« C’est la meilleure idée du monde », jurent
François Delarozière et Pierre Orefice à propos de l’installation de leur
Arbre aux hérons dans la carrière de Miséry. Cette assertion ridicule vous
amuse ? Riez, riez toujours ! Vous aussi, vous seriez prêt aux flagorneries
les plus éhontées si Johanna Rolland acceptait de claquer 35 millions d’euros
pour votre idée chérie. Moi oui, en tout cas.
Mais pour dire qu’une idée est la meilleure, il faudrait
d’abord la comparer à d’autres. Johanna Rolland prétend organiser de grands débats
et recueillir des avis citoyens. Avec l’Arbre aux hérons, elle n’a rien demandé
à personne. Sans lancer ni appel d’offres ni concours d’idées, elle a soudain
décidé seule de ce qu’il fallait faire sur un terrain laissé en friche depuis des
décennies.
L’étonnant n’est pas ce cocktail de procrastination et de
précipitation : Jean-Marc Ayrault procédait de même. L’étonnant est la
vacuité de la décision : sur un site à l’abandon, on colle un projet dont
on ne sait que faire. C’est la version municipale de l’aveugle et du
paralytique. Non seulement la « meilleure idée du monde » n’a
pas été comparée à d’autres, mais elle n’est qu’étroitement locale… et ce n’est
même pas vraiment une idée !
Du bout de l'île de Nantes, on aperçoit la carrière de Miséry. MM. Orefice et Delarozière l'ignoraient apparemment. |
Cette vacuité est proclamée par Pierre Orefice lui-même. « C’est
le plus bel endroit du monde pour faire l’Arbre aux hérons », assure-t-il
dans un entretien avec Les Inrocks (la meilleure idée du monde pour
le plus bel endroit du monde : le patron des Machines de l’île manque à la fois de modestie et de vocabulaire). « On aurait été incapables de le trouver parce que
l’on restait bloqués sur l’île de Nantes. Le jour où Karine Daniel (députée de
Nantes) et Johanna Rolland (maire de Nantes) nous ont parlé de ce lieu, on a
été le voir. On est tombés raides avec François Delarozière, on a trouvé ce
lieu extraordinaire. » On se croyait créateur de calibre
mondial et l'on était bloqué sur une douzaine d’hectares...
Avoir découvert le plus bel endroit du monde n’a d'ailleurs pas ôté aux créateurs des Machines une certaine étroitesse de vue. Ils situent la carrière de Miséry « à 400 mètres à vol de héron du Carrousel des mondes marins ». Raté : de la carrière au manège, il y a environ 900 mètres. À 400 mètres, on est au milieu de la Loire. Si leur héron tente le vol, il va faire plouf !
Avoir découvert le plus bel endroit du monde n’a d'ailleurs pas ôté aux créateurs des Machines une certaine étroitesse de vue. Ils situent la carrière de Miséry « à 400 mètres à vol de héron du Carrousel des mondes marins ». Raté : de la carrière au manège, il y a environ 900 mètres. À 400 mètres, on est au milieu de la Loire. Si leur héron tente le vol, il va faire plouf !
Pourrait-on proposer à Madame La Maire de mettre nos 35 millions dans des acquisitions pour notre nouveau musée par exemple ? Car une ville de culture rayonne par son musée et non par ses animations. alain
RépondreSupprimerOui c'est vrai 35 millions dans l'arbre aux hérons c'est beaucoup d'argent qui pourrait être utilisé notamment dans un nouveau musée mais une ville rayonne aussi culturellement par ses animations !
RépondreSupprimerLa ville n'était-elle suffisamment animée d'animations ? Et de surcroît au prix fort ! Vous remarquerez que je n'émets aucun jugement de valeur quant aux qualités artistiques des Gaudi nantais ! Madame Johanna Rolland non plus d'ailleurs... Mais tout de même @anonyme précédent : le "culturellement par ses animations" était de trop !
RépondreSupprimerC'est vrai que 35 millions (avant début des travaux) c'est kolossal ! Mais il est difficile de nier que ce n'est pas un investissement productif. Et depuis le jardin de Sainte-Anne, ce sera certainement magnifique !
RépondreSupprimerIl est difficile de nier que ce n'est pas un investissement productif ? Certains affirment au contraire que l'Arbre aux hérons rapporterait de l'argent, comme si l'expérience du déficit chronique des Machines de l'île (plus d'un million d'euros par an) ne suffisait pas. Pour ce qui est de la vue, je suppose que vous évoquez le jardin Marcel-Schwob ? Ce jardin bénéficie déjà de belles vues sur la Loire. Le spectacle de l'Arbre aux hérons mériterait-il l'adjectif "magnifique" ? C'est affaire de goût. Multipliez par 22 la branche prototype située devant les Nefs : je dirais plus volontiers "original", "étonnant" ou "spectaculaire".
