En 2013, La Cantine du Voyage fut un désastre. On changea la
déco. En 2014, ce fut un désastre. On changea le menu. En 2015, ce fut un
désastre. On ajouta un potager. Et en 2016, c’est encore un désastre. Les avis
publiés sur TripAdvisor depuis début mai – plus de 70, excusez du peu –
sont tout aussi éloquents que par le passé : hormis quelques jobards
toujours contents (ou peut-être des comparses), les commentateurs, dans leur
majorité, adorent le cadre, déplorent le service et fustigent l’assiette.
Résultat : malgré la Loire, malgré le grand air, malgré les transats,
malgré le design, malgré le label du Voyage à Nantes, La Cantine du Voyage est
classée à ce jour n° 845 sur 1 054 restaurants à Nantes !
Elle arrive loin derrière de nombreux fast-foods, une foule
de pizzerias, plusieurs libre-service comme la cafeteria d’IKEA et même
quelques établissements disparus (Gusto, Le Bistroquet…). Or avec deux cents commentaires tout rond, elle
est l’un des restaurants nantais les plus abondamment commentés par rapport à
son ancienneté, quatre ans soit au total une quinzaine de mois d’activité
seulement.
Chaque année, on prend les mêmes et on recommence, avec les
mêmes résultats. Le gag est à ce point répétitif qu’on se demande si ça n’est
pas un système. Se taper le poulet de la Cantine serait-il une sorte de rite de
passage pour le bobo néo-nantais ? Une petite brimade pas trop douloureuse
qu’il faut supporter vaillamment pour que l’assistance entonne : « Il
est des nôôôtres ! » ? On songe au Tord-Boyaux
de Pierre Perret, un « boui-boui bien crado » mais aussi bien
bobo (en 1963, déjà…) :
Cet endroit est tellement
sympathique
Qu'y a déjà l'tout Paris qui rapplique
Un p'tit peu déçu d'pas être invité
Ni filmé par les actualités.
Qu'y a déjà l'tout Paris qui rapplique
Un p'tit peu déçu d'pas être invité
Ni filmé par les actualités.
Cette place to be est une émanation du Voyage à
Nantes, qui l’a créée, financée, avalisée. Comme chaque année, elle fait partie
de son programme estival officiel ; elle en forme cette année les étapes
n°27, 28 et 29. Le VAN prétend faire dans la « promotion
culinaire ». C’est très légitime de la part d’un office de tourisme,
mais encore faudrait-il le faire bien. Si le poulet-pommes de terre ‑ et encore, pas toujours bien cuit ‑ est le summum de la cuisine nantaise, Nantes n’est
sûrement pas une destination pour les gourmets.
Comme le note un commentateur de TripAdvisor, plutôt
bienveillant d’ailleurs : « Il faudrait réellement que le Voyage à Nantes réagissent au plus vite
avant qu'il soit trop tard car le concept est très bien si il est bien exploité
et avant que la réputation du Voyage à Nantes se dégrade a cause de cette
" cantine ". » Mais
Le Voyage à Nantes aurait eu tout le temps de réagir depuis 2013. S’il ne l’a
pas fait, c’est que la formule lui convient*. Et dans le fond, on voit bien
pourquoi. La Cantine du Voyage est à l’unisson du reste. Comme
l’ensemble de l’opération estivale, elle se situe sur une ligne racoleuse, tape
à l’œil, bas de gamme, de nature à attirer un public peu exigeant qu’elle ne
cherche pas à éduquer davantage. Ce n’est pas plus de la cuisine que le VAN
n’est de l’art – mais pas moins non plus. On y va en tongs.
Et la formule n’est pas encore épuisée. Après la création d’un potager bio (quoique exposé aux particules fines du boulevard de la Prairie au duc) en 2016, parions sur l’installation d’un poulailler en 2017. Le client pourra y choisir son poulet en direct, peut-être même l’égorger lui-même. Quant à savoir lequel des deux sera le plus plumé…
______
* Et à Jean-Marc Ayrault aussi, revenu tout sourire manger avec les copains et les copines voici quelques jours.
Et la formule n’est pas encore épuisée. Après la création d’un potager bio (quoique exposé aux particules fines du boulevard de la Prairie au duc) en 2016, parions sur l’installation d’un poulailler en 2017. Le client pourra y choisir son poulet en direct, peut-être même l’égorger lui-même. Quant à savoir lequel des deux sera le plus plumé…
______
* Et à Jean-Marc Ayrault aussi, revenu tout sourire manger avec les copains et les copines voici quelques jours.
Fuite ce jour, de la cabine aquarium du Voyage à Nantes et une rivière encore étanche aux sorties de bateaux de plaisance. L'écluse de Saint Félix n'est toujours pas réparée... Dans l'agglomération, l'on construit des dizaines de réservoirs à kérosène par mois chez Airbus, mais nous ne sommes pas foutus de trouver un tourneur-fraiseur depuis des semaines pour réparer ce putain de cardan !
RépondreSupprimerAh la "cantoche"... Dimanche 21 août 2016, dans après-midi, en longeant cette fameuse "cantine", forte odeur de graillon et de crème solaire !! Raison : peu de monde aux tables mais transats tous occupés, certains par de jolis éléments féminins soigneusement "crémés" au soleil... Un peu plus loin, quelques curieux dans l'ersatz de "souk" mais pas un chat à la billetterie du Carrousel ! Passage de l'éléphant devant quelques badauds blasés malgré les grands coups de jet d'eau à pleine trompe... Ca fait rigoler les gamins. Et avec ça nombreux cyclistes, certains en Bicloo, disputant le passage aux piétons le long du hangar à bananes... Dix ans que les "Machines" existent et seulement un éléphant-Diesel et un vague manège... A Nantes, la culture populaire ne s'en remue guère les trois premières lettres !!
RépondreSupprimerConsommation de l'Éléphant-diesel estimée à 300 litres de gas-oil par jour ! Nous invitons les visiteurs, lors de pics de pollution, à tenir les poussettes et les enfants à l'écart, de ne pas utiliser les transats situés à proximité ou d'étaler de nappe à carreaux sur les pelouses en rive, ou encore d'entamer un jogging dans les allées ....
RépondreSupprimer@Anonyme précédent : un pachyderme esseulé est suffisant pour le porte-monnaie des nantais et déjà de trop pour l'environnement !