Dès qu’il est question des Machines de l’île, on dirait que les calculettes tombent en panne. « L’Éléphant fait complet quasiment tous les jours de l’année », assure ce matin Presse Océan.
Que disent les chiffres ? L’Éléphant a transporté 55.000 passagers en 2009. Si vraiment il « faisait complet », à raison d’environ 1.750 trajets par an, il en aurait transporté au moins 85.000, soit 54,5 % de plus !
Le problème de l’éléphant, c’est sa totale absence de flexibilité à l’égard de son marché. Qu’il y ait foule ou non, il ne peut transporter que quarante-neuf passagers à la fois. Tantôt il manque des ventes, tantôt il circule quasiment à vide, avec des frais de personnel et de fonctionnement pourtant identiques.
Tout n’est pas perdu : une partie des visiteurs qui n’ont pu accéder à l’Éléphant achètent quand même un billet pour la galerie des machines. Reste à savoir combien de fois on peut leur faire le coup avant qu’ils ne se lassent.
Les Machines ne manquent pas de qualités esthétiques. C’est leur concept qui est mauvais. Pour un « équipement touristique structurant », leur yield management est consternant. Leur problème commercial découle en grande partie d’une faiblesse technique de l’Éléphant. Dans le projet initialement présenté, il devait faire le trajet des Nefs à la grue Titan et retour à raison de 30 minutes par tournée. Dans la réalité, il lui faut près de trois quarts d’heure pour accomplir le parcours dans un seul sens. Résultat : un tiers de passagers en moins dans les périodes où il affiche complet.
Nantes Métropole, qui avait sans doute mal bordé son contrat, s’est laissé refiler un tacot, payé au prix fort et qui continue à consommer des subventions publiques alors qu'il aurait dû être bénéficiaire. Heureusement que sa communication est plus efficace que sa tringlerie.
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