27 août 2022

Saint Florent n’est pas le dieu des Océans

Si comme moi vous n’êtes pas un lecteur enthousiaste de Julien Gracq, allez donc faire un tour à l’exposition Julien Gracq, l’œil géographique présentée à la médiathèque Jacques Demy jusqu’au 3 septembre.

N’y espérez pas un éblouissement soudain devant les quelques fac-similés de textes présentés. En revanche, la cinquantaine de photos exposées, et commentées par Israel Ariño, Jacques Boislève, Hélène Gaudy, Martin de La Soudière, Emmanuel Ruben et Jean-Louis Tissier dans un livret à rendre à la sortie (mais vous pouvez le retrouver en ligne), révèle une facette de l'écrivain différente et intéressante.

Louis Poirier était professeur de géographie et cela se voit. Ses photos cherchent à décrire des paysages. Mais elles montrent aussi autre chose, que les auteurs du livret ont omis de souligner : Julien Gracq  n’était pas à l’aise avec l’océan. Il ne le maîtrise pas dans ses livres, il ne le montre qu’accessoirement, comme un espace plat et fini, dans ses photos.

Le souffle océanique n’est pas dans sa nature d’Angevin. Sans doute est-ce parce qu’entre pays ils se comprenaient que Jean-Marc Ayrault le mettait en avant, parfois même jusqu’au ridicule.

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http://nantesplus.org/julien-gracq-geographe-sans-vagues/




22 août 2022

Royal de Luxe plein aux as

Le mur de Royal de Luxe a été repeint voici quelques semaines. Qui s’en est aperçu ? Il était tagué depuis des années. Qui s’en était aperçu ? Royal de Luxe n’est plus un sujet de conversation à Nantes. Avant tout parce qu’il ne fait plus grand chose. Quelques animations scolaires ou une installation en haut d’un immeuble de Bellevue – sans doute par crainte de ce qui pourrait arriver à une installation en bas de l’immeuble – n'ont plus grand chose à voir avec La Visite du sultan des Indes ou les déambulations des Géants.

Pourtant, la troupe reste un cas exceptionnel. Elle a beau ne rien faire ou presque, les subventions tombent régulièrement d’année en année, au point qu’elle n’arrive pas à tout dépenser. Son bas de laine gonfle, gonfle, comme le montrent une fois de plus ses comptes annuels 2021, publiés voici quelques jours. Le million d'euros n'est pas loin. Un cas certainement très rare parmi les saltimbanques !

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http://nantesplus.org/royal-de-luxe-seul-le-mur-reprend-des-couleurs/

Royal de Luxe : seul le mur reprend des couleurs


18 août 2022

Le Voyage à Nantes 2022 dialogue avec Poutine

Le Théâtre des opérations, d’Hélène Delprat, est l’œuvre phare du Voyage à Nantes 2022. La couverture du livret distribué aux touristes lui est consacrée et aussi, plus important encore, son éditorial signé Jean Blaise. Saisissante et hallucinatoire, l’œuvre n’est pas en cause. Le choix du lieu est plus contestable.

Après avoir confié la place Graslin à Stéphane Thidet (Rideau) en 2020 et la place Royale à Hugo Schiavi (Le Naufrage de Neptune) en 2021, Le Voyage à Nantes n’a accordé que la place Félix-Fournier à Hélène Delprat (Le Théâtre des opérations) en 2022. Sur ce théâtre étriqué, que la moitié des Nantais seraient incapables de situer car ils l’appellent place Saint-Nicolas, les opérations se bornent forcément à de petites additions. Plus une petite soustraction : l’une des figures de l’installation s’est égarée sur la place Graslin.

Les Façades chromatiques d’Alexandre Benjamin Navet sont mieux positionnées. Ces énormes échafaudages de bois, dissimulés d’un côté par une bâche aux couleurs vives, mettent bien en valeur le côté inachevé de la place du Commerce.

Le Voyage à Nantes a le sens de l'actualité : on dirait qu'après deux années d'installations aquatiques remarquables, il cultive la sécheresse cette année. Mieux, il fait dans la géopolitique : Jean Blaise assure entre les lignes, dans son éditorial, que la vue de ces œuvres aurait dissuadé Vladimir Poutine d’attaquer l’Ukraine !

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http://nantesplus.org/le-theatre-des-operations-le-voyage-a-nantes-brigadier/

Le Théâtre des opérations : Le Voyage à Nantes brigadier

09 août 2022

Un après-covid cachectique pour Le Voyage à Nantes 2022

« Le tourisme redémarre », entend-on dire un peu partout en France : 2022 égalerait ou dépasserait 2019, année record.

Ce redémarrage paraît laborieux à Nantes. Google Trends en livre un indice objectif. Il montre combien d’internautes s’intéressent à tel ou tel terme de recherche. Or les recherches sur « Le Voyage * Nantes » (il faut utiliser le caractère joker pour que soient comptés aussi ceux qui oublient l’accent sur le « à ») révèlent que le VAN n’intéresse pas davantage, voire moins, en 2022 qu’en 2020 et 2021, années d’épidémie pourtant.

Les statistiques de Google Trends ne disent pas combien de touristes viennent effectivement à Nantes. Mais elles font apparaître une tendance : depuis son lancement voici onze ans, malgré la vogue du tourisme urbain, Le Voyage à Nantes n’a jamais décollé. L’intérêt suscité par sa première édition est retombé. Jean Blaise avait promis une montée en puissance ; en fait, il s’essouffle progressivement.

Google Trends permet aussi de comparer des recherches entre elles. On peut voir si Le Voyage à Nantes évolue mieux que d’autres manifestations avec des recherches sur « Carnaval de Nice », « Fête des Lumières », « Festival de Ramatuelle », etc. Le plus souvent, les autres font mieux. Les Nantais peuvent néanmoins se consoler avec « Un été au Havre ».

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