20 avril 2019

Si la flèche de la cathédrale de Nantes pouvait donner son avis sur celle de Notre-Dame-de-Paris

À peine la charpente éteinte, c’est la polémique qui s’enflamme autour de Notre-Dame-de-Paris : faut-il reconstruire à l’identique la flèche de la cathédrale ou bien la remplacer par une structure « contemporaine » ?

La notion de « contemporanéité » est ici relative. La flèche disparue n’était pas vraiment de son temps : d’aspect médiéval, elle avait été construite au 19e siècle par Viollet-le-Duc. Mais l’histoire n’est pas obligée de bégayer.

Les Parisiens écoutent rarement les provinciaux. Quand même, pour ce qui est de restaurer une cathédrale, Nantes possède une expérience précieuse depuis l’incendie de janvier 1972. Il faut croire que l’opération a été bien menée puisque vers 2010-2011, le site web de la mairie de Nantes a longtemps affiché le texte suivant :

Nantes, une ville de patrimoine
Le patrimoine, comme trace visible dans le paysage, représente souvent ce point d'ancrage de la mémoire qui fonde l'identité d'une ville. La flèche de la cathédrale témoin des temps anciens, la grue de chantier dressée sur le bord du fleuve, l'architecture audacieuse du nouveau palais de justice , autant d'édifices qui, dans leur diversité, fondent l'identité et « la Forme d'une ville » (Julien Gracq).

Le texte était-il de Jean-Marc Ayrault lui-même ? La référence à Julien Gracq pourrait le laisser penser. En tout cas, on note que parmi les éléments du patrimoine nantais cités à l’intention des internautes, le tout premier est « la flèche de la cathédrale témoin des temps anciens ». Une flèche si bien restaurée, donc, que l’illusion est parfaite : on la croirait ancienne.

Serait-ce la voie à suivre pour Notre-Dame-de-Paris ? Des fois, les Parisiens ont raison de ne pas écouter les provinciaux. La cathédrale gothique de Nantes n’a jamais eu de flèche. Sauf dans l’imagination de la mairie.

P.S. Pour ceux qui douteraient que le service de communication de la Ville de Nantes ait pu se livrer à une telle pitrerie, Wayback Machine permet de vérifier l'historique de la page (merci à Marc pour avoir fait la recherche). On constatera que la mention a été présente au moins à partir du 23 janvier 2010 (pas de sauvegarde plus ancienne).

15 avril 2019

L’Arbre aux Hérons, ou le pas de côté superlatif

Ça c’est du pas de côté !
Faudra-t-il invoquer le
sorcier de Herbert Ward
pour boucler le projet
de l’Arbre aux Hérons ?
Nantes adore les décalages : au nom de ce postulat, Le Voyage à Nantes nous a imposé l’Éloge du pas de côté, statue de Philippe Ramette érigée place du Bouffay. L’Arbre aux Hérons pourrait porter l’éloge au superlatif. Car ses promoteurs multiplient les pas de côté dans le temps, l’espace, les finances et l’architecture du projet. 

Dès 2007, ils le présentaient comme pratiquement bouclé. Il ne restait qu’à prendre une décision. L’heure de la décision approche : elle devrait être prise dans deux mois par le conseil métropolitain. Or la valse à mille temps ne semble pas finie ! L'Arbre est devenu un banian ; demain un baobab, après-demain un térébinthe ? 



10 avril 2019

Patron intermittent pour un voyage permanent

Jean Blaise « pense de plus en plus à ce que l’on appelle le Voyage permanent », c’est-à-dire faire venir des touristes à Nantes toute l’année et pas seulement en été.
C'est un aveu d'échec ! Car telle était la mission du Voyage à Nantes dès sa création en 2012… Si Jean Blaise l’a oublié, c’est peut-être qu’il a la tête ailleurs : comme il le dit lui-même, il est très occupé par Un été au Havre.