« Le gros con, le grand con et le petit con », disait Charles Pasqua d’un trio de politiciens. Non, il ne désignait pas Jacques Auxiette, Jean-Marc Ayrault et Patrick Mareschal *. La troïka des sommités nantaises n’inspire pas Charles Pasqua, ni personne d’autre d’ailleurs. Ce n’est pas bon signe, pour un homme politique, d’être ignoré des polémistes, humoristes et autres caricaturistes.
Quand on les considère, on se désole, quand on les compare, on se console (presque). Ainsi, Jean-Marc Ayrault ne dépare pas la litanie des maires de Nantes depuis un siècle. L’une des constantes de l’identité municipale nantaise pourrait bien être la couleur muraille des dirigeants locaux. Seul André Morice, ministre important dans une bonne dizaine de gouvernements de la IVème république et maire de 1965 à 1977, sort un peu du lot. C'est sans doute pourquoi il est à peu près le seul à ne pas avoir une rue notable à son nom**. Ceux qui occupent les plus belles cases du Monopoly local ont moins de titres à faire valoir.
Gabriel Guist’hau était un homme pressé ; maire pendant deux ans (1908-1910), il a aussi été cinq mois sous-secrétaire d’État à la marine, un an ministre de l’instruction publique, deux mois ministre du commerce et de l’industrie et un an ministre de la marine. Ce n’est pas si mal si l'on songe qu'en vingt ans de mandat le maire actuel n’a jamais accédé au moindre sous-maroquin (il s'est autoproclamé chef d'un "gouvernement fantôme" en juin 2007, mais même ce spectre s'est vite évaporé). Gaston Veil est resté moins d’un an à l’hôtel de Rosmadec, Adolphe Moitié à peine deux ans, Gaëtan Rondeau un an et demi, Clovis Constant neuf mois. Inutile de dire qu’ils n’ont pas eu le temps de doter Nantes d’un grand dessein municipal. Comment le leur reprocher, quand vingt ans ne permettent pas toujours de faire mieux ?
* Charles Pasqua visait ses collègues Philippe Séguin, Michel Noir et Alain Carignon.
** Certes, l'une des voies les plus longues et les plus fréquentées de Nantes porte son nom : la voie sur berge. Mais comme personne n'y habite, on l'ignore généralement. Il est ainsi victime du stratagème qu'il avait lui-même employé en donnant le nom du général de Gaulle à un boulevard sans habitants.
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