Merci à John Wayne d’avoir signalé, dans son commentaire à propos de « Qu’est-ce qui est bleu, qui est posé à l’envers et qui danse ? », que les jardins flottants de Nantes n’avaient rien de nouveau : on a déjà vu pareil, si ce n'est mieux, dans le Bonaparte Dock du port d’Anvers au mois d’août 2000. Mais qu’il se rassure, il y a peu de risques de désaccord entre Manaus et Le Phun, créateur de la manifestation flamande. Les grands esprits se rencontrent ? Mieux que ça : Le Phun et Manaus forment un ménage à trois avec une autre association : La Machine.
Manaus, dirigée par Pierre Orefice, a bien sûr d’étroites relations avec La Machine, dirigée par François Delarosière : les deux associations sont… associées dans la Galerie des Nefs de l’île de Nantes. Or La Machine n’est pas uniquement l’association nantaise qu’on croit. Elle dispose à Tournefeuille, dans la banlieue de Toulouse, d’un vaste établissement (9 000 m²) construit sur mesure moyennant 4 millions d’euros d’investissements : L’Usine. Elle y bénéficie d’importants moyens techniques et administratifs (le budget annuel de fonctionnement de L’Usine est de 800 000 euros par an). Et cet établissement financé par l’État, la région Midi-Pyrénées, le département de Haute-Garonne, la communauté d’agglomération du Grand Toulouse et la ville de Tournefeuille n’est pas réservé à l’usage exclusif de La Machine : il héberge aussi Le Phun, importante compagnie de théâtre de rue dont le siège se trouve précisément à Tournefeuille.
Le Phun a les doigts verts – à Tournefeuille, c’est normal. Parmi ses créations majeures figurent les jardins flottants d’Anvers, donc, mais aussi la Ballade des jardins et la Vengeance des semis. Sans doute Manaus n’a-t-elle pas eu besoin de trop s’user les méninges pour trouver l’inspiration des jardins flottants installés sur l'Erdre à l'occasion des Floralies. On peut juste regretter sa timidité, car à Anvers il y avait aussi un bateau-bar (et pas une simple guinguette sur le quai), des bateaux-jardins avec leurs jardiniers et même un bateau-pré avec sa vache.
Cette machination dénoncée n'est pas totalement réelle. Je pense que la compagnie le Phun, comme toute compagnie de théatre a besoin de jouer ses spectacles et de rencontrer le public. Elle n'est sûrement pas ravi de voir un producteur comme P Oréfice piller ses idées, son spectacle jusqu'au nom du spetacle et de le reproduire à moindre coûts sans écriture théâtrale!
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