11 novembre 2010

Machines de l'île : un déficit pérennisé

« Peut-être que le Manège des mondes marins tournera mieux avec 10 millions d’euros au lieu de 6,4 ? », conjecture un lecteur de ce blog au vu du précédent billet.

Peut-être… Toujours est-il que Nantes Métropole n’y croit guère.

Avant l’ouverture des Machines de l’île, la communauté urbaine avait voté 800.000 euros de subventions d’exploitation, dont 500.000 euros pour la première année. Les Machines devaient « tendre vers l’équilibre » à partir de 2009. On sait ce qu’il en advint : il a fallu allonger la sauce pour éviter la cessation de paiement.

Les choses vont-elles aller en s’améliorant ? Elles n'en prennent pas le chemin. En renouvelant cette année jusqu’en 2025 (!) la délégation de service public accordée à Nantes Culture et Patrimoine, Nantes Métropole a prévu de lui verser une subvention annuelle définie « en fonction du déficit estimé dans le compte d’exploitation prévisionnel ». Cet équipement qui aurait dû rapporter de l’argent va donc continuer à en coûter.

Et même de plus en plus : pour 2011, la subvention s’élève à 1.100.000 euros. C’est-à-dire que chaque visiteur des Machines sera subventionné par les contribuables de l’agglomération nantaise à hauteur de 3 ou 4 euros. Merci qui ?

10 novembre 2010

Les cordons de la bourse mieux tenus à Paris qu’à Nantes

Jean-Marc Ayrault prône la rigueur financière. Selon le blog Bluetouff (http://bluetouff.com/2010/11/10/hadopi-ayrault/), il a adressé hier au nom de son groupe parlementaire un courrier virulent à la présidente de la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (HADOPI). Entre autres rouspétances, il s’offusque du dérapage budgétaire de celle-ci : « 12 millions d’euros ont été demandés pour le fonctionnement de la HADOPI dans le projet de loi de finances pour 2011 alors que, lors des débats parlementaires, c’est un budget de 6,7 millions d’euros qui avait été annoncé ».

Le président du groupe socialiste pourrait donner des leçons à celui de Nantes Métropole. Le conseil de la communauté urbaine a voté en juin dernier un budget de 10 millions d’euros pour la réalisation du Manège des mondes marins « alors que lors des débats communautaires*, c’est un budget de 6,4 millions d’euros qui avait été annoncé » !

Nantes Métropole a aussi voté un budget de 6,9 millions d’euros pour un Mémorial à l’abolition de l’esclavage dont le coût annoncé était de 4,2 millions en 2005 et 100.000 euros quand la décision a été prise, en 1998.
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* Pas seulement un débat, d’ailleurs : le montant de 6,4 millions d’euros avait été acté par un vote de Nantes Métropole le 26 octobre 2007.

09 novembre 2010

Coup de chaud sur la palette

En fait de détritus, la Villa Déchets en construction sur l’île de Nantes utilise surtout des palettes en bois, moins difficiles à recycler que des couches-culottes usagées. Il lui en faut 800. « La palette est l’une des inventions majeures du 20ème siècle car elle a révolutionné la manutention des produits », affirmait déjà Jean de Vulliod, le gourou mondial de la palette fondateur de la place de marché Planetpal.net. Va-t-elle aussi révolutionner l’architecture au 21ème siècle ?

Et ce n’est pas tout : la palette joue aussi un rôle dans… la formation professionnelle des pompiers. Le service départemental d’incendie et de secours de Loire-Atlantique (SDIS 44) vient de lancer un appel d’offres pour des fournitures de bois à brûler, comprenant des panneaux d’aggloméré et des palettes. Décidément, le marché local de la palette risque la surchauffe.

06 novembre 2010

L’Éléphant écrase les chiffres, une fois de plus

Dès qu’il est question des Machines de l’île, on dirait que les calculettes tombent en panne. « L’Éléphant fait complet quasiment tous les jours de l’année », assure ce matin Presse Océan.

Que disent les chiffres ?  L’Éléphant a transporté 55.000 passagers en 2009. Si vraiment il « faisait complet », à raison d’environ 1.750 trajets par an, il en aurait transporté au moins 85.000, soit 54,5 % de plus !

