08 décembre 2024

Jean Blaise retraité : acompte sur critiques à venir

Jean Blaise part en retraite à la fin du mois. C’était un personnage important de ce blog puisqu’il est au moins cité dans 166 des 1 131 articles parus ici depuis 2008, soit près de 7 %. Une dizaine d’entre eux lui sont même consacrés. Si les louanges officielles ne vous suffisent pas, vous pourrez vous référer par exemple à cette série parue en 2014 :

1. C’est le requiem pour Jean Blaise
2. Jean Blaise, culturel ou politique ?
3. Se réchauffer à la flamme des Allumées
4. Fin de cycle
5. Il y a quelque chose de pourri au royaume de Jean-Marc
6. Aveu tardif

2014, c’était la fin de sa période flamboyante. Puis la routine s’est installée. On est entré davantage dans le registre du comique de répétition.

Jean Blaise était, comme on dit, un « bon client », jamais avare d’affirmations péremptoires, de prétentions acrobatiques et de vérités alternatives. Le plus étonnant n’est pas qu’il soit tant critiqué ici ; c’est qu’il le soit si peu ailleurs.

Flagornerie ? Pas forcément. Pour les éloges, il suffisait de citer. Dès l’époque d’Estuaire, Jean Blaise n’a pas lésiné sur l’autopromotion. Pour les critiques, il n’aurait pas été nécessaire de gratter beaucoup. En particulier lors de la présentation de résultats faux, improbables ou invérifiables, éventuellement retouchés a posteriori en fonction des besoins ultérieurs, comme en 2012. Pour qu’un échec soit reconnu, il fallait qu’il soit patent, et même ainsi Jean Blaise trouvait éventuellement des boucs émissaires, comme Hécate en 2017.

La bonne presse

La presse a su modérer ses commentaires après la parution en 2011 d’un rapport de la Chambre régionale des comptes qui aurait pu lui coûter sa carrière. Il lui est néanmoins arrivé de le critiquer, par exemple à propos de son travail au Havre pour le compte d’Édouard Philippe à un moment où il aurait plutôt dû préparer la réouverture du musée d’arts, ou à propos de l’échec du Voyage en Hiver. Frap, dans Presse Océan, lui a consacré un certain nombre de caricatures vachardes et bien senties.


Et si l’irrégulomadaire satirique nantais La Lettre à Lulu se montre discret (les moteurs de recherche ne repèrent dans ses pages qu’une douzaine de mentions, anodines pour la plupart, en plus de vingt ans et 129 numéros), le média autonome Contre-Attaque a émis quelques critiques virulentes, tandis que le site d’investigation Mediacités publiait plusieurs enquêtes fouillées qui ont dû faire tousser du côté de la rue Crucy, par exemple à propos des résultats financiers de la SPL Le Voyage à Nantes.

Le bilan réel de Jean Blaise reste à écrire : Son action a-t-elle comme annoncé inscrit Nantes sur la carte culturelle internationale ? Que reste-t-il réellement des Allumées ? À quel point les « œuvres pérennes » du Voyage à Nantes ont-elle enrichi la ville ? Que va-t-on faire des Humans de Breuning ? Les opérations estivales ont-elles créé une attente dans le public ? Le déficit financier de 2023 est-il un accident passager ? Les Machines de l’île peuvent-elles se relancer sans Arbre aux Hérons ? La « promotion culinaire » façon VAN s’adresse-t-elle au bon public ? La justice risque-t-elle de débusquer d’autres Station Nuage ? Etc. Sophie Lévy n'a probablement accepté la succession que sous bénéfice d’inventaire.

Voir biographie résumée dans Nantes Plus :

ttps://nantesplus.org/bluff-et-blaise-sont-dans-un-bateau-derniers-coups-de-rames-avant-la-retraite/

Bluff et Blaise sont dans un bateau : derniers coups de rame avant la retraite

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