25 mai 2015

Les prévisionnels fantastiques de l’Arbre aux hérons : (6) des subventions pour le cours Saint-Pierre-Orefice

Quand je fais un tour de manège, puis-je demander au contribuable de m’en payer une partie ? Oui, semble penser le directeur des Machines de l’île. Comme on l’a rappelé, il décrit lui-même « des conditions d'exploitations où la subvention publique n'est que de 20 %. C'est-à-dire une économie saine et unique pour ce genre d'équipements. »

Des foules d’économistes se sont interrogés sur la légitimité des subventions pour l’enseignement, le logement, les transports en commun, la pratique sportive, etc. Mais un manège ? On veut bien croire que subventionner l’exploitation de « ce genre d’équipement » soit « unique », on doute davantage que ce soit une « économie saine ». Lors de la prochaine foire de septembre, allez-donc demander aux forains du cours Saint-Pierre combien de subvention publique ils reçoivent : c’est vous qui serez bien reçu !

L’aveu de Pierre Orefice pourrait poser problème. Les Machines de l’île sont gérées dans le cadre d’une délégation de service public. L’article L1411-1 du code général des collectivités territoriales dispose que la rémunération du délégataire « est substantiellement liée aux résultats de l'exploitation du service ». Et pour que ce lien existe, il faut que le délégataire supporte une part significative du risque d’exploitation. Ce qui n’est probablement pas le cas si le délégant s’engage d’emblée à couvrir un déficit d’exploitation de 20 %, voire plus.

Mais pas d’affolement : si Nantes Métropole ne peut prendre en charge le déficit, il devra être supporté par le délégataire. C’est-à-dire par Le Voyage à Nantes, société publique locale dont le capital appartient à Nantes Métropole et à d’autres collectivités territoriales. Si l’argent ne peut être pris dans la poche gauche du contribuable, il sera pris dans la poche droite.

23 mai 2015

Les prévisionnels fantastiques de l’Arbre aux hérons : (5) juste déficitaire ou carrément ruineux ?

Construire les Machines a coûté cher aux Nantais. Les faire fonctionner continue à leur coûter cher  puisque leur exploitation reste systématiquement déficitaire chaque année alors qu’elle aurait dû « tendre vers l’équilibre » dès 2009. Sur le plan économique, les Machines sont un désastre. L’Arbre aux hérons améliorerait-il la situation ? Aucun espoir !

Pierre Orefice, directeur des Machines, le dit lui-même. Interrogé par Yves Aumont et Jean-Marie Biette dans Ouest France voici deux ans, il évoquait « des conditions d'exploitations où la subvention publique n'est que de 20 % ». Entre les lignes, cela signifie surtout que l’objectif d’équilibre des comptes est abandonné.

« Avec l'arbre aux hérons, il s'agit de passer de 500 000 billets vendus à plus d'un million », indiquait alors Pierre Orefice. Celui-ci avait alors en main les comptes de son établissement pour l’année précédente (2012), pendant laquelle les Machines avaient vendu 505.861 billets. Les subventions s’élevaient alors à 1,3 million d’euros, soit 21 % des recettes. Autrement dit, le patron des Machines n’espère pas améliorer ses comptes avec l’Arbre aux hérons : malgré le doublement des ventes de billets, il table sur un taux de subvention à peu près identique. Et donc sur un doublement des dépenses à la charge des contribuables.

Les Machines ont vendu près de 600.000 billets en 2014 et l’objectif futur est toujours fixé à un million : c’est donc que l’objectif implicite de l’Arbre aux hérons a déjà été revu en baisse de 20 %, à 400.000 visiteurs au lieu de 500.000. On l’a dit, compte tenu des risques météorologiques et de la conception de l’Arbre, même cet objectif de 400.000 visites paraît téméraire.

Que se passerait-il s’il n’était pas atteint ? Comme l’essentiel des charges serait fixes, l’insuffisance de financement se creuserait vite. Or le trou ne pourrait être compensé par les autres Machines puisque, Pierre Orefice le déclarait récemment à Presse Océan, avec 592.171 billets vendus en 2014, « nous sommes quasiment au maximum de nos capacités d’accueil ». La seule solution serait de faire appel à… devinez qui ? Au contribuable, bien sûr ! La facture monterait vite. De 20 % de subvention, on passerait aisément à 25 ou 30 %. Il faut cependant l’écrire au conditionnel. On dira bientôt pourquoi.

