25 novembre 2012

Le modèle foireux de NDDL

Sous le titre « Place au Rotterdam aérien », Stéphane Pajot rappelle utilement dans Presse Océan d’aujourd’hui que le coup d’envoi du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes date du début des années 1970. Le sénateur Michel Chauty, pas encore éjecté de la mairie de Saint-Herblain par Jean-Marc Ayrault, réclamait alors la construction d’un nouvel aéroport international qui ferait de Nantes-Saint-Nazaire un « Rotterdam aérien de l’Europe ».

L'idée n'était pas en avance sur son temps. Les Néerlandais, bien sûr, avaient déjà pensé à faire Rotterdam à Rotterdam*. Ouvert en 1956, l'aéroport de Rotterdam est rapidement devenu un pôle important, avec de grandes dessertes internationales. Mais au moment même où le sénateur Chauty le prenait en exemple, son trafic commençait à reculer. Au point que pendant un quart de siècle, jusqu’en 2001, sa fermeture a été envisagée.

L’an dernier, cet aéroport censé être un modèle pour Notre-Dame-des-Landes a vu passer officiellement 1.158.420 passagers. Nantes Atlantique, 3.246.226 passagers.

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* Et la République d'Irlande y avait pensé avant eux, tentant de faire de Shannon un grand hub européen dès le lendemain de la Seconde guerre mondiale.

23 novembre 2012

Le CHU de Nantes sous les projecteurs

Mercredi prochain, la Chambre régionale des comptes procédera à la lecture publique de son jugement des comptes publics du Centre hospitalier universitaire de Nantes (Loire-Atlantique). Le contenu ? Mystère, mais vu les critiques adressées au CHU par le dernier rapport de la Chambre, on peut imaginer qu’il y avait du grain à moudre.

Et vu les fonctions actuelles de l’ancien président du conseil d’administration de l’établissement, Jean-Marc Ayrault, on peut imaginer que la presse nationale en rendra compte !

Le CHU de Nantes a désormais renoncé à son conseil d’administration au profit d’une structure à directoire et conseil de surveillance, celui-ci étant présidé par Patrick Rimbert. Mais il semble avoir eu autant de mal à mettre à jour son site web qu’à boucler ses comptes. Voici comment il présente son conseil de surveillance :

Extrait de la page http://www.chu-nantes.fr/instances-conseil-de-surveillance-6421.kjsp?RH=1211794848133
copiée le 23 novembre 2012 à 16h00. Cliquer sur l'image pour agrandir.

On constate donc que « à la date du 28 juin 2010 » (sic), M. Rimbert, « marie » (sic) de Nantes, occupait un fauteuil auquel il n’a en réalité accédé que cette année (en 2010, il n’était bien sûr que premier adjoint), avec pour vice-président… M. Rimbert, se représentant lui-même (sic), tandis que M. Ayrault siège toujours parmi les représentants des collectivités locales !
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Mise à jour au 26 novembre :
Le CHU est peut-être un peu brouillon, mais il est réactif : dès ce matin, il a modifié la page de son site web consacrée à son conseil de surveillance. Enfin... sa date de validité, du moins. Elle se présente désormais ainsi :
Extrait de la page http://www.chu-nantes.fr/instances-conseil-de-surveillance-6421.kjsp?RH=1211794848133
copiée le 26 novembre 2012 à 10h00.
Cliquer sur l'image pour agrandir.

Plusieurs jours encore s'écouleront avant que M. Rimbert devienne « maire » de Nantes, que la vice-présidence soit correctement attribuée à Gilles Retière en tant que président de la communauté urbaine et que Jean-Marc Ayrault disparaisse de l'organigramme.

19 novembre 2012

Bolopoly (7) : joujou coûteux

S’il n’y a pas grand chose à attendre de la future monnaie complémentaire nantaise, peut-on au moins espérer qu’elle ne nous coûtera rien ? Hélas, l’addition n’est sûrement pas négligeable. Jean-Marc Ayrault, du temps où il était maire de Nantes et Pascal Bolo, adjoint au maire, ont consacré au projet de leur temps et de celui de leurs collaborateurs. Le projet a déjà fait couler une bonne dose d’encre et de salive, et donc, suppose-t-on, d’argent aussi à l’occasion de divers voyages d’étude, colloques et communiqués de presse.

