L’avenir du miroir d’eau nantais paraît inéluctablement
écrit : à deux pas du Bouffay, il sera l’exutoire naturel des pochards et
de leurs prédateurs à la sortie des bars de nuit.
Plus d’un habitant du Bouffay ou de l'île Feydeau s’en réjouira. Les « débordements
à répétition » décrits par Mathieu Gibet dans Presse Océan
samedi dernier trouveront à s’épancher un peu à l’écart des lieux habités.
Urine, vomi et flaques de sang seront dilués par l’eau du miroir. Mais, si l’on
veut que celui-ci demeure un endroit où emmener enfants et touristes dans la journée, un coûteux
nettoyage quotidien des espaces verts environnants s’imposera pour éliminer
étrons, seringues et autres éclats de verre.
La mairie de Nantes ne pourra pas dire qu’elle ne savait pas. Le miroir d’eau de Bordeaux attire les touristes le jour mais une
toute autre faune la nuit. « Presque victime de son succès, ce récent
"monument bordelais" fait face quotidiennement à de nombreuses
incivilités et comportements irresponsables », déplore la ville sur son site web. « Très
fréquents, les rassemblements festifs à même le miroir laissent souvent un
triste spectacle. Pourtant, des bacs à déchets sont installés de part et
d’autre du miroir d’eau et un arrêté municipal interdit formellement l’usage de
contenants en verre dans ce secteur des quais. Une signalétique spécifique le
souligne et la police verbalise toute personne en possession de bouteille en
verre à cet endroit. Malgré ces appels répétés, les services de la municipalité
restent confrontés chaque jour aux trop fréquents bris volontaires de
contenants en verre sur le site du miroir. »
Nantes a voulu imiter Bordeaux en créant son miroir
d’eau ? Elle l’imitera jusqu’au bout.