On suppose plutôt que des amis qui lui veulent du bien lui
ont conseillé de faire profil bas d’ici les élections municipales. Dans son
fameux entretien
avec le dessinateur Frap, Johanna Rolland n’a pas été avare de lourds
sous-entendus : « Il y a eu une forme
d’institutionnalisation de ceux qui ont été reconnus et placés en situation de
responsabilité de la politique culturelle nantaise, ceux qui ont été à un
moment donné l’émergence culturelle nantaise. Si l’on considère qu’en 2014, si
je suis élue, ce ne sera pas un cinquième mandat mais le début d’un nouveau
cycle, il faudra être capable de se réinterroger, de laisser quelques clefs,
d’ouvrir des espaces d’émergence. » Jean
Blaise se sera aisément reconnu dans ces « ceux qui ont été reconnus et
placés en situation de responsabilité » etc. Le voici sur
un siège éjectable. (« Institutionnalisation », il faut le
noter, est un mot péjoratif pour la candidate socialiste à la mairie de
Nantes.)
C’est dommage, car Jean Blaise aurait eu des choses à
raconter. Cet automne, il a été invité à pérorer aux Journées des
communautés urbaines de France, à la biennale du mobilier urbain Forme
Publique 2014, aux Assises
du tourisme convoquées par le gouvernement, au Place Marketing Forum
d’Aix-en-Provence, au jury Push
Your Art 2013 du Palais de Tokyo et même à une conférence organisée à
Shanghaï par l’Agence
internationale Nantes-Saint-Nazaire. Partout, il a pu congratuler « ceux qui ont été reconnus et placés en situation
de responsabilité », etc.
C’est un joli
thème
Tu ne trouves pas ?
Semblable à toi même…
Tu ne trouves pas ?
Semblable à toi même…
Mais il n’a pu faire part aux
Nantais de l’estime que lui portent les institutions : cela aurait été souligner
encore un peu plus sa propre institutionnalisation.
Ainsi, au moment même où Jean Blaise réussit à faire
accroire au monde qu’il a trouvé la pierre philosophale culturo-touristique,
les Nantais, si longanimes jusque-là, commencent à en douter ! Au fond,
peut-être que Nantes a vraiment un temps d’avance sur les autres.