On ne veut pas mettre le mur de Royal de Luxe avec la Villa Déchets, comme proposé hier ? Alors voici deux autres solutions susceptibles d’assurer sa pérennité.
La première serait de l’installer place Waldeck-Rousseau. Il y a là une grande esplanade dominant l’Erdre. Jamais les promeneurs ne s’y attardent. Peut-être parce qu’ils n’aiment pas rester sous le regard du commissariat central. Avec un tel voisinage, le mur serait en sécurité.
Une autre solution, bien nantaise, serait de déplacer le mur vers l’îlot Boucherie. Il ferait la paire avec celui qui s’y trouve déjà, ce pan de la muraille médiévale de Nantes pour lequel on a pratiqué une encoche à l'arrière du bâtiment construit sur le cours des 50 otages. Voisiner avec ce noble vestige placé sous la protection du service municipal du patrimoine et de l’archéologie serait forcément valorisant pour notre ersatz de mur mexicain. Quoique, quand on voit l’état lamentable dudit vestige…
Et puis, il n’est pas sûr que cette solution ait les faveurs de la mairie. Le déficit de l’îlot Boucherie a valu à Nantes Aménagement les remontrances de la Chambre régionale des comptes. Le mur y était pour quelque chose. Elle n’aimerait sans doute pas, en érigeant un second mur, creuser un second trou financier à côté du premier.
Nantes et déconnantes : Comment la capitale historique de la Bretagne est en train de gâcher ses meilleurs atouts. Un regard non conformiste - voire franchement satirique - sur Nantes en ce début du 21ème siècle. Reproduction autorisée sous réserve de citation de la source, avec lien actif vers l'URL, pour chaque article cité.
30 juin 2011
29 juin 2011
« Et le mur résistera, comme dans les cauchemars »
« Où mettre le mur de Royal de Luxe ? » demande Presse-Océan dans l’un de ses forums du moment. Voici tout juste six mois, la même question se posait à propos de la Villa Déchets bâtie sur l’île de Nantes.
Il y a une claire parenté entre le mur et la Villa. Ce sont deux opérations médiatiques « à la manière de », provisoires mais pérennisables dans des conditions non préparées à l’avance.
En fin d’opération, la Villa a été soigneusement démontée et mise de côté dans l’attente de jours meilleurs. On annonçait alors son remontage au mois d’avril dernier dans l’éco-quartier de La Bottière. Autant qu’on sache, ses déchets restent précieusement conservés dans les ateliers municipaux, pour une durée indéterminée. Ce sont des déchets durables, les mieux protégés de Nantes.
Le mur aussi mérite protection : contre les grapheurs, contre les pisseurs, contre les collectionneurs… Où le mettre ? Avec la Villa Déchets, bien sûr !
Il y a une claire parenté entre le mur et la Villa. Ce sont deux opérations médiatiques « à la manière de », provisoires mais pérennisables dans des conditions non préparées à l’avance.
En fin d’opération, la Villa a été soigneusement démontée et mise de côté dans l’attente de jours meilleurs. On annonçait alors son remontage au mois d’avril dernier dans l’éco-quartier de La Bottière. Autant qu’on sache, ses déchets restent précieusement conservés dans les ateliers municipaux, pour une durée indéterminée. Ce sont des déchets durables, les mieux protégés de Nantes.
Le mur aussi mérite protection : contre les grapheurs, contre les pisseurs, contre les collectionneurs… Où le mettre ? Avec la Villa Déchets, bien sûr !
28 juin 2011
Nantilus (4) : L’enjeu est à terre
Côté Loire, on l’a dit hier, tous les espoirs sont permis au Nantilus. Côté terre, les perspectives sont moins roses. Avec son bar, son restaurant de 300 m2 et sa salle de réunion, le bâtiment flottant pourra accueillir 1.400 personnes à la fois. Elles ne descendront pas d’une navette fluviale, c’est pourquoi le Nantilus est relié au quai par de vastes passerelles.
