On écrivait ici-même, il y a quelques jours, que la réouverture du musée des Beaux-arts de Nantes était « irrévocablement fixée à la Saint-Glinglin ». Jean-Marc Ayrault a dit hier soir sur France 2 que, bien qu'il n'ait pas encore fait grand-chose en tant que Premier ministre, le rendez-vous avec ses décisions, « ça ne sera pas à la Saint-Glinglin ».
Interrogé par David Pujadas, il a montré que, à défaut de décisions, ses quatre mois et demi à Matignon lui ont du moins permis de mesurer l’état de la France à la veille de l’élection présidentielle du printemps dernier. Certains s’étonnent de le voir ainsi conduire le gouvernement au bord de l’abîme les yeux fixés sur le rétroviseur. Ils ne devraient pas. Il en a toujours été ainsi à Nantes. Dans son dernier discours local, mi-juillet, l’ancien maire disait qu’en construisant le Carrousel des mondes marins « Nantes a refusé la fatalité et a relevé le défi du redressement » par rapport à sa situation de… 1987 !
Pour le redressement de la France, rendez-vous donc en 2037. Saint Glinglin, priez pour nous.

Nantes et déconnantes : Comment la capitale historique de la Bretagne est en train de gâcher ses meilleurs atouts. Un regard non conformiste - voire franchement satirique - sur Nantes en ce début du 21ème siècle. Reproduction autorisée sous réserve de citation de la source, avec lien actif vers l'URL, pour chaque article cité.
28 septembre 2012
26 septembre 2012
Bombardement mal ciblé
Curieux lapsus de Presse Océan lundi dernier – double lapsus, même. « Le jeudi 23 septembre 1943, premier bombardement à Nantes », lisait-on sous la plume de Jean-Louis Lucas à propos de ce jour « où les Allemands bombardèrent pour la première fois la ville ». On sait qu’en réalité le premier bombardement massif sur Nantes a eu lieu le 16 septembre et qu’il était dû aux Alliés, non aux Allemands. Presse Océan a publié un rectificatif le lendemain.
Dans les années 1950, je n’aurais jamais manqué un hommage aux Cinquante otages. La place du Pont-Morand était noire de monde, il y avait des drapeaux, des fleurs, des sonneries aux morts, des minutes de silence, des claquements de talons, c’était poignant. Une énigme taraudait pourtant mon jeune cerveau.
Un mois plus tôt, chaque année, mon père avait évoqué le bombardement de Nantes les 16 et 23 septembre. Par des avions américains, avait-il dit. Pourtant, un acte aussi barbare ne pouvait être que le fait de nazis. Mon père se trompait sûrement. Mais alors, si l’on célébrait avec tant de solennité l’exécution de cinquante otages le 22 octobre, pourquoi n’avait-on pas commémoré avec plus de lustre encore, un mois auparavant, un drame qui avait fait trente ou quarante fois plus de morts, sans parler des blessés et des destructions ?
Jean-Louis Lucas n’est pas seul à pérenniser cette erreur. L’an dernier déjà, dans un « spécial Nantes » des Inrockuptibles, J.D. Beauvallet écrivait que La Fabrique, « comme un beau cauchemar métallique », était construite « sur les restes d’un blockaus, qui servit à protéger les employés des chantiers navals voisins des bombardements nazis ». La dissonance cognitive n’a pas fini de produire ses effets. Mais peut-être le film de François Gauducheau aura-t-il redressé le tir ?
Dans les années 1950, je n’aurais jamais manqué un hommage aux Cinquante otages. La place du Pont-Morand était noire de monde, il y avait des drapeaux, des fleurs, des sonneries aux morts, des minutes de silence, des claquements de talons, c’était poignant. Une énigme taraudait pourtant mon jeune cerveau.
Un mois plus tôt, chaque année, mon père avait évoqué le bombardement de Nantes les 16 et 23 septembre. Par des avions américains, avait-il dit. Pourtant, un acte aussi barbare ne pouvait être que le fait de nazis. Mon père se trompait sûrement. Mais alors, si l’on célébrait avec tant de solennité l’exécution de cinquante otages le 22 octobre, pourquoi n’avait-on pas commémoré avec plus de lustre encore, un mois auparavant, un drame qui avait fait trente ou quarante fois plus de morts, sans parler des blessés et des destructions ?
Jean-Louis Lucas n’est pas seul à pérenniser cette erreur. L’an dernier déjà, dans un « spécial Nantes » des Inrockuptibles, J.D. Beauvallet écrivait que La Fabrique, « comme un beau cauchemar métallique », était construite « sur les restes d’un blockaus, qui servit à protéger les employés des chantiers navals voisins des bombardements nazis ». La dissonance cognitive n’a pas fini de produire ses effets. Mais peut-être le film de François Gauducheau aura-t-il redressé le tir ?
