13 juin 2017

Médusant, le musée d’arts : (6) la vie secrète des panneaux municipaux

Non, malgré ses mâts beiges, ses rampes bronze, ses potelets inox, ses grilles grises et ses corsets d’arbres noirs, le musée d’arts n’a pas réussi à éradiquer le vert nantais. Un point de résistance demeure au coin de la rue Clemenceau. Une petite pancarte y indique à l’intention des piétons : « 1 min musée d’arts de Nantes ». Bon, la pancarte elle-même ajoute à l’anarchie des couleurs : elle est marron. Mais elle est fixée, sans souci d’unité, sur un poteau… vert nantais !

D’autres pancartes sont semées dans les environs. Elles ont remplacé celles qui signalaient un « musée des beaux-arts », installées voici deux ou trois ans – des pancartes totalement inutiles puisque le musée était alors en travaux et qu’il a fallu les mettre au rebut pour baliser désormais  le « musée d’arts ». La pancarte du cours Saint-Pierre avait été la vedette de ce blog en juin 2015. Elle pointait alors vers le sud, en direction de la tour LU, et tant pis pour le touriste marcheur ! Il avait fallu six mois pour que, moyennant un coup de tournevis, une petite rotation à 90° la replace dans le bon sens.

Un autre coup de tournevis et la pancarte « musée d’arts » a remplacé la pancarte « musée des beaux-arts », toujours dans le bon sens. Mais ceux qui manient le tournevis ne sont pas ceux qui manient la brosse : le poteau qui soutient la pancarte était déjà très sale en juin 2015. Il l’est un peu plus aujourd’hui (ci-dessous, de gauche à droite, le poteau en juin 2015, janvier 2016 et juin 2017). Mais il reste dix jours pour le nettoyer avant l’inauguration du musée…

            



















Pour en finir avec ces petits trucs, une bizarrerie qui aurait sans doute enchanté Julien Gracq du temps où il était interne au lycée Clemenceau, tant elle révèle combien la « forme d’une ville » est élastique, quelquefois. Le poteau planté à l’angle de la rue Clemenceau porte deux pancartes. L’une indique, comme on l’a dit :

« 1 min musée d’arts de Nantes »

la seconde assure :

« 4 min Jardin des Plantes »

Passons sur la majuscule à laquelle les plantes ont droit mais pas les arts. Intéressons-nous plutôt aux distances. Du coin de la rue à l’entrée du musée, il y a environ 130 mètres. Et de l’entrée du musée à celle du jardin, environ 190 mètres. Le piéton obéissant marchera donc à 7,8 km/h jusqu’au musée, puis à 3,8 km/h jusqu’au jardin.

Plus étrange encore : en examinant les photos ci-dessus (il suffit de cliquer dessus pour les agrandir), on constate que si le musée des beaux-arts se trouvait encore à 3 minutes de marche du cours Saint-Pierre en janvier 2016, le musée d'arts, lui, n'est plus qu'à 2 minutes aujourd'hui. Est-ce le piéton qui presse le pas ou Nantes qui a rétréci ? Mystère...

1 commentaire:

  1. Sans doute la majuscule impose un tempo plus lent, du Respect et de la Componction. Tandis qu'on se rend au musée en jogging, la tenue de Tous Les Publics, on s'y rend en masse décomplexée et bruyante. Comme à Mac Do, Venez comme Vous êtes !

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