22 février 2023

Le Voyage à Nantes : Fabrice Roussel en lanceur d’alerte, Jean Blaise en père la rigueur

Ça sent le roussi selon Fabrice Roussel : la société publique locale (SPL) Le Voyage à Nantes s’attend à 730 000 euros de déficit en 2023 (Presse Océan du 6 février et Ouest-France du 7). Pourquoi cette alarme ? La situation avait été bien pire en 2014 et pas meilleure en 2017, et l’on ne se souvient pas que l’actuel président de la SPL et premier vice-président de Nantes Métropole l’ait crié sur les toits à l’époque.

Le tourisme est reparti de plus belle après la pandémie et Le Voyage à Nantes compte sur une bonne fréquentation en 2023. Or ses deux grosses sources de revenus, Les Machines de l’île et le musée d’histoire de Nantes, viennent de relever leurs tarifs ou vont le faire, à hauteur respectivement de 11,76 % et 12,5 %, soit bien plus que l’inflation. La dégradation des comptes prévue ne vient donc pas tant d'une baisse des recettes que d’une hausse des dépenses.

Plus exactement, Fabrice Roussel prévoit d'augmenter fortement les salaires : les frais de personnel bondiraient de 25 % entre 2019 et 2023. Si leur hausse était simplement égale à l’inflation, Le Voyage à Nantes ne serait pas dans le rouge ! (D'autant que plus de la moitié de ses recettes sont aimablement assurées par les contribuables sous forme de subventions allouées surtout par Nantes Métropole.)

Dernière bizarrerie : Jean Blaise, directeur général du Voyage à Nantes, refuse mordicus d’arrêter un budget en déficit. Il en aura pourtant connu beaucoup dans sa carrière ! Lui qui a affirmait naguère que l’argent, « il s’en fout complètement », le voilà soudain atteint de rigueur gestionnaire…

Voir article complet sur Nantes Plus :

http://nantesplus.org/le-voyage-a-nantes-en-mal-de-budget/

08 février 2023

Kickpocket à Nantes

Dans toute l’étrange affaire de l’Arbre aux Hérons, une seule chose a fonctionné ‑ enfin, presque : la campagne de crowdfunding lancée en mars 2018 sur Kickstarter. Elle devait récolter 100 000 euros, elle en a finalement récolté 373 525 (après s'être imaginé que le million était à sa portée…). En sens inverse, elle comptait sur 10 000 donateurs et n’en a eu que 5 511. Mais ça reste une grosse campagne. Relativement. D’autres ont fait nettement mieux.

Qualitativement, c’est moins bien. L’animation de la campagne a laissé à désirer. Non sécurisée, la liste des contributeurs est restée pendant plusieurs jours à la disposition de n’importe quel internaute un peu curieux. Le montage juridique de l’affaire était des plus flous. Il était même contraire sur plusieurs points aux règles propres à Kickstarter.

Et à propos, en cas d’abandon d’un projet, Kickstarter impose certaines règles à son créateur. Seront-elles respectées dans le cas de l’Arbre aux Hérons ? On parie ? Les 5 511 donateurs grugés ne doivent pas se faire trop d’illusions.

Voir article complet sur Nantes Plus :

https://nantesplus.org/kickstarter-que-peuvent-faire-les-gruges-de-larbre-aux-herons/

Que peuvent faire les grugés de l’Arbre aux Hérons ?


01 février 2023

Fabriquer un débat, c'est toute une affaire pour Nantes Métropole

Le « grand débat » sur la « fabrique de la ville » annoncé par Johanna Rolland dans ses vœux pour 2023 risque de tourner au grand débat sur la fabrique du débat. À ce jour, Nantes Métropole a publié pas moins de trois avis de marché en vue de trouver des prestataires pour le mener à bien.

Le premier est intitulé « « Conception et animation d’une offre de dialogue citoyen sur les modes de vie dans le cadre d’un grand débat citoyen sur la fabrique urbaine ». La métropole affirme son intention de faire de la « pédagogie ». C’est-à-dire d’expliquer aux gens ce qu’il faut penser. Le « débat » est mal parti.

Le second est intitulé « Animation d’une offre participative sur les récits d’une métropole en transition dans le cadre d’un grand débat sur la fabrique urbaine ». Ces récits ne seront pas constatés mais fabriqués autour de seulement quatre scénarios. Des scénarios non pas débattus mais choisis par la métropole !

Le troisième débat est intitulé « Animation d’une offre participative sur les controverses contemporaines de la fabrique urbaine métropolitaine dans le cadre d’un grand débat ». Qui dit controverse dit débat, non ? En fait pas vraiment. Seules quatre ou cinq « controverses contemporaines » pourront être examinées. Et devinez par qui elles seront choisies ? Gagné ! Par Nantes Métropole ! Le grand débat risque d’être minuscule.

Mise à jour au 9 février : Trois missions confiées à des consultants extérieurs autour du même thème, cela paraît ridicule ? En fait, Nantes Métropole a depuis lors lancé un quatrième avis de marché, intitulé  « Animation d’une offre participative pour les acteurs de la Fabrique de la Ville » !

Lire article complet sur Nantes Plus :

http://nantesplus.org/obsedee-par-les-crises-nantes-metropole-cherche-des-scenarios-pour-la-fabrique-de-la-ville/