« Le 7 mars dernier Jean-Marc Ayrault conviait les acteurs et partenaires potentiels de la monnaie de Nantes à Bâle, berceau du système WIR », relate ainsi le site www.unemonnaiepournantes.fr. MM. Pascal Bolo, adjoint au maire, Jean-François Gendron, président de la CCI, Joël Fourny, président de la Chambre des métiers et de l'artisanat, Yannick Ducleux, vice-président de la Chambre régionale de l'économie sociale et solidaire, et Jacques Stern, directeur général du Crédit municipal de Nantes ont accompagné l’alors maire en Suisse.

Toujours au chapitre voyages, Pascal Bolo, Jacques Stern et Patrick Forgeau, conseiller spécial du maire de Nantes, sont allés recueillir l'aval d'un des secrétaires nationaux du syndicat italien CGIL, Danilo Barbi, sûrement indispensable pour la création d'une monnaie locale à Nantes. On suppose que la réunion a eu lieu à Milan, puisque le site www.unemonnaiepournantes.fr  (sous le titre paradoxal « Ça se fabrique, ici et avec vous ») illustre l’information d’une photo de la galerie Victor-Emmanuel. Dommage qu'au lieu de se rendre en Italie en juillet ils n'aient pas profité du passage de Danilo Barbi à Nantes deux mois plus tôt, à l’occasion justement d’un colloque sur les monnaies locales organisé à l’École des Mines.

Le Crédit municipal va devoir créer une chambre de compensation dotée des équipements informatiques et du personnel ad hoc. D’ores et déjà il a créé le site web www.unemonnaiepournantes.fr dont l’hébergeur, le concepteur et le rédacteur, respectivement OVH, Scopic et Partie de campagne, n’ont sans doute pas travaillé que pour la gloire. On suppose aussi que les conseils du professeur Massimo Amato, inspirateur du système, ne sont pas gratuits. Bref, tout ça mis bout à bout finit sans doute par représenter un budget coquet.

18 novembre 2012

Bolopoly (6) : la monnaie du hamster

Le « nanto » est plein de bonnes intentions, mais justement, l’enfer en est pavé. Une monnaie locale est censée faire tourner l’économie locale. On se dit que c'est plutôt bien et qu'au pire ça ne mange pas de pain. Mais cette vertu commerciale découle d’un vice monétaire : la monnaie locale n'est utilisable que localement. Après avoir fait l’euro, on va faire l’inverse.

Une fois qu’on détiendra de la monnaie nantaise, on ne pourra la dépenser que chez les fournisseurs qui acceptent la monnaie nantaise, qui eux-mêmes ne pourront la dépenser que… : je te tiens, tu me tiens par la barbichette. Le site web www.unemonnaiepournantes.fr explique « Comment ça marche » en dix questions. Il est très clair : adhérer au système, c’est facile. Il suffira de quelques clics. En revanche, il ne dit pas du tout comment on pourrait en sortir. Et a priori, on ne pourra pas. Le WIR, modèle officiel de la future monnaie nantaise, n’est pas convertible. Le RES belge, qui l’a aussi inspirée, ne l’est pas non plus. Dans les deux cas, la présence de gens qui voudraient bien sortir du système en récupérant leurs francs ou leurs euros provoque une sorte de marché noir.

On devra donc garder sa monnaie locale ? Oui et non : en fait, on devra s’en débarrasser d'urgence pour faire tourner le commerce. « L'objectif de chaque adhérent est (…) d’utiliser au plus vite sa monnaie locale » explique le site www.unemonnaiepournantes.fr. Cela risque même de devenir une obligation… quoique les promoteurs du système préfèrent ne pas le dire pour le moment. « Je ne pense pas que nous allons attirer les entrepreneurs en leur expliquant tous les moyens coercitifs qui seront mis en place » admet Pascal Bolo dans un entretien avec Thomas Savage, du magazine Fragil. Si l'argent ne vous brûle pas les doigts, on saura bien vous brûler les orteils...

La découverte du mouvement perpétuel a toujours été un fantasme favori des zozos inventeurs. Les promoteurs du nanto, du bolopoly, ou quel que soit le nom qu’on lui donne, voudraient que leur monnaie tourne sans cesse à toute allure. Avec les Nantais dans le rôle du hamster.

