31 décembre 2019

Les Beaux-arts de Nantes en prospection au Texas

Le bruit s'est répandu qu'on a trouvé de l'art dans un coin du désert texan. Des prospecteurs sont accourus du monde entier. Les premiers arrivés, dans les années 1990, ont récolté quelques pépites. Passé le tournant du siècle, le filon a commencé à s'épuiser. C'est alors qu'est arrivée l'Ecole des Beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire. (Mais en écoutant bien, elle peut encore entendre à Marfa un écho de Jules Verne.)

Marfa… Des étudiants nantais et Jules Verne au Texas



L'homme qui rit dans les cimetières de projets


Pourquoi le patron des Machines de l'île s'égare-t-il ? Parce qu'à porter trop de casquettes à la fois, il ne sait plus très bien où il habite !

Quatre casquettes et un enterrement

Sur le coût virtuel de l'Arbre aux Hérons, on lira par ailleurs l'article instructif paru dans le dernier numéro de La Lettre à Lulu.

27 novembre 2019

David Martineau tombé de l’Arbre ?

David Martineau ne sera pas candidat aux municipales. Son retrait préfigure-t-il celui de l’Arbre aux Hérons ? On relira avec intérêt ce qu’il déclarait à Daniel Morvan, d’Ouest France, le 20 septembre 2015. « Ce projet doit se faire maintenant ou jamais », assurait-il alors. Quatre ans plus tard, difficile de soutenir qu'on est encore dans le « maintenant ». Ce sera donc jamais.

Il posait à l'époque trois conditions : « Qu'il soit un grand projet industriel porté par tous les Nantais. Qu'il bénéficie d'un financement non-public par mécénat et financement participatif. Enfin, que soit mesuré le coût de fonctionnement d'un tel équipement ».


Le coût de fonctionnement reste inconnu ; en tout cas, il n’a pas été proclamé. Quant au financement non public, le proclamé et le réalisé ont du mal à se rejoindre. Les initiateurs du projet ont commencé à rechercher des mécènes depuis janvier 2015 (il y a presque cinq ans, donc). Le Fonds de dotation de l’Arbre aux Hérons a été créé en 2017. Quand le dernier obstacle fiscal a été levé, en juillet dernier, les quarante mécènes annoncés depuis longtemps par les initiateurs de l’Arbre ont enfin pu verser leur écot.

Hélas, après avoir tant attendu, ils n’ont plus eu l’air si pressés. Voudraient-ils voir d'abord ?


25 octobre 2019

Jean Blaise en odeur de nanteté ?


En pénétrant dans certains magasins, vous en prenez plein les narines. Ils ont leur fragrance à eux et nul ne doit l’ignorer. Nantes aura-t-elle bientôt sa propre odeur ? Il paraît en tout cas que Jean Blaise voudrait se lancer dans le marketing olfactif !

Il y a plusieurs années, l’Office de tourisme de Nantes Métropole, qui ne s’appelait pas encore Nantes Tourisme, avait choisi pour slogan « Le souffle atlantique ». Ça n’avait pas duré longtemps. L’expression venait tout droit d’un sonnet de Jose-Maria de Heredia intitulé Bretagne. Grave offense à l’esprit ligérien !

Ce souffle tel que le décrit le poète est « tout parfumé du sel des goëmons ». Il est à craindre qu’un parfum vraiment typique de Nantes soit assez différent. Ho, Johanna Rolland, voilà bien un sujet pour un Grand débat.

L’illustration ci dessus vous intrigue ? Cliquez vite sur ce lien pour la découvrir en entier :


22 octobre 2019

La cuisine au musée d’arts : pour des petits appétits

Une « pétrification périssable, élevant la banalité au rang d’œuvre », ça vous met l’eau à la bouche ? Alors courez voir l’Hommage au jardin d’hiver de la baronne Salomon de Rothschild, de Daniel Spoerri, montré au musée d’arts de Nantes dans le cadre de l’exposition « Saveurs d'artistes, dans la cuisine des peintres ».

Au moins, contrairement au Voyage à Nantes, le musée ne carbonise pas de chef étoilé. Mais il n’a pas forcé son talent (ou celui des artistes présents dans ses réserves) avec cette exposition, distrayante mais quand même bien légère.


