14 mars 2017

Nantes Métropole veut surveiller les opposants notoires sur le web

Johanna Rolland communique sur la vidéoprotection. Encore une façon de tuer le père ? Jean-Marc Ayrault avait toujours dit qu’il n’en voulait pas. Ce qui n’avait pas empêché l’installation des dizaines de caméras d’InfoCirculation™. Vous passez place du Cirque ? Rue de Strasbourg ? Pont de Pirmil ? Place de la Croix-Bonneau ? Souriez, vous êtes filmé !

Prudence, on vous observe
« Les caméras seront uniquement positionnées sur l’espace public et non sur des bâtiments privés ou municipaux », assure-t-elle. Cet « uniquement » signifie-t-il qu’on va retirer, par exemple, la douzaine de caméras surveillant le Mémorial de l’abolition de l’esclavage ? Car oui, en principe hostile aux caméras, Jean-Marc Ayrault en a quand même truffé ce monument cher à son cœur. Ce qu’une signalétique trop modeste se garde de proclamer.

La vidéoprotection dont parle Johanna Rolland n’est donc pas une nouveauté. À ce stade, d’ailleurs, il s’agit uniquement d’une étude sur une possible évolution des équipements. Pourquoi en parler, alors ? Peut-être pour détourner l’attention d’une surveillance moins visible mais plus ambiguë, qui ne vise pas les délinquants mais les opposants.

Les bad buzzers identifiés 

Nantes Métropole vient de publier un appel d’offres pompeusement intitulé « Marché d'accompagnement stratégique et opérationnel sur les contenus numériques (sites et réseaux sociaux) de la Ville de Nantes et de Nantes Métropole ». Nantes est déjà très présente sur le web, elle possède plusieurs sites, des applications, une page Facebook, etc. Mais il faut croire que Johanna Rolland juge insuffisant le travail de ses communicants : la consultation porte sur les « contenus » et non sur la technologie. Comme le précise le cahier des clauses techniques particulières, la ville veut « élaborer une stratégie de présence et d’influence sur les espaces numériques ».

Une stratégie d’influence ? En termes moins techno, cela s’appelle « propagande ». Et ce n’est pas tout. Parmi les missions du prestataire de Nantes Métropole figurent aussi les deux tâches suivantes :
  • « Alerting : remontée d’alerte en cas de bad buzz, de rumeurs ou de mentions négatives concernant Nantes sur les réseaux sociaux et les médias en ligne ».
  • « Identification d'influenceurs thématiques sur Twitter, Facebook, Instagram et Youtube ».
Ça ne vous rappelle rien ? Il y a dix ans de cela, Jean-Marc Ayrault avait entrepris un fichage des « opposants notoires ». Il comptait pour cela sur les  militants socialistes. Faute de militants peut-être, Johanna Rolland, s’apprête à ficher ses opposants en ligne aux frais des contribuables. Le montant du marché pourrait s’élever jusqu’à 1.920.000 euros hors taxes.

19 commentaires:

  1. Jobarde Rollande14 mars 2017 à 14:06

    Quand la com ne prend pas la meilleure défense reste l'attaque. Donc toutes informations et avis dissonants seront traqués par les cyber-gardiens de la renommée nantaise.

    Le flicage commence certainement par ce blog et les auteurs de posts qui seront traqués et dont les arguments seront contrés par de rudes gardiens de l'image de plaquette immobilière de Nantes.

    "L'Arbre aux Héros" deviendra l'emblème des thuriféraires de la métropole. Le coryphée veillera à l'unisson des voix. La Présidente et Maire n'est pas une apparatchik, elle l'affirme et le confirme. Le directeur de l'information et relation au citoyen doit se frotter les mains, la chasse aux contradicteurs et aux déviants est lancée. La cyberguerre nantaise vise certainement à éloigner la menace des influenceurs russes sur les prochaines échéances électorales. L'enjeu est de taille, Nantes abrite des starts up spécialisées dans l'espionnage du web et des dissidents, souvenez-vous de l'affaire Amesys....

    RépondreSupprimer
  2. http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2012/09/20/cercle_54555.htm

    Le contrôle des réseaux sociaux pour éviter les émeutes ?
    Le blocage partiel ou complet des réseaux sociaux est une réponse simple des régimes autoritaires qui n'est pas toujours efficace. La surveillance et l'écoute des réseaux sociaux sont une réponse plus adaptée des démocraties.

