02 novembre 2025

La mairie de Nantes mal tuyautée sur René Martin

« Éteindre l’incendie avant qu’il ne se propage et devienne hors de contrôle », ainsi Médiacités décrit-il les réactions officielles à ses révélations sur René Martin, créateur de La Folle Journée. La Ville de Nantes a annoncé qu’elle cessait toute collaboration avec l’intéressé et, pour faire bonne mesure, qu’elle le dénonçait à la justice. Elle n’avait pourtant aucune raison juridique de se couvrir la tête de cendres et René Martin est présumé innocent. Mais il faut croire qu’elle se sentait tout de même responsable quelque part.

Ça peut se comprendre. Johanna Rolland se veut en pointe dans la protection des femmes contre les comportements sexistes. Lors de sa campagne électorale de 2020, par exemple, elle a promis de faire le ménage parmi les bars et discothèques nantais en constituant un « réseau de la ville non sexiste ».

Si Johanna Rolland surveille les bars et discothèques, elle devrait tout autant se méfier des milieux musicaux. Les scandales sexuels y sont nombreux. Le sujet a même donné matière à un article de Wikipedia ! Des chefs d’orchestre en vue ont carrément été accusés de viol. Et des bruits couraient depuis longtemps à propos de René Martin. Rien de très sulfureux, mais assez pour troubler ses collaboratrices à coups de « regards appuyés » et de « main  sur l’épaule ».


Personne ne tiendra Johanna Rolland comptable des comportements des bars et discothèques. René Martin, en revanche, était un interlocuteur régulier de La Cité des congrès, qui appartient majoritairement à Nantes Métropole. Le nom de La Folle Journée est même une marque déposée en commun par Nantes et par René Martin.

Comment Johanna Rolland pouvait-elle tenir à l’œil ce dernier ? Simple : elle avait nommé à la direction générale de la SEM La Folle Journée une experte en défense de la cause féministe, Joëlle Kerivin, directrice de l’Espace Simone de Beauvoir. À chaque inauguration d’une Folle Journée, la maire de Nantes remerciait rituellement René Martin et Joëlle Kerivin dans la même phrase. Jusqu’au jour où il a fallu se séparer d’urgence de la seconde pour avoir puisé dans la caisse. Et en plus, elle n’a rien vu en cinq ans de présence ?

Le risque était évidemment que l’affaire sorte juste avant les élections municipales de mars 2026. Heureusement, l’abcès a percé largement avant. On l’a échappée belle.

Illustration Gemini 2.5

29 octobre 2025

Tourisme à Nantes (3) : Les Machines de l’île en danger

 En 2024, Nantes Métropole a précipitamment ajouté plus de 2 millions d’euros aux subventions qu’elle verse à la SPL Le Voyage à Nantes. Sans cette manne financière, la SPL aurait été déficitaire d’environ 2 millions d’euros, après 1 million en 2023, et Jean Blaise serait parti en retraite en laissant une situation désastreuse.

À chaque euro de chiffre d’affaires réalisé par la SPL, il faut ajouter 1,82 euro de subventions. L’argent du contribuable n’est qu’un palliatif. La dépense publique nantaise en faveur du tourisme est inefficace.


Les Machines de l’île en sont la cause principale. Censées rapporter de l’argent à l’origine, elles en ont toujours coûté. En 2017, Nantes Métropole a admis que ses subventions augmenteraient parallèlement à la fréquentation attendue. C’était déjà contre nature, et ça n’a pas suffi : il a fallu en rajouter. Et alors que le tourisme est en pleine expansion dans le monde, il ne l’est pas sous les Nefs de l’île de Nantes, ou du moins il ne suffit pas à compenser la désaffection du public français. Il devrait manquer en 2025 près d’un cinquième des visiteurs prévus par la convention de 2017. Dans le même temps, la fréquentation du Puy du Fou aura augmenté d’environ 25 %. Année après année, un constat s’impose : le choix imposé en 2004 par Jean-Marc Ayrault, contre l’avis formel d’un cabinet-conseil en marketing touristique, était mauvais.

