11 août 2011

Le voyage à Nantes au départ de Chantenay passera-t-il par les antipodes ?

C'est une histoire de ponts. Un mystère bien gardé qui plane sur Nantes depuis des années. De temps en temps, un expert imprudent montre le bout de l'oreille, tel Marcel Smets, le 16 juillet 2010, dans Ouest France, à l'occasion d'un entretien avec Philippe Gambert. À une question rituelle sur la création de nouveaux ponts, le nouvel urbaniste-conseil de l’île de Nantes avait apporté une réponse inattendue : « dans le temps, la question d'un pont à l'ouest qui permettrait de relier la gare à Chantenay en passant par l'île se posera ».

« Tôt ou tard, il faudra l’étudier », insistait-il. « Soit passer à travers l’île avec toutes ses conséquences. Soit créer une nouvelle voie au nord de la ville qui pourrait aussi desservir l’aéroport. » Deux hypothèses abracadabrantes, à première vue.

Deux ponts pour relier deux gares situées sur la même rive (en rouge ci-dessous) La gare de Nantes et celle de Chantenay, pour qui l’aurait oublié, sont situées sur la même rive de la Loire. Il existe bien un pont ferroviaire, le pont Résal, entre la rive droite et l’île de Nantes ; on peut le rejoindre depuis la gare de Nantes en partant d’abord vers l’Est pour aller à l’Ouest… Mais à l’autre bout, que pouic ! Les voies se terminent en cul-de-sac à la gare de l’État. Pour aller jusqu’à Chantenay, il faudrait les prolonger par un nouveau pont retraversant la Loire. Il devrait passer entre le Hangar à bananes et le site des chantiers, coupant droit au milieu des anneaux de Buren. Aïe !

Contourner les trois quarts de l’agglomération (en bleu ci-dessous) La deuxième solution évoquée paraît encore plus invraisemblable : pour aller du centre-ville à Chantenay, on contournerait les trois quarts de l’agglomération par l’Est et le Nord – en empruntant, peut-on supposer, le pont ferroviaire de la Jonelière, en grands travaux, puis une voie qui reste à tailler dans le milieu urbain. De quoi multiplier la distance à parcourir et le temps de trajet par trois ou quatre -- et par dix ou douze si le trajet passe par Notre-Dame-des-Landes, comme M. Smets l'envisage. Aïe !

Les propos de Marcel Smets ne peuvent être pris à la légère, compte tenu de ses responsabilités. L'homme n'est sûrement pas un fantaisiste. Alors, pourquoi ces deux solutions apparemment absurdes, chères et brutales pour l’environnement ? Et pourquoi une question aussi importante ainsi mise quasi officiellement sur la place publique n'est-elle pas ouvertement débattue ? On y reviendra.

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