18 octobre 2019

Ne soyons pas la prisée du monde

Les affirmations souvent hyperboliques du Voyage à Nantes ou des Machines de l’île auraient-elles fini par déteindre sur Presse Océan ? Toujours est-il que, à la lecture du dernier communiqué de HomeToGo, le quotidien nantais s’est laissé envahir par un enthousiasme un peu exagéré…




09 octobre 2019

Si tous les ghats du monde…


Lecteurs à la longue mémoire, le projet d’aménagement d’une cale en gradins sur la Loire au bout du parking de la Petite-Hollande présenté au conseil métropolitain le 4 octobre dernier vous aura sûrement rappelé quelque chose.

Il est conforme à ce que je proposais début 2015 dans ma deuxième contribution au Grand débat sur la Loire. Je n’avais pas grand mérite, d’ailleurs. Les Suisses ont fait ça depuis longtemps, rappellent Victor Hublot et Aphrodite Duras, un brin moqueurs. Alors, pour faire mieux, appliquons ma quatrième contribution


Et pour ceux qui seraient intéressés par mes cinq contributions au Grand débat sur la Loire :

04 octobre 2019

L'Arbre aux Hérons n'est pas faisable, c'est TED qui l'a dit

Le conseil métropolitain devrait voter aujourd’hui une rallonge au budget des études de l’Arbre aux Hérons. Des études assurées par le groupement d’une association loi 1901 et de deux particuliers : La Machine, Pierre Orefice et François Delarozière. Et attribuées par Nantes Métropole Aménagement dans le cadre d’une procédure négociée sans mise en concurrence.

À cette occasion, il est bon de rappeler en quoi consistent ces études. On le sait précisément, en particulier grâce à l’avis d’attribution de marché publié par le service officiel Ted-Europa le 13 janvier 2018. En voici les points essentiels :

II.1.1)
Intitulé:
Pré-études de l'œuvre d'art & Arbre aux Hérons
Numéro de référence: 2514 - Arbre aux Hérons
II.1.4)
Description succincte:
Réalisation d'une étude de définition du projet d'arbre aux Hérons permettant de confirmer sa faisabilité.
II.1.7)
Valeur totale du marché (hors TVA)
Valeur hors TVA: 2 575 000.00 EUR
II.2.4)
Description des prestations:
Réalisation d'une étude de définition du projet d'arbre aux Hérons permettant de confirmer sa faisabilité dans le respect des contraintes du site retenu, du coût d'opération défini et des contraintes réglementaires applicables à ce type d'équipement.
II.2.5)
Critères d’attribution
Prix
IV.1.1)
Type de procédure
Attribution d'un marché sans publication préalable d'un avis d'appel à la concurrence au Journal officiel de l’Union européenne (dans les cas énumérés ci-dessous)
Les travaux/produits/services ne peuvent être fournis que par un opérateur économique déterminé pour la raison suivante:
marché visant la création ou l'acquisition d'une œuvre d'art ou d'une performance artistique unique
Explication:
Le marché à pour objet de confier au groupement attributaire la réalisation d'une étude de définition de l'œuvre d'art de l'arbre aux Hérons permettant de confirmer sa faisabilité dans le respect des contraintes du site retenu, du coût d'opération défini et des contraintes réglementaires applicables à ce type d'équipement. Ses auteurs sont seuls titulaires des droits intellectuels attachés au projet et donc seuls susceptibles de le définir avec précision, de l'adapter aux contraintes opérationnelles et d'en finaliser la conception-réalisation.
V.2.1)
Date de conclusion du marché:
20/12/2017
V.2.2)
Informations sur les offres
Nombre d'offres reçues: 1

Le passage souligné par mes soins n’est pas ambigu. Il figure même deux fois dans cet avis : l’objet du marché était de confirmer la faisabilité de l’Arbre aux Hérons « dans le respect […] du coût d’opération défini ». Le coût d’opération a été maintes fois proclamé : 35 millions d’euros.

Pierre Orefice lui-même a indiqué que ce budget ne pourrait être tenu. La faisabilité de l'Arbre aux Hérons n'est donc pas confirmée dans le respect du coût d'opération défini. Autrement dit, L’ARBRE AUX HÉRONS N’EST PAS FAISABLE.

Et il est inutile de mettre encore plus d'argent dans des études dont l’un des responsables admet déjà l’échec : comme la rallonge alourdit encore le coût d'opération, elles auront encore moins de chances de parvenir au résultat recherché contractuellement. CQFD.



03 octobre 2019

Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûtez pas les autres

À en croire Le Voyage à Nantes, l’exposition « Disgusting Food Museum » de la HAB Galerie présente « 80 des aliments connus comme les plus dégoûtants au monde ».