La stagnation actuelle serait-elle due aux travaux en cours sur le pont Anne-de-Bretagne ? Non : ils améliorent plutôt l’accès des piétons, et les Machines elles-mêmes ne s'en plaignent pas (ce qui ne les empêche pas de bénéficier d’une indemnisation). Elles incriminent en revanche la chaleur, les pannes des machines, l’absence de nouveautés et l’absence de « levier événementiel ». Les trois premières causes ne s’arrangeront pas de sitôt. Les conséquences pourraient vite devenir graves (à suivre).

Voir article complet sur Nantes Plus :

https://nantesplus.org/ma/

Les Machines de l’île : le boulet du Voyage à Nantes


Précédents billets :

Tourisme à Nantes (1) : Le Voyage à Nantes 2025 a changé de patron mais a gardé ses compteurs (enfin, pas tous…)

Tourisme à Nantes (2) Le Voyage à Nantes ne fait pas mieux que vivoter depuis vingt ans


16 octobre 2025

Tourisme à Nantes (2) : Le Voyage à Nantes ne fait pas mieux que vivoter depuis quinze ans

Comme d’habitude, Le Voyage à Nantes prétend avoir cartonné cet été. Pourtant, malgré ses communiqués flatteurs, il est globalement en échec. Il progresse peu en fréquentation et en notoriété alors que le tourisme se développe partout. Et il maîtrise difficilement ses finances. Nantes Métropole peut-elle continuer ainsi ?

Le Voyage à Nantes rappelle pompeusement, dans sa  présentation institutionnelle, qu’il est une société publique locale (SPL) « née de la volonté politique de Nantes Métropole et la ville de Nantes de s’imposer dans le concert des villes françaises et européennes en se positionnant et s’affirmant comme une ville enviée d’art et de culture, leviers de son développement touristique. » Cette stratégie est poursuivie depuis le 18 juin 2004, date à laquelle Jean-Marc Ayrault a imposé la création ex nihilo des Machines de l’île. Elles bénéficieront de fonds européens en tant qu’équipement touristique.

L’année suivante est créée Nantes Culture & Patrimoine, une SEM chargée des sites culturels. Puis, début 2011, Jean-Marc Ayrault réunit cette SEM, le château des ducs de Bretagne, l’office de tourisme et les Machines de l’île dans une structure unique de droit privé mais à capitaux publics, la SPL Le Voyage à Nantes. Jean-Baptiste Desbois, Jean-Marc Devanne et Marie-Hélène Joly, respectivement dirigeants de Nantes Culture & Patrimoine, de l’office de tourisme et du château, sont poussés vers la sortie. Jean Blaise est nommé directeur général de la SPL.

Un choix étrange, a priori : alors dirigeant du CRDC, association culturelle créée dans les années 1980 avec une vocation ouvertement politique, Jean Blaise est normalement en fin de carrière : il aura 60 ans et 4 mois, âge légal de la retraite à l’époque, moins de six mois après la création de la SPL. L’unique vrai succès de sa vie professionnelle, le festival Les Allumées, remonte à une quinzaine d’années, et il vient d’essuyer un contrôle de la chambre régionale des comptes qui lui vaudra des remarques sévères sur sa gestion des biennales Estuaire (« incontestablement un projet de gauche », assure-t-il à Presse Océan). Mais c’est un proche de Jean-Marc Ayrault depuis près de trente ans.

Bilans à la Pyrrhus

Le Voyage à Nantes gère ses divers équipements dans le cadre de délégations de service public (DSP) mais « ce qui en fait son exemplarité » (sic) est son événement estival éponyme. Il doit faire boule de neige grâce à une collection d’œuvres « pérennes » accumulée d’année en année, conjecture-t-on.