17 novembre 2012

Bolopoly (5) : une idée éculée ?

« L'idée est de créer une monnaie d'échange, une unité de compte, qui compenserait la crise de liquidités que connaissent les acteurs en ce moment », expliquait Jean-Marc Ayrault en décembre dernier à propos du projet de monnaie locale nantaise. C’est tout à fait conforme à l’objectif du WIR, la monnaie locale suisse régulièrement prise en exemple par les promoteurs du projet. « S´inspirant des théories du libéralisme économique, ses fondateurs ont voulu faire face à la pénurie d´argent liquide » confirme la Banque WIR elle-même.

Voir Jean-Marc Ayrault se situer dans la droite ligne du libéralisme économique est piquant. Cela indique assez que l’idée de la monnaie locale n’est pas nouvelle. Elle est même très ancienne puisqu’elle vise à retrouver l’esprit du troc. Au IVe siècle avant J.C., déjà, Aristote notait que la monnaie a trois fonctions : elle est à la fois unité de mesure, moyen d’échange et réserve de valeur. Tout le mal vient de cette dernière fonction.

Cette fonction de réserve de valeur (comme le pétrole est une réserve d’énergie) permet à l’argent de voyager dans le temps et l’espace, elle rend possibles le prêt et l’épargne. Mais elle facilite aussi le vol, l’avarice, la spéculation, etc. D’innombrables moralistes l’ont dénoncée. Et d’innombrables tentatives ont été faites pour s’en débarrasser. Le WIR est l'une d'elles. Cependant, comme le concède la Banque WIR, « les objectifs de réforme monétaire poursuivis dans les premiers temps par les fondateurs de WIR (...) ont été rapidement abandonnés ».

WIR, RES, Bartex ou Sol Violette, inspirateurs de la future monnaie nantaise
Honnêtement, les promoteurs du « nanto », ou quelque nom qu’on lui donne, ne prétendent pas faire œuvre novatrice : « complémentaires et locales, elles sont des milliers à fleurir, depuis toujours, de part le monde sous des formes multiples », note leur site web. Outre le WIR, il en cite trois : RES, Bartex et Sol-Violette. Le Sol*-Violette toulousain est surtout un support d’activités associatives. Bartex – rien à voir avec le graphiste David Bartex, auteur de la fresque de Royal de Luxe – est une affaire purement commerciale de gestion du troc interentreprises (en anglais barter). Après quinze ans d’existence, le RES belge stagne autour de 35 millions de RES (1 RES = 1 euro) de transactions par an mais a créé une branche française en 2010 (sous la houlette de Pierre et Edith T., spécialistes des faillites à répétition  dans la librairie, le commerce de gros, le lavage automobile, la restauration rapide, l’animalerie et le conseil en gestion).

La quasi-totalité de ces monnaies restent anecdotiques ; 27.000 BNotes (1 BNote = 1 dollar) circulent à Baltimore au bout de dix-huit mois d'existence, par exemple. La plupart sont éphémères. Quelques-unes sont des désastres. Mais Nantes est sûrement plus maligne que les autres.

16 novembre 2012

Bolopoly (4) : le monnayage à Nantes

Jusqu’à présent, la monnaie complémentaire nantaise avait pour nom de code : « nanto ». Ce nom ne rime pas seulement avec Ayrault et Bolo mais aussi avec Amato. Massimo Amato, professeur italien de 49 ans, est le « conseiller scientifique du projet nantais ».

Ce chercheur au charme transalpin, parfaitement francophone, enseigne l’histoire de la pensée économique et des institutions financières à l’université Bocconi (philosophe et historien, il n’est pas attaché au département de science économique de la prestigieuse université milanaise mais à son département d’analyse politique et de gestion administrative). Il préconise de remédier à la crise financière mondiale à l’aide de monnaies « eutopiques » locales, uniquement destinées à réaliser des échanges de biens et services locaux.