Sur le plan de l'urbanisme, il participe ainsi au grignotage progressif du site des chantiers, peu à peu envahi par des éléments disparates (conteneurs, station-service de réforme, passerelle d’aéroport, bureaux, blocs-toilettes, hangars, tentes, manèges…) ; il rappelle une fois de plus l'absence d'une vraie stratégie municipale.
Pour y parvenir, il faut marcher plus de 300 m depuis Harmonie Atlantique, plus de 400 m depuis le parking des Machines, plus de 500 m depuis la station de tram Chantiers navals. Or c’est une marche en terrain découvert : la certitude d’arriver trempé les jours de pluie et de grand vent.
Ce n’est sans doute pas le genre de traitement auquel sont habitués les clients potentiels de l’établissement. Il est donc à parier que le quai ne tardera pas à accueillir un parking réservé, ou que Nantes Métropole créera une navette financée par le contribuable.
Et cela pourrait bien être l’un des enjeux inavoués de la création du Nantilus. Car le futur Manège des mondes marins pose les mêmes problèmes d'accessibilité. Au Manège sera adjoint un espace événementiel de 115 m2 capable d’accueillir 160 personnes. Si les Machines de l’île veulent le commercialiser auprès des adhérents de leur Club Entreprises, un accès automobile sera en pratique indispensable. Ce jour-là, il sera bien commode de dire que c’est la faute au Nantilus.
Sur le plan de l'urbanisme, il participe ainsi au grignotage progressif du site des chantiers, peu à peu envahi par des éléments disparates (conteneurs, station-service de réforme, passerelle d’aéroport, bureaux, blocs-toilettes, hangars, tentes, manèges…) ; il rappelle une fois de plus l'absence d'une vraie stratégie municipale.
Pour y parvenir, il faut marcher plus de 300 m depuis Harmonie Atlantique, plus de 400 m depuis le parking des Machines, plus de 500 m depuis la station de tram Chantiers navals. Or c’est une marche en terrain découvert : la certitude d’arriver trempé les jours de pluie et de grand vent.
Ce n’est sans doute pas le genre de traitement auquel sont habitués les clients potentiels de l’établissement. Il est donc à parier que le quai ne tardera pas à accueillir un parking réservé, ou que Nantes Métropole créera une navette financée par le contribuable.
Et cela pourrait bien être l’un des enjeux inavoués de la création du Nantilus. Car le futur Manège des mondes marins pose les mêmes problèmes d'accessibilité. Au Manège sera adjoint un espace événementiel de 115 m2 capable d’accueillir 160 personnes. Si les Machines de l’île veulent le commercialiser auprès des adhérents de leur Club Entreprises, un accès automobile sera en pratique indispensable. Ce jour-là, il sera bien commode de dire que c’est la faute au Nantilus.
27 juin 2011
Nantilus (3) : 20.000 lieux (uniques) sur la Loire
La première qualité du Nantilus est d’exister. Si l’on souhaite animer la Loire par une vie fluviale, il faut bien commencer quelque part. Et si on l’avait attendu de l’initiative publique (un oxymore ?), on n’en verrait pas encore le bout de la cheminée : il a fallu vingt ans pour aboutir au site des chantiers actuel et moins de trois pour réaliser le Nantilus. (Relativisons : Nantes a quand même créé la navette fluviale, qui était un bon début.)
Le Nantilus, on l’a noté hier, n’est pas une simple boîte posée sur l’eau. Il est fait pour la vie aquatique. Ce n’est sans doute pas demain que des gondoles viendront s’y amarrer, mais là encore, il faut un début à tout. On a l’impression qu’il a justement été conçu pour favoriser de tels débuts. Ses grands escaliers ont de toute évidence été prévus pour un tapis rouge qui fera pendant au liséré de sa coque, tandis que le quai pourra accueillir une foule de spectateurs.
