n’a pas attendu Jean-Marc Ayrault et Jean Blaise pour pratiquer un storytelling dédaigneux de la réalité. La plaque mensongère a été posée quand même. Elle est toujours là.
Cambronne est mort à Nantes en 1842. La ville lui a élevé une statue. Sur son socle, elle a gravé la formule consacrée : « la garde meurt et ne se rend pas ». Convaincus que la phrase était en réalité de leur père et mari, disparu pendant la bataille, les héritiers du général comte Michel ont voulu prouver en justice qu'elle n'était pas de Cambronne. Et cela ne leur a pas été trop difficile : Cambronne lui-même répétait à qui voulait l’entendre qu’il n’avait rien dit de tel (mais que peut-être il avait dit quelque chose de plus bref...).
Cependant, Nantes n’a pas attendu Jean-Marc Ayrault et Jean Blaise pour pratiquer un storytelling dédaigneux de la réalité. La plaque mensongère a été posée quand même. Elle est toujours là.
14 juin 2015
Bolopoly (26) : Nantes, cobaye de la cashless society
La SoNantes se distingue de la plupart des autres monnaies
locales par sa totale dématérialisation. Avec elle, ni pièces ni billets mais
des cartes de paiement et autres moyens électroniques. Pourquoi ? Parce
que. En fait, ses promoteurs n’ont jamais vraiment justifié ce choix. Pascal
Bolo n’en a rien dit au conseil
municipal de décembre dernier.
Y aurait-il quelque chose à cacher ? Toujours est-il qu’au nom de l’économie locale, Nantes a mis en test le rêve des gouvernements contemporains : la cashless society !
En l’absence d’inflation, les États surendettés n’auraient qu’une voie pour alléger leur charge financière : les taux d’intérêt négatifs, brièvement testés par la BCE ces dernières semaines. Or si l’on vous proposait de « rémunérer » votre épargne à un taux négatif, vous préféreriez la conserver sous forme de pièces et de billets : elle ne vous rapporterait rien du tout, mais c’est toujours mieux que si elle vous coûtait quelque chose.
Le retrait général de l’épargne serait une catastrophe pour les banques et pour les États. Voilà pourquoi la disparition des pièces et des billets est un préalable à la pratique en grand des taux négatifs.
Il se trouve que le WIR, modèle avéré de la SoNantes, était à l’origine affecté d’un taux négatif appelé la « fonte ». Son but était d’accélérer la circulation de la monnaie : il fallait la dépenser vite pour ne pas y laisser des plumes. Mais la coïncidence tombe rudement bien ! Et elle a de quoi donner des idées à Bercy : les taux négatifs, un nouvel impôt sur l’épargne ? Qu'allez-vous imaginer là, c’est juste une disposition vertueuse pour faire tourner l’économie !
Les promoteurs de la SoNantes n’ont pas retenu cette disposition punitive, susceptible d’effaroucher les adhérents potentiels. Cela pourrait changer : dans un entretien avec Fragil, Pascal Bolo a reconnu il n’y a pas si longtemps que des « moyens coercitifs » étaient bel et bien envisagés. Le cashless avance masqué !
Y aurait-il quelque chose à cacher ? Toujours est-il qu’au nom de l’économie locale, Nantes a mis en test le rêve des gouvernements contemporains : la cashless society !
En l’absence d’inflation, les États surendettés n’auraient qu’une voie pour alléger leur charge financière : les taux d’intérêt négatifs, brièvement testés par la BCE ces dernières semaines. Or si l’on vous proposait de « rémunérer » votre épargne à un taux négatif, vous préféreriez la conserver sous forme de pièces et de billets : elle ne vous rapporterait rien du tout, mais c’est toujours mieux que si elle vous coûtait quelque chose.
Le retrait général de l’épargne serait une catastrophe pour les banques et pour les États. Voilà pourquoi la disparition des pièces et des billets est un préalable à la pratique en grand des taux négatifs.
Il se trouve que le WIR, modèle avéré de la SoNantes, était à l’origine affecté d’un taux négatif appelé la « fonte ». Son but était d’accélérer la circulation de la monnaie : il fallait la dépenser vite pour ne pas y laisser des plumes. Mais la coïncidence tombe rudement bien ! Et elle a de quoi donner des idées à Bercy : les taux négatifs, un nouvel impôt sur l’épargne ? Qu'allez-vous imaginer là, c’est juste une disposition vertueuse pour faire tourner l’économie !