    (!!!????°

    RépondreSupprimer

  3. @nonyme précédent,

    Prenons le problème dans l'autre sens :
    "Le contrôle des réseaux sociaux pour créer des émeutes". Les Printemps arabe en sont un exemple, un fameux regroupement d'ONG apatrides en est un autre etc...

    RépondreSupprimer
  4. C'est justement à force de vouloir tout contrôler que les émeutes et les manifestations explosent et/ou exploseront.
    Le printemps nantais a déjà commencé à sévir le 25 Février dernier.

    Quand on voit la rapidité avec laquelle les infos circulent qu'il serait déjà trop tard pour réagir.
    Le net est fait d'un nombre infini de tuyaux et donc impossibles à surveiller...

    De plus, quand on essaie d'enfermer une bête dans une cage, on la rend folle et surtout incontrôlable.
    Vous l'aurez compris : il suffit de libérer toutes les bêtes en cage pour renverser les élus et autres dirigeants.

    ça me rappelle le film "The Island" : toute une population infantilisée pour la contrôler mais il suffit d'une anomalie pour faire exploser le système...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @cyrille44

      Par "contrôler" il fallait comprendre "manipuler" l'opinion des rézoçociés en les montant, par exemple, contre leur propre gouvernement pour les déstabiliser. Ainsi les ingérences extérieures se font plus discrètes...



      Supprimer
  5. Ca va de pair avec cet article OF. On ne se demande pas qui va encore casquer.

    "La métropole va acheter des données de téléphonie mobile. Elle veut mieux comprendre les flux de déplacements dans l'agglo. Et jouer le Big brother du Big data ? Éléments de réponse."
    http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/l-agglo-un-oeil-sur-vos-donnees-telephoniques-4859463

    C'est un climat de quasi guerre civile disait le candidat mis en examen de la présidentielle. Ce sont les méthodes de la CIA mises en oeuvre par des politocards paranos.

    RépondreSupprimer
  6. Garde à vous les commentateurs, @VertCocu va vous traiter de conspirationnistes !

    RépondreSupprimer
  7. Facebook : Goebbles en a rêvé, Zuckerberg l'a fait !

    RépondreSupprimer
  8. Un revers de fortune m'oblige à considérer l'avenir sous un angle qui, il y a quelques mois seulement, m'aurait paru déshonorant. J'envisage très sérieusement de proposer mes services pour un poste de délateur. N'étant hélas plus trop au fait des dernières technologies de la communication, ni du fonctionnement des réseaux sociaux, je pense me spécialiser dans le renseignement humain direct, en immersion, old scholl (je suis bilingue, voyez-vous). Rien ne vaut le petit commerce de proximité.
    Vous ne m'en voudrez pas, Monsieur Jelure, de me servir de votre blog comme d'un relais auprès de mon futur employeur : la Mairie, certainement, vous lit régulièrement, et pourrait juger de mon dévouement, ainsi que de mes compétences. Vous profiterez alors, en tant qu'agent double, d'un traitement de faveur dans votre futur camp de redressement. On est jamais assez prévoyant.

    - Un individu de sexe masculin, la quarantaine, portant une veste de cuir noir, a craché par terre, hier soir, rue de Strasbourg, à quelques mètres de l'entrée de l'Hôtel de Ville. Je l'ai pris en photo, de dos hélas (il était plutôt costaud). Je conserverai l'image pour permettre des recoupements avec les caméras de surveillance.
    - Une jeune femme ivre, accompagnée de plusieurs individus tout aussi ivres qu'elle, ainsi que de nombreux chiens, a crié : "P., c'est tous des bourges, dans c'te ville !" Plusieurs personnes l'ont entendu, dont peut-être des porteurs de projets influents. La scène c'est déroulée près du Starbucks Café, rue de la Marne. Je pourrais parfaitement la reconnaître.
    - Mon boulanger a déclaré, sur un ton assez haineux, lors du passage de deux agents ASVP :"Ils sont toujours là, ceux-là, à 14 heures !" Deux vieilles personnes étaient présentes, qui ont acquiescé. Je connais le nom de ce commerçant et, bien sûr, l'adresse du comptoir conspiratif derrière lequel il officie, lorsque sa femme est en pause. Je le soupçonne d'avoir une sensibilité poujadiste, et de voter en conséquence...

    Voilà, vous pouvez juger sur pièce(s). Je ferai connaître mes prétentions (en k€ brut) d'ici quelques jours, et communiquerai quelques nouvelles informations capitales.