Olivier Flaho en capitaine Nemault
À qui cette montée des marches sera-t-elle destinée ? Cela reste à imaginer, mais au moins le potentiel est là. Il y a 20.000 occasions à créer : Intronisations ? Remises de prix ? Cérémonies de mariage ? Bals des debs (La belle Hélène voudrait bien y aller, la belle Hélène voudrait bien y aller…) ? Couronnement des prochains ducs de Bretagne ? Et gare aux indésirables, Olivier Flahault a sûrement retenu les leçons du capitaine Nemo :
Le Nantilus, on l’a noté hier, n’est pas une simple boîte posée sur l’eau. Il est fait pour la vie aquatique. Ce n’est sans doute pas demain que des gondoles viendront s’y amarrer, mais là encore, il faut un début à tout. On a l’impression qu’il a justement été conçu pour favoriser de tels débuts. Ses grands escaliers ont de toute évidence été prévus pour un tapis rouge qui fera pendant au liséré de sa coque, tandis que le quai pourra accueillir une foule de spectateurs.
Olivier Flaho en capitaine Nemault
À qui cette montée des marches sera-t-elle destinée ? Cela reste à imaginer, mais au moins le potentiel est là. Il y a 20.000 occasions à créer : Intronisations ? Remises de prix ? Cérémonies de mariage ? Bals des debs (La belle Hélène voudrait bien y aller, la belle Hélène voudrait bien y aller…) ? Couronnement des prochains ducs de Bretagne ? Et gare aux indésirables, Olivier Flahault a sûrement retenu les leçons du capitaine Nemo :
Vingt figures horribles apparurent. Mais le premier de ces indigènes qui mit la main sur la rampe de l’escalier, rejeté en arrière par je ne sais quelle force invisible, s’enfuit, poussant des cris affreux et faisant des gambades exorbitantes. Dix de ses compagnons lui succédèrent. Dix eurent le même sort.La « cheminée » de la barge devrait, elle aussi, devenir le centre de futures traditions locales. Fume-t-elle blanc ? Un nouveau maire a été élu. Vert ? Le projet de Notre-Dame-des-Landes est abandonné. Arc-en-ciel ? Chacun interprétera selon ses préférences. Quant aux deux piliers d’amarrage, l’un d’eux pourrait bien accueillir le tirailleur sénégalais que la municipalité ne s’est pas décidée à installer sur le pont Anne de Bretagne.
26 juin 2011
Nantilus (2) : Il ne se fond pas dans le paysage. Heureusement.
Sur le quai François-Mitterrand, que voit-on au fil de la Loire ? Quelques immeubles de bureaux sans grand caractère, la baraque à hot-dogs de l’Atelier Van Lieshout, un bâtiment sans identité dont on a peine à croire qu’il abrite une école d’architecture, le gros bloc noir déjà un peu décati de Jean Nouvel, un hôtel particulier en ruines, des ensembles de logements chics mais déparés par les pancartes qui tentent de caser les locaux commerciaux du rez-de-chaussée, le siège laborieusement camouflé d’Harmonie Atlantique, le sinistre béton du pont Anne de Bretagne…
Après ce pénible parcours, le Nantilus apparaît quasiment comme un chef-d’œuvre de discrétion et d’élégance. Certes, ça n’est qu’une boîte de verre et de métal, tel un immeuble de bureaux de la fin du XXe siècle. Pourtant, sa conception semble assez élaborée.
Il n’est pas comparable, par exemple, à la crèche flottante du quai Henri-Barbusse, double conteneur massif qui fait de l’Erdre un terrain à bâtir. Le Nantilus, au moins, tente de se donner un caractère fluvial, sans prétendre pour autant se déguiser en bateau. Sa disposition asymétrique paraît habile. Ouvert au maximum côté Loire, il est largement dissimulé par ses immenses escaliers côté quai, ce qui incite à aller voir de plus près. Sa « cheminée » façon paquebot relève du clin d’œil au second degré. Son amarrage à quelques mètres du quai le dissocie nettement de la terre ferme.
Bref, aussi malveillant soit ce blog, ce n’est pas sur son esthétique qu’on chicanera la barge d’Olivier Flahault.