Les promoteurs de la SoNantes n’ont pas retenu cette disposition punitive, susceptible d’effaroucher les adhérents potentiels. Cela pourrait changer : dans un entretien avec Fragil, Pascal Bolo a reconnu il n’y a pas si longtemps que des « moyens coercitifs » étaient bel et bien envisagés. Le cashless avance masqué !
13 juin 2015
Pas de muscadet pour Le Mahout
Implanté sur le site des anciens chantiers navals, le long
du parcours de l’éléphant, Le Mahout, bar-restaurant provisoire, a forcément
vocation à accueillir de nombreux touristes cet été.
Et qu’y boiront-ils pour découvrir le pays nantais ? La carte des boissons affichée sur l’ardoise est hélas des plus sommaires. Au chapitre des vins blancs, elle propose sauvignon ou pinot gris – ou, à la bouteille, menetou-salon...
Circonstance aggravante, Le Mahout a pour vis-à-vis… le bureau de l’office de tourisme installé dans la station Prouvé ! Qui saura peut-être lui suggérer une sélection plus représentative.
Et qu’y boiront-ils pour découvrir le pays nantais ? La carte des boissons affichée sur l’ardoise est hélas des plus sommaires. Au chapitre des vins blancs, elle propose sauvignon ou pinot gris – ou, à la bouteille, menetou-salon...
Circonstance aggravante, Le Mahout a pour vis-à-vis… le bureau de l’office de tourisme installé dans la station Prouvé ! Qui saura peut-être lui suggérer une sélection plus représentative.
10 juin 2015
Cambronne n'a plus l'épée de travers
Vite, vite, il ne reste qu’une semaine ! Le 18 juin, on
célébrera le deux centième anniversaire de la bataille de Waterloo. Son héros,
comme chacun sait, est nantais. Il a donné son nom au cours Cambronne. Au
milieu trône sa statue. On imagine que Johanna Rolland viendra la fleurir le
18.
Oui mais voilà, il lui manque quelque chose – à la statue. Depuis plusieurs mois, le général Cambronne est privé de son épée. Si l’aigle qu’il serre contre son cœur a été brisée par la mitraille anglaise, l’épée l’a été par quelque malfaisant local. Et la ville n’a plus beaucoup de temps pour réparer le dommage.
Oui mais voilà, il lui manque quelque chose – à la statue. Depuis plusieurs mois, le général Cambronne est privé de son épée. Si l’aigle qu’il serre contre son cœur a été brisée par la mitraille anglaise, l’épée l’a été par quelque malfaisant local. Et la ville n’a plus beaucoup de temps pour réparer le dommage.
08 juin 2015
Aimé Césaire contre le Mahout, tout contre…
Mahousse, le Mahout ! Le nouveau bar-restaurant
provisoire du site des anciens Chantiers navals s’étale largement au pied des nouveaux
immeubles, derrière la station Prouvé. Il annonce plus de 250 places entre la
salle et la terrasse. Sympa pour le café de la Branche, pour le bar rouge du
Nantilus et pour La Fraiseraie, qui a pris cette année,
à côté du Carrousel, la succession d'un Pompon pompé…
Le Mahout (dont le nom est synonyme de « cornac », éléphant oblige) sera exploité par la société Horeca, indique Presse Océan. C’est étrange. Horeca est une toute petite société de conseil, sans salarié, créée il y a moins d’un an et domiciliée dans les Landes. Alors que les deux fondateurs dirigent plusieurs sociétés de restauration ou de débit de boisson dans la région.
Deuxième bizarrerie : l’emplacement. En application de l’article L.3335-1 du code de la santé publique, un arrêté préfectoral a interdit l’ouverture de tout nouveau débit de boisson à moins de 50 mètres des établissements scolaires. Or le Mahout a pour plus proche voisin… le groupe scolaire Aimé Césaire. Cependant, comme les distances sont calculées « selon la ligne droite au sol reliant les accès les plus rapprochés de l’établissement protégé et du débit de boisson », il y a quand même une petite chance pour que le Mahout soit dans les clous. À condition que sa terrasse ne s’étale pas trop !
