Médiacités s’avance
audacieusement en terrant glissant : le site d’investigation enquête sur
la politique touristico-culturelle de Nantes Métropole. Dans un premier volet,
Médiacités avait mis en évidence la « lourde
facture des Machines de l’île ». Dans le deuxième volet qui vient de
sortir, documenté et sans concession, Les Machines de l’île apparaissent comme
une « ingénieuse
mécanique à transformer l’argent public » !
« Entre Pierre Orefice, le patron des « Machines de l’île » et François Delarozière, l’inventeur des attractions, les négociations se jouent dans la cordialité et l’estime réciproque » , explique Erwan Seznec, auteur de l’article. « Les deux amis fixent ensemble le format et le prix que la société publique dirigée par le premier (et donc la collectivité) paiera à l’association du second. » En effet, une disposition du code des marchés publics autorise les acheteurs à se dispenser de toute mise en concurrence pour les achats d’œuvres d’art. Et, comme on le sait, Les Machines de l’île veillent toujours à dire que leurs attractions touristiques sont « artistiques ».
« Je ne peux imaginer que Pierre Orefice et François
Delarozière ne parviennent pas aux tarifs les plus équitables pour la Métropole
comme pour La Machine », déclare Morgan Airiau, délégué général du Voyage à
Nantes. Mais à cet administratif diplômé d’une école de commerce, on ne demande pas d’avoir
de l’imagination ! L’imagination, c’est justement le domaine de Pierre
Orefice et François Delarozière. Et Erwan Seznec de citer le cas du nouveau
moteur du Grand Éléphant. Cette œuvre d’art a coûté 413.000 euros H.T.
Soit, note Erwan Seznec, le prix d’un bus hybride complet chez Heuliez !
Est-ce une consolation ? Toulouse Métropole, note
Médiacités, est en train d’adopter la même voie. Elle va exposer les
créations de François Delarozière dans un vaste bâtiment tout neuf
dont la gestion est confiée, moyennant 577.000 euros de subvention par an… à
l’association La Machine !