Des exemples ? Le foie gras, le roquefort, le steak tartare, les escargots, le homard, le porc et même les bonbons à la gélatine… Les animateurs du tourisme nantais ont dû trop fréquenter la Cantine du Voyage cet été : hors du poulet-pommes de terre, point de salut…



La vraie bonne cuisine, c'est celle qui passe à la télé

01 octobre 2019

Encore plus d'argent pour des Hérons subclaquants


Les promoteurs de l’Arbre aux Hérons réclament encore de l'argent à Nantes métropole. Malgré un budget très confortable, ils n’ont pu venir à bout de son « étude de faisabilité ».

Conclusion logique : l’Arbre aux Hérons n’est pas faisable !

Encore plus de millions pour l’Arbre aux Hérons



Illustration : photo de Frank Schulenburg publiée sur Wikimedia Commons sous licence Attribution-ShareAlike 4.0 International. La photo a été retournée et recadrée par rapport à l’original.

03 septembre 2019

Royal de Luxe, et même de mollesse

Qui a dit que Royal de Luxe ne se renouvelait pas ? La troupe vient de faire une chose qu’elle n’avait pas faite depuis 2013 : elle a publié ses comptes pour l'année passée !

Ils ne sont pas vraiment mauvais. Le chiffre d’affaires dégringole et le matériel vieillit, mais la troupe a pu être payée assez généreusement pour une activité pas débordante. En revanche, le marasme de 2019 n’annonce rien de bon.




21 juillet 2019

Cafouillage à Nantes

Corniches qui s’écrasent sur la ligne verte, statues qui cassent sur la place Royale, nids en forme de radeau de la Méduse, le Voyage à Nantes 2019 semble placé sous le signe de la décrépitude.





08 juillet 2019

Fonds de dotation de l’Arbre aux Hérons : qui s’excuse s’accuse

Il suffisait de demander : à peine l’irrégularité de la publication de ses comptes au Journal officiel signalée, le Fonds de dotation de l’Arbre aux Hérons l'a rectifiée dans les règles de l’art, avec le rapport de son commissaire aux comptes.

Pourquoi ne pas avoir commencé par là ? Forcément, on se pose la question, et on lit le rapport avec d’autant plus d’attention.

Si des événements, même postérieurs à la clôture de l’exercice (31 décembre 2018 en l’occurrence) risquent de compromettre l’avenir, le commissaire aux comptes doit « attirer l’attention » des lecteurs sur eux. Sur quoi donc a-t-il attiré l’attention ici ?

Pour ceux qui donneraient leur langue au chat, voir mon


05 juillet 2019

Vous reprendrez bien un peu de pierre reconstituée ?

Régulièrement, le Voyage à Nantes tente le coup. Il nous présente des créations « originales » qui en réalité ont déjà vues ailleurs, comme les petits bonshommes en ciment moulé d’Isaac Cordial, ou les statues de Ramette l’an dernier.

Du temps d’Estuaire, déjà, il y avait eu le Serpent d’Estuaire, jumeau de ceux exposés par Huang Yong Ping à New York et Brisbane, ou encore le Canard jaune ingonflable, sur un modèle multiplié par Florentijn Hofman dans le monde entier.

Cette année, ça recommence. On a déjà évoqué les « Nids » de Kawamata. Pour être plus spectaculaire, l’installation de Vigny place Royale est-elle plus originale ?




02 juillet 2019

Financement de l’Arbre aux Hérons : ça ne va pas du tout

Qu’a rapporté la campagne de dons sur Kickstarter en faveur de l’Arbre aux Hérons ? Vous pensez à 373.525 euros, montant indiqué depuis la fin de campagne. En fait, le montant net reçu pour la construction de l’Arbre n’est que de 320.788 euros. C’est l’une des révélations des comptes 2018 publiés hier au Journal officiel par le Fonds de dotation de l’Arbre aux Hérons.

Mais ces comptes ont bien plus de choses à raconter. En particulier à propos des dons provenant des mécènes. Les promesses de dons des entreprises atteignent 4 millions d’euros, avait dit Pierre Orefice. Il l’avait même répété plusieurs fois depuis un an, ce qui semblait indiquer que le montant plafonnait. Il plafonne peut-être, mais pas à 4 millions d’euros, loin de là : la réalité des comptes est impitoyable.