Le problème de l’éléphant, c’est sa totale absence de flexibilité à l’égard de son marché. Qu’il y ait foule ou non, il ne peut transporter que quarante-neuf passagers à la fois. Tantôt il manque des ventes, tantôt il circule quasiment à vide, avec des frais de personnel et de fonctionnement pourtant identiques.

Tout n’est pas perdu : une partie des visiteurs qui n’ont pu accéder à l’Éléphant achètent quand même un billet pour la galerie des machines. Reste à savoir combien de fois on peut leur faire le coup avant qu’ils ne se lassent.

Les Machines ne manquent pas de qualités esthétiques. C’est leur concept qui est mauvais. Pour un « équipement touristique structurant », leur yield management est consternant. Leur problème commercial découle en grande partie d’une faiblesse technique de l’Éléphant. Dans le projet initialement présenté, il devait faire le trajet des Nefs à la grue Titan et retour à raison de 30 minutes par tournée. Dans la réalité, il lui faut près de trois quarts d’heure pour accomplir le parcours dans un seul sens. Résultat : un tiers de passagers en moins dans les périodes où il affiche complet.

Nantes Métropole, qui avait sans doute mal bordé son contrat, s’est laissé refiler un tacot, payé au prix fort et qui continue à consommer des subventions publiques alors qu'il aurait dû être bénéficiaire. Heureusement que sa communication est plus efficace que sa tringlerie.

25 octobre 2010

Lueurs étranges à Nantes

Comme en février (http://lameformeduneville.blogspot.com/2010/02/quelques-minutes-par-jour-le.html), le nouvel immeuble administratif du département de Loire-Atlantique bénéficie au crépuscule d'un éclairage quasi surnaturel. Un phénomène imprévu qui mérite un coup d'oeil.

21 septembre 2010

Le Manège des mondes marins ralentit déjà

Le grand éléphant, on l’a dit hier, est une fois de plus arrêté pour réparations. « La machine est fiable », assure néanmoins Pierre Orefice à Stéphane Pajot, qui reproduit sans rire cette déclaration dans Presse Océan (21 septembre 2010). « Seuls treize voyages sur cinq cents ont été annulés », précise le patron des Nefs, oubliant de signaler que l’arrêt en cours entraîne à lui seul l’annulation de dix-huit voyages supplémentaires !


À ce train-là, avancer avant la fin septembre un chiffre de fréquentation global pour l’année est un exercice aléatoire. Pierre Orefice s’y livre quand même : « nous atteindrons 280.000 visiteurs, soit 20.000 de plus qu’en 2009 », annonce-t-il. Le gain ne serait en réalité que de 18.550 voyageurs par rapport aux 261.450 de 2009, mais cela représenterait quand même une progression de 7 % d'une année sur l'autre. Pas mal… si ce n’est que les Machines affichaient une hausse de 32,5 % au premier trimestre et de 20 % à la mi-juin (http://lameformeduneville.blogspot.com/2010/06/du-mou-dans-la-hausse.html). L’été n’a donc pas été bien fameux.

Ce que confirme le nombre des visiteurs étrangers, 10.000 sur la période estivale, indique Pierre Orefice. Ce chiffre est à rapprocher de celui livré par le même à Philippe Gambert (Ouest France, 15 juin 2010) pour 2009 : 26.000 étrangers, soit près de 10 % des visiteurs*. Comme la fréquentation estivale représente plus de la moitié de l’activité des Machines, cela signifie soit que le nombre total de visiteurs a baissé cet été, soit que la proportion des visiteurs étrangers est en chute libre.