21 mai 2015

Maléduiction

Le pont Maudit de l'île Feydeau a été reconstruit plusieurs fois avant de disparaître lors des comblements de la Loire. Les salons Mauduit sont-ils voués au même sort ? Faute d’avoir eu le temps d’étudier la question, on évitera ici les pronostics. En revanche, sur la méthode, le sort des salons Mauduit illustre bien trois tares caractéristiques de l’époque Ayrault :
  1. Procrastination. Les salons avaient été acheté par la ville de Nantes en 1980 ; en fin de mandat, Michel Chauty envisageait leur destruction. Élu en 1989, Jean-Marc Ayrault s’est engagé à les conserver ; des travaux de remise en état sont réalisés. En 1995, une restructuration complète du site est annoncée, un permis de construire est délivré… et rien n’est fait. Encore quelques années et un projet de construction de logements est présenté avec des promoteurs privés… et rien n’est fait non plus. En attendant la présentation du projet actuel. Résultat de cette politique en portes de saloon, la situation n’avance pas mais les locaux se dégradent.
  2. Toc. Face aux rouspétances qui accueillent le projet de construction de logements, la municipalité Ayrault annonce que la grande salle de Mauduit sera reconstruite… en sous-sol ! En clair, elle sera détruite et l’on aménagera quelque chose de vaguement ressemblant. L’époque Ayrault n’assume pas ses pastiches. Aucun site web municipal ne signale que la tour LU est une reconstruction, par exemple. Quant aux arches « conservées » du bâtiment départemental Jean-Baptiste Daviais, elles font plutôt ricaner…
  3. Ignorance. Le dossier Mauduit illustre une méconnaissance manifeste du patrimoine nantais. Jean Blaise a plus d’une fois prétendu que Nantes manque de patrimoine, d’où la création d’une animation estivale pour compenser. Pas assez de patrimoine ? Il faudrait déjà commencer par connaître, respecter et mettre en valeur celui que nous avons !

19 mai 2015

Les prévisionnels fantastiques de l’Arbre aux hérons : (4) comment obtenir 400.000 visiteurs ?

Les Machines, c’est 600.000 billets vendus l’an dernier et ce serait 1 million avec l’Arbre aux hérons, assure leur patron, Pierre Orefice. Objectif implicite : 400.000 billets. Est-ce crédible ?

Le Carrousel peut accueillir 300 personnes simultanément. Il compte environ 150 entrées par heure d’ouverture en moyenne, pour un total de 265.000 en 2014. L’Arbre aux hérons aurait une capacité d’accueil supérieure : 400 personnes. À rapport identique entre sa capacité d’accueil et ses entrées effectives, il compterait un peu plus de 350.000 entrées par an et non les 400.000 attendues.

Ce calcul est complètement théorique, bien entendu. Mais s’il doit être revu, c’est à la baisse. Car l’Arbre est affecté d’un vice de conception évident. Le clou de la visite, la promesse faite implicitement au visiteur, c’est la balade en héron. On ne sait pas très bien combien les deux hérons supporteraient de passagers. Deux chacun, comme le prototype exposé dans la Galerie des machines ? Six, comme semblent l’indiquer les croquis de François Delarozière et la maquette de l’Arbre ? Soyons optimistes, va pour six : ainsi, douze visiteurs pourraient embarquer simultanément.

Compte tenu du niveau de sécurité nécessaire dans une attraction foraine qui culminerait à 45 m de hauteur, l’embarquement/débarquement exigerait beaucoup de temps. Il n’est guère envisageable que les hérons fassent plus de dix tours par heure. Ainsi, 120 passagers pourraient embarquer en une heure. Soit, pour 1.800 heures d’ouverture par an (sous réserve des interruptions inévitablement imposées par les intempéries), au maximum 216.000 visiteurs dans l’année.

Là encore, le calcul est théorique. Mais là encore, il doit être revu à la baisse : la probabilité que le public se répartisse également sur les heures d’ouverture tout au long de l’année est strictement égale à zéro. Qui a envie de tournoyer dans les airs un jour de pluie ? Rebelote, là encore, soyons optimistes, va quand même pour 216.000. Ce qui signifie soit que près de la moitié des 400.000 visiteurs espérés repartiraient frustrés… soit que l’objectif de 400.000 visiteurs est irréaliste.

