Dire que certains l’imaginaient naguère siégeant au Conseil
constitutionnel ! Jean-Marc Ayrault vient de révéler des lacunes
juridiques étonnantes pour un homme qui a si longtemps voté les lois comme
député. Interrogé par Ouest
France, il n’a pas seulement parlé de sa retraite politique, il s’est
aussi aventuré sur le terrain de Notre-Dame-des-Landes. « Il y a eu un
référendum », a-t-il dit, « il faudra bien que l'on passe à la
mise en œuvre de la décision ».
A-t-il déjà oublié que le vote du mois de juin n’était pas un « référendum »
mais, différence capitale, une « consultation locale » ‑ et
donc pas une « décision » ? C’était écrit partout, même sur les
bulletins de vote. Mais Jean-Marc Ayrault a pu voter les yeux fermés…
Il a pu aussi accorder trop de crédit à son camarade Alain Supiot qui, quoique professeur au Collège de France, a
commis la même erreur dans une tribune publiée par Le Figaro. Ou
bien s’agirait-il d’un acte manqué dû à son antagonisme avec Manuel Valls, qui
lui a pris sa place de premier ministre ? Car c’est Manuel Valls qui, au
lieu du « référendum local » annoncé par le président de la
République, a décidé de créer une formule de « consultation
locale » pour les besoins de la cause. Ignorer la « consultation »,
serait-ce ignorer son auteur ? Ce qui permet au passage d’ignorer aussi que, dix
mois après, l’ordonnance créant ladite consultation n’a toujours pas été
ratifiée.
L’ancien maire de Nantes ne s’en est pas tenu là. « Notre-Dame-des-Landes
n’est pas un but en soi », a-t-il dit. « Ce n’est un trophée
pour personne. C’est la question de l’aéroport actuel de Nantes dont le trafic ne cesse d’augmenter.
On sera bientôt à cinq millions de passagers, l’actuel aéroport ne répondra
plus. » A-t-il déjà oublié que depuis des années la saturation a été annoncée à 4 millions de passagers ? L’obstacle ayant été
franchi sans encombre, on a seulement déplacé le curseur, et c’est reparti pour
un tour ! Mais Jean-Marc Ayrault a-t-il déjà oublié aussi que la loi du 3 août 2009 a exclu de créer de nouveaux aéroports ? Elle n’autorise que les transferts « pour raisons environnementales ».
En invoquant une raison technico-économique, il patauge dans la mare aux
tritons crêtés.
L'on imagine l'effroi suscité à la lecture de Ouest-Presse en Mai 2017 : "Disparition inquiètante d'une famille quartier Canclaux" Le combi n'était plus dans le garage [...] les voisins décrivent un monsieur discret propre sur lui..."
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