20 septembre 2012
Du cafouillage considéré comme un des beaux-arts
Ainsi, après les grotesques péripéties du Mémorial et de Dobrée, le Musée des Beaux-Arts est en panne à son tour ! Ce projet inopportun était hoquetant dès le départ : pour abriter les réserves du musée pendant les travaux, la municipalité nantaise avait commencé par acheter en 2009 un bâtiment qui s’était avéré inutilisable.
Voici moins d’un an, Jean-Marc Ayrault célébrait dans son blog « la promesse d’un grand musée d’art à Nantes ouvert à tous les publics en 2013 ». Une « promesse » politicienne qui était déjà intenable à l’époque : du fait de l’échec des appels d’offres lancés au printemps 2011, les travaux ne pouvaient être achevés avant le printemps 2014, au mieux.
À présent, l’ouverture « à tous les publics » est irrévocablement fixée à la Saint-Glinglin. La faute, paraît-il, à une nappe phréatique connue depuis longtemps et qui n’avait empêché ni la construction du couvent de la Visitation au 17ème siècle, ni celle du lycée Clemenceau en 1891, ni d’ailleurs celle du musée des Beaux-arts actuel en 1900. Les architectes d’aujourd’hui sont sûrement beaucoup moins malins. Ce n’est pas faute d’y avoir mis les moyens puisque le marché de maîtrise d’œuvre attribué au groupement constitué par l’agence londonienne Stanton Williams s’élève à 7 millions d’euros hors taxes !
Voici moins d’un an, Jean-Marc Ayrault célébrait dans son blog « la promesse d’un grand musée d’art à Nantes ouvert à tous les publics en 2013 ». Une « promesse » politicienne qui était déjà intenable à l’époque : du fait de l’échec des appels d’offres lancés au printemps 2011, les travaux ne pouvaient être achevés avant le printemps 2014, au mieux.
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Photo prise le 15 mars 2012 : depuis six mois, le chantier du nouveau bâtiment n'a pas bougé d'un pouce. |
À présent, l’ouverture « à tous les publics » est irrévocablement fixée à la Saint-Glinglin. La faute, paraît-il, à une nappe phréatique connue depuis longtemps et qui n’avait empêché ni la construction du couvent de la Visitation au 17ème siècle, ni celle du lycée Clemenceau en 1891, ni d’ailleurs celle du musée des Beaux-arts actuel en 1900. Les architectes d’aujourd’hui sont sûrement beaucoup moins malins. Ce n’est pas faute d’y avoir mis les moyens puisque le marché de maîtrise d’œuvre attribué au groupement constitué par l’agence londonienne Stanton Williams s’élève à 7 millions d’euros hors taxes !
18 septembre 2012
On finance les Machines comme contribuable et comme parent d’élèves
« Nous allons atteindre les 500 000 billets vendus » en 2012, assurait l’autre jour Pierre Orefice à Philippe Gambert, d’Ouest France. Donner quatre mois à l’avance un chiffre de fréquentation pour l’année, serait-ce une de ces bizarreries mathématiques dont le patron des Machines de l’île est coutumier ? Pas forcément, car il révèle aussi que « en semaine, 85 % des publics sont constitués de groupes. Notamment scolaires qui viennent pour des raisons pédagogiques dans le cadre de leur école. » On imagine que les réservations de groupes assurent une certaine visibilité.
Cette importance des groupes scolaires dans leur fréquentation illustre une fois de plus l’échec des Machines au regard de leur vocation initiale : être la locomotive touristique de l’agglomération nantaise. Les contribuables locaux ont financé la construction des Machines et mis à leur disposition un site privilégié ? À eux de payer aussi une partie de leur fonctionnement comme parents d’élèves ! C’est la double peine – et même la triple peine, puisqu'ils combleront aussi le déficit d’exploitation des Machines par des subventions de Nantes Métropole.
08 septembre 2012
L’été des Machines de l’île : un bon bilan à confirmer
Les Machines de l’île viennent de détailler dans un communiqué leurs chiffres de fréquentation de juillet-août. Elle a doublé par rapport à l’an dernier. L’ouverture du Carrousel des mondes marins est donc un succès : à ce train-la, la fréquentation des Machines atteindrait 600.000 visiteurs par an, pour un objectif affiché de 500.000.