RépondreSupprimer@Yannick Le Marec, je salue votre enthousiasme bien que je ne sois pas d'accord avec vous mais ne le dites-vous pas vous-même, 35 millions € pour commencer c'est Kollossal ! Notre hôte Sven estimait lors d'un post précédent et j'aurais [la fâcheuse] tendance à le croire, une facture finale mini 55 milions € !?
RépondreSupprimerDésolé, il m'est difficile de faire autre chose que de la démagogie "comparative" : combien de collèges construits avec une telle somme !? Et pourquoi pas des bâtiments HQE pour être dans l'air du temps, le modèle Pailleron a depuis longtemps réchauffé la Planète...
La "culture animée et locale" au détriment de l'éducation nationale. Le Peuple doit donc impérativement se muer en populace ?
Et le budget du grand hôpital de Nantes n'est toujours pas bouclé !
RépondreSupprimerQu'on investisse dans l'éducation, le transport et la santé en priorité.
Je précise que je ne suis pas forcément hostile à de grands projets "inutiles" ! Après tout, le Colisée reste le monument le plus visité d'Italie. Reste à savoir ce qui doit "faire la fierté" des Nantais... De ce point de vue, avoir remplacé les chantiers navals par des attractions foraines me paraît délivrer un très mauvais message. Et en plus, les Machines de l'île n'ont pas apporté à Nantes la notoriété internationale espérée (circonstance aggravante : Nantes n'est même pas propriétaire de leur image). On visite les Machines parce qu'on passe par Nantes ou qu'on séjourne à côté ; personne ne vient à Nantes uniquement pour visiter les Machines. L'Arbre aux hérons accentuerait la note, même si son installation à la place d'une brasserie serait moins dérangeante. En plus, je crois que son exploitation serait assez délicate, mais c'est une autre histoire.
RépondreSupprimerHop popop... @Sven, quel est donc ce ghost-teaser, comme l'on dit en bon français, à propos de la carrière moins "dérangeante" mais "délicate" pour une exploitation du AAH ?
RépondreSupprimerJe veux dire tout simplement que
RépondreSupprimer1) la carrière de Miséry est loin d'avoir dans l'imaginaire nantais et dans l'histoire locale la même importance que le site des chantiers
2) le modèle économique d'une attraction comme l'Arbre aux hérons risque d'être encore pire que celui du Carrousel
Et que dire de delaroziere qui se compare à Gaudi ! http://mobile.lesinrocks.com/2016/07/31/arts/larbre-aux-herons-remede-contre-morosite-a-nantes-11856448/
RépondreSupprimerC'est plutôt Orefice qui compare son couple avec Delarozière à Gaudi, non ? D'une manière très fallacieuse, d'ailleurs (je compte y revenir un de ces jours).
RépondreSupprimerle Bas Chantenay est sensé être un grand projet de rénovation urbaine dans les décennies (voire la décennies à venir). Tout comme pour le parc chantiers Dubigeons/La Machine engageant l'aménagement de la pointe OUEST de l'île, le projet se voudrait peut-être être un appel à investisseurs ... Par contre question vue sur Loire, il va falloir se payer puis raser aussi un immeuble de bureau et un parking (déjà fermé et condamné), à moins que déjà nantes-métropole ne les ait déjà captés ?
RépondreSupprimerLes perspectives du Bas-Chantenay sont évidentes, mais cette annonce d'un premier projet ponctuel, dont on ne sait quel lien il aurait avec un avenir non défini, laisse craindre qu'on ne recommence comme avec l'île de Nantes : un aménagement mal pensé et mal mené, dont on ne sait plus très bien comment se dépétrer aujourd'hui. Projet qui n'a d'ailleurs pas commencé avec le parc des Chantiers mais avec le nouveau palais de justice -- une erreur majeure qui a planté un gros obstacle entre le centre-ville et le nouveau quartier (sans parler des problèmes architecturaux du bâtiment !).
RépondreSupprimerJe plains les propriétaires du bas Chantenay qui avaient acheté dans le secteur pour sa tranquillité et qui vont se presser de vendre leur bien dès le dépot du permis de construire.
RépondreSupprimerPour autant, avant de construire quoi que ce soit, il faut s'interroger sur la faisabilité du projet : tenter de construire au sein d'une ancienne carrière revêt des dispositions administratives sur le plan du risque sismique et le risque d'inondations (proximité de la Loire).