Quinze ans et des centaines de millions d’euros après sa création, où en est Le Voyage à Nantes ? À l’été 2017, par exemple, Jean Blaise affichait 2 389 943 visites pour 800 000 visiteurs du parcours estival (soit trois sites visités en moyenne par personne, sur cinquante-deux proposés : on mesure l’enthousiasme). Sophie Lévy, qui l’a remplacé à la tête de la SPL, revendique 741266 visites en juillet-août 2025. Le nombre de visites a-t-il vraiment été divisé par trois ou le bilan de 2017 était-il faux ? Ou bien faut-il comparer les visiteurs de 2017 aux visites de 2025 et conclure que la fréquentation a baissé de 7,3 % par rapport à l’édition d’il y a huit ans alors que le nombre de stations numérotées au long de la ligne verte (79) a augmenté de moitié ? Avant la création de la SPL, Estuaire avait compté 764 125 visiteurs en 2007, ce que Ouest-France qualifiait de « bilan en demi-teinte ».

Les installations du Voyage à Nantes sont distrayantes pour les Nantais que nous sommes, mais les gros bataillons de touristes fréquentent surtout des sites permanents et autonomes, non spécifiques du Voyage à Nantes, qui existaient avant lui et n’ont pas forcément besoin de lui : le château des ducs de Bretagne, le Jardin des plantes, les Machines de l’île... Une exposition comme Hokusai tire les statistiques, mais ce n’est probablement pas sa concomitance avec le Voyage à Nantes qui fait son succès. D’autres manifestations de qualité, comme l’installation du cheval mécanique Zeus dans le cours Cambronne, action de mécénat privé du groupe Sanofi, réussissent très bien en dehors du Voyage à Nantes.

Une stratégie maintenue malgré son peu de résultats

Jean Blaise a opiniâtrement tracé son sillon dans une direction peu fructueuse, avec l’aval de Jean-Marc Ayrault puis de Johanna Rolland, qui avait pourtant paru hésiter brièvement en 2014. Après avoir semé ici et là des œuvres disparates et parfois médiocres, il est parti l’an dernier en laissant derrière lui un concept au bout du rouleau. Google Trends révèle que l’intérêt des internautes pour Le Voyage à Nantes va décroissant. Les requêtes en ligne ont atteint leur zénith (indice 100) dès la première année, en juin 2012. Jamais elles n’ont retrouvé ce niveau depuis lors. Elles ont plafonné à 26 % en août 2023, à 24 % en juillet 2024, à 20 % en juillet 2025.

Copie d'écran Google Trends

Dans le même temps, le tourisme a pourtant connu un développement énorme en France et dans le monde. Dynamisé par les compagnies low-cost, l’aéroport de Nantes Atlantique a vu passer 2,6 millions de passagers en 2007, 5,5 millions en 2017 et 7 millions en 2024. La mode des city-breaks s’est imposée. D’autres ont mieux profité que Nantes de ces facteurs exogènes. La ville de Bilbao, référence expresse de Jean-Marc Ayrault quand il a assigné une vocation touristique à Nantes en 2004, a doublé son nombre de visiteurs entre 2010 et 2024. Dans le marché dynamique du tourisme, qui n’avance pas recule. Nantes n’a pas réussi à « s’imposer dans le concert des villes françaises et européennes », etc.

Précédent billet : 

Le Voyage à Nantes 2025 a changé de patron mais a gardé ses compteurs (enfin, pas tous…)


01 octobre 2025

Tourisme à Nantes (1) : Le Voyage à Nantes 2025 a changé de patron mais a gardé ses compteurs (enfin, pas tous…)

Le Voyage à Nantes 2025 s’est achevé le 31 août en catimini, même si la fontaine de la place Royale joue les prolongations. Naguère, à peine les lumières éteintes, Jean Blaise s’empressait de publier des communiqués de victoire, en général largement « travaillés ». Cette année, il a fallu attendre presque un mois pour obtenir quelques données. 

