29 août 2012

Le transfert du CHU, c’est comme si c’était fait

Le transfert du CHU sur l’île de Nantes est l’un des projets déterminants pour l’avenir de Nantes, écrivait Jean-Marc Ayrault dans son message de vœux, le 3 janvier dernier.

Cette idée capitale ne lui est pourtant venue que dix-neuf ans après son élection à la mairie de Nantes. Elle ne figurait même pas dans ses 200 propositions pour les élections municipales de 2008 et n’est apparue que des semaines plus tard. Les communicants de la mairie seraient bien en peine de l’introduire dans leur reconstruction légendaire de l’histoire de la ville depuis 1989. On s’interroge sur cette illumination soudaine : Jean-Marc Ayrault avait eu le temps de réfléchir à la question puisqu’il était depuis des années président du conseil d’administration du CHU (sur son site web, l’établissement le mentionne encore comme son président du conseil de surveillance). Qu’importe, le transfert est devenu une priorité.

En quatre ans, cette priorité n’a pas avancé d’un pouce malgré diverses péripéties. En décembre dernier, interrogé par Ouest France, Jean-Marc Ayrault avait « tiré la sonnette d’alarme ». « Le désengagement de l'État en matière de santé publique serait irresponsable », affirmait-il. Geler le projet serait « un choix à courte vue ».

Ce serait aussi mettre le CHU dans une bien mauvaise situation. « On a besoin de ce projet dans dix ans, dans vingt ce sera trop tard », assurait en janvier dernier le professeur Gilles Potel, président de la commission médicale d'établissement, dont les propos ont été rapportés par Frédéric Brenon dans 20 Minutes. « Et le problème, c'est qu'il n'y a pas d'autre projet. Si on nous dit non, il faudra tout recommencer à zéro. Des années de préparation perdues. Oui, ça nous préoccupe. »

On peut s’étonner que le président du conseil d’administration ait laissé son équipe travailler pendant des années sur une hypothèse unique, soumise à un accord de l’État tout à fait incertain. Mais ce n’est pas grave, puisque maintenant, l’État, c’est lui. Et comme il ne va évidemment pas persister dans un « choix à courte vue » et obliger le CHU à « tout recommencer à zéro », il est étrange que, depuis trois mois et demi qu’il dirige le gouvernement, il n’ait pas trouvé une minute pour confirmer le prochain transfert.

3 commentaires:

  1. C'etait sans compter sur la découverte de sols dits "liquéfiables" en cas de séisme lors de récentes analyses de sol dans la partie Sud-Ouest de l'île de Nantes...

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  2. ...ce qui arrangerait bien les affaires de tout le monde : l'abandon du projet ne serait plus un reniement mais une application du principe de précaution !

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  3. Et pourtant, projeter un hopital en zone inondable, qui deviendrait difficilement accessible lors de crues importantes, semblait couler de source.

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