Quelques bémols s’imposent cependant. D’abord, plus de 57 % des visiteurs supplémentaires sont des habitants de Loire-Atlantique, qui représentent plus de la moitié des entrées du Carrousel. Ce n’est pas surprenant compte tenu de la promotion assurée à ce dernier par Nantes Métropole et l’ensemble de la presse locale. Corrélativement, on peut se demander si la longueur des files d’attente pour accéder au Carrousel n’a pas dissuadé les touristes, peu désireux de perdre leur précieux temps de vacances à faire la queue (tout n’est pas perdu : beaucoup se seront rabattus sur la Galerie).
Les Machines veulent se rassurer en conjecturant que les étrangers « ignoraient l’existence du Carrousel, ou le découvraient en fin de visite de la Galerie ». Le Carrousel disposerait ainsi d’une « réserve de visiteurs pour l’avenir ». Cependant, il est douteux que les étrangers reviennent en novembre pour visiter le Carrousel s’ils n’ont pu y accéder en août. Et tout aussi douteux que les Nantais reviennent en novembre pour visiter le Carrousel s’ils ont pu y accéder en août. Le monde est mal fait…
Enfin, on constate que la fréquentation des Machines dans la première quinzaine de juillet, a été un peu inférieure à celle de l’an dernier. Même s’il est possible que certains se soient « retenus » pour attendre l’ouverture du Carrousel le 15 juillet, on doit bien en conclure que l’effet du Voyage à Nantes sur la fréquentation des Machines a été quasi nul.
Quelques bémols s’imposent cependant. D’abord, plus de 57 % des visiteurs supplémentaires sont des habitants de Loire-Atlantique, qui représentent plus de la moitié des entrées du Carrousel. Ce n’est pas surprenant compte tenu de la promotion assurée à ce dernier par Nantes Métropole et l’ensemble de la presse locale. Corrélativement, on peut se demander si la longueur des files d’attente pour accéder au Carrousel n’a pas dissuadé les touristes, peu désireux de perdre leur précieux temps de vacances à faire la queue (tout n’est pas perdu : beaucoup se seront rabattus sur la Galerie).
Les Machines veulent se rassurer en conjecturant que les étrangers « ignoraient l’existence du Carrousel, ou le découvraient en fin de visite de la Galerie ». Le Carrousel disposerait ainsi d’une « réserve de visiteurs pour l’avenir ». Cependant, il est douteux que les étrangers reviennent en novembre pour visiter le Carrousel s’ils n’ont pu y accéder en août. Et tout aussi douteux que les Nantais reviennent en novembre pour visiter le Carrousel s’ils ont pu y accéder en août. Le monde est mal fait…
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En orange, la fréquentation des Machines en 2011. En violet, la fréquentation 2012. Graphique établi par Les Machines de l'île. |
05 septembre 2012
Les fonds marins manquent de clarté
Les touristes qui visitent Nantes cette semaine n’auront droit ni au Carrousel des mondes marins ni à l’Éléphant. La fermeture du Carrousel était prévue de longue date. Pas celle de l’Éléphant, qui démontre une nouvelle fois son peu de fiabilité. Il devrait cependant reprendre sa lente marche vendredi après-midi.
Mais pour la réouverture, c’est plutôt le Carrousel qui inquiète. À partir de samedi, il alternera selon les jours accès en « mode forain avec possibilité d’un embarquement sans médiation » et accès en « mode découverte avec médiation, sans embarquement ». La complexité de la proposition n’augure rien de bon. Déjà, ces derniers jours, les queues aux portes du Carrousel n’étaient plus dues à l’affluence des visiteurs mais au temps passé à palabrer aux caisses pour comprendre à quoi une entrée donne droit.
Le mode d’emploi affiché sur les grilles de l’attraction complique plus qu’il n’explique. Les variantes étranges se multiplient. Par exemple, en mode forain, l’exploration avec embarquement est gratuite pour les moins de 1 an, tandis que l’exploration sans embarquement est gratuite pour les moins de 4 ans. On croirait lire le Code général des impôts.
En prime, la traduction anglaise comporte une coquille bien visible dans l’un de ses titres, où « fairground » (forain) est devenu « fairgound ». N’y a-t-il donc eu personne pour relire ce texte avant de donner le bon à tirer ?
Mais pour la réouverture, c’est plutôt le Carrousel qui inquiète. À partir de samedi, il alternera selon les jours accès en « mode forain avec possibilité d’un embarquement sans médiation » et accès en « mode découverte avec médiation, sans embarquement ». La complexité de la proposition n’augure rien de bon. Déjà, ces derniers jours, les queues aux portes du Carrousel n’étaient plus dues à l’affluence des visiteurs mais au temps passé à palabrer aux caisses pour comprendre à quoi une entrée donne droit.