La manifestation estivale a pourtant été, Sophie Lévy tient à le faire savoir, « conçue par Jean Blaise et les équipes projets ». On imagine donc que les modalités de comptage des visiteurs ont été les mêmes que les années précédentes. Les modalités de triturage des chiffres l’ont-elles aussi été ? 

Sophie Lévy annonce, selon Ouest-France, « une hausse de la fréquentation des sites de l’ordre de 8 % », et ActuNantes précise : 741266 visites en 2025 pour 685607 en 2024. Une source des plus fiables a pourtant compté 852 919 visiteurs en 2024. Autrement dit, la fréquentation aurait en réalité baissé de 13 %. Cette source des plus fiables, c’est Nantes Métropole elle-même

Le Voyage à Nantes 2025, Vie de bêtes,
d'Eléonore Saintagnan au Passage Sainte-Croix

Le Voyage à Nantes explique la différence par un « comptage à périmètre constant ». C’est un peu court ! Il faudrait au moins définir ce « périmètre », et révéler quels compteurs de l’an dernier ont enregistré la différence entre les 852 919 de 2024 en 2024 et les 685 607 de 2024 en 2025, soit pas moins de 167 312 visiteurs, ou 20% de la fréquentation 2024 ! Et tant qu’à faire, pourquoi Le Voyage à Nantes a-t-il renoncé à installer ces glorieux compteurs en 2025 ? On suppose qu’il ne les a pas posés ailleurs, puisqu’il ne livre pas d’autre statistique que celle du « périmètre constant » : ses moyens techniques se sont-ils à ce point dégradés ?

Un « compteur », ça paraît objectif et incontestable. Cependant, outre l’effet du « périmètre constant », un même visiteur pourra être compté pour un, deux, dix… cent selon les sites, avec compteur ou pas, qu’il choisit de visiter une ou plusieurs fois. Le choix des compteurs comptés permet de moduler les chiffres à volonté. La méthode de la comparaison avec un exercice antérieur minoré a posteriori avait déjà servi en 2016. Les progrès accomplis ne sont pas vraiment… comptables. 

Merci à Hokusai, pas à Zeus


Sophie Lévy mentionne comme site le plus visité cette année l’exposition Hokusai : 147 000 visiteurs. Mais l’exposition Hokusai a duré du 28 juin au 7 septembre, soit une semaine de plus que l’événement estival. Au moins 15 000 de ses visiteurs ne devraient pas figurer au bilan officiel ! Plus sérieusement, quelle est la locomotive de l’autre ? Hokusai n’a pas eu besoin du Voyage à Nantes pour remporter un grand succès. Or chaque visiteur de l’exposition en juillet-août a pu être compté pour plusieurs visiteurs du VAN à lui tout seul si, sorti du château des ducs de Bretagne, il a fait un tour en ville. Le surcroît de fréquentation dû spécifiquement aux millions d’euros investis dans les installations d’Ivan Argote et al. n’est probablement pas colossal.  

Ce qui mène à s’interroger sur les retombées d’autres expositions à succès. Le musée d’arts ne dépend pas du Voyage à Nantes. Il ne semble donc pas que les 123 283 visiteurs de l’exposition Hypersensible en juillet-août voici deux ans aient été comptabilisés dans le bilan officiel du Voyage à Nantes 2023, soit 745 440 visiteurs. De quoi faire pâlir le bilan 2025 (741 266 visiteurs, donc) qui inclut, lui, l’exposition Hokusai puisque le château est géré par Le Voyage à Nantes. 

Le même constat s’impose ces jours-ci avec Zeus, le cheval mécanique des Jeux Olympiques exposé au cours Cambronne grâce au mécénat du groupe Sanofi – le VAN n’y est pour rien. L’an dernier, le champion du Voyage à Nantes avait été Le Sursaut des bois courbes, l’escalier de bois bâti sur le même site. Il avait attiré116 198 visites en deux mois de l’été 2024. Zeus, en a attiré 48 000 en seulement deux jours de septembre 2025. Il n’est pas dit que l’effet Voyage à Nantes dépasse l’épaisseur du trait par rapport à une exposition de qualité.