15 mai 2015

Un rapatriement organisé par Jacques Auxiette

« L’action se passe dans les Pays de la Loire, c’est-à-dire nulle part »
Sven Jelure, d’après Alfred Jarry, Ubu roi

Jacques Auxiette traite son personnel en bon (grand-)père de famille. Quand des troubles ont éclaté à Bujumbura, capitale du Burundi, fin avril, il a aussitôt décidé de mettre à l’abri le personnel du bureau qu’y entretient, pour d’obscures raisons, la région des Pays de la Loire. « Les violences inacceptables qui ont cours sur le territoire burundais et la remise en cause du caractère démocratique de ce pays m’ont amené […] à organiser le rapatriement de notre équipe présente sur place pour de nécessaires raisons de sécurité », écrivait-il sur son blog le 7 mai.
« Organiser le rapatriement », ça consiste en quoi au juste ? En lisant l’interview de Jacques Auxiette par Éric Cabanas parue ce matin dans Presse Océan, on apprend que les agents de la région se trouvent toujours à Bujumbura, « ils attendent un vol mais l’aéroport est bloqué ». Et le patron de la région d’insister lourdement, selon son habitude : « je crois que cette décision, qui pour l’instant n’a pas pu être mise en œuvre, était la seule possible ». Conclusion : organiser le rapatriement, ça consiste à acheter un billet d'avion, et advienne que pourra, quelles que soient les « nécessaires raisons de sécurité ».

Au même moment, toute la presse, reprenant une dépêche de l’AFP, annonce qu’au moins 105.000 Burundais ont quitté leur pays. Eux, ils peuvent, alors qu’au bout de quinze jours les Ligériens sont toujours là ? L’organisation se passe dans les Pays de la Loire, c’est-à-dire nulle part.

14 mai 2015

Les trois mystères pékinois du cheval-dragon : (6) Long-Ma réincarné en Minotaure ? Ou vice versa ?

Le cheval-dragon reviendrait à Nantes ? Voilà un bien étrange projet, comme on l’a dit lundi. À moins qu’une machine n’en cache une autre. Tout le monde semble avoir oublié le Minotaure vendu par La Machine à la ville de Toulouse moyennant 2,8 millions d’euros et jamais livré. Interrogé par La Dépêche au mois d’octobre dernier, François Delarozière lui-même le décrivait ainsi : « Il marche très bien. C'est une belle machine de 12 mètres de haut. 40 tonnes truffées de technologie. Il peut marcher, courir, se cabrer et transporter du public. ».

S’il le dit, ça doit être vrai. Mais pour affirmer que la machine peut courir et se cabrer, il faut l’avoir essayée sur une piste suffisamment vaste. Impossible de procéder à ces essais en secret sur le site ouvert des anciens chantiers navals. Or le public n’en a pas vu la queue.

D’aucuns soupçonnent donc que la machine vendue à Toulouse comme Minotaure aurait pu être revendue à un promoteur chinois comme cheval-dragon à un moment où la nouvelle municipalité toulousaine voulait abandonner le projet. Le soupçon est d’autant plus fort qu’il avait suffi de quelques mois en 2014 pour construire cette machine de 12 mètres de haut bourrée de technologie. « Le Minotaure n’est pas celui qu’on croit », déclarait François Delarozière en novembre dernier, ce qui ressemble assez à un aveu implicite. Après avoir vaguement annoncé le cheval-dragon, dévoiler tout à coup ce printemps une machine jumelle déguisée en homme-taureau, voilà un coup de théâtre qui aurait de l'allure. À condition d’achever en vitesse ce Minotaure qui marchait déjà très bien en octobre dernier.

Les précédents épisodes des
Trois mystères pékinois du cheval-dragon

13 mai 2015

La Routine du Voyage : le poussin de Ponti mieux que le poulet de la Cantine

Non, La Cantine du Voyage, qui rouvre aujourd'hui, n’est pas le plus mauvais restaurant de Nantes : TripAdvisor la classe au 639e rang sur 828 endroits où manger à Nantes. Il y aurait donc encore pire ! Sur 48 commentaires, 18 la classent dans la catégorie « Horrible », mais il y en a quand même un pour la ranger dans la case « Excellent ».

