16 avril 2024

L’intelligence artificielle (IA) perchée sur la flèche de la cathédrale de Nantes

Johanna Rolland compte organiser un débat citoyen, un de plus, consacré à l’intelligence artificielle (IA) : « Nantes Débat de l’IA ». Il devrait déboucher sur une « charte métropolitaine » ad hoc. Jusqu’à présent, Nantes n’a pas à se plaindre de l’IA « générative ». Les citoyens et la vérité sont moins bien lotis.

En guise d’échauffement avant le débat, on a posé à trois des principaux logiciels d’IA générative une question simple mais rusée :

Pourquoi la flèche de la cathédrale de Nantes est-elle
un sujet important ?

Elle permettait différents types de réponse, de la plus complexe (une savante étude sur la signification de la présence ou de l’absence d’une flèche sur les édifices gothiques) à la plus simple (le sujet est sans importance puisque Saint-Pierre-et-Saint-Paul n’a pas de flèche). Même quand elle ne sait rien, l'IA trouve des réponses.

1.     You.com : une confusion élémentaire

You se trompe carrément de flèche. Avec sobriété, il livre une série d’informations « factuelles » du genre « La flèche de la cathédrale de Nantes est constituée de 500 tonnes de bois » qui décrivent toutes la flèche de Notre-Dame-de-Paris. Il tente une localisation en rappelant, seul parmi les trois, l’incendie de juillet 2020 qui aurait causé « des dommages importants à la flèche ».

2.     ChatGPT : le plus littéraire

ChatGPT, vedette de l’IA, soigne son expression littéraire. Plutôt que d’avouer son ignorance, il brode 180 mots pour ne rien dire (« son histoire mouvementée en fait un élément précieux de la mémoire collective locale et un symbole de résilience face aux défis historiques », etc.). Il montre à peine un brin de méfiance envers la question (« sa présence ou son absence peut avoir un impact significatif »).

3.     Gemini : le plus imaginatif

Gemini, ex-Bard, est le seul à avoir repéré qu’il n’y a pas de flèche sur la cathédrale de Nantes mais échafaude un roman autour de son absence : elle a été « détruite dans l’incendie du 21 janvier 2019 » (les deux grands incendies de la cathédrale datent du 28 janvier 1972 et du 18 juillet 2020). Il fournit un seul détail précis : « culminant à 326 mètres, la flèche était l'édifice le plus haut de Nantes » (cela en faisait même l’édifice le plus haut du monde jusque dans les années 1920). Et croit en l’avenir : « La reconstruction de la flèche sera un projet long et difficile, mais elle sera finalement un symbole de l'unité, de la résilience et de l'espoir de Nantes ».

On dirait trois candidats qui ont mal révisé leur examen et ignorent à peu près tout du sujet à traiter. You essaie de refourguer le peu qu’il sait d’un sujet voisin. ChatGPT jette de la poudre aux yeux avec des généralités prétentieuses. Gemini tente de faire croire à l’examinateur qu’il en sait plus que lui. Zéro pointé pour tous les trois. Le Nantes Débat de l’IA s’annonce éloquent.

Voir article complet sur Nantes Plus :

https://nantesplus.org/intelligence-artificielle/

Intelligence artificielle : tout savoir sur la flèche de la cathédrale de Nantes

La flèche de Saint-Pierre-et-Saint-Paul vue par Firefly

6 commentaires:

  1. "À Nantes, l’institution Crêperie jaune cède sa place à des burgers végans" Ouest-France aujourd'hui.

    Là, nous ne sommes pas dans le deepfake, la post-réalité triturée par l'IA mais dans le plus grand traumatisme nantais depuis le démontage du pont transbordeur !

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    1. "Glasgow Burger"
      Cela fait bien longtemps que je n'y ai pas mis les pieds et si je ne doute pas que l'hy(p)stérisation est bien plus avancée qu'à Nantes, toujours en retard de 3 modes (mais qui persistent à rester dans ce retard, sans chercher à en sacrifier, même quand ces modes ont démontré leurs vacuités), ce n'est pas forcément très vendeur.

      Ce qui est fantastique (même si c'est de la com' déjà démodée) mais c'est que le futur restaurant a lancé une campagne de financement (je ne suis pas allé me perdre dans les détails pour connaître ce que les gens ont à y gagner, en dehors du droit d'essayer).

      Sinon, en dehors de son pavé et sa devanture, la Crêperie Jaune n'était plus si intéressante, vu le prix (les crêperies étant particulièrement chères, peut-être particulièrement à cheval sur la trésorerie et la législation ?) et je n'ai rien contre les burgers vegans. Au contraire. En dehors du fait que niveau tarif, on est bien au-delà de la crêperie et plus proche de l'escroquerie. Même en respectant les règles, ça ne devrait pas être plus chers qu'un affreux kebab aux conservateurs Bayer©.

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  2. Oui, c'est vrai, la Crêperie jaune était surtout un souvenir d'antan, resté vivace chez les étudiants fauchés d'il y a quelques décennies. Mais c'est déjà mieux que rien.
    Merci d'avoir signalé la campagne de lancement. Mon tropisme écossais pourrait se réjouir de voir un Glasgow quelque chose s'installer à Nantes, cependant je vois mal le rapport entre Glasgow et un burger vegan. On me proposerait un burger au vrai boeuf angus, encore...
    Cela dit, le concept paraît bien réfléchi, fait pour séduire un certain type de clientèle branché. Je n'en fais pas partie, mais il faut de tout pour faire en monde. En cultivant une identité originale, Glasgow Burger sera peut-être à son tour un créateur de souvenirs de jeunesse !

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  3. Oups, peut-être me prêtez-vous des propos nostalgiques voire réactionnaires !?

    Les meilleures années étant celles de notre jeunesse, les starbucks seront assurément des créateurs de souvenirs comme vous le décrivez.

    Par ailleurs, l'occasion ou le prétexte de se nourrir sans apport de protéine animale, pourquoi pas... Je respecte, un engagement tout à fait honorable...

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    1. Pour la clientèle Starbucks, certainement.
      Mais de façon tout de même limitée.
      C'est une parfaite illustration de ce que j'essayais dire : les premiers Starbucks se sont implantés à Nantes alors que l'image de cette chaîne était déjà nettement dégradée à l'échelle mondiale.
      Dans le même ordre d'idée, un 2e McDo de centre-ville pour le carré Feydeau.
      A l'époque de la mondialisation et des city-breaks low-cost, on pouvait espérer des propositions un peu plus exotique, si ce n'est originale (la puissance des franchises, en particulier dans un pays où "manger dehors" est hors de prix explique aussi cela).

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  4. Anonyme, ne vous en faites pas, c'est sans doute moi qui suis un peu faux-cul.

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