Sven Jelure

24 septembre 2025

La mairie de Nantes pavoise en l'honneur d'Emmanuel Macron (suite) : la Palestine au lieu de la Bretagne

Hisser le drapeau de l'État de Palestine devant la mairie de Nantes n'est pas en soi un acte d'une bien grande importance. Il salue la reconnaissance par Emmanuel Macron d’un État proclamé en 1988 et déjà reconnu par 152 États dans le monde. Le président de la République a cherché à mettre en scène son discours (alors qu’il aurait pu se contenter d’un simple tweet, comme le Premier ministre britannique), Johanna Rolland l’y a aidé. Quelle qu’en soit la raison (hommage d’une maire fragilisée à un président en difficulté ?), l’événement n’est pas majeur.


Le fait notable, en revanche, c’est que Johanna Rolland ne s’est pas contentée d’ajouter le drapeau de l’État de Palestine à ceux qui flottaient déjà devant la maire. Elle l’a hissé à la place du Gwenn-ha-du, le drapeau breton. La photo ci-dessus a été prise lundi dernier. La photo ci-dessous a été prise en janvier dernier. 


Ce remplacement vexillologique est-il une simple étourderie ou un geste délibéré ? Johanna Rolland ne pourra pas se dispenser d’une explication.


23 septembre 2025

La mairie de Nantes pavoise en l’honneur d’Emmanuel Macron

Johanna Rolland a fait hisser le drapeau palestinien sur la mairie de Nantes ce 22 septembre. Pourquoi ce jour-là et pas un autre ? Parce que le président de la République a prononcé ces paroles : « La France reconnaît l’État de Palestine ».

La position du président n’était pas originale : 152 États du monde entier avaient reconnu l’État de Palestine avant la France. La France a même voté en 2024 en faveur de son admission à l’ONU ; on peut supposer qu’elle considérait qu’il existait !


Mais Emmanuel Macron a voulu procéder de façon visible : il est allé faire un discours à New York, dans les locaux de l’ONU. Cela n’avait rien d’indispensable. Keith Starmer, Premier ministre britannique, s’était contenté la veille d’un message sur X ! 

Le président français, qui aurait pu devancer le Royaume-Uni en parlant au présent de l’indicatif toutes les fois où il a parlé de reconnaissance au futur, a simplement voulu se mettre en valeur. Avec succès : toute la presse en a parlé. C’est un peu grâce à Johanna Rolland.

Voir article complet sur Nantes Plus :
https://nantesplus.org/palestine/
Palestine : quand Johanna Rolland s’aligne sur Emmanuel Macron

15 août 2025

Foulques Chombart de Lauwe a pour Nantes les yeux de Chimène

Aimez-vous Nantes ? Depuis quelques années, certains trouvent que ça devient difficile… Foulques Chombart de Lauwe, candidat déclaré à l’élection municipale de 2026, affiche des sentiments plus résilients. Il a publié au début de l’été un Abécédaire d’un amoureux de Nantes.

Sa notice à la Bibliothèque nationale assure que « cet abécédaire vous donnera envie d'explorer de nouveaux endroits pour flâner,vous cultiver ou vous distraire ». Mais aussi, faudrait-il ajouter, pour rouspéter, vous agacer ou vous indigner. Car les pages d’amour déçu ne manquent pas non plus dans ce livre : allez donc voir un peu aux articles CHU, Circulation ou Sécurité (« le gros boulet de l’équipe municipale », p. 147)…


De bons sentiments font du bien par les temps qui courent – même si l’on peut les trouver consommés avec trop de modération aux articles Vins et Culture. Quant à l’article Bretagne, il prouve au moins la sincérité d’un auteur capable de nuire par amour à son propre intérêt électoral. « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour », comme disait le poète surréaliste Pierre Reverdy (1889-1960).