Le mode d’emploi affiché sur les grilles de l’attraction complique plus qu’il n’explique. Les variantes étranges se multiplient. Par exemple, en mode forain, l’exploration avec embarquement est gratuite pour les moins de 1 an, tandis que l’exploration sans embarquement est gratuite pour les moins de 4 ans. On croirait lire le Code général des impôts.
En prime, la traduction anglaise comporte une coquille bien visible dans l’un de ses titres, où « fairground » (forain) est devenu « fairgound ». N’y a-t-il donc eu personne pour relire ce texte avant de donner le bon à tirer ?
01 septembre 2012
Y a pas le feu au slip
Mardi dernier, on distribuait au public les fanions et drapeaux du Voyage à Nantes. Ils ont fait un tabac. Ça n’est pas étonnant. D'abord, c'était gratuit. Et puis, dans le vaste fatras de la promo estivale, ces pavillons étaient un élément sympa et primesautier. On avait l’impression que leurs auteurs ne s’étaient pas pris complètement au sérieux.
Le plus demandé, ce n’est pas une surprise, a été le fameux « slip en feu ». Il avait fait jaser. Bof, bof… S’il n’évoquait pas une haute élévation morale, il ne relevait pas non plus de la basse pornographie mais plutôt de la blague de comptoir.
Pour concevoir leurs « tissus urbains », MM. Olivier Texier et Quentin Faucompré, alias Fanion-nion et Drapopo, ou vice-versa, assurent avoir « collecté la parole des Nantais » puis représenté leurs « mythologies personnelles et collectives ». Quoi ? Dans nos subconscients, ils n’auraient donc trouvé rien de plus sulfureux qu’un sous-vêtement embrasé ? On n’ose imaginer le résultat si, au lieu de Fanion-nion et Drapopo, Le Voyage à Nantes avait fait appel à Sigmund Freu-freud.
Pour concevoir leurs « tissus urbains », MM. Olivier Texier et Quentin Faucompré, alias Fanion-nion et Drapopo, ou vice-versa, assurent avoir « collecté la parole des Nantais » puis représenté leurs « mythologies personnelles et collectives ». Quoi ? Dans nos subconscients, ils n’auraient donc trouvé rien de plus sulfureux qu’un sous-vêtement embrasé ? On n’ose imaginer le résultat si, au lieu de Fanion-nion et Drapopo, Le Voyage à Nantes avait fait appel à Sigmund Freu-freud.
31 août 2012
Une rondelle qui fait du chemin
Le logo du Voyage à Nantes, on le disait ici, a l’air d’une de ces rondelles qu’on achète chez Metro par lots de mille pour les soldes et les liquidations. Sa version visible ici et là au long de la ligne rose n’a pas seulement été détournée pour rappeler que Nantes est en Bretagne (plus d’un visiteur a sincèrement cru à un clin d’œil des organisateurs)
on la retrouve dans la publicité de La Redoute :
ou celle de Darty :
ou encore celle du journal Les Échos :
Ce qui prouve assurément l’impact énorme du Voyage à Nantes...
on la retrouve dans la publicité de La Redoute :
ou celle de Darty :
ou encore celle du journal Les Échos :
Ce qui prouve assurément l’impact énorme du Voyage à Nantes...
30 août 2012
Carton à moitié vide ou à moitié plein ?
Dans un premier bilan de la saison touristique, Presse Océan évoquait hier « le carton du Voyage à Nantes ». Carton jaune ? Carton rouge ? Le quotidien ne le précise pas, mais peut-être n’est-ce ni l’un ni l’autre puisqu’il parle d’un « beau score ».
Les chiffres qu’il livre n’ont pourtant rien de stellaire. On a déjà parlé ici des visites liées au Voyage à Nantes. Par ailleurs, indique Presse Océan, « le Carrousel des Mondes Marins annonce 88.719 visites ». Puisque 19.297 de ces visites ont eu lieu au cours de la première semaine, le nombre moyen de visiteurs serait donc tombé à 13.884 pour chacune des cinq semaines suivantes (- 28 %) !
On aurait compté 289.565 visiteurs pour la cour et les remparts du Château et 33.896 pour le musée et l’exposition du même. À titre de comparaison, on en avait enregistré respective- ment 1.085.981 et 188.679 pour toute l’année 2010, selon le bilan officiel de l’Agence de Développement et de Réservation Touristiques de Loire-Atlantique. Le musée aurait ainsi reçu en deux mois d'été à peine plus d'un sixième des visites d’une année quelconque. Y a-t-il vraiment là de quoi crier victoire ?
