Le musée d’arts de Nantes
en jette. Du moins sa partie principale, qui attire tous les regards. Ce qui va
être inauguré le 23 juin 2017, c’est avant tout le bâtiment construit par
Clément-Marie Josso en 1900. Le reste, dirait-on, n’est qu’accessoires.
Mais certains de ces
accessoires dérangent. À commencer par les quatre énormes poteaux plantés sur
le trottoir. Allez donc essayer de faire un selfie sur fond de musée :
vous n’y échapperez pas. Leur hauteur est peut-être conforme aux ambitions du
musée, qui y hissera ses bannières. En revanche, elle n’est pas proportionnée
au site : la rue Clemenceau n’est pas la place Rouge. À vouloir la
déguiser en « parvis », on ne fait que souligner sa relative
étroitesse.
Secondés par de multiples
potelets (décidément
une addiction nantaise), ces mâts imposent leur verticalité, contrastant
avec les lignes horizontales des marches et des corniches du musée. Mais ce
parti-pris linéaire est aussitôt contesté par le pavage en zigzag du parvis,
dont la légitimité esthétique ne saute pas aux yeux ; là encore, on a
confondu la rue Clemenceau avec une vaste esplanade. Ni horizontalité, ni
verticalité, ni zigzags cependant dans le mobilier urbain face au musée :
les corsets d’arbre alignés comme à la parade face au musée cultivent la
courbe. Et sont emmanchés sans souci de cohérence dans des grilles d’arbre
mariant le rond et le carré, choisies apparemment dans la gamme
« Les Désaxées » de Sineu Graff…
Question couleurs,
l’harmonie ne règne pas davantage. Rien d'étonnant, d’ailleurs : depuis
l’ère Ayrault, les choix de mobiliers urbains sont partis dans tous les sens,
sans souci d’unité ni même d’esthétique générale. Le « vert
nantais » était jadis de rigueur dans le secteur protégé. Aujourd’hui, les
couleurs semblent régies par le petit-bonheur-la-chance. Autour du musée, le
beige des poteaux n’est déjà pas vraiment en harmonie avec le bronze des rampes
d’escalier. Et il a fallu qu’en plus on les flanque de potelets inox et de
corsets d’arbres noirs !
À l’extrémité du musée
côté rue Élie-Delaunay, cependant, on a conservé une partie de l’ancienne
grille. Jadis peinte en vert nantais, elle a été repeinte en gris. Un gris plus
foncé que celui de l’abribus voisin. Et pas en en cohérence, bien sûr, avec les potelets inox qui balisent le passage pour piétons côté ouest. Ni avec ceux qui le balisent côté est : ceux-là sont d'un beau vert nantais. Comme le sont, plus ou moins, les grilles du jardin des plantes, au bout de la rue. Et pendant ce temps-là, celles du lycée Clemenceau, juste en face, ont pris une teinte scarabée…
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* Je sais bien que
« mille » ne prend pas de « s », mais la marque du pluriel souligne
la diversité, je trouve. Puisque
Nantes l’emploie fautivement dans « musée d’arts », pourquoi
n’aurais-je pas le droit d’en faire autant ? Et les tintinophiles
apprécieront.
Me ne dites pas que vous avez la nostalgie de l'ancienne entrée...voyez les progrès
RépondreSupprimermême si vous avez toujours plaisir à rajouter " peut mieux faire "
Amitiés
alain
Ai-je dit ça ? Non, je ne critique même pas les boîtes en verre imposées par les impératifs d'accessibilité. Mais je trouve effarant que, dans une opération d'une telle ampleur et d'un tel coût, les détails de présentation aient été à ce point négligés. Des mobiliers urbains adaptés aux lieux et cohérents entre eux n'auraient probablement pas demandé plus d'efforts ni plus d'argent.
RépondreSupprimer@Sven,
RépondreSupprimerRécemment, je me suis étonné de votre indifférence face à l'installation des cubes de béton dégueux sur les rives de l'Erdre. Installation qui aurait, je l'espérais, mérité d'être décortiquée par vos soins. Le budget de 20 000 € est peut-être petits bras à côté de ceux communément évoqués dans votre blog !?
Merci, votre revendication m'honore. Mais tout n'a-t-il pas déjà été dit sur ces objets artistiques, ai-je la moindre légitimité pour en rajouter ? Et quand bien même ce serait le cas, hélas, je manque de temps.
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