    Merci de ne pas me censurer, Monsieur Jelure, sinon je vous dénoncerai par lettre anonyme. On entrave pas impunément la justice et la démocratie !

    Jean-Yves K.

    RépondreSupprimer
  9. Jean-Yves K, tous mes voeux vous accompagnent dans ce noble projet. Mais vous êtes conscient, j'en suis sûr, que la concurrence est rude...

    RépondreSupprimer
  10. - Un homme qui se dit "architecte, mais sans chantier en cours", a affirmé qu'il est impossible d'être sélectionné localement "même pour une malheureuse rénovation" sans être encarté au P.S. Les projets d'importance étant réservés aux soutiens politiques, ou bien aux stars dont les courbes gracieuses s'affichent en couverture des magasines. L'individu est de petite taille, chevaux noirs légèrement bouclés, il porte des lunettes en écaille. Il parlait d'une voix nasillarde à la terrasse du Café le Flesselles - établissement par ailleurs très bien fréquenté. Il a ensuite fait une remarque désobligeante à une jeune fille d'origine roumaine, qui se proposait de lui échanger un sourire contre un ou deux euros. Je l'ai photographié une bière à la main (la troisième d'une longue série).
    - Lors d'un vernissage récent, organisé par une galerie avec vue sur l'eau, une artiste a déclaré qu'un de ses projets, proposé au Van il y a quelques années, n'a pas été sélectionné pour des raisons autres que qualitatives. Revendiquer une sexualité alternative représenterait, selon elle, un avantage pour le bon déroulement d'une carrière. Elle a utilisé un vocabulaire fortement péjoratif, évoquant la pratique masculine de la sodomie. Son entourage de circonstance semblait approuver. Je ne la connais pas personnellement, mais je l'ai déjà vu s'empiffrer lors de cocktails semi-mondains. Entre deux âges, blonde et plutôt corpulente, elle semble, l'alcool aidant, d'abord facile. Je pourrai, à l'occasion, entrer en contact avec elle, pour évaluer son degré de proximité d'avec le groupuscule extrémiste dénommé "Sens commun".
    - Début d'émeute, rue Dobrée : de nombreuses poubelles ont été regroupées, pleines, voire même débordantes, pour empêcher la libre circulation des véhicules. Les détritus pourraient servir de munitions lors de batailles rangées contre la police. L'ensemble des habitants du quartier qui semblent agir en concertation. Le mode opératoire est inédit : la lenteur de le manœuvre, sa discrétion, conduisent à une quasi-invisibilité du blocage - jusqu'à l'explosion finale. La Commune Libre de Dobrée pourrait bientôt être décrétée, actant de manière irréversible la sécession. Une nouvelle ZAD en perspective, à quelques centaines de mètres de la Mairie.

    Jean-Yves K.

    RépondreSupprimer
  11. Contrôler, comme vous y aller.

    Le dessein de cette consultation est autre, comme il l'indique lui-même :

    "La priorité de la Direction Générale à l'Information et à la Relation au Citoyen mutualisée Ville de Nantes/Nantes Métropole (DGIRC) est de développer une information et une relation transparente et sincère avec le citoyen pour lui permettre, autant qu'il le souhaite, de vivre pleinement une citoyenneté active, responsable, contributive, dans la construction de l'intérêt général."

    Développer une information et une relation transparente et sincère avec le citoyen.

    Peut-on débattre du bien fondé de l'emplacement du futur CHU à l'emplacement du MIN sur un terrain alluvionnaire qui va engendrer des surcoûts prévisibles pharaoniques et un accès problématique pour maintenir le plus gros employeur nantais et des électeurs potentiels intramuros?

    "Par ailleurs, le fait métropolitain s'affirmant de plus en plus auprès des habitants de la métropole, interroge la vision à moyen terme des moyens d'information, d'échanges et d'offres de services à déployer pour les années à venir."

    Effectivement le fait métropolitain s'affirme, mais surtout s'impose sans jamais en référer au citoyen, qui demande de lui même à ce que ce changement d'échelle ne produise pas les économies de gestion qu'il est sensé produire.

    "Une des premières réalisations du mandat, NantesDansMaPoche, lancée par Nantes Métropole au printemps 2015, est une application mobile de services liés au quotidien en mobilité, hyper personnalisable par les mobinautes. Cette application totalement positionnée « Métropole facile » connaît un véritable succès avec 65 000 téléchargements, soit plus de 10 % des habitants métropolitains. Ce succès d'usage exceptionnel au sein des collectivités territoriales, construit vraisemblablement une vision de l'évolution des moyens de relation entre les institutions et leurs habitants."

