Troisième contribution au Grand débat
La Tribune
Loire donnerait à Nantes un lieu de rencontre informel où la Loire
occuperait la place d’honneur. Il nous faudrait aussi un lieu plus formel,
solennel, où des cérémonies publiques et privées, du genre mariages ou bals des
déb’, se dérouleraient au contact du fleuve. Quelque chose comme ce qu’étaient
jadis, Loire en moins, les Salons Mauduit. (À propos, encore un bel exemple de procrastination à
l’ère Ayrault : dix ans de réflexion sur un bâtiment désaffecté pour décider
essentiellement… une reconstruction à l’identique.)
Et ce lieu, potentiellement, existe déjà ! Une fois l'amalgame régional désagrégé et la Loire-Atlantique revenue à la Bretagne, ce qui ne saurait
tarder, le palais régional de Durand Ménard Thibault trouvera là une vocation
digne de lui.
Cet édifice de prestige réunit déjà presque tout le nécessaire : une
architecture majestueuse, une noble coupole, de vastes
salons, de beaux jardins, une grande terrasse sur la Loire, l’indispensable
parking, un embarcadère pour les liaisons et les promenades sur le fleuve, une desserte par chronobus et même une zone d'atterrissage pour hélicoptères ! Que demande le peuple ? Tous ces beaux équipements aujourd'hui sous-employés seraient ainsi mis à peu de frais au service des Nantais et de l'image de la ville.
La superbe boule à facettes qui surmonte le noble édifice le prédispose en effet aux soirées les plus chavirnantes... Un hommage collatéral pour Étienne-Louis Boullée, dont l'œuvre inspira certainement ce fleuron du kitsch architectural nantais. La Raison et l'Être Suprême à nouveau au cœur de la cité : votre proposition ô combien républicaine ne peut qu'emporter l'adhésion la plus large.
RépondreSupprimerPlaisir, famille et fécondité nationale enfin loués de concert ! Le fleuve fluant érotisé chatouillant les flancs des berges tandis que de jeunes nantaises enivrées viendront perdre leur virginité à la sourde cadence des goemons... Salons Loire : bâtisse enceinte, dôme géodésique comme soufflé par tous les vents de la Terre, promesse de conquêtes de marchés à l'export, Nantes pôle d'excellence et d'innovation, et de compétitivité, un Grand Concours de Bustes sera lancé : une manière de Marianne locale à l'image de Johanna Rolland qui saura fédérer tout ce qui peut l'être idéalisera l'esprit créatif nantais. Imprimés en trois-dé, le regard tourné vers d'improbables confins économiques, les bustes à l'image de Johanna Rolland regarderont vers le large, l'estuaire aspirant les pupilles multipliées à l'infinie par la grâce de l'innovation technologique locale. Tout à chacun le sait bien, ici, c'est une start-up nantaise qui a inventé l'imprimnantes trois-dé, et les psychanalystes le confirment, l'être humain a besoin de symboles. Grave et gravide à la fois, et bientôt parturiente et souriante, Nantes ensemensera le fleuve d'agiles homoncules qui coloniseront, par la grâce des courants Loire-océaniques, le monde et la finance, dans le respect de toutes les croyances et de toutes les sensibilités.
RépondreSupprimerEh ! bien, si je m'étais douté que ma proposition éveillerait d'érotiques fantasmes... Il est vrai que les bosquets du CRAPA, à deux pas du palais régional, favoriserait des escapades que les Salons Mauduit ne permettaient pas.
RépondreSupprimer