Après ce pénible parcours, le Nantilus apparaît quasiment comme un chef-d’œuvre de discrétion et d’élégance. Certes, ça n’est qu’une boîte de verre et de métal, tel un immeuble de bureaux de la fin du XXe siècle. Pourtant, sa conception semble assez élaborée.
Il n’est pas comparable, par exemple, à la crèche flottante du quai Henri-Barbusse, double conteneur massif qui fait de l’Erdre un terrain à bâtir. Le Nantilus, au moins, tente de se donner un caractère fluvial, sans prétendre pour autant se déguiser en bateau. Sa disposition asymétrique paraît habile. Ouvert au maximum côté Loire, il est largement dissimulé par ses immenses escaliers côté quai, ce qui incite à aller voir de plus près. Sa « cheminée » façon paquebot relève du clin d’œil au second degré. Son amarrage à quelques mètres du quai le dissocie nettement de la terre ferme.
Bref, aussi malveillant soit ce blog, ce n’est pas sur son esthétique qu’on chicanera la barge d’Olivier Flahault.
25 juin 2011
Nantilus (1) : Mieux vaut ne pas lui tourner le dos
C’est dur à dire, mais on n’arrive pas à détester vraiment le Nantilus.
On essaiera de dire pourquoi dans les prochains jours. Pour commencer, avant de regarder la barge, tournons-lui le dos. Et que voyons-nous ?
Cet amoncellement de poubelles et ce parking sauvage sont-ils vraiment préférables au Nantilus ? On note au passage que les Nefs des chantiers navals sont transformées en panneau publicitaire pour La Machine, une association de droit privé qui joue de sa proximité avec Les Machines de l’île mais qui est parfaitement indépendante de Nantes et de la communauté urbaine, même si elle est subventionnée par elles. Elle n’est même pas nantaise puisque son siège se trouve en Haute-Garonne.
Le décor côté terre étant ainsi planté, on va pouvoir parler du Nantilus.
On essaiera de dire pourquoi dans les prochains jours. Pour commencer, avant de regarder la barge, tournons-lui le dos. Et que voyons-nous ?
Cet amoncellement de poubelles et ce parking sauvage sont-ils vraiment préférables au Nantilus ? On note au passage que les Nefs des chantiers navals sont transformées en panneau publicitaire pour La Machine, une association de droit privé qui joue de sa proximité avec Les Machines de l’île mais qui est parfaitement indépendante de Nantes et de la communauté urbaine, même si elle est subventionnée par elles. Elle n’est même pas nantaise puisque son siège se trouve en Haute-Garonne.
Le décor côté terre étant ainsi planté, on va pouvoir parler du Nantilus.
23 juin 2011
Feu la guérite du quai Ceineray
On avait signalé ici le 14 septembre dernier le triste état de la guérite du navibus du quai Ceineray, devant la préfecture.
La mairie de Nantes n’aura tergiversé que neuf mois avant de faire un choix entre la réparation et la suppression. Elle a choisi la suppression, effective depuis quelques jours. La réparation n’aurait pas été bien lourde, mais comme l’édifice ne servait plus à rien…
Il aura été utile moins de temps qu’il n’en a passé entouré de barrières inesthétiques. Et le bilan financier de ce gaspillage reste à calculer.
La mairie de Nantes n’aura tergiversé que neuf mois avant de faire un choix entre la réparation et la suppression. Elle a choisi la suppression, effective depuis quelques jours. La réparation n’aurait pas été bien lourde, mais comme l’édifice ne servait plus à rien…
Il aura été utile moins de temps qu’il n’en a passé entouré de barrières inesthétiques. Et le bilan financier de ce gaspillage reste à calculer.
22 juin 2011
Mur de Berlinpinpin
Le mur de Royal de Luxe est représentatif de la « culture » façon Ayrault : de grosses dépenses au service d’un toc plus ou moins tape-à-l’œil – ici un faux mur décoré d’une fausse fresque mexicaine. Avec en prime un aveu implicite d’ignorance crasse. Malgré la pirouette pataude tentée par Jean-Luc Courcoult (« Ce n’est pas l’histoire de la ville mais juste les souvenirs de la Petite Géante »*), chacun voit bien que les concepteurs du mur ont la culture courte : à Sophie Jozan et aux autres opposants notoires de le souligner. Qu’ils dressent la longue liste des personnages manquants et viennent en corps constitué la placarder au dos de l'objet du délit !