Les presque 12 millions de financements privés nécessaires pour que l'Arbre soit construit restent-ils un objectif réaliste ? C'est désormais très douteux à cause d’une très mauvaise nouvelle venue de Bercy. Et que Pierre Orefice s'était bien gardé de proclamer.


29 juin 2019

Les grands donateurs de l’Arbre aux Hérons doivent se serrer pour s’asseoir

« Les NOMS des 250 grands donateurs seront GRAVÉS SUR LES BANCS installés sur le site des Machines de l'île ! », avait promis le Fonds de dotation de l’Arbre aux Hérons, lors de sa campagne de levée de fonds sur Kickstarter au printemps 2018.

Faits de métal découpé, deux bancs ont enfin été installés voici quelques semaines, sous les Nefs des chantiers navals et non au beau milieu du site. C’est mieux ainsi : si on les mettait au soleil par ces chaleurs, en fait de bancs, ce seraient plutôt des planchas.


On y lit en creux, percés au laser, les noms des généreux donateurs d'au moins 1.000 euros, bien moins nombreux que prévu. Certains étaient attendus : François Delarozière, Pierre Orefice, Bruno Hug de Larauze. En revanche, d'autres tout aussi attendus n’y sont pas…


28 juin 2019

Pourquoi la P.J. vient-elle si tard aux Machines de l’île ?

La police judiciaire enquête sur les Machines de l’île, annonçait Ouest France hier soir. L’étonnant n’est pas que la P.J. enquête, c’est qu’elle s’y prenne si tard.

Ouest France*, qui a interrogé Jean Blaise, estime que l’enquête fait suite au rapport de la chambre régionale des comptes sur la gestion du Voyage à Nantes, dont les Machines de l’île sont l’une des activités. La Chambre n’avait pas tout décortiqué, mais elle avait étudié en détail la construction du Carrousel des mondes marins. Pour cette seule opération, elle avait trouvé pas moins de dix infractions aux règlements.

Pour lire le rapport d’observations définitives de la Chambre, cliquer sur ce lien : https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2017-12/ROD-2017-238-SPL-Voyage----Nantes.pdf. On lira les p. 25 et suivantes du rapport, en particulier le tableau de la p. 34. Voir aussi les annexes 5 et 6.

Oh ! la Chambre n’avait pas montré une grande férocité. Elle s’était même laissé convaincre que la construction du Carrousel avait respecté le budget prévu, ce qui n’était pas le cas. Mais certains des « manquements » qu’elle avait signalés pouvaient tomber sous le coup de la loi. Seulement, ils dataient d’avant l’inauguration du Carrousel des mondes marins en 2012.  

Si certains faits étaient délictueux, ils sont prescrits (le délai de prescription des délits est de six ans). La justice a mieux à faire que d’enquêter sur des dossiers dont elle sait déjà qu’il ne sortira rien. Alors, pourquoi aujourd’hui, si longtemps après le rapport de la chambre régionale des comptes ? Parce que la situation politique a évolué ? Parce que le projet de l’Arbre aux Hérons éveille des soupçons ? À suivre…

(Sur ce sujet, il est utile de lire les enquêtes de Médiacités, en particulier "Les Machines de l'île, ingénieuse machine à transformer l'argent public".)
_______________

* Innocente question annexe : pourquoi Presse Océan; en général si friand de tout ce qui concerne les Machines de l'île, ne dit-il rien de cette enquête ?

22 juin 2019

Vocations et complications des Fonds de dotation nantais

Harmonie Mutuelle est l'un des mécènes du Fonds à
vocation culturelle de Nantes et Nantes Métropole
Outre le Fonds de dotation de L’Arbre aux Hérons, Nantes Métropole a créé un Fonds à vocation culturelle de Nantes et Nantes Métropole (2017) et un Fonds de dotation pour le développement culturel (2010). Forcément, une structure à triple fonds, ça complique.

Nantes Métropole ne cherche pas à faire semblant : ces fonds sont des outils à sa disposition pour récolter auprès de mécènes des fonds qu’elle dépensera à sa guise. La Loi avait tenté d’éviter ce genre d’instrumentalisation : même créés par des collectivités, les fonds de dotation devaient être autonomes et leurs comptes certifiés par un commissaire aux comptes puis publiés au Journal officiel.

Le Fonds à vocation culturelle de Nantes et Nantes Métropole vient de publier ses comptes 2018. Est-il vraiment dans les clous pour autant ? Pas vraiment…


Lire aussi sur Nantes + : Promis c'est gratuit, l'éditorial de Victor Hublot sur la "gratuité" des transports publics selon Johanna Rolland.