Mais le pire reste à venir. Comment la fréquentation évoluera-t-elle après la mise en service du Manège des mondes marins en 2012 ? « On mise sur plus de 400.000 visiteurs », dit Pierre Orefice à Stéphane Pajot. Au début de l'été, il déclarait pourtant : « Nous visons 500.000 visiteurs pour 2013, première année d’exploitation » (Ouest France du 22 juin 2010, propos recueillis par Daniel Morvan). Le vote de Nantes Métropole en faveur de la réalisation du Manège a été obtenu sur cet objectif du demi-million de visiteurs. Ainsi, avant même la pose de la première pierre, la fréquentation a déjà chuté de 20 % en moins de trois mois !
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* La fiabilité de ce chiffre est cependant douteuse. Selon le rapport annuel 2009 de Nantes Métropole, « la part de touristes étrangers atteint (…) 6 % de la fréquentation annuelle, dont 10 % pendant l’été », ce qui ferait en réalité moins de 16.000 étrangers sur l’année et non 26.000.

20 septembre 2010

L'éléphant, un problème pour l'image de Nantes ?

En définitive, l'arrêt pour maintenance observé par l'éléphant de l'île de Nantes le 7 septembre n'était peut-être pas un congé-maladie de complaisance. Les Machines de l'île annoncent l'annulation de tous les voyages de l'animal jusqu'à jeudi.

Après son « check-up total » du mois de janvier, son « arrêt technique » du mois de juin et sa « maintenance » d’il y a moins de quinze jours, sans parler des réparations lourdes de l'an dernier, voilà la machine à nouveau hors service. On dirait qu'elle se porte vraiment mal.

Si ce n'était que le prétexte d'un nouveau ricanement de la part de ce blog, ce ne serait pas grave. Mais la municipalité de Jean-Marc Ayrault a tant misé sur cet équipement touristique « structurant » pour façonner l'image de Nantes que son manque de fiabilité aura fatalement des répercussions négatives.

14 septembre 2010

Navibus, Pédibus, détritus

Les rives de l’Erdre s’enorgueillissent de charmants édicules, les abribus du Navibus, installés à grands frais par Nantes Métropole quelques mois avant l'abandon de la desserte fluviale. Depuis lors, ils n’ont plus d’utilité.

Ce qui devait arriver est arrivé : l’une de ces frêles constructions a été vandalisée. Problème : faut-il la réparer ou la supprimer ? Voilà un dilemme intéressant pour la communauté urbaine.

Puisque de toute façon ces abris ne servent plus à rien, c’est un choix entre deux gâchis. La seule certitude est que les choses ne peuvent rester en l’état : juste devant l’hôtel du département, ça fait désordre.

Parions que les abribus erdriques seront conservés, en témoignage de la prévoyance intercommunale – une prévoyance d’autant plus admirable qu’elle n’a pas servi à grand chose. Les restes du Navibus feront ainsi pendant à ceux du Pédibus, un succès encore plus remarquable : installés juste avant la suppression du service, la plupart de ces totems sont restés totalement inemployés.

07 septembre 2010

L'éléphant ? Il se maintient...

La loi n’a pas prévu de service minimum pour le grand éléphant de l’île de Nantes. Allait-il faire grève ce mardi 7 septembre ? Difficile pour cet engin emblématique d'une communauté urbaine socialiste de travailler un jour de grande manif'. D'un autre côté, faire grève signifie une journée de salaire perdue... Fort heureusement, la santé médiocre de l'animal a fourni une solution qui met tout le monde d’accord : une fois de plus, il doit faire l’objet d’une « maintenance » imprévue. Ce n'est pas une grève, juste un congé maladie qui tombe à pic.

02 septembre 2010

La disparition des abeilles sur l'île de Nantes

La Fête de l’abeille prévue du 10 au 12 septembre est encore annoncée à cette heure sur le site de la mairie de Nantes (www.nantes.fr/decouverte/actualites-decouverte/2010/fete_abeille) mais, apprend-on par ailleurs, elle est annulée.

Sur les raisons de l’annulation, l’Union des apiculteurs de Loire-Atlantique n’est pas très diserte. « Par manque de moyens humains et techniques, l'équipe de l'UNAPLA n'est plus en mesure d'assurer un tel événement », indique-t-elle seulement. Comme si la mairie de Nantes n'avait pas tous les moyens humains et techniques nécessaires pour organiser les événements qui ont l'heur de lui convenir !

Bien sûr, c’était trop beau : pour une fois qu’un événement utile et intéressant devait avoir lieu sous les Nefs de l’île de Nantes…