08 décembre 2009

Identité municipale (1) La ville qui s'attache un boulet à la cheville

"Ces gens sont fous", disait Alphonse Allais en revenant de Londres. "Chez nous, les rues portent des noms de victoire : Wagram, Austerlitz... Là-bas, ils n'ont choisi que des noms de défaites, comme Trafalgar Square ou Waterloo Station." Vous pouvez bien rire ! Quand Nantes se pique de construire un nouveau monument, c'est un mémorial de l'esclavage !


Une fois construit, ce monument sera nécessairement cité dans les guides touristiques, sur le site web de la ville, etc. Il deviendra un élément de l'image que Nantes souhaite donner d'elle-même. A quoi bon entretenir un Office de tourisme si l'on s'acharne à montrer la ville sous son plus mauvais jour ?


Pour un petit clan, le volet "esclavage" du commerce triangulaire est LE fait majeur de deux millénaires d'histoire nantaise, celui qui doit être mis constamment en exergue. Quelques-uns en ont fait un fonds de commerce. On comprend leur logique, l'esclavage rapporte encore à certains quand c'est Nantes qui est esclave de son passé. Mais les autres ? Sans doute ne sont-ils pas très bien dans leur tête, car chez les gens normalement constitués, les souvenirs peu glorieux sont rangés au fond de la mémoire. Ce sont souvent les obsédés sexuels qui parlent le plus de vertu.


Qui est Nantes ? Est-il légitime, est-il sain, est-il responsable de répondre d'abord et avant tout : "Une ville négrière" ? Pour clarifier la question, un débat sur l'identité municipale est au moins aussi nécessaire que le débat sur l'identité nationale.

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