Le site de la Cantine est plébiscité, c'est ce qui lui évite les derniers rangs du classement. Tout le mal vient de la cuisine et du service. La solution paraissait évidente : changer de restauration. On a juste changé le décor, dont personne ne se plaignait.

En 2013, la Cantine du Voyage avait une petite prétention gastronomique : un lundi sur deux, la cuisine était dirigée par un chef renommé. En 2014, on a supprimé le chef. En 2015, on supprime la carte : menu unique, poulet-pommes de terre pour tout le monde. Et l’on espère vraiment que ça sera mieux ?

La routine a parfois du bon : puisque Claude Ponti a attiré les foules au Jardin des plantes les années précédentes, on comprend qu’on lui ait demandé d’y pondre à nouveau. Mais avec La Cantine du Voyage, Le Voyage à Nantes, qui se targue de qualité, de créativité et de « promotion culinaire » (sic), soutient à bout de bras, grâce aux moyens de la collectivité, une formule que le plus médiocre fast-food n’oserait pas proposer. Ça n’est pas bon pour les papilles, ça n’est pas bon pour l’image de Nantes.

11 mai 2015

Les trois mystères pékinois du cheval-dragon : (5) Long-Ma, cheval de retour ?

Bizarre tout de même, cet entrefilet paru dans Presse Océan le 25 avril : « il est prévu qu’une demi-douzaine de Chinois viennent à Nantes avec le Cheval dragon afin d’apprendre à le piloter ». Cela confirmerait ce que François Delarozière déclarait à propos de Long-Ma après les spectacles de l’automne dernier à Pékin : « Nous allons le réveiller au mois de mai 2015 et former des manipulateurs chinois. 

Il reste donc moins de trois semaines pour réaliser ce projet. Or il faudrait au moins huit semaines pour transporter la machine de Pékin à Nantes en cargo. Autrement dit, elle devrait être partie depuis cinq semaines pour arriver avant la fin du mois ! Pourtant, personne ne semble en mesure de confirmer. Ni d’infirmer, d’ailleurs.

En avion, bien sûr, le trajet serait plus rapide. Quand elle a rejoint Pékin, la machine de François Delarozière, divisée en trois parties, avait été chargée à Nantes Atlantique dans un énorme Antonov pour un coût que Vinci Airports évaluait à 600.000 euros. Un Pékin-Nantes aller-retour pourrait donc revenir à plus d’un million d’euros ! Joli budget. Là, le mystère ne porterait pas sur le calendrier mais sur le financement !

Cela dit, si le but est de former des pilotes chinois, il serait beaucoup plus efficace, plus rapide, plus économique et plus respectueux de l’environnement d’envoyer un formateur des Machines à Pékin plutôt que de faire venir à Nantes six Pékinois et leur machine ! Mais ce n’est pas tout…

09 mai 2015

Bolopoly (24) : mal-en-point d'interrogation

Deux personnages engoncés dans une écharpe rouge. Leur point commun ? « Ils utilisent la monnaie locale ». La campagne de publicité en faveur de la SoNantes est du genre qui attire les sarcasmes des professionnels chaque semaine dans Stratégies. Comme une sorte de campagne institutionnelle pour une institution inconnue qu’on ne chercherait pas vraiment à faire connaître. Alors que sur un sujet de ce genre, il y aurait eu beaucoup à raconter. On sent l’occasion ratée.

On sent surtout le brief bâclé : « il faut montrer que la monnaie locale s’adresse à tous les Nantais… ». Pourquoi pas ? mais pour que ça marche, il faudrait que la monnaie locale soulève déjà l’intérêt. Ou que les deux personnages soient des célébrités. Ou qu’on ait de bonnes raisons de s’interroger sur leur point commun.

Le point d’interrogation ne suffit pas à intéresser à ce point commun. Ce monsieur et cette dame utilisent la monnaie locale ? Ils font ce qu’ils veulent, je ne me projette pas sur eux (je n'ai pas envie de devenir chauve) et l'affiche ne me donne aucune raison de faire comme eux. Et puis leur grosse écharpe n’est vraiment pas de saison. La SoNantes, ça fait suer !

