« Le Havre part de beaucoup moins loin que Nantes,
ville moche où il fallait tout réinterpréter », déclare Jean Blaise,
selon La
Lettre EcoNormandie de vendredi dernier.
Jean Blaise est présent à Nantes depuis très, très longtemps
mais n’a pris ses fonctions de patron local du tourisme que fin 2010. Les pôles d’attraction touristiques – château des ducs de Bretagne, cathédrale
Saint-Pierre et Saint-Paul, jardin des plantes et autres grands parcs, Machines
de l’île, passage Pommeraye… ‑ existaient déjà à l'époque. Et même la plupart des « œuvres
pérennes » des biennales Estuaire, dont Jean Blaise voulait croire ou
faire croire qu’elles ont changé le visage de la ville.
Si Nantes était « moche » alors, elle le
reste aujourd’hui. À moins que « réinterpréter » ne signifie
tracer un trait de peinture rose, puis verte, à travers la ville ? Cela ne
ferait que souligner la minceur de l’œuvre du grand homme, qui est
essentiellement une œuvre de com’.
Jean Blaise n’a pas toujours montré autant de mépris envers
Nantes, pourtant. « Nous n’avons pas de monument-phare, comme Bilbao ou
Metz aujourd’hui avec Pompidou, mais un ensemble riche, dense, d’objets
culturels sur le territoire »,
déclarait-il en novembre 2010 au site Nouveau
tourisme culturel. Alors, Nantes, elle était « riche » ou
elle était « moche » ?
Nantes n’a pas tellement changé en six ans et demi. Et Jean
Blaise encore moins. En revanche, le premier ministre a changé. Vu le bilan ministériel
de Jean-Marc Ayrault, avoir été l’un de ses proches n’a plus rien d’un atout. Mais
voilà que le fauteuil occupé par l’ancien maire de Nantes de 2012 à 2014 est
dévolu à Édouard Philippe. Or le maire du Havre a confié à Jean Blaise ma mise en
scène des festivités du 500e anniversaire de sa ville, qui
commencent dans quelques jours.
Jean Blaise s’empresse donc de « tout réinterpréter » :
Nantes était « moche », Le Havre ne l’est pas. Jean Blaise
n’est certainement pas un génie culturel, mais il sait au moins choisir le bon
cheval et endosser la bonne casaque.
Personnage qui porte une veste qui n'a ni endroit, ni envers, juste le bon côté suivant la direction du vent dominant.
RépondreSupprimerPas très rassurant que le nouveau "mécène" ne soit pas plus regardant sur le rapport qualité/prix que l'ancien.
Le storytelling à la nantaise, c'est Balaise !
RépondreSupprimer« J’ai le syndrome de l’imposteur »
(Jean Blaise, Le Monde, 26 mai 2017)
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/05/26/de-nantes-au-havre-jean-blaise-seme-la-culture_5134223_4497186.html
Au contraire de JMA, il ne se fait pas trop d'illusions sur lui-même. Il raconte des histoires, mais il sait, lui, que ce sont des histoires. Et j'imagine qu'il doit être bien épaté de voir que tant de gens sérieux les prennent au sérieux.
RépondreSupprimerNantes greed capital...
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