Bien que fâché avec les maths, il n’hésite pas à brandir des montants à sept chiffres. « La bonne santé financière des Machines de l’île doit leur permettre de contribuer au financement de l’Arbre aux Hérons, via un emprunt, à hauteur de 8 millions d’euros », assure-t-il. Dit comme ça, ça fait gestionnaire sérieux et responsable. En réalité, on hésite sur le juste qualificatif. Douce illusion ? Prestidigitation comptable ? Foutage de gueule ?
Les Machines n’envisagent pas mieux que de « contribuer » au financement de l’équipement qu’elles voudraient construire pour elles-mêmes. Le contribuable paierait le reste ; il est habitué, il a déjà financé la Galerie, l’Éléphant et le Carrousel. Mais Les Machines dépendent de la société publique locale Le Voyage à Nantes, dont les actionnaires sont les collectivités locales. Et celles-ci seraient, très classiquement, invitées à garantir un éventuel emprunt. La prétendue contribution des Machines ne reviendrait donc qu’à endetter davantage le contribuable.
Et si Les Machines sont en « bonne santé financière », pourquoi leur faudrait-il emprunter ? Parce que leur « bonne santé » est celle d’un malade en soins palliatifs. Leur exploitation devait à l’origine « tendre vers l’équilibre » à partir de 2009. Mais Nantes Métropole a finalement dû cracher au bassinet pour les montants suivants :
- 2009 : 434.000 euros
- 2010 : 549.000 euros
- 2011 : 1,1 million d’euros
- 2012 : 1,2 million d’euros
- 2013 : 1,2 million d’euros
Les Machines auront-elles enfin pu se passer de perfusion en 2014 ? Toutes choses égales d’ailleurs, il aurait fallu vendre 150.000 billets supplémentaires au tarif plein. Il ne s’en est vendu que 71.139, tous tarifs confondus. Sauf mesures d’économie drastiques par ailleurs, Les Machines sont restées un tonneau des Danaïdes pour le contribuable nantais.
Et c’est ce bon gestionnaire qui voudrait à présent que la collectivité rajoute au pot des dizaines de millions d’euros pour lui offrir un nouveau joujou, dont rien ne dit qu’il serait moins déficitaire ? Tout compte fait, on optera plutôt pour « foutage de gueule ».
Tiens Stephane Pajot!
RépondreSupprimerL’accès au carrousel des mondes marins est un privilège réservé à ceux qui en ont les moyens.En effet les tarifs demeurent exorbitants : 8 € par adulte + 6.50 € par enfant de plus de 4 ans soit 29 € au total pour un couple avec 2 enfants pour seulement quelques minutes de manège !!!! A ce prix là on se contente de regarder de loin. Et pourtant il me semble que cette infrastructure est très largement subventionnée par Nantes Métropole donc par nos impôts...S'il en va de même pour l'Arbre aux hérons autant le rebaptiser en effet l'arbre aux pigeons !
RépondreSupprimerMerci à Sven de nous éclairer sur cette fumisterie dirigée par Pierre Oréfice "le tout puissant".
Merci de votre commentaire -- qui aura 50 centimes de retard à partir de demain puisque le prix du billet passe à 8,50 euros ! Le prix paraît élevé, en effet, mais chaque visiteur est libre de le payer ou non (sous réserve bien sûr des sorties scolaires et autres publics captifs).
RépondreSupprimerLe vrai scandale à mon avis est que tous les contribuables de la métropole nantaise, après avoir payé la construction des Machines, soient encore obligés de supporter le quart ou le tiers du prix des billets de TOUS les clients (alors qu'il ne s'agit jamais que de tours de manège, après tout !).
Ne chargeons pas trop Pierre Orefice. C'est un créateur, il est plein d'enthousiasme pour son bébé, c'est normal. Il n'est peut-être pas un très bon gestionnaire, mais qui l'a choisi ? La source de tout le gâchis (gâchis financier mais aussi gâchis foncier puisque le site formidable des Chantiers est sous-utilisé et gâchis d'image, car attacher l'image de Nantes à un parc d'attraction n'est sûrement pas une bonne idée) est dans la décision prise par Jean-Marc Ayrault il y a onze ans.