Les chiffres qu’il livre n’ont pourtant rien de stellaire. On a déjà parlé ici des visites liées au Voyage à Nantes. Par ailleurs, indique Presse Océan, « le Carrousel des Mondes Marins annonce 88.719 visites ». Puisque 19.297 de ces visites ont eu lieu au cours de la première semaine, le nombre moyen de visiteurs serait donc tombé à 13.884 pour chacune des cinq semaines suivantes (- 28 %) !
On aurait compté 289.565 visiteurs pour la cour et les remparts du Château et 33.896 pour le musée et l’exposition du même. À titre de comparaison, on en avait enregistré respective- ment 1.085.981 et 188.679 pour toute l’année 2010, selon le bilan officiel de l’Agence de Développement et de Réservation Touristiques de Loire-Atlantique. Le musée aurait ainsi reçu en deux mois d'été à peine plus d'un sixième des visites d’une année quelconque. Y a-t-il vraiment là de quoi crier victoire ?
29 août 2012
Le transfert du CHU, c’est comme si c’était fait
Le transfert du CHU sur l’île de Nantes est l’un des projets déterminants pour l’avenir de Nantes, écrivait Jean-Marc Ayrault dans son message de vœux, le 3 janvier dernier.
Cette idée capitale ne lui est pourtant venue que dix-neuf ans après son élection à la mairie de Nantes. Elle ne figurait même pas dans ses 200 propositions pour les élections municipales de 2008 et n’est apparue que des semaines plus tard. Les communicants de la mairie seraient bien en peine de l’introduire dans leur reconstruction légendaire de l’histoire de la ville depuis 1989. On s’interroge sur cette illumination soudaine : Jean-Marc Ayrault avait eu le temps de réfléchir à la question puisqu’il était depuis des années président du conseil d’administration du CHU (sur son site web, l’établissement le mentionne encore comme son président du conseil de surveillance). Qu’importe, le transfert est devenu une priorité.
En quatre ans, cette priorité n’a pas avancé d’un pouce malgré diverses péripéties. En décembre dernier, interrogé par Ouest France, Jean-Marc Ayrault avait « tiré la sonnette d’alarme ». « Le désengagement de l'État en matière de santé publique serait irresponsable », affirmait-il. Geler le projet serait « un choix à courte vue ».
Ce serait aussi mettre le CHU dans une bien mauvaise situation. « On a besoin de ce projet dans dix ans, dans vingt ce sera trop tard », assurait en janvier dernier le professeur Gilles Potel, président de la commission médicale d'établissement, dont les propos ont été rapportés par Frédéric Brenon dans 20 Minutes. « Et le problème, c'est qu'il n'y a pas d'autre projet. Si on nous dit non, il faudra tout recommencer à zéro. Des années de préparation perdues. Oui, ça nous préoccupe. »
On peut s’étonner que le président du conseil d’administration ait laissé son équipe travailler pendant des années sur une hypothèse unique, soumise à un accord de l’État tout à fait incertain. Mais ce n’est pas grave, puisque maintenant, l’État, c’est lui. Et comme il ne va évidemment pas persister dans un « choix à courte vue » et obliger le CHU à « tout recommencer à zéro », il est étrange que, depuis trois mois et demi qu’il dirige le gouvernement, il n’ait pas trouvé une minute pour confirmer le prochain transfert.
En quatre ans, cette priorité n’a pas avancé d’un pouce malgré diverses péripéties. En décembre dernier, interrogé par Ouest France, Jean-Marc Ayrault avait « tiré la sonnette d’alarme ». « Le désengagement de l'État en matière de santé publique serait irresponsable », affirmait-il. Geler le projet serait « un choix à courte vue ».
Ce serait aussi mettre le CHU dans une bien mauvaise situation. « On a besoin de ce projet dans dix ans, dans vingt ce sera trop tard », assurait en janvier dernier le professeur Gilles Potel, président de la commission médicale d'établissement, dont les propos ont été rapportés par Frédéric Brenon dans 20 Minutes. « Et le problème, c'est qu'il n'y a pas d'autre projet. Si on nous dit non, il faudra tout recommencer à zéro. Des années de préparation perdues. Oui, ça nous préoccupe. »
On peut s’étonner que le président du conseil d’administration ait laissé son équipe travailler pendant des années sur une hypothèse unique, soumise à un accord de l’État tout à fait incertain. Mais ce n’est pas grave, puisque maintenant, l’État, c’est lui. Et comme il ne va évidemment pas persister dans un « choix à courte vue » et obliger le CHU à « tout recommencer à zéro », il est étrange que, depuis trois mois et demi qu’il dirige le gouvernement, il n’ait pas trouvé une minute pour confirmer le prochain transfert.
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