10 juin 2019

Un belvédère pour voir pas grand chose

Nantes Métropole semble faire grand cas du « belvédère » bientôt inauguré rue de l’Hermitage, sur la butte Sainte-Anne. Un belvédère à 1,3 million d’euros, censé être artistique parce que Tadashi Kawamata va camoufler ses pylônes à l’aide de quelques planches.

L'idée vient du Voyage à Nantes : qui dit belvédère dit touristes. Mais les touristes viennent-ils pour le belvédère ou pour la vue ?

Ici, l'équipement soulève un point d’interrogation majeur. La table d'orientation de la montée de l'Hermitage offre une vue bien plus étendue et intéressante. Le seul avantage du belvédère est qu'on y verra mieux la circulation sur le quai du marquis de l'Aiguillon.

Plus de belvédère à Nantes… mais pas plus de vue pour autant

08 juin 2019

Favet Neptunus Tabularii

Le plus compliqué, dans L’Arbre aux Hérons, ce n’est pas la conception, ce n’est pas la construction, ce n’est pas la tenue au vent, ce n’est pas la sécurité, ce n’est même pas l’exploitation : c’est la comptabilité. Du moins celle du Fonds de dotation de l’Arbre aux Hérons. La loi l’oblige à publier ses comptes 2018 avant début juillet. Mais certaines écritures pourraient donner des migraines à son cabinet comptable, Strego, et à son commissaire aux comptes, RSM.

Du moins si ces prestataires n’ont pas changé. L’an dernier, les comptes du Fonds à fin 2017 avaient bien été publiés au Journal officiel, mais ils étaient hors délai et, surtout, ils n’étaient pas certifiés par le commissaire aux comptes, comme la loi l’exige. Eau dans le gaz ou simple erreur de transmission ?

Depuis lors, le Fonds s’est engagé dans des opérations autrement plus compliquées. On attend donc avec impatience le Journal officiel.


06 juin 2019

Knights Who Say "Nids" !

Le Voyage à Nantes 2019 va multiplier les nids géants de Tadashi Kawamata, en commençant par celui de la gare. Érigés en œuvres d’art, les nids sont désormais sacrés, comme les  « Ni! » des chevaliers débiles de Monty Python Sacré Graal.

Pourquoi ça ? Parce que les chevaliers débiles en ont décidé ainsi. Jusqu’au moment où ils décideront qu’ils sont désormais les chevaliers qui disent « Ekke Ekke Ekke Ekke Ptang Zoo Boing! »

Comment représenter ce nouveau tabou ? Oh, pas d’inquiétude, Kawamata et Jean Blaise trouveront sûrement un moyen.


26 mai 2019

Qui est la guenille de la tour LU ?

Un bout de tissu informe flageole lamentablement sur la flèche de la tour LU. Personne ou presque n'y fait attention. La plupart des Nantais ont oublié sa présence. La glorieuse guenille se veut pourtant une oeuvre d'art. Elle est en tout cas visible en direct du monde entier grâce au site web qui lui est entièrement consacré. Et cela 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365.

Un sujet dérisoire ? Certes, mais le plus dérisoire n'est-il pas encore d'avoir accroché l'objet là-haut, et fixé sur le toit du Lieu Unique la webcam qui le filme en permanence ?


http://nantesplus.org/nantes/
Plus d'art vexillologique à Nantes


À voir également sur Nantes+ : « LaBeaujoire au stade de la colère », la réaction de Victor Hublot aux dernières révélations sur la valeur du stade.

20 avril 2019

Si la flèche de la cathédrale de Nantes pouvait donner son avis sur celle de Notre-Dame-de-Paris

À peine la charpente éteinte, c’est la polémique qui s’enflamme autour de Notre-Dame-de-Paris : faut-il reconstruire à l’identique la flèche de la cathédrale ou bien la remplacer par une structure « contemporaine » ?

La notion de « contemporanéité » est ici relative. La flèche disparue n’était pas vraiment de son temps : d’aspect médiéval, elle avait été construite au 19e siècle par Viollet-le-Duc. Mais l’histoire n’est pas obligée de bégayer.