    Faudrait vérifier les chiffres, si jamais le décompte a été confié au VAN ou aux Machines, il se pourrait que quelques erreurs se soient glissées. Ca sert à quoi au fait ce gadget? A savoir que l'on va passer 3/4 h dans les embouteillages comme d'habitude, que le tram sera bondé comme d'habitude, que les aménagements cyclables seront impraticables et dangereux comme d'habitude... Quant à la ville facile, il y a des parallèles peu flatteur qui remettent en exergue les ruelles du quai de la Fosse.

    "En termes de posture, Nantes est une ville audacieuse qui innove dans ses politiques publiques que ce soit sur le dialogue citoyen, sur la culture, sur sa dynamique économique, sur son urbanisme, sur les transitions écologiques ou démocratique…"

    Tout est dit "En termes de posture". Voila donc la définition d'une ville et communauté urbaine qui se définit par sa posture. Le coq gaulois aussi se définit par sa posture, chantant perché sur son tas de fumier. Doit-on reparler des mascarades de green washing et green painting, dialogue sur la Loire etc.

    "Face au changement de société auquel on assiste, Nantes se veut être un laboratoire national et européen sur la transformation de son territoire, sur la transformation du rapport entre les citoyens, habitants, usagers et les élus / institutions. Il en est de même pour sa stratégie de communication où l'innovation et l'audace doivent être au cœur de la réflexion et du faire pour répondre aux nouvelles aspirations des habitants."

    On comprend qu'il soit essentiel de surveiller la forme quand le fond manque et s'apparente au tonneau des danaïdes. Pour l'instant la ville s'est surtout illustrée comme un laboratoire pour la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie en matière de répression policière.

    RépondreSupprimer
  12. Savoir combien de temps on va poireauter n'est qu'une mince consolation mais ça permet quand même d'organiser son temps.
    Voilà ce que c'est : à force de baratinage tous azimuts, même ce que Nantes Métropole fait de bien paraît douteux ! C'est un peu le syndrome de "Pierre et le loup" : à force de crier au génie sans avoir rien de sérieux à montrer, NM est de moins en moins crédible, même quand il y aurait de la matière. (Bon, je ne prétends pas que Nantes dans ma poche relève du génie, des applis de mobilité, il en existe des milliers à travers le monde, mais c'est quand même positif -- sous réserve d'une vérification des chiffres, comme vous dites.)

    RépondreSupprimer
  13. Il un autre aspect positif.

    Lire ce genre d'accumulation de propos lénifiant, paré des bonnes intentions, avec des accents conquérants de type entrepreneurial 3.0, permet de s'évader d'une réalité qui peut être différente.

    Une oeuvre de fiction qui n'est ni plus ni moins que la suite de la fable pour enfant, Jean-Marc 1er réveilla la belle endormie d'un tram langoureux.

    Par contre, le retour à la réalité est rude. Quand l'émerveillement dans le regard de l'enfant s'est estompé et que l'on ose à peine imaginer qu'ils nous prennent à ce point pour des jambons.

    A titre informatif et bassement terre à terre, il y a déjà un pôle opérationnel de 14 personnes pour animer la propagande commune municipale et métropolitaine, sans compter les "encadrants" normalement plus nombreux (dont le dircom assez discret, mais normal pour une éminence grise) auquel il faudrait adjoindre l’effectif de l'attributaire de l'appel d'offres en cours qui s'engage à être disponible quasiment 24/24 par contrat.

    En équivalent temps plein métropolitain ça doit représenter une couverture impressionNantes.

    RépondreSupprimer
  14. Des chiffres convaincants sur la kermesse jeanblaisienne sont introuvables. Auriez-vous un joli tableau Exel ratissant large mais precis : de la serveuse de bière au Muscadet chez LU, cantine et consorts, les émoluments des huiles frelatées, le coût des grosses légumes même pas bio, caisses de champagne, rallonges perpétuelles et exceptionnelles etc...?

