S’il n’y a pas grand chose à attendre de la future monnaie complémentaire nantaise, peut-on au moins espérer qu’elle ne nous coûtera rien ? Hélas, l’addition n’est sûrement pas négligeable. Jean-Marc Ayrault, du temps où il était maire de Nantes et Pascal Bolo, adjoint au maire, ont consacré au projet de leur temps et de celui de leurs collaborateurs. Le projet a déjà fait couler une bonne dose d’encre et de salive, et donc, suppose-t-on, d’argent aussi à l’occasion de divers voyages d’étude, colloques et communiqués de presse.
« Le 7 mars dernier Jean-Marc Ayrault conviait les acteurs et partenaires potentiels de la monnaie de Nantes à Bâle, berceau du système WIR », relate ainsi le site
www.unemonnaiepournantes.fr. MM. Pascal Bolo, adjoint au maire, Jean-François Gendron, président de la CCI, Joël Fourny, président de la Chambre des métiers et de l'artisanat, Yannick Ducleux, vice-président de la Chambre régionale de l'économie sociale et solidaire, et Jacques Stern, directeur général du Crédit municipal de Nantes ont accompagné l’alors maire en Suisse.
Toujours au chapitre voyages, Pascal Bolo, Jacques Stern et Patrick Forgeau, conseiller spécial du maire de Nantes, sont allés recueillir l'aval d'un des secrétaires nationaux du syndicat italien CGIL, Danilo Barbi, sûrement indispensable pour la création d'une monnaie locale à Nantes. On suppose que la réunion a eu lieu à Milan, puisque le site
www.unemonnaiepournantes.fr (sous le titre paradoxal
« Ça se fabrique, ici et avec vous ») illustre l’information d’une photo de la galerie Victor-Emmanuel. Dommage qu'au lieu de se rendre en Italie en juillet ils n'aient pas profité du passage de Danilo Barbi à Nantes deux mois plus tôt, à l’occasion justement d’un colloque sur les monnaies locales organisé à l’École des Mines.
Le Crédit municipal va devoir créer une chambre de compensation dotée des équipements informatiques et du personnel ad hoc. D’ores et déjà il a créé le site web
www.unemonnaiepournantes.fr dont l’hébergeur, le concepteur et le rédacteur, respectivement OVH, Scopic et Partie de campagne, n’ont sans doute pas travaillé que pour la gloire. On suppose aussi que les conseils du professeur Massimo Amato, inspirateur du système, ne sont pas gratuits. Bref, tout ça mis bout à bout finit sans doute par représenter un budget coquet.