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais ça risque de faire comme avec le Musée des Beaux Arts : les élus vont découvrir une rivière souterraine que les habitants leur avaient maintes fois répétées son existence.
Forcément ça va faire démultiplier le montant des travaux.
Le point positif est que ça désenclaverait un peu plus le quartier mais aussi indirectement Bellevue dont on attend toujours le fameux Grand Bellevue (comme le nouveau Malakoff).
Ce qui est incroyable est que le prix du mètre carré sur la pointe Ouest de l'Ile de Nantes et bientot vers Chantenay explose ! Les gens se rendent-ils comptes qu'ils achètent dans des secteurs où ils ne pourront jamais dormir ?
Pas d'accord avec vous @Sven quant à la charge historique et sociologique des (du) bas-Chantenay ! À ce propos, dit-on "les" ou "le" bas-Chantenay ?
RépondreSupprimerC'est tout de même entre Savenay, Nantes et Cholet que se sont déroulés les pires épisodes de la Révolution Française ! Il y aurait matière ! Un jumelage entre nos Gaudi nantais et le fils De Villiers, on en a rêver du moins pour le modèle économique de ce dernier...
L'histoire des prolos et des bretons de Chantenay, une plaque commémorative accrochée à un portail d'usine reconstituée suffira... Telle la proposition de jardin aménagé dans l'aéroport NDDL qui rendra hommage au passé horticole de la région (info AGO 23/07/16)
question PPRI après consultation de la carte
RépondreSupprimerhttp://carto.geo-ide.application.developpement-durable.gouv.fr/522/ppri_nantes_7.map
il ne semble pas que la carrière (du moins en surface) ne soit concernée par un aléa d'inondation. Bon OK ça reste un document réglementaire et c'est peut-être différent de ce qui se pourrait se passer en réalité.
Le 23 janvier 2015 PO
RépondreSupprimer"Le projet d'un Arbre aux Hérons sur de bons rails."
Le 27 novembre 2015 PO
"Machines de l'île sans Arbre aux Hérons, quel avenir ?"
Juillet 2016 : l'incroyable Arbre aux Hérons s'enracinera dans le roc de Misery, un papier dans les Inrock.. C'était la kronique kulturelle normale d'une ville normale qui navigue à vue ! À défaut d'être internationale [où sont les touristes japonais], Nantes fait l'article d'un hebdo bobo parisien !
"Mais pour dire qu’une idée est la meilleure, il faudrait d’abord la comparer à d’autres" ... Ben oui, ça a été fait : en 2012, il était question de construire l'Arbre aux Hérons sur la pointe est de l'île (en face du Stade Marcel Saupin), puis, à partir de 2014, sur la pointe ouest à coté du site du futur hôpital. Ensuite, Johanna Rolland - ni Nantes Métropole - ne vont "claquer " 35 millions d'euros : un tiers du financement au moins est privé (et déjà trouvé). Deux contre-vérité dans un seul post, c'est quoi, la méforme d'un blog ?
RépondreSupprimerLes deux emplacements sur l'île de Nantes ne sont que des versions différentes de la même idée ! Cela ne peut être une comparaison que pour des esprits si obnubilés par l'Arbre (à la manière de ses créateurs, incapables de voir plus loin que l'île de Nantes) qu'ils n'imaginent pas qu'on puisse faire tout autre chose de la carrière de Miséry : lotissement, parking, estufa fria, Disney park, zoo, terrain d'aventure, musée en plein air, golf miniature, prison à ciel ouvert, espace d'accueil pour OVNI...
RépondreSupprimerPar ailleurs, c'est bien Johanna Rolland qui prend la décision de "claquer" 35 millions d'euros (et bien plus en réalité), même s'ils ne sortent pas tous de sa poche, ou de la nôtre. Quant au financement privé déjà trouvé... n'allez pas croire tout ce qu'on vous dit ! Si les créateurs de l'Arbre veulent aller chercher des sous en Amérique, c'est qu'il doit leur en manquer...
Deux naïvetés et demie dans un seul commentaire, c'est la méforme d'un lecteur !
Toujours la même mauvaise foi, Sven, mais bon, on va appeler ça le "biais de confirmation", hé hé !
RépondreSupprimerQuant au financement privé, moi je n'écris pas en "extrapolant". Donc oui, je veux bien parier que vous mangerez votre chapeau.
Après tout, peut-être le mystérieux promoteur chinois est-il venu faire son marché l'autre jour après être passé par Calais ? Mais ça poserait plus de questions que ça n'en résoudrait !
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