Et puis, il reste de la place sur le mur. Comme on l'a noté ici, les nombreux figurants pourraient être remplacés par des personnages réels, ce qui permettrait de rectifier le tir. David Bartex et son équipe ont le pinceau assez agile pour retoucher leur travail sans l’altérer. Réclamer la destruction d’un édifice bien réalisé et apprécié de nombreux Nantais n’est sûrement pas un bon calcul électoral. Réclamer son amélioration tout en mettant en valeur la médiocrité municipale le serait davantage.
Pendant près de trente ans, le mur de Berlin a été un manifeste anti-communiste bâti par les communistes eux-mêmes. Toutes proportions gardées**, il ne tient qu’à Mme Jozan d’exploiter le « mur de la honte » local : si la municipalité refuse de le retoucher, elle prouve sa psycho-rigidité, si elle le retouche, elle avoue ses lacunes***. Pile, Jozan y gagne, face, Ayrault y perd.
___________
* Propos rappelés par Stéphane Pajot dans Presse Océan du 10 juin. M.Courcoult est formellement démenti par la mairie de Nantes, dont le site web indique encore à ce jour, le 22 juin : « La peinture murale nantaise tombée du ciel illustrait "La véritable Histoire de Nantes, du Moyen-âge à nos jours". »
** On ne tire pas à balles réelles sur les opposants notoires. En réalité, le mur de Nantes tient plutôt de la pissotière de Clochemerle (cf. le post d'hier).
*** Le site web de la mairie de Nantes a longtemps évoqué « la flèche de la cathédrale de Nantes, témoin des temps anciens ». Quelque jours après la parution ici-même d’un post sur le sujet, cette flèche imaginaire a été retirée.
Et puis, il reste de la place sur le mur. Comme on l'a noté ici, les nombreux figurants pourraient être remplacés par des personnages réels, ce qui permettrait de rectifier le tir. David Bartex et son équipe ont le pinceau assez agile pour retoucher leur travail sans l’altérer. Réclamer la destruction d’un édifice bien réalisé et apprécié de nombreux Nantais n’est sûrement pas un bon calcul électoral. Réclamer son amélioration tout en mettant en valeur la médiocrité municipale le serait davantage.
Pendant près de trente ans, le mur de Berlin a été un manifeste anti-communiste bâti par les communistes eux-mêmes. Toutes proportions gardées**, il ne tient qu’à Mme Jozan d’exploiter le « mur de la honte » local : si la municipalité refuse de le retoucher, elle prouve sa psycho-rigidité, si elle le retouche, elle avoue ses lacunes***. Pile, Jozan y gagne, face, Ayrault y perd.
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* Propos rappelés par Stéphane Pajot dans Presse Océan du 10 juin. M.Courcoult est formellement démenti par la mairie de Nantes, dont le site web indique encore à ce jour, le 22 juin : « La peinture murale nantaise tombée du ciel illustrait "La véritable Histoire de Nantes, du Moyen-âge à nos jours". »
** On ne tire pas à balles réelles sur les opposants notoires. En réalité, le mur de Nantes tient plutôt de la pissotière de Clochemerle (cf. le post d'hier).
*** Le site web de la mairie de Nantes a longtemps évoqué « la flèche de la cathédrale de Nantes, témoin des temps anciens ». Quelque jours après la parution ici-même d’un post sur le sujet, cette flèche imaginaire a été retirée.
21 juin 2011
Le mur de Royal de Luxe : enfin le retour des pissotières gratuites ?
Sophie Jozan et les opposants municipaux d’Ensemble pour Nantes veulent abattre le mur de Royal de Luxe. Mais pourquoi le dire si mollement ? Si MM. Julien Bainvel, Yann Roland, Hervé Grélard et quelques autres venaient en délégation pisser solennellement sur l’objet de leur courroux, leur message serait autrement mieux compris.