07 mai 2015

Le carrousel et l’éléphant sous le vent

Comme on l’a dit voici quelques jours, la règle selon laquelle l’Éléphant s’arrête et le Carrousel ferme dès que les rafales de vent dépassent 50 km/h est toute théorique. Exemple hier. La station météo de Nantes Atlantique annonçait des rafales à 54 km/h. Elles ont même atteint 62,9 km/h en fin de matinée.

Cela n’a pas empêché les Machines de fonctionner, avec une bonne fréquentation, comme le montre la photo – et à vrai dire aucun visiteur ne paraissait éprouver le moindre sentiment de danger. Le Carrousel est bien ancré dans le sol et l’éléphant, avec ses presque 50 tonnes, est l’image même de la pesanteur.

Mais qu’on s’imagine installé dans une nacelle suspendue sous une effigie de héron accrochée à un bras métallique à plus de 35 mètres de haut (soit l’équivalent d’une douzaine d’étages). Là, ce serait une autre affaire

04 mai 2015

Bolopoly (23) : le site sonantes.fr se corrige, mais pas assez

Pas toujours fiable, le site sonantes.fr progresse quand même petit à petit. Au mois de mars, on lui reprochait ici d’indiquer : « Les expériences menées depuis longtemps par certains cantons suisses, par la ville de Bristol en Angleterre ou par l’Eusko au Pays basque nous ont servies [sic] de modèles d’observation ». En réalité, le WIR suisse est une initiative privée, tandis que la Bristol Pound et l'Eusko n'existent pas  « depuis longtemps »  mais depuis septembre 2012 et janvier 2013 respectivement. Il est bon d’avoir des « modèles d’observation » à condition de les observer vraiment.

Les promoteurs de la monnaie locale lisent peut-être La Méforme d’une ville. En tout cas, ils ont corrigé leur texte, qui mentionne désormais « le WIR, en Suisse, depuis 1934, et auquel 20% des PME suisses adhérent » et « les expériences récentes menées à Bristol en Angleterre ou par l’Eusko au Pays basque ». Il y a donc du mieux.

Mais ça n’est pas encore tout à fait ça. Certes, en évoquant « 20 % des PME suisses » et non plus 25 % comme naguère, le site fait un pas dans le bon sens. Très insuffisant tout de même : puisque l’administration suisse dénombre 556.302 PME et la Banque WIR 45.000 PME participantes, ce sont en réalité 8 % des PME suisses qui utilisent le WIR.

01 mai 2015

Les prévisionnels fantastiques de l’Arbre aux hérons : (3) un cadeau royal aux visiteurs

Petite devinette : combien chaque visiteur de l’Arbre aux hérons coûterait-il aux contribuables ? Dites un chiffre pour voir…

On suppose ici que l’Arbre serait construit sur financement public comme le Grand éléphant, la Galerie et le Carrousel des mondes marins. Pour l’instant, aucun généreux mécène ne s’est fait connaître.

Pierre Orefice, il l’a dit à plusieurs reprises, table sur un « visitorat » global de 1 million de personnes une fois l’Arbre aux hérons construit. Les Machines ont vendu l’an dernier près de 600.000 billets ; l’objectif implicite de l’Arbre est donc de 400.000 visiteurs. Un objectif ambitieux ? Pas du tout. Le Carrousel a coûté 10 millions d’euros et a reçu 265.000 visiteurs l’an dernier. L’Arbre coûterait 35 millions d’euros : pour que la balance soit égale, il faudrait que 927.500 visiteurs y grimpent chaque année, soit 232 % de plus que le score espéré !

Supposons que la machine soit amortie sur dix ans ‑ un maximum dans l’industrie. Les 35 millions d’euros prévus pour la construction seraient donc divisés entre quatre millions de visiteurs. Et voici le résultat de la devinette : le montant du cadeau serait de 8,75 euros par tête de pipe !

Pas mal, non ? C’est plus que le prix du billet plein tarif ! Chaque fois qu’un visiteur grimperait dans l’Arbre, les contribuables paieraient plus cher que lui. À côté, le Carrousel paraît presque économique : selon le même calcul, les contribuables ne supportent « que » 3,77 euros d’investissement pour chaque visiteur. (Bémol : le Carrousel nous coûte vraiment, alors que l’Arbre reste hypothétique !)

À ces 8,75 euros s’ajouterait bien sûr le déficit d’exploitation puisque les Machines de l’île ont toujours été incapables de couvrir leurs frais. On y reviendra.