Foulques Chombart de Lauwe, Abécédaire d’un amoureux de Nantes, ISBN 979-10-976432-0-1, 178 pages 20,8 x 14,8 cm, 10 €. Disponible entre autres à la librairie Coiffard

Voir article complet sur Nantes Plus :

https://nantesplus.org/abecedaire/

« Abécédaire d’un amoureux de Nantes » : l’amour est parfois aveugle

09 août 2025

Nantes Métropole s'empresse de régler la sécurité des Roms deux ans à l’avance

La défection de Coallia, qui avait obtenu début 2024 un fabuleux marché à 80 millions d'euros pour l’exfiltration en douceur des Roms de la prairie de Mauves, a fait prendre du retard au projet du Pôle d’écologie urbaine (PEU) de Nantes Métropole. Mais peu à peu, ça avance quand même. Nantes Métropole recherche en ce moment un chargé de maîtrise d’œuvre pour « l’aménagement d’un terrain de transition n°1 pour la résorption des bidonvilles ». Ledit terrain pourrait recevoir entre 250 et 275 habitants relocalisés depuis la prairie de Mauves.

Manifestation de Roms en instance d'évacuation des Gohards
devant la mairie de Nantes le 28 juillet 2025
Aménager un terrain pour caravanes ne paraît pas si compliqué ? Pourtant ça l'est, car Nantes Métropole multiplie les exigences sortant de l’ordinaire. Le maître d’œuvre devra créer une zone tampon pour séparer le terrain du voisinage, limiter les risques de dépotoir, installer des éclairages non vulnérables à la casse, mettre en place une centrale d’alarme anti-intrusion, installer des sanitaires « très résistants, anti-vandalisme », etc. Les tubes de chasse d’eau eux-mêmes devront être inaccessibles ! Est-ce un terrain d’accueil qu’on aménage ou un centre de rétention administrative (CRA) ? Ou bien Nantes Métropole fait-elle en sorte de stigmatiser ses hôtes tout en leur déroulant un tapis rouge ? Les travaux pourraient coûter 4,7 millions d’euros.

Ce terrain n°1, sis 34 rue des Bateliers, n’ouvrira pas avant le 1er semestre 2027 (avec un peu de chance, car il est menacé de divers aléas administratifs). Il sera suivi d’un, deux ou trois autres. On ne sait ni où ils se trouveront, ni comment ils seront aménagés. Or, dès la fin mai 2025, Nantes Métropole a tenu à désigner un prestataire chargé de leur sécurité future : la police municipale ne peut pas tout faire. Le marché (jusqu’à 14 millions d’euros sur quatre ans, ce qui représenterait plus d'une année du coût de fonctionnement de la police municipale !) a été attribué à une petite entreprise de Bouguenais. Voilà déjà une tâche épargnée à une nouvelle municipalité, au cas où l’équipe actuelle ne serait pas reconduite lors de l’élection de l’an prochain.

Voir article complet sur Nantes Plus :

https://nantesplus.org/nantes-metropole-et-les-roms/

Nantes Métropole rame pour les Roms

Précédennt épisode :

Plus de 80 millions d'euros pour déménager les Roms de la prairie de Mauves

07 août 2025

Un remonte-pente pour les bilans du Voyage à Nantes ?

Le running gag des bilans estivaux du Voyage à Nantes est-il voué à l’extinction ? Depuis l’origine, Jean Blaise et ses services ont eu à cœur de publier chaque année des résultats formidables qui auraient pu préfigurer les hallucinations de Chat GPT. Le bilan du Voyage à Nantes 2011 était douteux ? On s’était résolu l’année suivante à « un redressement significatif des résultats de l’étude menée sur l’été 2011 », sans lequel le bilan 2012 aurait eu une drôle de mine. Derechef, le bilan 2013, fondé sur des extrapolations, avait été carrément exfiltré en 2014. Etc. On dirait que c’est toujours le bilan de l’année d’avant qui a quelque chose à se reprocher.