Ils pourraient même ancrer leur geste dans la branchitude : après l’apéro Facebook sur la place Royale, l’urino Facebook sur la place de la Bourse, la bien nommée. Ils pourraient en faire une illustration des vertus diurétiques du muscadet, qui a bien besoin de promo musclée ces temps-ci ; sûrement, MM. Serge Poignant et Laurent Dejoie se joindraient alors de bon cœur à la manifestation.
Mais, on y reviendra demain, Mme Jozan et ses amis auraient d’autres moyens plus productifs d’utiliser ce mur.
Ils pourraient même ancrer leur geste dans la branchitude : après l’apéro Facebook sur la place Royale, l’urino Facebook sur la place de la Bourse, la bien nommée. Ils pourraient en faire une illustration des vertus diurétiques du muscadet, qui a bien besoin de promo musclée ces temps-ci ; sûrement, MM. Serge Poignant et Laurent Dejoie se joindraient alors de bon cœur à la manifestation.
Mais, on y reviendra demain, Mme Jozan et ses amis auraient d’autres moyens plus productifs d’utiliser ce mur.
20 juin 2011
Nantes, jouet des caprices de Marianne
Pour bien des hebdos flageolants, les numéros spéciaux locaux sont une bouée de secours. Marianne, à son tour, à sacrifié à cette pratique avec un spécial Nantes qui ne restera pas dans les annales. « Jean-Pierre Levesque ne décolère pas », y lit-on entre autres. Le responsable des questions juridiques à l’Institut culturel de Bretagne critique, explique Marianne, la douteuse exposition sur les Nantais venus d’ailleurs actuellement visible au château.
Marianne n’aura sans doute pas calmé sa colère. « Les Bretons, lui fait-elle dire, sont arrivés à Nantes au Ve siècle et y ont créé un duché resté indépendant jusqu’au XIIIe siècle. C’est alors qu’il a été rattaché à la région Bretagne, jusqu’à ce que le régime de Vichy crée la Loire-Atlantique. »
Cumuler en quarante mots autant d’erreurs historiques grossières est un petit exploit journalistique ! Si les compliments qu'adresse l'hebdomadaire à Jean-Marc Ayrault sont de la même eau, ils tiennent du pavé de l'ours.
Marianne n’aura sans doute pas calmé sa colère. « Les Bretons, lui fait-elle dire, sont arrivés à Nantes au Ve siècle et y ont créé un duché resté indépendant jusqu’au XIIIe siècle. C’est alors qu’il a été rattaché à la région Bretagne, jusqu’à ce que le régime de Vichy crée la Loire-Atlantique. »
Cumuler en quarante mots autant d’erreurs historiques grossières est un petit exploit journalistique ! Si les compliments qu'adresse l'hebdomadaire à Jean-Marc Ayrault sont de la même eau, ils tiennent du pavé de l'ours.
18 juin 2011
Un calendrier à réviser pour les Machines de l’île
Un lecteur de ce blog, commentant le post d’hier, note que l’Éléphant sera bien arrêté neuf jours ouvrables entre le 21 et le 30 juin. Certes, mais du 21 au 30, comme l’écrivent les Machines, il sera arrêté dix jours. Serait-ce en français et non en calcul que les Machines pèchent ?
On n’ose y croire. Les Machines maîtrisent parfaitement la langue de bois – en tulipier de Virginie bien sûr.
« Comme chaque année, une révision générale du Grand Éléphant est prévue avant la grande affluence de la belle saison », écrivent-elles. Cette tradition annuelle est forcément récente puisque l’Éléphant n’a pas quatre ans. En réalité, il ne s’est arrêté « avant la grande affluence de la belle saison » que l’an dernier et non chaque année. En 2009, il avait subi un arrêt bien plus tôt, du 27 au 30 avril.
