Pour la presse régionale, le mois de septembre ramène toujours
ses « marronniers ». La rentrée des classes. Les travaux en ville.
Les nouveaux horaires de la TAN. Et le glorieux bilan du VAN. En 2014, ça ne
change pas : Cocorico !
« Même si deux millions de visites,
cela ne veut rien dire », selon ses propos rapportés par Philippe
Corbou dans
Presse Océan ce 5 septembre, Jean Blaise le dit quand
même…
Reste à savoir ce qu’on compte.
« Le seul chiffre
important est que l’on augmente les visites de 500.000 unités », dit
encore Jean Blaise. Comme on compte plusieurs fois les mêmes visiteurs, au
château, place du Bouffay, au jardin des plantes, etc., toute variation des
« unités » peut dénoter en fait une variation du nombre de
compteurs. Et, comme par le passé, rien ne permet de distinguer touristes et
simples passants. Ces deux derniers mois, j’ai traversé au moins soixante fois
l’un ou l’autre des trois lieux cités plus haut : pour combien d’unités
suis-je inscrit dans les chiffres du Voyage à Nantes ?
Il y a des endroits où les comptages sont moins discutables.
Le Nid, par exemple : on ne monte pas par hasard en haut de la tour
Bretagne. Bilan 2013 : 113.000 visiteurs. Bilan 2014 : 107.161.
Cela dit, à vu de nez, on a croisé cet été à Nantes bien
plus de touristes étrangers que les années précédentes. Un succès du Voyage à
Nantes ? Ou plutôt un succès des politiques de rigueur menées en Espagne
et au Royaume-Uni ? En tout cas, ceux qui voient un peu plus loin que le
bout de la rue Crucy savent que toute la Bretagne a connu une bonne saison
touristique 2014. Et pas seulement la Bretagne.
Bordeaux
a annoncé une forte augmentation du taux d’occupation de ses hôtels de
milieu et haut de gamme en juillet. Le parc du Puy du Fou et le Futuroscope ont
attiré
respectivement
15 % et 17 % de visiteurs en plus cette année. Et là, le comptage
est indiscutable : ce sont des gens qui paient.
Évidemment, rien ne permet de dire si la fréquentation
touristique aurait été identique ou inférieure (voire supérieure, qui sait ?)
sans les machins semés de-ci, de-là par le Voyage à Nantes. Les comparaisons
incitent au moins à la modestie. Mais si Jean Blaise a un talent, c’est de
savoir tirer la couverture à soi.
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Certains ont quand même un peu de mal à s'émerveiller |