Les Parisiens écoutent rarement les provinciaux. Quand même, pour ce qui est de restaurer une cathédrale, Nantes possède une expérience précieuse depuis l’incendie de janvier 1972. Il faut croire que l’opération a été bien menée puisque vers 2010-2011, le site web de la mairie de Nantes a longtemps affiché le texte suivant :

Nantes, une ville de patrimoine
Le patrimoine, comme trace visible dans le paysage, représente souvent ce point d'ancrage de la mémoire qui fonde l'identité d'une ville. La flèche de la cathédrale témoin des temps anciens, la grue de chantier dressée sur le bord du fleuve, l'architecture audacieuse du nouveau palais de justice , autant d'édifices qui, dans leur diversité, fondent l'identité et « la Forme d'une ville » (Julien Gracq).

Le texte était-il de Jean-Marc Ayrault lui-même ? La référence à Julien Gracq pourrait le laisser penser. En tout cas, on note que parmi les éléments du patrimoine nantais cités à l’intention des internautes, le tout premier est « la flèche de la cathédrale témoin des temps anciens ». Une flèche si bien restaurée, donc, que l’illusion est parfaite : on la croirait ancienne.

Serait-ce la voie à suivre pour Notre-Dame-de-Paris ? Des fois, les Parisiens ont raison de ne pas écouter les provinciaux. La cathédrale gothique de Nantes n’a jamais eu de flèche. Sauf dans l’imagination de la mairie.

P.S. Pour ceux qui douteraient que le service de communication de la Ville de Nantes ait pu se livrer à une telle pitrerie, Wayback Machine permet de vérifier l'historique de la page (merci à Marc pour avoir fait la recherche). On constatera que la mention a été présente au moins à partir du 23 janvier 2010 (pas de sauvegarde plus ancienne).

15 avril 2019

L’Arbre aux Hérons, ou le pas de côté superlatif

Ça c’est du pas de côté !
Faudra-t-il invoquer le
sorcier de Herbert Ward
pour boucler le projet
de l’Arbre aux Hérons ?
Nantes adore les décalages : au nom de ce postulat, Le Voyage à Nantes nous a imposé l’Éloge du pas de côté, statue de Philippe Ramette érigée place du Bouffay. L’Arbre aux Hérons pourrait porter l’éloge au superlatif. Car ses promoteurs multiplient les pas de côté dans le temps, l’espace, les finances et l’architecture du projet. 

Dès 2007, ils le présentaient comme pratiquement bouclé. Il ne restait qu’à prendre une décision. L’heure de la décision approche : elle devrait être prise dans deux mois par le conseil métropolitain. Or la valse à mille temps ne semble pas finie ! L'Arbre est devenu un banian ; demain un baobab, après-demain un térébinthe ? 



10 avril 2019

Patron intermittent pour un voyage permanent

Jean Blaise « pense de plus en plus à ce que l’on appelle le Voyage permanent », c’est-à-dire faire venir des touristes à Nantes toute l’année et pas seulement en été.
C'est un aveu d'échec ! Car telle était la mission du Voyage à Nantes dès sa création en 2012… Si Jean Blaise l’a oublié, c’est peut-être qu’il a la tête ailleurs : comme il le dit lui-même, il est très occupé par Un été au Havre.


16 mars 2019

La « Creative Factory » nantaise n’a pas toujours la main heureuse

Les start-ups à Nantes, c’est souvent plus de jactance que de substance. Les premiers volets d’une enquête de Médiacités sur les « jeunes pousses » technologiques, pas particulièrement féroce pourtant, montrent que tout n’y est pas si rose que ça.

"Je traverse la rue, je vous trouve du travail"
Mais Nantes entend aussi développer les start-ups créatives et culturelles. Elle s’est même dotée d’un outil pour ça : la Société d’aménagement de la métropole Ouest Atlantique (SAMOA) a créé la Creative Factory, ex « Quartier de la création », qui chaque année prend sous son aile quelques jeunes entreprises culturo-créatives. Elle leur apporte moult aides et conseils censés assurer leur réussite et leur croissance.

La SAMOA est présidée depuis 2015 par Johanna Rolland. L’actualité propose une occasion de nous pencher sur le parcours des sept start-ups de la promo 2015…

http://nantesplus.org/les-start-ups-nantaises-entre-bonne-fee-johanna-et-maratre-nature/

13 mars 2019

L’avenir de l’homme nantais remis à plus tard

Les dix premiers adjoints au maire de Nantes se prénomment Pascal, Alain, Pascale, Aymeric, Thomas, Olivier, Jean-Paul, Ali, Gilles, David. Cherchez l’intruse.

