Derrière le cheval-dragon,
il y avait un loup. Voire plusieurs. C’est maintenant quasi-officiel. En
principe, Long-Ma était revenu à Nantes pour la pose d’un palanquin et la
formation d’ingénieurs chinois chargés de le manipuler (oui, des
ingénieurs : voilà une machine dont l’exploitation ludique va coûter
cher). Il devait ensuite repartir pour la Chine.
Son premier départ, l’an dernier, s’était fait sous l’œil
des caméras. Après l’énorme succès de ses sorties sur le site des Chantiers, on
en attendait au moins autant cette année, une belle cérémonie d’adieu pour son
embarquement. On risque d’attendre longtemps.
Car tout à coup, Long-Ma ne repart plus. « Long Ma
reste à Nantes », déclarait François Delarozière à Presse Océan le
25 août. Ridiculisant au passage Jean Blaise, qui la veille affirmait à France
3 : « il repart dans quelques jours ». Curieux
cafouillage ! Car un tel voyage se prépare à l’avance. On a pu lire dans
le supplément spécial d’Ouest France combien le voyage de Pékin à Nantes
via Tianjin, Busan et Zeebrugge avait été compliqué. Le retour ne devait pas
être plus simple. Inutile d’attendre le dernier moment en espérant trouver pour
le cheval-dragon un billet pas cher sur Lastminute.com.
Alors quoi ? La Chine n’en veut-elle plus, de cette
machine ? Ou bien la France refuserait-elle de la livrer pour quelque raison diplomatique ? Derrière Delarozière, il y a un mystère, derrière le cheval, y
a-t-il un Mistral ? En tout cas, le storytelling ne tombe pas
raccord avec la réalité : ça fait désordre.
Que va-t-il se passer à présent ? Une hypothèse :
on ne va plus parler de Long-Ma pendant un bout de temps. Mais tout à coup,
miracle ! Une fois le cheval-dragon oublié sortira de l’atelier de La
Machine une autre mécanique merveilleuse : le Minotaure. Puisqu’il est
terminé depuis longtemps, à en croire ce que disait François Delarozière l’an
dernier, on aurait bien aimé voir parader ensemble ces deux machines achetées
l’une par un mécène chinois, l’autre par la communauté urbaine de Toulouse. Mais
on parie que ce sera tantôt l’une, tantôt l’autre ?