Comme en 2009 et 2010 cependant, cette révision générale s’est invitée soudain dans le programme des Machines. Elle a beau être « prévue » d’une année sur l’autre, le calendrier d’ouverture diffusé largement depuis le début 2011 n’en dit rien. Il n'annonce aucune interruption du fonctionnement de l’Éléphant en juin, sauf les lundis. Lui aussi aurait besoin d’une révision générale.
L’université de Nantes se félicitait récemment des soins apportés à l’Éléphant par trois de ses étudiants en électrohydraulique. « Au terme de leurs recherches, les étudiants ont proposé un schéma opérationnel qui permet désormais de mieux gérer la marche de l'éléphant » écrivait-elle le 16 juin. Fâcheuse coïncidence : le même jour, les Machines annonçaient que cette marche désormais mieux gérée devrait être interrompue !
Et malgré l’intervention salutaire des jeunes électrohydrauliciens, la durée des soins exigés par l’engin s’allonge « comme chaque année » :
On n’ose y croire. Les Machines maîtrisent parfaitement la langue de bois – en tulipier de Virginie bien sûr.
« Comme chaque année, une révision générale du Grand Éléphant est prévue avant la grande affluence de la belle saison », écrivent-elles. Cette tradition annuelle est forcément récente puisque l’Éléphant n’a pas quatre ans. En réalité, il ne s’est arrêté « avant la grande affluence de la belle saison » que l’an dernier et non chaque année. En 2009, il avait subi un arrêt bien plus tôt, du 27 au 30 avril.
Comme en 2009 et 2010 cependant, cette révision générale s’est invitée soudain dans le programme des Machines. Elle a beau être « prévue » d’une année sur l’autre, le calendrier d’ouverture diffusé largement depuis le début 2011 n’en dit rien. Il n'annonce aucune interruption du fonctionnement de l’Éléphant en juin, sauf les lundis. Lui aussi aurait besoin d’une révision générale.
L’université de Nantes se félicitait récemment des soins apportés à l’Éléphant par trois de ses étudiants en électrohydraulique. « Au terme de leurs recherches, les étudiants ont proposé un schéma opérationnel qui permet désormais de mieux gérer la marche de l'éléphant » écrivait-elle le 16 juin. Fâcheuse coïncidence : le même jour, les Machines annonçaient que cette marche désormais mieux gérée devrait être interrompue !
Et malgré l’intervention salutaire des jeunes électrohydrauliciens, la durée des soins exigés par l’engin s’allonge « comme chaque année » :
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N.B. Météo France a révisé ses prévisions pour aujourd'hui : à présent, les rafales de vent ne devraient pas dépasser 55 km/h. Encore au-dessus des 50 km/h considérés comme la limite supportable, mais comme indiqué hier, tous les espoirs sont permis.
17 juin 2011
Jours égarés aux Machines de l'île
On s’est plus d’une fois moqué ici des comptes hasardeux des Machines de l’île. Il y a quelque chose de mystérieux dans leur incapacité chronique à calculer juste.
« Comme chaque année, une révision générale du Grand Éléphant est prévue avant la grande affluence de la belle saison, durant laquelle il voyagera 7 jours/7 », indique leur site web. « Il va donc être arrêté neuf jours, du mardi 21 au jeudi 30 juin inclus. » Pourquoi les Machines ont-elles tenu à préciser « neuf jours », alors que la période indiquée en fait notoirement dix ?
D’ailleurs, l’éléphant ne fonctionne pas non plus le 20, ce qui fait en réalité onze jours d’arrêt !
Cette interruption tombe mal, puisque la machine sera hors service au moment où la météo s’améliorera, en milieu de semaine prochaine, après quelques rudes journées. Si rudes que les sorties de demain devraient en principe être annulées à cause du vent. En effet, selon Pierre Orefice, « on ne peut pas sortir [l’éléphant] au-delà de 50 km/heure » (Ouest France, 10 février 2011), et Météo France annonce pour ce samedi des rafales à 65 km/h.
Mais si les calculs anémométriques des Machines sont aussi hasardeux que leurs calculs calendaires, tous les espoirs sont permis.