Les dix premiers vice-présidents de Nantes Métropole se prénomment Fabrice, Bertrand, Pascal, Gérard, Michel, Michèle, Christian, Jacques, Pascal, Jean-Claude. Cherchez l’intruse.

Madame LE maire s’affiche féministe. Mais dans la culture municipale née avec Jean-Marc Ayrault, le discours s’affranchit souvent du réel.

http://nantesplus.org/nantes-toujours-plus-feministe-en-paroles/

22 février 2019

La créativité, c’est long, surtout vers la fin

En 2020 les municipales. Johanna Rolland a-t-elle gardé le meilleur pour la fin ?

http:// http://nantesplus.org/la-longevite-nourrit-la-creativite/

16 février 2019

Nantes engagée contre le verdurisme

Il reste des arbres à Nantes ! Johanna Rolland achèvera-t-elle l’œuvre minéralisatrice de Jean-Marc Ayrault ?

http://nantesplus.org/nantes-engagee-contre-le-verdurisme/

14 février 2019

Dits, non-dits, dédits et contredits des Machines de l’île en 2019

Chaque début d’année, la fin de l’hivernage des Machines de l’île apporte son lot de déclarations un peu bizarres, un peu biaisées, un peu langue-de-bois, mais souvent révélatrices au second degré. Petite exploration des éléments de langage 2019.

  • Il y a d’abord ce qu’on s’abstient de dire. De la fréquentation des Machines de l’île en 2018, on évite de parler. Elle a baissé de 20.000 visiteurs, affirmait en début d’année Dolorès Charles, de Hitwest. Seule à publier un chiffre précis en l’absence de bilan officiel, Julie Urbach assure dans 20 Minutes que 642.670 billets ont été vendus. Par rapport aux 674.395 billets de 2017, la perte serait de 31.725 billets, soit 4,7 %. En cette année 2018 très favorable pour le tourisme dans toute la France ou presque, c’est paradoxal. Et d’autant plus fâcheux que la délégation de service public accordée par Nantes Métropole prévoit une augmentation continue de la fréquentation jusqu’en 2025. En 2018, les Machines auraient dû comptabiliser 672.931 entrées. Il en manque plus de 30.000. La subvention versée par Nantes Métropole baissera-t-elle en proportion ?
  • Le redémarrage est laborieux. Pierre Orefice, directeur de l’établissement, qui s’exprime comme souvent à travers la plume de Stéphane Pajot dans Presse Océan (10 et 11 février), admet du bout des lèvres que la nouvelle attraction de la Galerie des machines, le Paresseux, ne fonctionne pas bien. Le Grand éléphant encore moins : il est en panne. « On lui a enlevé la moitié de son cerveau pour le réparer », plaide le patron des Machines. « […] On a changé les mémoires de son cerveau qui se compose de deux gros ordinateurs. » Peut-être le patron des Machines devrait-il lui-même envisager un petit changement de mémoires. Car il semble oublier que le cerveau de l’éléphant a déjà été changé l’an dernier, en même temps que son moteur – cause de bien des soucis lui aussi. (Mise à jour du 28 février : je m'aperçois à retardement que le programme des travaux de l'an dernier ne prévoyait pas un remplacement du cerveau entier mais seulement de certaines pièces et un "test pour anticiper le changement global du cerveau automate". Une anticipation mal calculée, donc.)
  • L’Arbre aux Hérons, lui, a un problème de poids. Les Machines de l’île exposent une nouvelle maquette, vaste enchevêtrement de ferrailles sans grande ressemblance avec l’édifice qui avait séduit Nantes Métropole naguère. C’est maintenant un « banian des Indes », dit-on pour expliquer l’apparition de nombreux poteaux. Sans ces étais, les branches seraient incapables de supporter les charges prévues. On vient seulement de s'en apercevoir. Rappelons qu’une branche prototype est installée depuis 2007 aux Machines de l’île. Elle était censée servir à vérifier la faisabilité de l’Arbre…
  • Il y a aussi le feuilleton du financement de l’Arbre aux Hérons (qui en principe ne concerne pas Les Machines de l’île, mais ce méli-mélo juridique n’est pas nouveau). «  ’Ça avance’, assure le directeur des Machines », selon Yasmine Tigoé (Ouest France  du 10 février). « Une quarantaine d’entreprises se sont engagées, par courrier, à participer au financement. », pour un montant de 4 millions au total. Ce qui montre au contraire que, non, ça n’avance pas du tout : interrogé début août par Rozenn Le Saint, du magazine Capital, le même Pierre Orefice annonçait que « 40 entreprises ont déjà misé 4 millions d’euros dans le fonds de dotation dédié ». Non seulement le magot n’a pas varié d’un kopeck en six mois, mais on découvre que ces millions prétendument « misés » ont seulement été promis*.
  • Peut-être pour cette raison, Pierre Orefice cherche à gagner du temps. L’inauguration de l’Arbre aux Hérons devait intervenir au plus tard en 2022. Sur le site web de Nantes Métropole, on peut encore lire, à la date du 7 févier 2017, que « l'Arbre aux hérons devrait ouvrir ses branches au public "au début du prochain mandat, en 2021-2022 " selon la présidente de Nantes Métropole ». Pierre Orefice dément soudain Johanna Rolland et annonce de son propre chef une ouverture « à l’horizon 2023 » !
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* Dans l’intervalle, le 5 décembre, Pierre Oréfice avait aussi annoncé 40 entreprises et 4 millions d’euros à Presse Océan. Au conseil métropolitain du 5 octobre 2018, Fabrice Roussel évoquait seulement 3,5 millions d’euros.