    Suis tombé la tête la première dans une recherche frénétique de ratios population/agents municipaux. Ouf, tout va bien... Nantes et ses 4500 ou 4900 agents selon sources, serait dans la moyenne avec un quotient de 60. Une histoire de climat ? Non ! Marseille : 70 et Toulouse : 58. Hors compétition Paris : 44 agents par habitant, ça commence à être chô pour le contribuable ! N'ai pô détail des chiffres avancés : pas de dénombrement donc, ils en deviennent moins intéressants mais...

    http://actu.cotetoulouse.fr/mairie-de-toulouse-toulouse-metropole-450-agents-sont-payes-sans-travailler_6766/

    ...La ville rose dénombre 450 à 560 agents au mal-être de se voir rémunérés en restant chez eux. Pas de panique, je ne vais pas bouffer du fonctionnaire : à Nantes, une régie municipales de l'eau voire un enlèvement des ordures ménagères sembleraient être des atouts. Et ce, malgré une prolifération de rats en surface due à un ramassage aléatoire ces derniers jours, nous pourrons y revenir...

    RépondreSupprimer
  15. Hélas non, je ne détiens pas le "vrai" bilan de Nantes Métropole et de ses pseudopodes -- car nos édiles ont multiplié les structures, notamment les sociétés publiques locales, qui dressent un rideau de fumée devant les chiffres. Qu'ils ne présentent pas toujours de manière homogène : on présentera volontiers les dépenses en HT et les recettes en TTC !
    Sur les régies municipales, je ne m'avancerai pas, mais on a vu plus d'une ville, ailleurs, confier certains services publics à des délégataires ou à des concessionnaires au moment où de gros investissements allaient devenir indispensables. Ainsi, l'augmentation inévitable des tarifs était imputée au "secteur privé". Une fois les investissements amortis on pouvait revenir à un système de régie.

    RépondreSupprimer
  16. Votre enthousiasme en faveur d'un service de l'eau géré, exemple par Véolia, a tout de même ses limites. En effet, une entreprise mandatée en DSP ne peut décemment à la fois, rémunérer ses actionnaires, faire sa pub, réaliser des investissements et entretenir les installations. Et l'on connaît tous ici les priorités d'une firme cotée...

    Comparaison, à coup sûr, n'est pas raison mais des frais de gestion s'élevant à 20% dans les assurances privées et chutant à 6 ou 7% pour notre Sécurité Sociale posent problème.

    Ci-après des données concernant le ramassage des ordures ménagères, sujet mieux connu malgré les chiffres anciens proposés : il y a encore une quinzaine d'années, deux rippeurs de la ville de Nantes balançaient quotidiennement 800 bacs au cul d'une benne, un seul rippeur chez Véolia (encore eux) 1100 !! Le montant moyen de la taxe* ou de la redevance est sensiblement le même partout en Loire-Atlantique, quel que soit le prestataire à quelques exceptions près...

    Dans votre exemple, le privé peut bien pour une fois mutualiser en fonds propres ne serait-ce que pour se faire un max de beurre rapidement et cela durant 20 ans !


    * Elle a même baissé en automne dernier à Nantes !

    RépondreSupprimer
  17. Mon "enthousiasme", comme vous dites, ne concernait que cette considération politique : quand des investissements deviennent indispensables, et qu'il va donc falloir les payer, certaines municipalités préfèrent déléguer la tâche à une entreprise privée à laquelle on imputera l'augmentation des tarifs. Cela coûtera plus cher au final ? Possible... Le supplément est alors une sorte de financement politique occulte : faire payer l'usager plus cher pour éviter aux élus d'assumer une responsabilité.

    RépondreSupprimer
  18. La baisse de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères n'est pas due seulement au hasard (et c'est une mince consolation au regard de l'augmentation des taxes foncières):

    La Chambre régionale des Comptes avait relevé une "petite" anomalie consistant à prélever depuis 2005 pour un centre de traitement qui n'a jamais vu le jour.

    "La chambre relève que les résultats de fonctionnement excédentaires résultent pour partie de la fixation, en 2005, d’un montant de taxe d’enlèvement des ordures ménagères prenant en compte le financement de la construction d’un nouveau centre de tri. Or la collectivité a abandonné ce projet en 2009. Pour autant, la tarification du service n’a pas été modifiée. Le budget annexe « déchets » est certes voté en équilibre (le montant des recettes est égal au montant des dépenses) mais cet équilibre n’est qu’apparent car le montant des dépenses inclut des travaux qui, en réalité, ne seront pas réalisés. De 2009 à 2014, par cet artifice budgétaire, le budget principal de la collectivité a irrégulièrement bénéficié, chaque année, de recettes d’un montant de 5 à 7 M€."
    https://www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/Un-rapport-d-observations-concernant-Nantes-Metropole

    RépondreSupprimer