Pierre Orefice ne veut pas que Laurence Garnier soit élue
maire de Nantes.
L’intervention
du directeur des Machines de l’île dans la campagne électorale est-elle
téléguidée par Johanna Rolland ? Probablement pas, car elle met en lumière
une vérité dérangeante : pendant le long règne de Jean-Marc Ayrault, un
grand nombre d’obligés ont été placés aux manettes de divers organismes. Pierre
Orefice est simplement plus gaffeur que les autres.
Plus nombriliste aussi. Quel prétexte invoque-t-il ?
Laurence Garnier
« n’a pas cherché à nous rencontrer, elle nous a
méprisés, ce n’est pas respectueux » ! Faudrait-il donc que les
candidats à la mairie lui demandent audience pour venir déposer leurs respects
à ses pieds ? Et pourquoi se limiter au directeur des Machines de
l’île ? Faut-il en faire autant avec les directeurs du château des Ducs de
Bretagne, de Nantes Tourisme, de la Samoa, de la Semitan, de la Cité
internationale des congrès, de Nantes métropole aménagement, de NGE, de
l’Accoord et autres courroies de transmission de la municipalité ?
Pierre Orefice mélange les genres. Les Machines de l’île
dépendent de la SPL Le Voyage à Nantes, dont le capital est très
majoritairement détenu par Nantes Métropole, et non par la ville de Nantes. Or,
à ce stade, Laurence Garnier n’est candidate qu’à la mairie de Nantes : élue, elle n'aurait aucun pouvoir sur Les Machines. Cela ne
l’a pas empêchée de suivre Pierre Orefice dans son délire en acceptant par
avance sa démission : même si elle est élue maire de Nantes, ce n’est pas
à elle que Pierre Orefice remettra sa démission mais à ses patrons, Valérie
Demangeau et Jean Blaise, respectivement présidente et directeur général du
Voyage à Nantes.
Au fond, le confusionnisme fait partie de l’ADN des Machines de l’île,
équipement touristique (compétence de la communauté urbaine) qui se veut
équipement culturel (compétence de la ville). Pierre Orefice directeur salarié
des Machines de l’île, perçoit aussi en tant que concepteur un pourcentage de
leur chiffre d’affaires. Qui plus est, Les Machines ne sont pas La Machine,
entreprise privée de forme associative qui construit les machines. Installée
dans le hangar d’à côté, bien que son siège social se trouve à Toulouse, La
Machine a pour directeur artistique François Delarozière, qui lui aussi touche
un pourcentage sur le chiffre d’affaires réalisé par Les Machines. Les
Machines, qui perdent beaucoup d’argent, sont clientes de La Machine,
qui
en gagne beaucoup. D’accord pour considérer comme des œuvres d’art les
machines construites par l’une et payées par l’autre, les deux entités
échappent aux règles de la commande publique. Ainsi, quand on nous dit que
l’Arbre aux hérons coûterait 35 millions d’euros, cela signifie simplement que
c’est le prix sur lequel s’entendraient La Machine (François Delarozière) et
Les Machines (Pierre Orefice). Vous comprenez quelque chose à ce jeu de
bonneteau ? Une seule chose est claire : au bout du compte, c’est
nous qui payons.