13 janvier 2019

La liste des contributeurs de l’Arbre aux Hérons est -- non, a été -- rouverte

Mise à jour du 14 janvier : Et hop ! la fonction d'interrogation du fichier des contributeurs de l'Arbre aux Hérons, revenue pendant quelques jours, a disparu à nouveau ce lundi après-midi ! Entre le respect de la promesse toujours affichée sur Kickstarter ("vérifiable à tout moment sur le site des Machines de l'île") et le risque d'irriter la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), les Machines de l'île ont fait leur choix. Mais tout de même, cette fenêtre tantôt ouverte tantôt cachée donne l'impression d'une maison mal tenue.

Le 14 décembre dernier, il a été indiqué ici que la liste des donateurs de l’Arbre aux Hérons était « ouverte à tous les vents ». Une fenêtre ouverte sur une page du site des Machines de l’île permettait aisément de connaître leurs noms. La fonction était en principe destinée aux contributeurs d’au moins 10 euros lors de la campagne Kickstarter. Ils pouvaient ainsi s’assurer qu’ils étaient bien titulaires d’un « certificat de copartage » de l’Arbre. Des fois qu’ils auraient eu des doutes…

C’était conforme à la promesse faite aux donateurs lors de la campagne – on peut encore le vérifier aujourd’hui sur Kickstarter.

Seulement, faute de contrôle d’accès, n’importe qui pouvait utiliser cette fonction. Il suffisait de taper les lettres AAH (comme Arbre aux Hérons) suivies des quatre chiffres d’un numéro d’ordre, à partir de 0001 donc. À condition d’y passer un peu de temps, un petit curieux aurait pu aisément reconstituer le fichier des contributeurs.

Et là, ça n’était pas conforme à l’article 34 de la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.

Entre les promesses faites sur Kickstarter et une loi dont la violation peut valoir cinq ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende, il n’y avait pas à tortiller : 48 heures plus tard, la fonction était désactivée. La fenêtre restait visible sur la page des Machines de l’île mais l’interrogation retournait un message d’erreur. Quelques jours plus tard, toute mention avait même disparu du site.

Fin d’un épisode minime mais révélateur d’un certain flou dans la gestion du projet ? Eh ! bien non ! À ce jour, la fenêtre d’interrogation est revenue sur le site des Machines de l’île, tout en bas de la page ad hoc. Et elle fonctionne très bien.


01 janvier 2019

Adversité dans le ciel

À Rennes, huit personnes bloquées sur un manège à plus de 50 mètres de haut la nuit de la Saint-Sylvestre. Comme il ne s’est pas passé grand chose d’autre à l’heure du réveillon, voilà de quoi leur assurer leur quart d’heure de célébrité.

Les Nantais connaissent bien le manège en question, le Bomber Maxxx, qu'on a vu sur le cours Saint-Pierre.

Ce genre d’incident ne risque pas d’arriver avec l’Arbre aux Hérons. D’abord, il culminera à une altitude bien inférieure. Ensuite, il se trouvera dans un jardin public, et les jardins publics nantais, en cette saison, ferment à 17 heures, 17h30 ou 18 heures selon les cas. Enfin et surtout, ses constructeurs devraient être ceux du Grand éléphant de l’île de Nantes, lequel ne tombe jamais en panne. Normalement.