Massimo Amato a passé l’année universitaire 2009-2010 à l’Institut d’études avancées de Nantes (un organisme logé et financé par les contribuables de la métropole nantaise) et réside au CNAM des Pays de la Loire. Après lui avoir fourni le gîte et le couvert, Nantes lui offre à présent un terrain d’expérimentation. Le projet est un legs de l’époque Ayrault. Les coups de cœur, on l’a parfois noté, ont tenu une place importante dans la gestion municipale de Jean-Marc Ayrault – pour le meilleur ou pour le pire. Amato sera-t-il le Blaise de la finance locale ?

15 novembre 2012

Bolopoly (3) : l’esprit de Gesell

La référence officielle de la future monnaie « complémentaire » nantaise est le système WIR de Bâle, en Suisse, qualifié d’« expérience décisive ». C’est après une visite à la WIR Bank en mars dernier que Jean-Marc Ayrault a lancé la réalisation du projet.

Cette banque, note le site du projet nantais, a été « fondée en 1934, par des entrepreneurs suisses inspirés par Silvio Gesell ». Silvio Gesell  (1862-1930), économiste libertarien, a inspiré la création de plusieurs monnaies locales en Europe et en Amérique entre les deux guerres mondiales. Le WIR, seul à avoir prospéré, n'a pas tardé à s'écarter de ses enseignements sur un point majeur : l’intérêt. Pour Gesell, l’argent ne devait pas produire d’intérêts mais au contraire perdre de la valeur progressivement, ce qui inciterait à le dépenser au plus vite.

La monnaie nantaise devrait être plus fidèle à Gesell que le WIR lui-même puisque, indique le directeur du Crédit municipal cité par Ophélie Lemarié dans Nantes Passion, « on n’a pas le droit de la stocker pour obtenir des intérêts ». Il est même envisagé d’imposer des pénalités à ceux qui ne dépenseraient pas assez vite, conformément au mécanisme de la perte de valeur, ou fonte, imaginé par Gesell (...et qui rapporterait de l’argent au Crédit municipal).

Gesell a exposé ses idées dans L’Ordre économique naturel. Il y explique ainsi les principes fondateurs de ses théories économiques :
« La prospérité du genre humain, comme celle de tous les êtres vivants, exige avant tout que la sélection s’effectue selon les lois naturelles. Or ces lois veulent la concurrence. Seul le triomphe de la concurrence économique peut ouvrir à l’humanité la voie d’un développement profitable de l’eugénisme. Pour recueillir tout le merveilleux effet des lois de la sélection naturelle, il faut établir l’ordre économique de telle manière que la concurrence s’exerce comme le veut réellement la nature ; c’est-à-dire avec les armes fournies par la nature ; tout privilège étant exclu. Il faut que les succès remportés par les compétiteurs soient dus exclusivement à leurs qualités innées. Ce n’est qu’à cette condition que les causes de succès seront transmises à la descendance et amélioreront les caractères généraux du genre humain. (…) Alors nous serons en droit d’espérer qu’avec le temps, l’humanité se déchargera du fardeau des êtres inférieurs, fardeau que lui ont imposé des milliers d’années de sélection faussée par l’argent et les privilèges. Nous serons en droit d’espérer que le pouvoir échappera des mains de ceux qui détiennent les privilèges et que l’humanité, conduite par les plus nobles de ses fils, reprendra son ascension depuis longtemps interrompue, vers des buts divins »
Aïe, aïe, aïe...

14 novembre 2012

Bolopoly (2) : la confiance ne règne pas

La future monnaie locale nantaise est une monnaie « complémentaire ». « Comme son nom l’indique, elle n’a pas vocation à remplacer l’euro » croit nécessaire de préciser le site ad hoc créé par le Crédit municipal de Nantes. Dommage, imposer une monnaie made in Nantes à la place de la monnaie commune européenne, ça aurait eu du panache.

Mais ça viendra peut-être. Le modèle officiel du projet est le WIR, monnaie locale bâloise. « C´est la crise économique mondiale de 1929, qui atteindra son paroxysme en 1934, qui est à l´origine de la fondation de WIR », explique la Banque WIR, gestionnaire du système.

