Reynald Secher présentait hier au Bretagne son dernier livre, Vendée, du génocide au mémoricide (éditions du Cerf). Il a expliqué pourquoi, à son avis, les événements de 1794 en Vendée étaient un génocide au sens du droit international, et comment la République, qui n’en était sans doute pas trop fière, avait ensuite tenté de camoufler les faits – ce qu’il appelle le « mémoricide ».
Les documents d’époque dénichés par l’historien aux Archives nationales et reproduits dans son livre sont accablants. Parmi eux figure une lettre du 18 pluviose an II (6 février 1794) adressée par Lazare Carnot au général Turreau, concepteur des « colonnes infernales ». Au nom du Comité de salut public, Carnot y valide le plan du général et précise : « Extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir ».
L’avenue Carnot est l’une des plus importantes de Nantes. Quoi ? À une époque si prompte aux repentances, on honorerait, sur les lieux mêmes, un homme qui a couvert des massacres massifs de civils ? Qu’on se rassure : cette avenue Carnot-là honore le président de la république Sadi Carnot, assassiné en 1894. C’était le petit-fils de Lazare Carnot, mais on n’est pas responsable des crimes de ses ancêtres, n’est-ce pas ?
Il y a bien eu jadis une rue Carnot du côté de Saint-Donatien. Elle a disparu depuis longtemps. Il est vrai que Carnot n’avait que faire de cet honneur : son corps repose au Panthéon depuis 1889. Merci grand-père !
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