« Comme chaque année, une révision générale du Grand Éléphant est prévue avant la grande affluence de la belle saison, durant laquelle il voyagera 7 jours/7 », indique leur site web. « Il va donc être arrêté neuf jours, du mardi 21 au jeudi 30 juin inclus. » Pourquoi les Machines ont-elles tenu à préciser « neuf jours », alors que la période indiquée en fait notoirement dix ?
D’ailleurs, l’éléphant ne fonctionne pas non plus le 20, ce qui fait en réalité onze jours d’arrêt !
Cette interruption tombe mal, puisque la machine sera hors service au moment où la météo s’améliorera, en milieu de semaine prochaine, après quelques rudes journées. Si rudes que les sorties de demain devraient en principe être annulées à cause du vent. En effet, selon Pierre Orefice, « on ne peut pas sortir [l’éléphant] au-delà de 50 km/heure » (Ouest France, 10 février 2011), et Météo France annonce pour ce samedi des rafales à 65 km/h.
Mais si les calculs anémométriques des Machines sont aussi hasardeux que leurs calculs calendaires, tous les espoirs sont permis.
05 juin 2011
People du boat sur la Loire à Nantes
Non, cette photo prise le 31 mai dernier ne montre pas des boat people cherchant à s’échouer sur l’île de Nantes après avoir manqué Lampedusa mais des people nantais faisant le tour du propriétaire de la barge Nantilus à peine amarrée face aux anciens chantiers navals (on y reviendra ici sous peu).
Les coups de sifflet désespérés d’un ancien soudeur de la Navale venu en tenue d’époque protester contre l’installation du Nantilus ne recueillirent que quolibets. C’était le pot de terre contre le bobo de fer. Le soleil était de la partie et l’ambiance au beau fixe.
Rien n’avait d’ailleurs été négligé à bord. Le bar installé à l’arrière de l’embarcation inspirait forcément la bonne humeur.
Les coups de sifflet désespérés d’un ancien soudeur de la Navale venu en tenue d’époque protester contre l’installation du Nantilus ne recueillirent que quolibets. C’était le pot de terre contre le bobo de fer. Le soleil était de la partie et l’ambiance au beau fixe.
Rien n’avait d’ailleurs été négligé à bord. Le bar installé à l’arrière de l’embarcation inspirait forcément la bonne humeur.
02 juin 2011
Qui veut une place sur le mur de Royal de Luxe ?
Le dernier spectacle de Royal de Luxe a coûté cher au contribuable nantais. Mais voici un moyen de couvrir une partie du coût.
Le mur de la place de la Bourse, on l'a dit, ne représente pas les 300 Nantais initialement annoncés mais seulement une cinquantaine. Les autres personnages ne sont que des figurants. Personne ne tient à eux, personne ne protestera si l'on remplace leur portrait par celui de quelqu'un d'autre. Et, tant qu'à faire, par le vôtre.
La ville de Nantes pourrait donc mettre ces emplacements aux enchères. Vous voulez avoir votre place parmi les Nantais illustres ? Il suffit de payer. Vous souhaitez être vu à côté d'Anne de Bretagne plutôt que de Jean-Marc Ayrault ? C'est sûrement plus cher.
Le mur de la place de la Bourse, on l'a dit, ne représente pas les 300 Nantais initialement annoncés mais seulement une cinquantaine. Les autres personnages ne sont que des figurants. Personne ne tient à eux, personne ne protestera si l'on remplace leur portrait par celui de quelqu'un d'autre. Et, tant qu'à faire, par le vôtre.
Les places des personnages entourant Gilles de Rais sur son bûcher sont à prendre. |
La vente aux enchères des places du mur attirerait les foules. Elle attirerait aussi l'attention de la presse : du tout bon pour une ville aussi soucieuse de notoriété. Enfin, ce serait un moyen de faire connaître la nouvelle salle des ventes du Crédit municipal. Henri Veyrac s'en donnerait certainement à coeur joie.
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