Qu’a rapporté la campagne de dons sur Kickstarter en faveur
de l’Arbre aux Hérons ? Vous pensez à 373.525 euros, montant indiqué
depuis la fin de campagne. En fait, le montant net reçu pour la construction de
l’Arbre n’est que de 320.788 euros. C’est l’une des révélations des comptes
2018 publiés hier au Journal officiel par le Fonds de dotation de
l’Arbre aux Hérons.
Mais ces comptes ont bien plus de choses à raconter. En
particulier à propos des dons provenant des mécènes. Les promesses de dons des entreprises atteignent 4 millions d’euros, avait dit Pierre Orefice. Il l’avait même répété plusieurs fois depuis un an, ce qui semblait indiquer que le montant plafonnait. Il plafonne peut-être, mais pas à 4 millions
d’euros, loin de là : la réalité des comptes est impitoyable.
Les presque 12 millions de financements privés nécessaires pour que l'Arbre soit construit restent-ils un objectif réaliste ? C'est désormais très douteux à cause d’une très
mauvaise nouvelle venue de Bercy. Et que Pierre
Orefice s'était bien gardé de proclamer.
Sans mauvais jeu de mot, cela sent le sapin non ?
RépondreSupprimerL'Arbre aux Hérons n'est pas un sapin mais un banian, vous diront ses promoteurs !
RépondreSupprimerMais les choses se présentent mal. Si la déductibilité des dons avait été acceptée par rescrit fiscal (ce qui semblait difficile en tout état de cause, sauf intervention d'en haut), les entreprises auraient pu déduire de leurs impôts 60% de leurs dons. Les 12 millions d'euros espérés leur auraient coûté en réalité 4,8 millions. A présent, 12 millions, c'est 12 millions. L'effort est 2,5 fois plus grand.
Je me demande si l'enquête de la PJ sur les Machines de l'île n'est pas pire encore. Les entreprises n'aiment pas se trouver embringuées dans des choses pas claires (en tout cas quand elles ne les maîtrisent pas).
Et encore pire encore peut-être, les résultats des élections européennes. Désormais, un changement de municipalité est très possible. Les entreprises prêtes à donner pour complaire au pouvoir préféreront attendre le printemps 2020.
P.O. 4 juillet 2019
RépondreSupprimer"Laurence Garnier, chef de file de l’Union de la droite et du centre, a interpellé la majorité sur les financements du projet d’arbre aux hérons (35 millions d’euros), dans la carrière Misery, lié au projet du Bas-Chantenay. Réponse de Johanna Rolland (PS), présidente de Nantes Métropole : « Cela reste d’un tiers pour la Métropole, un tiers pour les acteurs publics et un tiers par le privé. La Région a déjà donné son accord pour financer 4 millions d’euros. Et je laisse au Conseil départemental le soin d’annoncer sa participation. »"
M'enfin nécropole+acteurs publics = 2/3 minimum pour le con qui paye, sans compter les "cadeaux" pour engraisser le dernier tiers.
Même avec des cadeaux, le dernier tiers se fait clairement tirer l'oreille !
RépondreSupprimerLa situation est difficile : avec des contrats de gré à gré (prétendument justifié par le caractère artistique de l'édifice), il aurait été envisageable de gonfler les devis pour couvrir la partir des dons non couverte par la déductibilité fiscale. Mais si l'on n'a pas la déductibilité fiscale et qu'en plus la PJ se penche sur les contrats, les entreprises n'ont plus guère de raison de payer. A moins de transformer l'Arbre en panneau publicitaire géant.
La réponse de Johanna Rolland est quand même intéressante. En confirmant si clairement sa position sur le financement, elle s'interdit de tout payer, c'est-à-dire en pratique qu'elle condamne l'Arbre.
Un esprit retors pourrait se demander si l'échange du conseil métropolitain que vous relatez n'a pas été concerté ! Quand JR dit "la Région a donné son accord", elle parle en fait de Laurence Garnier, qui s'est occupée du dossier. On pourrait imaginer que les deux dames sont convenues de ne pas s'attaquer sur ce dossier, chacune donnant à l'autre l'occasion de dire qu'elle a fait son possible pour que l'Arbre soit construit.
Bonjour Sven
RépondreSupprimerdu coup quelles seront les conséquences du rescrit enfin accordé par Bercy pour la déduction fiscale des dons ? Cela relance le projet que l'on croyait enterré...mais nos hérons réussiront-ils à réunir l'argent promis ?
Bonjour Herminie44, l'octroi du rescrit lève un obstacle sérieux du côté des entreprises. Mais quelles conditions pose-t-il ? Il faudra attendre qu'il soit publié au Bofip pour le savoir. Et même avec le rescrit, il faudra faire appel à tant d'entreprises que la visibilité de chacune sera très faible. Sans parler de l'acceptabilité d'un don aussi futile : je me vois mal dans la peau du PDG qui annonce à son comité d'entreprise qu'il donne 1 M€ pour l'Arbre et refuse une augmentation des salaires... Il y aurait bien sûr le cas des entreprises qui auraient intérêt à donner pour obtenir un contrat, mais il est probable que des appels d'offres seront exigés pour la plupart des travaux, et surveillés de près !
RépondreSupprimerLe budget d'études dérape d'un petit 1,5 million alors qu'elles ne sont encore finalisées :
RépondreSupprimer"« On attend le vote du conseil métropolitain du 4 octobre pour démarrer la construction d’un premier héron de 2, 8 tonnes et de son bras mécanique »", explique Pierre Oréfice. Car, comme l’indiquaient nos confrères de Ouest-France vendredi dernier, une rallonge budgétaire de près de 1, 5 Md’€ a été mise à l’ordre du jour. Elle s’ajoute aux 3 millions déjà utilisés pour les études de ce chantier titanesque. "« La facture est plus lourde car il faut d’abord construire un héron »", indique Pierre Oréfice, directeur des Machines de l’île. "« Ce sont grâce aux études que sortiront les plans d’exécution."
En résumé les études de faisabilité se sont révélées insuffisantes pour dimensionner des ouvrages que seule leur construction permettra permettra d’appréhender.
Le budget initial à la louche se transforme lui aussi en tonneau sans fond:
"Le budget estimé à 35 millions d’euros (un tiers privé, un tiers de Nantes Métropole et un tiers de différentes collectivités) n’est en revanche plus d’actualité. Pierre Oréfice le reconnaît. "« Aujourd’hui, nous ne sommes pas capables de donner un coût précis de l’Arbre aux Hérons tant que nous n’avons pas plus avancé dans les constructions et les essais »"
La valeur des tiers va subir une inflation non définie qui ne le sera que lorsque la construction sera totalement achevée. Réjouissant pour la suite l'histoire du serpent qui se mord la queue.
Impressionnant, n'est-ce pas ? J'ai toujours pensé que le projet de l'Arbre aux Hérons n'était pas très sérieux. Il est clair à présent qu'il n'est plus maîtrisé et que Johanna Rolland s'est laissée prendre dans une entourloupe. Mais comment en sortir à présent ?
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