Ça sent le roussi selon Fabrice Roussel : la société publique locale (SPL) Le Voyage à Nantes s’attend à 730 000 euros de déficit en 2023 (Presse Océan du 6 février et Ouest-France du 7). Pourquoi cette alarme ? La situation avait été bien pire en 2014 et pas meilleure en 2017, et l’on ne se souvient pas que l’actuel président de la SPL et premier vice-président de Nantes Métropole l’ait crié sur les toits à l’époque.
Le tourisme est reparti de plus belle après la pandémie et Le Voyage à Nantes compte sur une bonne fréquentation en 2023. Or ses deux grosses sources de revenus, Les Machines de l’île et le musée d’histoire de Nantes, viennent de relever leurs tarifs ou vont le faire, à hauteur respectivement de 11,76 % et 12,5 %, soit bien plus que l’inflation. La dégradation des comptes prévue ne vient donc pas tant d'une baisse des recettes que d’une hausse des dépenses.
Plus exactement, Fabrice Roussel prévoit d'augmenter fortement les salaires : les frais de personnel bondiraient de 25 % entre 2019 et 2023. Si leur hausse était simplement égale à l’inflation, Le Voyage à Nantes ne serait pas dans le rouge ! (D'autant que plus de la moitié de ses recettes sont aimablement assurées par les contribuables sous forme de subventions allouées surtout par Nantes Métropole.)
Dernière bizarrerie : Jean Blaise, directeur général du Voyage à Nantes, refuse mordicus d’arrêter un budget en déficit. Il en aura pourtant connu beaucoup dans sa carrière ! Lui qui a affirmait naguère que l’argent, « il s’en fout complètement », le voilà soudain atteint de rigueur gestionnaire…