15 avril 2011

Nantes peut vivre sans militaires

L’armée quitte Nantes, et ça n’est pas un drame. Nantes n’est pas douée pour la guerre. L’avant-dernière grande expédition organisée localement, en 1488, a été désastreuse : la Bretagne y a perdu son indépendance. La dernière a été atroce : les « colonnes infernales » de 1794 ont fait de leur mieux pour exterminer la population vendéenne. Plusieurs dizaines de milliers de morts. Mince consolation, la décision était nationale et non locale, le général républicain Turreau n’ayant fait qu’appliquer les ordres meurtriers de la Convention…

Les grands soldats nantais ne manquent pas. Mais ils se sont souvent illustrés dans des conditions non conventionnelles. Cambronne est encore plus fameux pour son vocabulaire que pour ses faits d’armes. Plusieurs autres se sont mis au service de pays étrangers tentant d’obtenir, de défendre ou de reprendre leur liberté. Geoffroi Pantin, dans le civil évêque de Nantes, a participé à la Reconquista espagnole au cours des combats qui précédèrent la victoire décisive de Las Navas de Tolosa, en 1212. Villebois-Mareuil, engagé volontaire à l’âge de 52 ans aux côtés des Boers du Transvaal, a été tué au combat contre les Anglais. Mellinet père, général lui aussi, est devenu un héros de l’indépendance belge après avoir fui la France en 1815. Lamoricière a réuni des volontaires de toute l’Europe au sein des zouaves pontificaux pour défendre la papauté contre Garibaldi.

Le grand nombre de Nantais morts pour la France au cours de la dernière guerre mondiale n’est pas une marque de ferveur guerrière : la mention « mort pour la France » a été systématiquement attribuée aux victimes des bombardements américains de septembre 1943 (la plus jeune d’entre elles avait 7 jours, la plus âgée 89 ans). C’est mieux que « dommage collatéral », mais cela ne suffit pas à faire de la chose militaire un aspect capital de la culture nantaise.

1 commentaire:

  1. Il serait surtout intéressant de savoir ce qu'on va faire de cet espace en ville.... tout près du centre, mais juste trop loin pour y aller à pied, et même un peu pénible d'aller au tram 1 moutonnerie... Peut-être accès facile au futur chronobus nord-est ?

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