Quant au Voyage en Hiver, il semblait affecté du même genre de malformation congénitale.

On a les montagnes qu'on peut :
Mont Royal(e), par Block Architectes,
pour Le Voyage à Nantes 2012 
Mais voilà : la nouvelle direction du Voyage à Nantes semble déterminée à produire des calculs crédibles en créant un « observatoire d'activités touristiques ». Il devrait être plus pérenne que celui concocté par l’Agence d’urbanisme de l’agglomération nantaise (AURAN) en 2014 puisque  un prestataire vient d’être choisi pour quatre ans

Il s’agit de G2A Consulting, un spécialiste reconnu du tourisme montagnard. Il ne trouvera pas grand-chose à escalader à Nantes, pas même un Arbre aux Hérons. Mais il devrait vite s’acclimater grâce à Hélène Madec, nouvelle directrice des Machines de l’île, qui avait déjà recours à ses services dans son poste précédent, comme D.G. de l’office de tourisme de Megève.

Voir article complet sur Nantes Plus :

https://nantesplus.org/un-observatoire-alpin-pour-le-voyage-a-nantes/

Un observatoire alpin pour Le Voyage à Nantes

21 juillet 2025

Le Voyage à Nantes 2025 : de plus en plus de mal à bien faire semblant

Le Voyage à Nantes 2025 consacre la couverture de son livret estival à Antipodos, d’Ivan Argote. On y voit un personnage aux pieds retournés gravir la colonne Louis XVI surmontée par… rien. Louis XVI a disparu « grâce à un jeu de miroirs [qui] reflète le ciel environnant ». Seule une petite nuance dans le bleu du ciel témoigne du stratagème.

Une légende en caractères minuscules, au dos, avoue : « d’après esquisse ». L’installation réelle est plus modeste, et même franchement ratée. Elle a pourtant dû coûter une fortune, vu le matériel mis en œuvre. Le boîtage réfléchissant censé donner « l’illusion de disparition » de Louis XVI est parfaitement visible, même sur un ciel uniformément bleu, tandis que le personnage « défiant toute logique gravitationnelle » est maintenu à la colonne par un double cerclage métallique bien costaud.


Cerise sur le gâteau, le photomontage du Voyage à Nantes montre le personnage 60 % plus grand qu’il n’est en réalité, et fixé plus haut sur la colonne. Pas grave ? Non, sauf que cela illustre une fois de plus un certain j’m’en-fichisme du Voyage à Nantes : c’est toujours bien assez bon comme ça. On a acheté un concept irréalisable, on fait comme si la promesse était tenue. Et après tout, puisqu’une bonne partie de la presse veut bien se contenter de reprendre le communiqué officiel…


L’étrangeté, thème du Voyage à Nantes 2025, n’est pas tant dans Antipodos que dans l’évaporation marketing du Voyage à Nantes. Sa mission initiale était de faire de Nantes une destination touristique internationale. Que pensera l'éventuel visiteur étranger de « l’illusion de disparition de la sculpture de Louis XVI » ? Rien, puisqu’il n’a jamais vu ce qui est censé avoir disparu. Antipodos se résume pour lui à une statue grossièrement fixée à une colonne surmontée d’un tronçon de colonne duodécagonale réfléchissante. Bof.

On comprend que Sophie Lévy, nouvelle directrice du Voyage à Nantes, tienne à le faire savoir : l’édition estivale 2025 « a été conçue par Jean Blaise et les équipes projets ».

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https://nantesplus.org/le-voyage-a-nantes-devenu-simple-balade-dans-nantes-letrange-retraite/

Le Voyage à Nantes devenu simple balade dans Nantes : l’étrange retraité