« Référendum », disent-ils, et hop ! l'Aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes,
c’est réglé ! À les en croire, Emmanuel Macron, Édouard Philippe et Nicolas Hulot auraient
les mains liées par le vote du 26 juin 2016. Certains poussent même le vice
jusqu’à des commentaires du genre : « la décision est peut-être
mauvaise, mais puisqu’elle est prise, il faut l’appliquer ! »
On en est là. Le nouveau gouvernement repart de zéro. Doit-il
confirmer la non-décision de son prédécesseur, c’est-à-dire ne rien faire, ou
changer de cap et lancer les travaux ? Ce sera sa décision à lui, et il est normal qu'il ne la prenne pas les yeux fermés. En tout cas, il n’est absolument
pas tenu par l’avis consultatif du 26 juin. Ce n’est pas lui qui l’a demandé.
Il n’a pas non plus choisi la question, ni la zone interrogée, ni les termes du
débat. Il pourrait considérer par exemple :
- que le vote a été faussé par une question mal posée (elle portait sur un « transfert » de l’aéroport, alors qu’on ne va certainement pas fermer Nantes Atlantique),
- que la présentation officielle des arguments était biaisée (la Commission nationale du débat public a simplement paraphrasé le dossier en faveur du projet),
- que le projet soumis aux électeurs n’était pas assez abouti (les conditions de réalisation des accès étaient imprécises, le sort de Nantes Atlantique était à peine évoqué),
- que les coûts annoncés auraient dû être chiffrés plus précisément et actualisés (le montant annoncé aux électeurs datait de 2008),
- que l’ordonnance créant la consultation publique est obsolète (elle n’a pas été ratifiée par le Parlement),
- qu’une consultation départementale ne suffit pas à légitimer un projet d’ampleur interrégionale (dont le partisan le plus fervent, président de la région des Pays de la Loire, n’est même pas un élu du seul département appelé à s'exprimer),
- que, vu l’ancienneté du projet, on peut bien prendre six mois de plus pour se demander si ses motivations d’origine sont toujours valables, notamment au regard de la loi du 3 août 2009,
- qu’un réexamen du projet permettrait de veiller à la moralisation de la vie publique, grande priorité du nouveau président de la République.
Si le projet a toutes les vertus que certains lui trouvent, aucune
de ces raisons n’est de nature à fausser ses chances. Un réexamen ne pourrait que le renforcer. Pourquoi alors tant de ses partisans sautent-ils sur leur chaise
comme des cabris en scandant « référendum », « référendum » ?
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* C’est d’ailleurs un peu curieux. La consultation locale a été voulue
par Manuel Valls. Peu avant le vote, à une date où des sondages lui
donnaient probablement une bonne idée du résultat, il s’était engagé à se conformer au choix des électeurs (ce qui souligne, au passage, que ce choix
n’était pas décisionnel en soi : le premier ministre pouvait le suivre ou pas). Et finalement, il s'est abstenu. Il est
vrai qu’il s’était engagé aussi à soutenir le candidat à l’élection
présidentielle désigné par la primaire du P.S.
Depuis le temps que l'on répète que les hors-la-loi ne sont PAS sur la Zone Aimable et Désirable de NDDL... Merci Sven pour cette piqûre de rappel.
RépondreSupprimerA propos des zadistes, je suis toujours épaté par le discours des partisans de l'aéroport consistant à dire : "il faut le faire pour se débarrasser des zadistes". C'est un argument idiot puisque renoncer à l'aéroport serait tout aussi efficace pour se débarrasser des zadistes. Il n'y a zadistes que parce qu'il y a ZAD. C'est le projet d'aéroport qui a créé les zadistes.
RépondreSupprimerOui... et non. Oui, parce que la ZAD à donné naissance aux "zadistes" (même si on préfère l'appellation Habitants de la ZAD). Non, parce qu'il s'est construit tant et tant de choses ici qu'en cas d'abandon du projet, il n'y aura pas d'évacuation. Nos détracteurs le savent bien : l'évacuation de la zone est une lutte perdue d'avance ;-)
RépondreSupprimerOui, mais si Macron choisit de relancer le Concorde (par référendum), ce projet d'aéroport tout neuf retrouve tout son sens.
RépondreSupprimerNomination des médiateurs http://www.20minutes.fr/politique/2079051-20170601-dame-landes-ancien-pilote-ingenieur-prefete-nommes-mediateurs
RépondreSupprimer2 anti aéroports et une Préfète qui découvre la région.
Le message semble clair...
Sitôt nommés, sitôt contestés...
RépondreSupprimer"« Le minimum que l’on était en droit d’attendre dans cette médiation, c’est que les médiateurs soient neutres et objectifs. A l’évidence, tel n’est pas le cas, bien au contraire : cette médiation est une mascarade car ce médiateur est un militant », poursuit Bruno Retailleau
Un avis partagé par Philippe Grosvalet, président (PS) du Département, pour qui « les profils des trois médiateurs ne garantissent ni l’impartialité, ni l’indépendance de leur mission »,".
Tandis que l'instruction du dossier par un préfet qui allait ensuite pantoufler au sein du groupe Vinci était bien entendu une garantie d'impartialité et d'indépendance de l'Etat...
RépondreSupprimerScène mystique à NDDL aprés son "Make Our Planet Great Again", les zadistes rallient Macron, brûlent leur sarouel et quittent la ZAD en costard !
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