31 décembre 2019

Les Beaux-arts de Nantes en prospection au Texas

Le bruit s'est répandu qu'on a trouvé de l'art dans un coin du désert texan. Des prospecteurs sont accourus du monde entier. Les premiers arrivés, dans les années 1990, ont récolté quelques pépites. Passé le tournant du siècle, le filon a commencé à s'épuiser. C'est alors qu'est arrivée l'Ecole des Beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire. (Mais en écoutant bien, elle peut encore entendre à Marfa un écho de Jules Verne.)

Marfa… Des étudiants nantais et Jules Verne au Texas



2 commentaires:

  1. Bonne année à vous et merci de nous faire sourire. Je souhaite vraiment qu'un jour vous puissiez faire le voyage à Marfa. J'ai eu cette chance , ayant très modestement participé à l'achat de terrain, et je peux vous affirmer que ce fut un des très grands chocs de ma vie.
    Les étudiants ( vous devriez les interroger) y vivent une expérience incroyable.
    Chapelle Sixtine de l'Art Minimal Marfa est bien aussi le lieu d'un questionnement sur les frontières ( les Border Patrol sont omniprésents ), l'oléoduc va bien passer dans la région.
    Notre école envoie aussi des étudiants à Seoul et à Dakar et c'est grâce à ces actions que nous pouvons avoir l'ambition d'être une des grands écoles d'art française.
    Belle année à vous .
    alain

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  2. Merci de vos voeux. A vous aussi, bonne et heureuse année 2020.

    Du Texas, je ne connais que le Panhandle, loin de Marfa mais tout de même assez spectaculaire. Cependant, il n'est pas nécessaire d'avoir visité l'endroit pour penser que ce que les responsables de l'EBANSN en ont dit à Presse Océan est plutôt tiré par les cheveux. Que les Border Patrol soient présents à Marfa est normal : c'est le siège d'un important secteur du Border Patrol de Carla Provost (sic), avec autorité sur une dizaine de postes de douane. Il n'y a pas tellement de villes dans les environs pour installer un centre administratif ! Mais il n'empêche que la frontière se trouve à plus d'une heure de route. Avec mon gros bon sens rustique, je note que, pour qui voudrait observer la frontière mexicaine et les trafics qui vont avec, il existe des dizaines de villes mieux situées aux Etats-Unis, à commencer par Presidio. Quant à l'oléoduc, ou plutôt au gazoduc, il n'apprend rien sur l'exploitation du gaz de schiste à des dizaines ou des centaines de km plus au nord puisqu'il est enterré. D'ailleurs, vous en parlez au futur alors qu'il est achevé depuis plus d'un an : c'est dire s'il passe inaperçu !

    Bien entendu, ces deux thèmes, la frontière et l'exploitation du gaz de schiste, sont anecdotiques dans l'éducation d'étudiants des beaux-arts. Pourquoi mettre ces "atouts" en avant dans un article sur l'établissement de l'EBANSN à Marfa ? Toujours mon gros bon sens rustique : parce qu'on manque d'arguments plus substantiels.

    Je crois volontiers que Marfa est une destination intéressante pour un amateur d'art minimal -- ce que je ne suis pas, comme vous savez. Mais je pense que ce n'est pas une raison suffisante pour qu'une école d'art située à 8.000 km de là y possède un établissement permanent. Question de principe d'abord : puisque le minimalisme suppose une intervention minimale de l'artiste, ce dernier a-t-il vraiment besoin d'une formation technique poussée ? Question de moyens ensuite : l'EBANSN ayant une vocation généraliste, il me paraît anormal qu'elle consacre autant de ressources humaines et financières à un courant artistique qui ne peut représenter qu'une toute partie de son enseignement. Question d'environnement enfin : l'aller-retour Nantes-Houston en classe éco représente plus de 3 tonnes d'émissions de CO2 par passager.

    Qu'un amateur passionné juge acceptable cet effort infligé à la planète pour aller admirer les oeuvres de Judd peut se comprendre. Qu'on fasse faire le voyage systématiquement à des étudiants pour réaliser des travaux qu'ils pourraient très bien réaliser en France pour l'essentiel me paraît moins admissible. D'autant plus que l'EBANSN est financé à près de 90 % par les contribuables, essentiellement locaux.

    Devenir une grande école d'art française est une belle ambition. Je suis persuadé qu'elle serait plus efficacement réalisés en concentrant les budgets et les efforts des étudiants, des enseignements, des administrateurs et, pardon, des mécènes à Nantes plutôt qu'en les dispersant à travers le monde. Si un étudiant est passionné par le minimalisme au point de vouloir visiter l'un de ses hauts-lieux (Marfa n'étant que l'un d'eux), il peut le faire de son côté, avec d'autant plus de motivation que ce sera son choix, de même que des étudiants du monde entier viennent étudier à l'EBANSN.

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