Le projet nantais recueille d’ailleurs la chaude approbation de John Robb, ancien ingénieur en aéronautique devenu spécialiste des collectivités « résilientes », capables de faire face aux plus grands désastres. « L’effondrement au ralenti de l’Union européenne a conduit la ville de Nantes, en France, à prendre des dispositions pour rendre son économie plus résistante », écrit-il dans son blog Resilient Communities. « Si les économies du dollar et de l’euro plongent dans la dépression, une monnaie locale comme le nanto peut maintenir en vie l’économie locale*. » (Cela pourrait être encore pire, notez bien : John Robb tient aussi le blog Global Guerillas, dont le titre est un programme à lui seul.)

Face à un risque d'effondrement économique, les anciens collaborateurs de Jean-Marc Ayrault s’apprêtent à reproduire à Nantes ce qui s’est fait ailleurs au paroxysme de la crise de 1929 : c’est dire s’ils ont confiance dans la politique dirigée par l’actuel Premier ministre !
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* “The slow motion collapse of the EU has led the city of Nantes, France to take steps to add resilience to its economy. If the dollar and euro economies fall into depression, a local currency like the nanto can keep a local economy alive.”

13 novembre 2012

Bolopoly (1) : un nom pour la monnaie nantaise

Nantes veut créer une monnaie locale bien à elle. Le projet est mené tambour battant. Annoncée en 2006, la monnaie pourrait être disponible mi-2013. Sept ans de gestation : c’est bien mieux que les quatorze ans du Mémorial. Le projet est porté par Pascal Bolo, adjoint au maire de Nantes et inspecteur des impôts de profession. Mais cet argent-là restera dans la poche des contribuables (façon de parler, bien sûr, puisqu’il sera virtuel).

« L’idée s’inspire d’une expérience menée à Bâle, en Suisse, depuis 1934 », explique Ophélie Lemarié dans l’article qu’elle a consacré à ce montage (Nantes Passion, octobre 2012). Une « expérience » qui s'étale sur plus de trois-quarts de siècle est-elle concluante ? D’une certaine manière, oui : au contraire de bien d’autres, le WIR bâlois a réussi à survivre, ce qui n’est déjà pas mal. En fait, le système s’est même beaucoup élargi depuis que l’établissement qui le gère s’est transformé en banque « normale ».

La ville de Nantes lance après-demain sur son site www.unemonnaiepournantes.fr  un concours d’idées pour trouver le nom de sa future monnaie. Jusqu’à présent, il était question de l’appeler Nanto. Mauvaise pioche : il existe une Nanto Bank au Japon. Son cours de Bourse a chuté de moitié entre mai 2007 et mai 2012. Nanto désigne aussi un art martial imaginaire mais ultra-violent pratiqué dans certains mangas japonais. C’est enfin le nom japonais de la constellation de la Louche, l’une des vingt-huit constellations de l’astrologie chinoise. On imagine le slogan : Nanto, la monnaie louche et brutale !

On peut faire bien mieux : en hommage à son promoteur, nommons cette monnaie Bolopoly !

06 novembre 2012

Le web dément Jean-Marc Ayrault

Dans son message de vœux pour 2012, Jean-Marc Ayrault avait affirmé que « Nantes est la seconde ville du web ». On s’en était étonné ici. En effet, l’alors maire de la ville n’avait  apporté aucun début de preuve pour justifier son cocorico. EntrepreNantes avait fait un effort louable mais pas très fructueux pour combler le vide. Hélas, depuis lors, l’affirmation a été démentie par de nombreuses observations.

Et en particulier par le baromètre mensuel Collectivités territoriales & réseaux sociaux de l’Institut Edgar Quinet, une organisation créée « par des élus pour les élus » et qui compte parmi ses fondateurs l’un des ministres du gouvernement actuel, Vincent Peillon.

Créé voici quelques mois, le baromètre « analyse la présence et l'activité des collectivités territoriales françaises sur Twitter et Facebook ». Pour le mois d’octobre, parmi les villes françaises, Nantes se classe 4ème derrière Paris, Bordeaux et Toulouse pour le nombre de followers sur Twitter mais ne figure même pas dans le top-ten des pages Facebook.

Comme pour souligner le trait, la Loire-Atlantique fait nettement mieux dans la catégorie départements : elle se classe deuxième sur Twitter et quatrième sur Facebook. Les Pays de la Loire, au contraire, sont totalement absents du classement des régions. Cruel constat : la Bretagne, elle, est numéro 1 sur Twitter.