Bruno Retailleau à la barre de fer, François Pinte au nunchaku, Julien Bainvel à la batte de base-ball, Laurence Garnier à la kalach’… Les voici donc à droite, à présent, les « sauvageons », comme dit le ministre de l’Intérieur ? C’est en tout cas ce qu’on imagine devant ce titre alarmiste de Ouest France dénonçant l’insécurité à Nantes. « La droite attaque ». Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour vendre du papier journal ! Ou pour gagner des voix ?
Nantes et déconnantes : Comment la capitale historique de la Bretagne est en train de gâcher ses meilleurs atouts. Un regard non conformiste - voire franchement satirique - sur Nantes en ce début du 21ème siècle. Reproduction autorisée sous réserve de citation de la source, avec lien actif vers l'URL, pour chaque article cité.
26 octobre 2016
22 octobre 2016
Lèse-Blaise : (7) Xavier Crouan encense Jean Blaise ? Attendez voir !
Le nouveau directeur de l’information et de la relation au
citoyen de Nantes Métropole, Xavier Crouan, entend « passer du dire au
faire », assurait Presse Océan mardi dernier. Il ne se fait
donc aucune illusion sur le travail de ses prédécesseurs !
Mais il se fait quand même des illusions sur ses collègues.
Il loue « l’efficacité » de Jean Blaise : celui-ci aurait
su « se mettre en phase avec une société qui veut vivre sur l’espace
public et profiter de l’événement ». Or pour se mettre en phase avec
une telle société, il suffit d’obtenir le budget, puis de régaler gratuitement.
Au vu de l’étiquette « événement », le public comprend qu’il
va pouvoir « profiter », pas la peine de le lui dire deux
fois. La « relation au citoyen » est plus facile quand on le
régale à l’œil.
Cependant, en fait d’efficacité, le « panem et
circenses » de Jean Blaise est très en retrait sur celui des empereurs
romains. La ligne verte a quand même moins de gueule qu’un combat de
gladiateurs au Colisée. Là où il montre une grande efficacité, en revanche – et
le professionnel qu’est Xavier Crouan ne tardera pas à s’en apercevoir ‑ c’est
dans l’auto-promotion. Passer du faire au dire. De dossier de presse en
communiqué, à force de proclamer ses propres mérites et de ressasser l’unique
vrai succès de sa carrière, celui des premières Allumées dans les années 1990, il a fini par se
composer une réputation que Tibère ou Domitien pourraient envier.
Xavier Crouan devrait cependant se méfier. La prochaine
grande opération dont Jean Blaise devrait se mêler en tant que général en chef
du tourisme nantais, est la réouverture du musée des beaux-arts, ou si l’on
préfère l’ouverture du musée d’arts. Or les musées, il n’y croit plus. « L’art
en intérieur va disparaître un jour de toute façon », déclarait-il
à Médiapart voici quelques mois,
Peut-être faut-il y voir un reste d’amertume après le
relatif échec de l’exposition inaugurale du MuCem de Marseille, Présentée
vivante, dont il était l’un des commissaires, en 2013*. Mais s’il ne croit plus
aux musées, comment pourrait-il bien gérer l’ouverture de celui de
Nantes ? Vu l’importance capitale de l’événement, Johanna Rolland devrait
sans doute veiller à ce que son exploitation touristique soit assurée par
quelqu’un de plus convaincu.
____________
* En compagnie de Joy Sorman. Comme le monde est
petit ! C’est aussi Joy Sorman qui a interviewé Jean Blaise pour
Médiapart. Avec la férocité investigatrice qu’on imagine.
N.B. Merci à E.L. pour le lien vers la vidéo de Médiapart. Merci à A.L.P. pour ses conseils orthographiques.
17 octobre 2016
Lobbying pour NDDL (36) : des journées décisives
Gros camions de gendarmerie flambant neufs dans les rues de
Nantes ce soir : livraison de routine, gesticulation ou prémices d’un
assaut imminent sur Notre-Dame-des-Landes ?
Ce qui est certain, c’est que les jours prochains seront
décisifs. La consultation du 26 juin est loin. Tout le monde voit bien que,
au-delà de la quantité des avis sur le projet d’aéroport, la qualité des
engagements n’est pas du tout la même dans les deux camps. Là où les opposants
ont réuni peut-être trente mille personnes le 8 octobre, les partisans n’en ont
pas rassemblé trente une semaine plus tard. Grenouille (ou triton crêté) qui
veut se faire plus grosse que le bœuf, ils n’ont pu qu’empiler des cartons
pleins de vide pour se donner de l’importance. En évitant prudemment de s’aventurer au-delà du bourg.
Et puis, depuis les doutes exprimés par François Hollande
dans Un président ne devrait pas dire ça… et la franche opposition
manifestée par Ségolène Hollande hier dans Le Journal du dimanche, le
projet court un risque imminent de désaffection. À quoi bon ? Est-ce qu’un
nouvel aéroport est vraiment utile ? N’y a-t-il pas mieux à faire de l’argent
des contribuables ? Ces questions sont désormais dans l’air. On s’aperçoit
(ou l’on s’avoue) que l’aéroport n’a jamais été une nécessité économique mais davantage
un moyen pour quelques-uns de montrer qui a la plus grosse.
Les partisans les plus fervents de l’aéroport – on songe à
Manuel Valls, à Bruno Retailleau, à Jean-Marc Ayrault… – se sont aventurés dans
la situation du coyote de Tex Avery. Ils tricotaient des gambettes sans s’apercevoir
que leurs soutiens étaient en train de s’effilocher. La déclaration de Ségolène
Royal le leur révèle tout à coup. Ils savent que la chute va être dure. Surtout
sans un aéroport pour atterrir.
Que faire dans cette situation ? La tactique la plus
logique serait de tenter d’atteindre au plus vite un point de non-retour. Une
fois la bataille engagée, on arguerait de la nécessité de « rétablir l’autorité
de l’État » pour aller jusqu’au bout…
Inscription à :
Articles (Atom)