Le Mahout (dont le nom est synonyme de « cornac », éléphant oblige) sera exploité par la société Horeca, indique Presse Océan. C’est étrange. Horeca est une toute petite société de conseil, sans salarié, créée il y a moins d’un an et domiciliée dans les Landes. Alors que les deux fondateurs dirigent plusieurs sociétés de restauration ou de débit de boisson dans la région.
Deuxième bizarrerie : l’emplacement. En application de l’article L.3335-1 du code de la santé publique, un arrêté préfectoral a interdit l’ouverture de tout nouveau débit de boisson à moins de 50 mètres des établissements scolaires. Or le Mahout a pour plus proche voisin… le groupe scolaire Aimé Césaire. Cependant, comme les distances sont calculées « selon la ligne droite au sol reliant les accès les plus rapprochés de l’établissement protégé et du débit de boisson », il y a quand même une petite chance pour que le Mahout soit dans les clous. À condition que sa terrasse ne s’étale pas trop !
06 juin 2015
Les unes marchent, d'autres pédalent
On a défilé dans Nantes cet après-midi en faveur des droits
des femmes. La Marche mondiale des femmes avait organisé chez nous, en liaison
avec l’Espace Simone de Beauvoir, son Agora nationale 2015. Quelques centaines
de personnes en T-shirt violet ont manifesté en
proclamant : « Tant que toutes les femmes ne seront pas libres,
nous resterons en marche ». Ce n'était peut-être pas beaucoup pour représenter la moitié de l'humanité, mais l'ambiance y était. Et le soleil.
Pendant ce temps-là, sur l’île de Nantes, un curieux équipage parcourait les allées de Vélo City. À l’arrière, muni de toute une panoplie d’instruments, monsieur jouait de la musique. À l’avant, madame pédalait. Et avec le sourire encore !
Heureusement, le trajet des unes n’a pas croisé le trajet de l’autre.
Pendant ce temps-là, sur l’île de Nantes, un curieux équipage parcourait les allées de Vélo City. À l’arrière, muni de toute une panoplie d’instruments, monsieur jouait de la musique. À l’avant, madame pédalait. Et avec le sourire encore !
Heureusement, le trajet des unes n’a pas croisé le trajet de l’autre.
04 juin 2015
Esprit es-tu Tesla ?
Si c’est une provocation, elle est
réussie : alors que Nantes reçoit le congrès international Velo-City 2015,
le constructeur automobile californien Tesla a installé un stand provisoire sur
le parking de la gare nord. Il y présente ses véhicules électriques
hyperluxueux.Les congressistes arrivés à Nantes par le train ont eu une
bonne chance de tomber sur le stand Tesla en sortant de la gare. Et pendant que
les masses laborieuses et écolorieuses pédalaient à l’ouest de la ville pour la
Vélo parade hier, des happy few étaient invités à essayer la Tesla S à
l’est.
La Vélo parade a été un succès incontestable. Les Nantais ne demandent qu’à jouer des gambettes, a fortiori par grand soleil et pour la parade. Mais la Tesla, il faut le dire, est une voiture fa-bu-leu-se : 450 cv, des accélérations de 0 à 100 en 4 secondes, un silence absolu pour mieux mettre en avant une chaîne hifi sans égale… Et après tout, elle n’est pas forcément l’ennemie du vélo : avec elle, le moteur à explosion devient d’un coup une antiquité ridicule, malpropre et compliquée. Dans le fond, la présence de Tesla à Nantes pourrait être une récupération (d'énergie) plutôt qu'une provocation.
Reste juste un petit détail. Au regard des économies espérées sur l'énergie, l'entretien mécanique et l'assurance pendant sa durée de vie, par rapport à une automobile classique, le prix de la Tesla ne paraît pas si élevé. Mais à 70.000 euros, elle coûte quand même l'équivalent de 500 vélos bas de gamme.
La Vélo parade a été un succès incontestable. Les Nantais ne demandent qu’à jouer des gambettes, a fortiori par grand soleil et pour la parade. Mais la Tesla, il faut le dire, est une voiture fa-bu-leu-se : 450 cv, des accélérations de 0 à 100 en 4 secondes, un silence absolu pour mieux mettre en avant une chaîne hifi sans égale… Et après tout, elle n’est pas forcément l’ennemie du vélo : avec elle, le moteur à explosion devient d’un coup une antiquité ridicule, malpropre et compliquée. Dans le fond, la présence de Tesla à Nantes pourrait être une récupération (d'énergie) plutôt qu'une provocation.
Reste juste un petit détail. Au regard des économies espérées sur l'énergie, l'entretien mécanique et l'assurance pendant sa durée de vie, par rapport à une automobile classique, le prix de la Tesla ne paraît pas si élevé. Mais à 70.000 euros, elle coûte quand même l'équivalent de 500 vélos bas de gamme.
01 juin 2015
Bolopoly (25) : Pari de Pascal ou Bolo de consolation ?
Sur le papier, la SoNantes a tous les avantages. Sauf qu’il
n’y a pas de papier : c’est une monnaie dématérialisée. On est obligé de la dépenser chez les quelques dizaines de fournisseurs locaux qui acceptent la SoNantes. Est-ce mieux qu'avec des euros ? Non, rien n'empêche de dépenser ses euros chez les mêmes fournisseurs locaux, ou chez d'autres. La SoNantes n'affecte pas la trésorerie en euros des entreprises ; elle les oblige juste à calculer, en plus, une trésorerie en SoNantes. Non, la SoNantes n’a
que deux avantages réels.
D’abord, c’est un signe identitaire ostentatoire : payer en SoNantes, c’est souligner en rouge vif qu'on est un consommateur nantais. Et vertueux en plus, à supposer que ça ne soit pas synonyme. Un peu léger pour justifier le temps et l'argent que Nantes Métropole et le Crédit municipal y ont consacré.
Ensuite, c’est un parachute ventral en cas de crise économique gravissime. Pascal Bolo le signalait incidemment au conseil municipal de décembre dernier : « Quand la crise arrive et que la liquidité se fait rare et que l’on ne peut plus trouver les moyens de financement de l’économie, à ce moment-là les systèmes tels que celui que nous proposons trouvent leur pleine pertinence et leur plein intérêt. » C’est une sorte d’équivalent économique du « pari de Pascal » : mieux vaut subir les contraintes de la SoNantes que risquer l’enfer monétaire.
Curieusement, cet argument puissant n’est pas repris par le site sonantes.fr. Il est vrai que sa logique comporte quelques failles. Un, il n’est pas très politiquement correct pour un socialiste local d’envisager qu’une telle crise puisse survenir sous un gouvernement socialiste. Deux, en cas de crise de liquidité, les gens préfèrent détenir des espèces ou pratiquer le troc ; il est douteux qu’une carte de paiement les enthousiasme. Trois, la SoNantes ne fait pas partie des « moyens de financement de l’économie » puisqu’elle n’est pas (ou ne se veut pas) un instrument d’épargne. Quatre, si la crise est synonyme d'inflation, SoNantes, indexé sur l’euro, n’apporte aucune protection.
D’abord, c’est un signe identitaire ostentatoire : payer en SoNantes, c’est souligner en rouge vif qu'on est un consommateur nantais. Et vertueux en plus, à supposer que ça ne soit pas synonyme. Un peu léger pour justifier le temps et l'argent que Nantes Métropole et le Crédit municipal y ont consacré.
Ensuite, c’est un parachute ventral en cas de crise économique gravissime. Pascal Bolo le signalait incidemment au conseil municipal de décembre dernier : « Quand la crise arrive et que la liquidité se fait rare et que l’on ne peut plus trouver les moyens de financement de l’économie, à ce moment-là les systèmes tels que celui que nous proposons trouvent leur pleine pertinence et leur plein intérêt. » C’est une sorte d’équivalent économique du « pari de Pascal » : mieux vaut subir les contraintes de la SoNantes que risquer l’enfer monétaire.
Curieusement, cet argument puissant n’est pas repris par le site sonantes.fr. Il est vrai que sa logique comporte quelques failles. Un, il n’est pas très politiquement correct pour un socialiste local d’envisager qu’une telle crise puisse survenir sous un gouvernement socialiste. Deux, en cas de crise de liquidité, les gens préfèrent détenir des espèces ou pratiquer le troc ; il est douteux qu’une carte de paiement les enthousiasme. Trois, la SoNantes ne fait pas partie des « moyens de financement de l’économie » puisqu’elle n’est pas (ou ne se veut pas) un instrument d’épargne. Quatre, si la crise est synonyme d'inflation, SoNantes, indexé sur l’euro, n’apporte aucune protection.
Inscription à :
Articles (Atom)